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BAI

BAI

BAI

baillatairE s. (ba-lla-tè-re ; II mil.rad. bail). Celui, celle qui prend à bail, il Peu usité ; on. dit le plus souvent preneur.

BAILLES, f. (ba-lle ; II mil. — do l’Haï.banlia, baquet). Mar. Demi-futaille ou grand Daquet ayant la forme d’un cône tronqué, qui est employé à divers usages sur les vaisseaux. : Baille à drisses. Baille à sonde.

Baille de combat, Celle qui contient l’eau nécessaire pour rafraîchir les pièces ou pour mouiller la poudre qui s’échappe des gargousses et qui pourrait s’allumer : Les mèches fumaient dans les bailles de combat, les filets et grappins d’abordaqe étaient hauts. (E. Suc.)

Il Baille à brai, Baille dans laquelle on tient le brai dont on se sert pour enduire les vaisseaux, et qu’on jette le plus souvent à la mer, quand elle est vide, à cause de son état de saleté. On dit de même, par dénigrement, pour désigner un navire mal tenu, mal équipé ou mal conduit : C’est une baille à brai.

— Par anal. Baquet de blanchisseuse, n Cuve dans laquelle on fait fermenter le raisin.

— Art milit. Ouvrage qui, dans les anciennes fortifications, servait d’avant-poste, de défense extérieure.

— Homonymes. Bail, baille, bailles, baillent (du verbe bailler) ; bâille, bâilles, bâillent (du verbe bâiller).

baillé, ÉE (ba-llé, Il mil.) part. pass. du v. Bailler : Un soufflet baillé à propos.

On parle de l’enfer et des maux Éternels Saillis pour châtiment a ces grands criminels.

Malherbe.

BAILLE-BLÉ s. m. (ba-lle-blé ; Il mil.rad. bailler et blé). Techn. Axe central qui fait descendre le blé de la trémio sur les meules d’un moulin. On dit aussi babillard, u On donne le même nom aune corde employée au même usage, et qui écarte ou rapproche J’auget du frayon, et, par suite, règle la chute du grain entre les meules.

BAILLE-COLAS s. m. (bâ-Uc-ko-là ; «mil. — rad. bâiller et Colas, n. pr.). Mot familier par lequel on désigne quelquefois un niais, un hébété qui reste bouche béante.

BAILLÉE s. f. (ba-llé : Il mil. — rad. bail). Ane. jurispr. Acte par lequel le propriétaire d’un fonds donné à convenant abandonnait les droits qu’il s’était d’abord réservés.

■— Ane. cout. Baillée des roses, Redevance dont s’acquittaient les pairs de France lorsque, en avril, mai ou juin, on appelait leur rôle au parlement de Paris.

— Encycl. La baillée des rases était un hommage que les pairs de France ont dû jusque vers la fin du xvie siècle au parlement, et qui consistait à présenter eux-mêmes des roses en avril, mai et juin, lorsqu’on appelait leur rôle ; les princes étrangers, les cardinaux, les princes du sang, les enfants de France dont les pairies se trouvaient dans le ressort du parlement, devaient cet hommage. Voici comment il se rendait : on choisissait un jour qu’il y avait audience en la grand’chambre, et le pair qui présentait & baillée faisait joncher de roses, de fleurs et d’herbes odoriférantes toutes les chambres du parlement avant l’audience. Il donnait un déjeuner splendide aux présidents, conseillers, greffiers et huissiers de la cour ; ensuite, U venait dans chaque chambre, faisant porter devant lui un grand bassin d argent rempli non-seulement d’autant de bouquets d’œillets, roses et autres fleurs de soie ou naturelles qu’il y avait d’officiers, mais encore d’autant de couronnes, rehaussées de ses armes ; après cethommage, il recevait audience à la grand’chambre ; ensuite, on disait la messe, les hautbois jouaient et allaient jouer chez les présidents pendant le dîner. Il n’y avait pas d’officier subalterne, jusqu’à celui qui écrivait sous le greffier, qui n’eut son droit de roses. Le parlement avait un faiseur de roses appela le rosier de la cour, et les pairs achetaient de lui celles dont ils faisaient leurs présents. On ignore la cause de cette coutume, qui existait non-seulement au parlement de Paris, mais encore a tous les autres parlements du royaume, et surtout à celui de Toulouse. Les archevêques d’Auch, de Narbonne, de Toulouse n’étaient pas exempts de cette redevance, avec cette seule différence qu’au parlement de Paris on présentait des roses et des couronnes de roses, et qu’à Toulouse on donnait des boutons de roses et des chapeaux.

bâillement s. m. (ba-lle-man ; il mil.rad. bâiller). Action de bâiller ; Long bâillement. Avoir des bâillements continuels. Le bâillement est sympathique et provoque te même mouvement nerveux chez les autres. (Mme Monmarson.) j’étais conduit, de bâillement en bâillement, dans un sommeil léthargique qui finit tous mes plaisirs. (Montesq.) Pour rompre la continuité ridicule de vies bâillements, je m’amusai à disputer contre cette fille, et cela me réveilla. (Mme de Sév.) Le bâillement de l’ennui en porte le caractère, par la lenteur avec laquelle il se fait. (Buff.) Un homme d’État tient un bâillement tout prêt au service de la première phrase où il s’agit de mieux ordonner la chose publique. (Balz.) Le bâillement a «our but de porter dans lespoumons une quantité d’air plus grande que dans les aspirations ordinaires, afin de remédier à une altération plus ou moins pro-

fonde dans les conditions chimiques et physiologiques du sang. (Focillon.) C’est très-conlagicun, le biilUment. marquise.

E. AuOlER.

— Par ext. Ouverture accidentelle dans quelque objet : C’était un gros homme fondant et débordant par tous les bâillements de son habit. (L. Ulhach.) Puis, dans l’autre volume, il reconnut l’espèce de bâillement produit par le long séjour d’un paquet, et sa trace au milieu de deux pages in-folio. (Balz.)

— Gramm. Effet de la rencontre de deux ou plusieurs voyelles, qui oblige à s’exprimer on tenant la bouche ouverte : llallKk Amiens. Il y a à sryos de telles ruines, il Le bâillement est un cas particulier de l’hiatus, mot latin qui a le même sens que le français bâillement. — Fauconn. Maladie particulière aux faucons.

BÂILLER v. n, ou intr. (bâ-llé ; Il mil.du bas lat. badare, ouvrir la bouche, d’où le v. fr. baailler, et par contract. bâiller). Ouvrir la bouche et aspirer, puis expirer l’air, avec une contraction particulière des muscles de la face, et un bruit caractéristique que l’on peut cependant supprimer à volonté, sans étouffer tout à fait le bâillement : Bâiller de sommeil. Bâiller de faim, de fatigua. La douleur, le plaisir, l’ennui font également bâiller. (Buff.) Quand il ouvre la bouché, on croit qu’il bâille ou bien qu’il va bâiller. (Mme du Deff.) Soyez assidu flatteur et ne bâillez pas, voilà tout le secret des cours. (Lévis.)

— Par ext. S’ennuyer et donner des marques de son ennui : Bâiller à l’audience, au sermon. Elles chantaient un air à faire bâiller toute une province. (Volt.) J’ai quelquefois bâillé sur les ouvrages d’autrui. (Brill.-Sav.) Il faut bien qu’il y ait plusieurs raisons d’ennui, quand tout le monde est d’accord pour bâiller. (Florian.) Si la pauvreté fait gémir l’homme, il bâille dans l’opulence. (Rivar.) En attendant, la fille ne se mariait pas, lepère bâillait et la mère dansait. (G. Sand.) Vous bâillez, disait une femme à son mari, — A/a chère amie, répondit celui-ci, le mari et la femme ne sont qu’un, et quand je suis seul, je m’ennuie. ("’) Piron avait prédit la chute d’une pièce à celui qui l’avait donnée, o Elle n’a point été si f fiée, lui vint dire ce dernier.Je le crois, répondit le critique ; on ne peut pas siffler quand on bâille. ».

La Pucelle est encore une ceuvre bien galante, Et je ne sais pourquoi je battit en la lisant.

Boileau. Fi des salons où l’ennui, qui se berce, Bâille, entouré d’un luxe éblouissant.

BÉRANOER.

Quand vous bâillez a quelque trait D’un certain livre fort abstrait, Votre mie aussitôt vous gronde.

Saint-Lambert. Je t’ai vue, à ces détails vulgaires.

Bâiller de si bon cœur, que j’ai fait Je serment De ne t’induire plus en pareil bâillement.

E. Auoier. Comment faire, hélas ! Four s’amuser sur cette terre,

Comment faire, hélas ! Pour ne pas bâiller ici-bas ?

Chanson populaire. Une Dégueule, ennuyeuse et méchante, Disait un jour a certain cavalier : Rien ne me plait comme de voir bâiller ; Mais bâillez donc, le WUUeineut, m’enchante.

— Que je bâille, moi ? — Oui. — Vous n’aves qu’a parler.

— Par anal. S’entr’ouvrir, être mal joint : Cette fenêtre, cette porte bâille. Le mur bâillait en plusieurs endroits. Des huîtres qui bâillent au soleil. Sa redingote avait la méchanceté de bâiller un peu trop. (Balz.) n N’être pas assez tendu : Cette étoffe, cette garniture ; cette dentelle bâille.

~- Arg. de coulisses. Bâiller au tableau, Se dit de l’acteur qui dissimule son désappointement ou sa mauvaise humeur en lisant le titre d’une pièce mise en répétition, et dans laquelle on lui confie un rôle qui n’est pas à sa convenance.

— Activ. Traîner dans l’ennui : Tout me lasse ; je remorque avec peine mon ennui avec mes jours et je vais partout, bâillant ma vie. (Chateaub.) n Inus., mais très-énergique, u Laisser échapper en bâillant : Ces roches ressemblaient à des ossements de mort calcinés au bûcher, bâillaient l’ennui de l’éternité par leurs lézardes profondes. (Th. Gaut.) Il Inus.

— Rem. Quelques auteurs se sont servis de ce verbe, au lieu de bayer. L’analogie des sons et du sens est une cause fort naturelle de cette confusion, qu’il faut reprocher à la langue plutôt qu’aux écrivains.

Le nouveau roi bâille après la finance.

La Fohtaiîje. Allons, vous ! vous rêvez et bâillez aux corneilles.

Molière.

C’est baye, bayez qu’il faudrait, et Molière s’était corrigé lui-même en mettant plus tard bayez.

bailler v. a. ou tr. (ba-llé ; U mil. — du gr. ballein, envoyer, ou du lat, bajulare, porter). Donner, livrer : Voyons, un autre payerait ce drap, ma foil six écus ; mais, allons, je vous le baillerai à cinq écus, (Brueys.) Pourquoi donc M. Argante ne veut-il pas vous bailler sa fille ? (Mariv.)

Écoute, toi, je te baille un mari Tant soit peu fat et par trop renchéri, Mais c’est » moi de corriger mon gendre.

Voltaire.

Il Fournir, avancer comme gage ou comme preuve : Bailler sa parole. Bailler sa foi. Bailler de bonnes raisons. Le roi baillait parole de-ne plus convoquer l’arrière-ban sans une nécessité absolue. (Chateaub.) Dans le langage de l’ancienne chevalerie, bailler sa foi était synonyme de lous les prodiges de l’honneur. (Chateaub.)

Ils baillent pour raisons des chansons et des bourdes.

RÉGNIER.

Je m’en vais te bailler une comparaison

Molière.

— Par ext. Donner, appliquer : Si j’étais moins affairé, je J’aurais déjà baillé vingt baisers sur tes joues roses. (P. de Musset.)

Tudieu ! l’ami, sans vous rien dire, Comme vous baille» des eoufllets !

Molière.

— Loc. fam. En bailler d’une belle, La bailler bonne, Dire une chose extraordinaire et incroyable, chercher à en faire accroire : Ma foi, tu nous la bailles bonne. (Scarron.)

Votre perc sans vous nous l’aurait baillé bonne.

Piron.

Il En bailler à garder, Duper, tromper adroitement : Je ne dis pas que monsieur soit capable de mentir ; mais c’est que Jeannette est une bonne pièce, qui en baillerait a garder à de plus affinés qu’il ne parait être. (Ch. Nod.)

— Loc. prov. Bailler le lièvre par l’oreille, Faire de belles et vaines promesses : Napoléon ne nous baillait pas le lièvre par les oreilles ; jamais il ne nous leurra de la liberté de la presse. (P.-L. Cour.)

— Prat. Donner, mettre en main : Bailler par contrat. Bailler par testament. Bailler d ferme. Il Produire, exhiber en justice : Un sergent baillera de faux exploits, sur quoi vous serez condamné sans que vous le sachiez. (Mol.)

— Ce mot a vieilli. Dans toutes les acceptions précédentes, on lui a substitué donner. À ce propos, on lit dans les Mémoires-anecdotes de Scgrais : « Un Gascon demanda un jour dans une compagnie : Qui est-ce qui baille le bal ? au lieu de dire : Qui est-ce qui donne le bal ? Depuis ce temps-là, on a banni le mot de baillerx qui avait plus de cinq cents ans de. bourgeotsic. » Scgrais écrivait ses Mémoires-anecdotes dans les dernières années du xvne siècle, et il nous semble exagérer un peu l’âge du mot bailler.

— Pôch. Jeter avec une petite sébile de la rogue de maquereau détrempée dans do l’eau de mor, sur des filets traînés par des bateaux, et qui servent à prendre les sardines.

Se bailler v. pr. Donner l’un à l’autre : Se bailler des marques d’amitié.

BAILLÈRE s. f. (ba-llè-ro ; Il mil.). Bot. Plante de la famillo des composées, tribu des sénécionidées, qui croît dans la Guyane : La baillère franche est une espèce vivace, qui passe pour enivrer le poisson par sa saveur amère et son odeur aromatique. (Focillon.) u On écrit aussi baillière et ballbrie.

BAILLERESSE s. f. Féminin ne bailleur.

BÂillerie s. f. (bâ-lle-rî ; Il mil. — rad. bâiller). Action de bâiller, do faire des bâillements :

Non moindre fut la bdilleria

Qu’avait été l’ivrognerie. Scarron.

Il V. mot.

BAILLÉS (Jacques-Marie-Joseph), évéqua de Luçon, né à Toulouse en 1798. Il remplit successivement diverses fonctions ecclésiastiques et fut appelé au siège de Luçon en 1845. En 1849, M. Lanjuinais, ministre de l’instruction publique et des cultes, ayant nommé un Israélite, M. Cahen, comme professeur de philosophie au collège de Luçon, le prélat mit la chapelle de cet établissement en interdit. Le ministre eut la faiblesse de céder et de rappeler l’éminent professeur. Deux ans plus tard, un conflit de juridiction ecclésiastique s’éleva entre M. Baillés et son métropolitain, l’archevêque de Bordeaux, au sujet d ’un curé suspendu. De nouveaux, froissements avec le gouvernement obligèrent l’évêque de Luçon à donner sa démission (1856). Il n’est plus que chanoine honoraire de son ancien diocèse.

BAILLET adj.m.(ba-llè ; iimll.—diminut. de bai). Qui est d’un roux tirant sur le blanc, en parlant du poil d’un cheval : Cheval baillet. 11 s. m. Cheval baillet : Un baillët. Cette expression a vieilli, u On le disait aussi des chevaux et de quelques autres animaux qui avaient une marque planche au front.

BAILLET (Adrien), érudit et littérateur, né k La Neuville près de Beauvaisen 1649, mort en 1706. Il fut successivement régent de collège, vicaire de campagne, enfin bibliothécaire de 1 avocat général Lamoignon. U offre un des types les plus curieux de l’homme de lettres, de l’érudit, dont la vie tout entière est concentrée dans ses livres et ses compositions littéraires. Dormant à peine quelques heures et souvent tout habillé, ne sortant jamais, ne faisant qu’un seul repas, il abrégea ses jours par l’excès du travail et l’austérité de son régime. Ses ouvrages brillent plus par l’érudition que par le style, qui est fort négligé. Les principaux sont : Jugements des savants sur les principaux ouvrages des auteurs (1685-1686), vaste travail dont il ne put faire qu’une partie ; Des enfants devenus célèbres par leurs études et par leurs écrits (1688) ; Des satires personnelles, traité historique et critique de

celles qui portent le titre d’anti (1G89) ; Vie de Descartes (1691) ; les Vies des saints (1701), un de ses meilleurs écrits ; Histoire des démêlés de Boniface VIII et de Philippe le Bel (1717), etc.

baillette s. f. (ba-llè-le ; Il mil. — rad. bail). Féod. Acto par lequel un seigneur donnait à un serf ou à un vilain son héritage à cens, terrage, rente ou autre semblable redevance annuelle : Ces baillicttes, qui furent d’abord données aux meilleurs habitants des villes, s’étendirent aux meilleurs de la campagne. (St-Sim.)

BAILLEUL, ville de France, ch.-l. de cant., airond. et à 14 kil. E. d’Huzebrouck (Nord), sur le chemin de fer de Lille h Dunkerque ; pop. aggl.5,970 hab. — pop. tôt. 10,102.b. Fabriques de dentelles, toiles, linge de table, sucre de betterave. Ville très-ancienne (autrefois fortifiée ; pillée et brûlée plusieurs fois.

BAILLEUL, roi d’Écosse. V. Baliol.

BAILLEUL (Jacques-Charles), conventionnel, né à Bretteville (Seine-Inférieure), en 1702, mort en 1843. Comme girondin, il partagea lu chute de son parti, fut emprisonné avec les soixante-treize comme signataire des protestations contre le 31 mai ; rappelé à la Convention en décembre 1794, il participa à toutes tes mesures de la réaction thermidorienne, siégea aux Cinq-Cents, puis au Tribunat, fut nommé en 1804 directeur général des droits réunis dans la Somme, et fit du journalisme libéral sous la Restauration. On a de lui divers écrits, notamment une réfutation solide et forte de l’ouvrage de Mme de Staël sur la Révolution, des Études sur l’histoire de Napoléon, etc. Bailleul fut l’un des fondateurs du Journal du commerce, créé par son frère Antoine vers 1794, et définitivement fondu vers 1819 avec le Constitutionnel. Bailleul a écrit un grand nombre d’ouvrages sur les questions de finances, d’impôt, sur la politique et la géographie. La France littéraire de M. Quérard ne cite pas moins de cinquante-quatre publications plus ou moins importantes, dues k la plume de cet infatigable écrivain ; jusqu’au dernier moment, et il est mort octogénaire, Bailleul a conservé une activité d’esprit qui,

Elus sagement dirigée, eût fait de lui un omme véritablement remarquable. bailleul s. m. (ba-lleul ; M mil. — du nom de Nie. Baillent, le premier qui s’illustra dans cet art). Celui qui fait profession do remettre les os luxés ou fractures. Il Vieux et inus. On dit redouteur dans le mémo sons.

— Féod. Agent chargé do la perception des droits et de l’administration d’une seigneurie.

BÂILLEUR, EUSE s. (bâ-llour, Ctl-ZO ; Il mil. — rad. bâiller). Personne qui bâille ou qui est sujette à bâiller : C’est un grand bâilleur. (Acad.)

C’est três-conta’icux le bâillement, marquise, Lorsque le bâilleur peut bailler avec franchise.

E. Auqier.

— Fig. Personne ennuyée ou oui donne des marques d’ennui : Oh ! mon cher, faites paraître le premier numéro, et les bâilleurs ne vous manqueront pas. (A. Legendre.) il On comprend qu’il y a dans cette phrase un jeu de mots, répondu sans doute à quelqu’un qui n’avait pas de fonds pour créer un journal.

— Prov. Un bon bâilleur en fait bâiller deux, L’ennui est contagieux.

bailleur, ERESSE s. (ba-llour, e-rô-scrad. bailler). Celui qui donne, qui baille : Un bailleur de coups. Un bailleur de conseils, à "Vieux en ce sons.

— Fam. Bailleur de bourdes, de batiuernes, Celui qui débite des bourdes, des balivernes, des choses fausses et inventées, n Locution vieillie,

— Jurispr. Celui qui consent à un autre la loèation d’un meuble ou d’un immeuble : L’obligation principale du bailleur est de faire jouir paisiblement le locataire de l’objet loué. Le bailleur est obligé de faire entendre au preneur en quoi consiste la chose louée. (Merlin.) En ce sous seulement, le féminin est usité.

— Ane. cout. Bailleur de tables, Officier qui, dans la généralité d’Amiens, avait la police des halles, et louait aux marchands les tables sur lesquelles ils étalaient leurs denrées.

— Comm. BatHeur de fonds, Celui qui fournit de l’argent pour une entreprise, une société en commandite.

— Jeux. Celui qui sert la balle, par opposition à naquet, qui est le nom du marqueur.

— Antonymes. Cessionnaire, preneur. BAILLI, IVEs. (ba-lli, ive ; «mil. —du v. fr.

baillir, gouverner, diriger ; on écrivait autref. baillif). Jurispr. Ancien officier royal d’épée, au nom duquel la justice était rendue dans l’étendue d’un certain ressort, et qui pouvait commander la noblesse do son district, quand elle était convoquée pour l’arrière-ban : Le bailli de Touraine. Le bailli d’Amiens. Madame la baillive. Dans le principe, les baillis menaient leurs communes à la guerre. (Fauchet.) 11 Officier royal do robe longue, qui rendait la justice dans un certain ressort, et qui dépendait du parlement : Le bailli de Melun, d’Amboise. Je vais prier mon cousin le bailli de