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534 BÉNÉ BÉNÉ BÉNÉ BÉNÉ

cher son nom aux précieuses découvertes qu’il fit de pièces historiques, dont le recueil parut en treize volumes in-4o, sous le titre de Spicilége. Et Sainte-Marthe, qui le premier conçut et commença l’exécution de cette œuvre immense, qu’on appelle la Gallia christiana ! et Edmond Martène ! et son fidèle collaborateur Ursin Durand ! les immortels auteurs du Thesaurus novus et du Veterum scriptorum ; et Bernard de Montfaucon ! le savant membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, helléniste consommé, dont la plume traite avec la même autorité les sujets profanes ou religieux. « Destiné par mes supérieurs dit-il lui-même, aux éditions des Pères grecs, je m’aperçus d’abord que, pour y réussir, l’étude du profane m’était absolument nécessaire, et je partageai mon temps entre l’étude de l’Ecriture sainte et des Pères, et celle de l’antiquité profane. »

Que d’hommes éminents ! que de travaux capitaux ! Ce furent les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur qui écrivirent l’Art de vérifier les dates ; l’Histoire de la ville de Paris, de Félibien ; l’Histoire de l’abbaye de Saint-Denis ; l’Histoire de Bretagne, de dom Lobineau, et tant d’autres ouvrages qui dénotent chez leurs auteurs, non-seulement, nous l’avons dit, un savoir profond, mais encore une activité prodigieuse, due tout entière à la puissance de l’association.

Dom Calmet, qui appartenait à la congrégation de Saint-Vanne, laissa des travaux non moins considérables que ceux de Mabillon et de Montfaucon, et son nom ne le cède en rien au leur.

La congrégation de Saint-Maur, après avoir brillé d’un si vif éclat pendant l’espace d’un siècle, se voua plus tard à l’éducation de la jeunesse, et Louis XVI lui confia la direction de plusieurs écoles militaires, dont elle fit des pépinières d’hommes instruits.

La Révolution de 1789 abolit l’ordre en France et supprima couvents et congrégations ; mais les divers États d’Europe conservèrent des établissements de bénédictins. Les principales abbayes de cet ordre fameux furent, depuis cette époque, celle du Mont-Cassin, établie lors de la rentrée des Bourbons à Naples ; celle de Montferrat en Espagne ; celles de Kremsmunster, Moelk, Goetweih et Saint-Florian, en Autriche ; celle de Martinsberg, en Hongrie, et en France l’abbaye de Solesme, où se trouve établie la nouvelle congrégation des bénédictins.

Bénédictins anglais. Ce fut à la suite du schisme que fit naître Henri VIII en Angleterre, que des religieux bénédictins quittèrent ce pays pour venir se réfugier en France. En 1615, Marie de Lorraine, abbesse de Chelles, fit venir à Paris six de ces bénédictins, et les établit au collège de Montaigu où ils étaient à peine installés que, par un caprice de cette princesse, ils durent en déménager pour aller habiter le faubourg Saint-Jacques, d’où elle voulut les faire sortir encore ; mais les bénédictins, qui n’étaient pas disposés à se promener ainsi de quartier en quartier, refusèrent. Alors Marie de Lorraine, mécontente, cessa de protéger les bénédictins, et ceux-ci livrés aux seules ressources de la charité publique, se virent sur le point de manquer du nécessaire mais leur esprit ingénieux y suppléa ; ils se mirent en quête de nouveaux protecteurs et, comme à Paris les riches dévotes étaient en grand nombre, non-seulement ils purent subvenir largement à leurs besoins journaliers, mais encore ils parvinrent à s’enrichir. Toutefois, ils semblèrent avoir été destinés à un déplacement perpétuel. S’étant recommandés à la bienveillance du chef de la congrégation des bénédictines anglaises, celui-ci les logea dans une maison de la rue de Vaugirard, puis dans une autre de la rue d’Enfer, dont ils sortirent pour aller s’établir à l’ancien couvent des Feuillantines. Enfin, en 1640, l’archevêque de Reims leur acheta trois maisons rue Saint-Jacques, dans lesquelles ils purent définitivement se fixer ; et, en 1674, ils étaient parvenus à pouvoir faire démolir les anciens bâtiments, pour y faire élever à leur place un magnifique édifice avec une superbe église. Ce fut là que furent enterrés le corps du malheureux Jacques II d’Angleterre, et celui de sa fille Marie Stuart.

En 1790, le couvent des bénédictins anglais fut supprimé.

Bénédictins guillemites. Ces religieux faisaient partie de l’ordre des bénédictins ; ils s’étaient détachés en 1298 du monastère du Mont-Cassin, en Italie, pour venir à Paris s’établir dans le couvent précédemment habité par les religieux blancs-manteaux dont le peuple continuait à leur donner le nom, bien que les bénédictins portassent des manteaux noirs. Leur église renfermait des tableaux de prix, et, au XVIIIe siècle, le couvent était cité pour sa bibliothèque, composée de livres choisis parmi lesquels figuraient en grand nombre les ouvrages des Pères bénédictins. Le décret qui supprima l’ordre fit en même temps disparaître les guillemites.

Congrégations de bénédictins. Saint Odon de Cluny, en rétablissant la règle fondamentale de saint Benoît dans son abbaye, comprit que le seul moyen de lui conserver toute sa force était de la propager dans les différentes communautés que les moines bénédictins fondaient sur les divers points de la France et de l’étranger et, pour cela, il commença à déclarer et à poser en principe que toute abbaye, fondée n’importe où par des bénédictins, relèverait immédiatement de Cluny. Or, comme tous les nouveaux monastères comprenaient le besoin de s’appuyer sur le crédit et la réputation de l’ordre de Saint-Benoît pour pouvoir accroître leurs richesses et leur puissance, ils ne firent aucune difficulté de reconnaître l’autorité abbatiale de Cluny ; quant aux abbayes anciennes, qui étaient considérablement déchues par le relâchement des mœurs, elles acceptèrent cette sorte de vassalité dans le désir d’échapper à une disparition probable. Il y eut donc alors une espèce de confédération, dont chaque agrégation, tout en ayant une réglementation uniforme, conservait une certaine autonomie en ce qui touchait les règlements intérieurs et la constitution du régime, dont les abbés de Cluny se gardèrent fort sagement de changer la rédaction. Ces différentes succursales de l’abbaye principale devinrent des congrégations, nom que prit également le monastère de Cluny, qui s’intitula Congrégation des bénédictins de Cluny, tandis que les autres furent dénommées diversement. Nous allons en donner ici la liste, sans préjudice de l’article spécial que nous consacrerons à celles qui jouèrent un rôle important dans l’histoire. On compte, suivant l’ordre chronologique, la congrégation des Camaldules (v. ce mot), fondée en Italie vers 1012, et en Espagne en 1030, et qui s’accrut plus tard de celle du mont Coryl ; la congrégation (d’Hirsfeld, fondée en Allemagne à peu près à la même époque ; la congrégation de Vallombreuse, fondée en Italie en 1060 ; la congrégation de Cave, dont l’institution par saint Alfred remonte à la même époque son troisième abbé lui donna une telle extension, qu’elle compta jusque trois mille religieux ; la congrégation de Castelle, fondée en 1064 la congrégation de Saint-Lanfranc, fondée peu de temps après la congrégation d’Hirsau, instituée en Suède en 1080, et qui étendit ses ramifications sur toute l’Allemagne la congrégation de Grandmont en France, fondée la même année ; la congrégation de Cîteaux, fondée en 1098 ; la congrégation de Fontevrault, instituée en 1121 ; la congrégation de Melly, fondée la même année en Allemagne par Sigebert ; la congrégation Saint-Guillaume, fondée sous le pontificat d’Anastase IV vers 1156, dans les Pays-Bas ; la congrégation de Flore, formée en 1196, et qui fut unie à celle de Cîteaux ; la congrégation des Humiliés, fondée la même année par des gentilshommes milanais, et qui fut abolie par le pape Pie V à la suite de l’assassinat que l’un de ses religieux commit sur la personne de saint Charles Borromée, archevêque de Milan ; la congrégation de Saint-Paul ermite, fondée en 1215 en Hongrie ; la congrégation de Saint-Sylvestre, fondée par ce bienheureux en 1258, et qui, peu de temps après, se confondit avec celle de Vallombreuse, dont plus tard elle se sépara : elle comptait des monastères des deux sexes ; formée en Italie, elle se répandit en France, où, dans le Dauphiné, fut instituée la congrégation du Petit-Vallombreuse ; la congrégation du Val-des-Choux, instituée en France, près de Dijon, par un moine bénédictin ; la congrégation des Célestins, fondée en 1274, et qui se répandit en Allemagne, en Hongrie et en France ; la congrégation du Val-des-Ecoliers, formée en Champagne ; la congrégation d’Olivet, fondée en 1320, sur le sommet d’une montagne avoisinant la ville de Sienne, et dont les membres se répandirent en Italie en Sicile et en Hongrie ; la congrégation des Moines-Noirs, fondée en Angleterre en 1335, et qui comptait vingt-quatre abbés jouissant du droit de suffrage dans la chambre haute du parlement la congrégation de Sainte Brigitte fondée aussi en Angleterre en 1340 ; la congrégation de Bursfeld, fondée en Saxe à l’issue du concile de Constance ; la congrégation de Saint-Bernard fondée en Italie vers la fin du xve siècle ; la congrégation de Chezal-Benoit, formée en 1494 dans une abbaye du Berry, et qui, en 1636, se fondit dans la congrégation de Saint-Maur ; la congrégation du Mont-Cassin, fondée en 1503, et qui reçut sa constitution du pape Jules III Ce fut de cette congrégation que sortirent celles de Saint-Vanne en Lorraine, de Saint-Maur en France, et la congrégation réformée de Cluny ; enfin, la congrégation de Valladolid, fondée en Espagne en 1520.

Outre ces diverses congrégations, plusieurs ordres, tels que ceux des bernardins, des feuillants, des récollets, des trappistes, des guillemites, des célestins, des blancs-manteaux, etc., et même certains ordres chevaleresques et militaires, étaient soumis à la règle de Saint-Benoît et considérés comme agrégés à l’ordre des bénédictins à des degrés différents.

Bénédictines. Le premier titre qui soit connu, touchant l’ancienneté de cet ordre religieux, est une sévère réprimande que s’attirèrent les bénédictines pour avoir fait cadeau de mouchoirs à des religieux de Saint-Grégoire et le second est une plainte portée contre elles par un homme qui leur avait donné de grands biens, et qui fut payé par elles de la plus noire ingratitude. Saint Benoît, qui l’on doit la fondation de l’ordre, ne fut pas satisfait de la conduite de ces religieuses et les blâma fort de ne savoir retenir leur langue, trop facile à médire du prochain : « Retenez votre langue, leur dit-il ; car si vous ne vous corrigez, je vous excommunie. »

Elles se corrigèrent, rapportent les historiens, et, après la mort de saint Benoît, elles demeurèrent dans le monastère du Mont-Cassin, où elles menèrent une vie fort régulière. Quelques auteurs ne s’accordent point cependant sur l’époque de la fondation de ce monastère, pas plus que sur le nom de son véritable fondateur, qu’on suppose aussi être sainte Scolastique. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’en 532 les bénédictines occupèrent ce couvent du Mont-Cassin, et que, de là, elles se répandirent bientôt dans toute l’Italie, ainsi que chez les nations voisines.

En France, elles arrivèrent en 544 ce fut sainte Radegonde, femme de Childebert Ier, qui leur fit bâtir un monastère à Poitiers, sous l’invocation de la sainte Croix ; peu de temps après, sainte Clotilde leur en fit construire un autre à Chelles, près de Paris ; mais aussitôt après leur installation en France, les bénédictines trouvèrent la règle de saint Benoît un peu sévère, et préférèrent en choisir une d’une plus facile observance ; c’est pourquoi elles substituèrent dans leurs monastères la règle de saint Césaire, puis celle de saint Colomban. Mais, en 742, un concile d’Allemagne prescrivit que toutes les bénédictines observeraient la règle de saint Benoît. Elles firent d’abord mine de se soumettre mais elles ne tardèrent pas à secouer de nouveau le joug, et elles prirent l’habit de chanoinesses, et portèrent des robes blanches et des surplis de toile fine bien empesés. À partir de ce moment, ce fut une lutte continuelle entre l’autorité religieuse et la mauvaise volonté des bénédictines, qui, défendant le terrain pied à pied, prétendaient toujours avoir le droit de se diriger par elles-mêmes. Ce fut ainsi qu’on en vit embrasser la règle de Fontevrault et prendre l’habit de cet ordre ; d’autres s’habillaient selon leur fantaisie, et, pendant des siècles, il fut difficile de les astreindre à une règle absolue. En 1614, Jeanne de Bourbon, abbesse de Jouarre, retira à ses religieuses le bréviaire de Fontevrault et voulut changer leur vêtement, mais la résistance opiniâtre qu’elles firent détermina l’abbesse à les laisser en paix ; toutefois, en 1626, elles finirent par céder, et, sur la fin du xviie siècle, toutes les bénédictines portaient une robe noire, un scapulaire de même couleur, et, par-dessus la robe, une tunique qui, autant que possible, devait être faite d’une étoffe non teinte. Au chœur et dans les cérémonies, elles portaient un grand habit de serge noire, comme les bénédictins.

Il y avait, au xviiie siècle, des couvents de bénédictines un peu partout : en Champagne, en Flandre, en Lorraine, etc. À Paris, il en fut établi plusieurs : les bénédictines de la Ville-Lévêque, les bénédictines anglaises, les bénédictines de Notre-Dame de Liesse et les bénédictines de Notre-Dame de la Consolation. Le premier de ces monastères était situé près de la rue de Suresnes, le second au faubourg Saint-Marcel, le troisième rue de Sèvres, dans les bâtiments qui furent affectés depuis à l’hôpital Necker, et le quatrième dans la rue du Cherche-Midi.

Mais, outre ces quatre grands couvents, qui étaient régulièrement établis et fonctionnaient avec l’autorisation voulue, il existait encore deux autres établissements de bénédictines : c’étaient ceux des bénédictines de la Consolation et bénédictines mitigées ; jetons un coup d’œil sur ces bénédictines accessoires.

Bénédictines de la Consolation. Le renom que s’étaient acquis les religieuses bénédictines et la faveur dont elles jouissaient en France en avaient prodigieusement augmenté le nombre, et plusieurs maisons ou communautés avaient été fondées, sous ce titre, par des personnes pieuses qui, sans calculer les ressources possibles que l’avenir pouvait assurer à ces établissements, se contentaient de réunir plusieurs filles ou femmes dans des bâtiments achetés ou même loués, et les exhortaient à y vivre de leur mieux ; ces communautés, sans existence légale, n’offraient aucune garantie, ni morale ni réelle de ce nombre était celle des Bénédictines de la Consolation, établies on ne sait par qui, sans l’approbation d’aucune autorité ; aussi, en 1670, le parlement, ému de cet abus, se décida à intervenir, et un arrêt supprima la communauté, en ordonnant que les religieuses rentreraient au couvent où elles avaient fait profession, ou seraient enfermées dans le monastère du Verbe incarné, ce qui s’exécuta.

Bénédictines mitigées. Celles-ci furent établies en 1649 dans un couvent de Paris, situé rue des Postes, et fondé par la veuve du sieur Billard de Carrouge ; elles étaient quatre seulement, qui y vivaient sous l’obéissance d’une prieure, nièce de la fondatrice, avec laquelle elles ne tardèrent pas à être en complet désaccord, malgré les exhortations de archevêque de Paris qui tenta vainement de les réconcilier et qui dut finir par les séparer, en 1650. Trois de ces quatre religieuses se retirèrent dans une maison particulière, et l’autre, fidèle à la prieure, alla l’aider à fonder une nouvelle communauté de bénédictines mitigées, qui s’appelèrent aussi les religieuses de la Présentation de Notre-Dame. Des lettres patentes du mois de décembre 1656 autorisèrent cette fondation elles furent renouvelées en 1661, et, en 1671, les bénédictines mitigées revinrent habiter la rue des Postes, où elles vivaient d’une façon si précaire, que Louis XIV dût accorder une loterie à leur bénéfice, afin de leur venir en aide. La communauté fut supprimée en 1790.

Dès 1795, on vit dans le nord de la France des bénédictines tenter avec succès le rétablissement de leur ordre ; ce fut d’abord un externat qu’elles ouvrirent à Calais, puis, en 1805, elles se placèrent à la tête des écoles chrétiennes, et plus tard un couvent put s’ouvrir. En Lorraine, elles reprirent possession de leur communauté en 1824. À Lyon, elles rentrèrent dans leur demeure lors de la restauration des Bourbons en France.. Un monastère chef-lieu fut fondé dans cette ville par les soins de Mme de Bavos. Des succursales de ce vaste établissement furent créées dans diverses villes, et aujourd’hui la maison-mère de Lyon est en pleine voie de prospérité. Les membres de la communauté se divisent en quatre classes : les religieuses du chœur, les oblates, les sœurs converses et les sœurs. Les premières suivent la règle de saint Benoît. L’habit des religieuses bénédictines est de couleur noire. Les constitutions relatives aux règlements de clôture et autres ont été approuvées par la cour de Rome et imprimées en 1853, sous le patronage de l’abbé Plantier, aujourd’hui évêque de Nîmes

BÉNÉDICTION s. f. (bé-né-di-ksi-on lat. benedictio, même sens ; de bene, bien ; dicere, dire). Vœux de bonheur, paroles d’approbation, applaudissements inspirés par la reconnaissance : S’attirer les bénédictions des pauvres. Mériter les bénédictions de tout un peuple. Elle croissait au milieu des bénédictions de tous les peuples. (Boss.) Les airs retentissaient de leurs bénédictions et de leurs actions de grâces. (Mass.) S’il est des bénédictions humaines que le ciel daigne exaucer, ce ne sont point celles qu’arrache la flatterie et la bassesse en présence des gens qu’on loue, mais celles que dicte en secret un cœur simple et reconnaissant au coin d’un foyer rustique. (J.-J. Rouss.) Les millions de bénédictions que j’ai recueillies ont fait que pas un seul cheveu n’a encore blanchi sur ma tête. (Raspail.) || État d’approbation, d’estime, d’affection universelle : Ce monde où sa mémoire est en bénédiction. (Fléch.) La mémoire de M. de Thou est en bénédiction chez les Français. (Volt.)

— Grâce, faveur céleste biens, prospérité que Dieu accorde : S’attirer les bénédictions du ciel. Et ces bienheureuses prémices ont attiré une telle bénédiction sur la maison palatine, que nous la voyons enfin catholique dans son chef. (Boss.) Dans la connaissance de Dieu se trouve la véritable bénédiction. (Boss.) Il fallait que Jésus-Christ sortit des patriarches, pour accomplir en sa personne toutes les bénédictions qui leur avaient été annoncées. (Boss.) Votre crainte seule, grand Dieu, peut devenir une source de bénédictions durables pour une race fidèle. (Mass.) J’entre chez vous avec joie : la bénédiction de Dieu est sur cette pauvre cabane. (Mlle Cottin.) Jamais ils ne partaient en course sans avoir imploré la bénédiction divine. (Mérim.) Heureux celui que Dieu fait naitre d’une bonne et sainte famille ! C’est la première des bénédictions de la destinée. (Lamart.)

— Fam. Grande abondance, prospérité exceptionnelle qui semble résulter d’une protection particulière du ciel : Les vignes sont chargées de grappes ; c’est une bénédiction. Quelle bénédiction on ne saura que faire des fruits cette année. Voici une année de bénédiction. C’est un pays de bénédiction que cette contrée. || Progrès, développement, résultat quelconque qui dépasse les limites ordinaires : Elle engraissait que c’était une bénédiction. || En mauvaise part, Chose excessive en son genre : Les coups pleuvaient !… c’était une bénédiction. On nous vole nos fruits ! on nous les vole, que c’est une bénédiction. (Picard.)

— Souhaits prononcés, dans une occasion plus ou moins solennelle, et par une personne vénérable à un titre quelconque : Les bénédictions d’un père, d’une mère, d’un vieillard, d’un mourant. Les enfants de Jacob étaient autour de son lit, demandant sa bénédiction. (Boss.) Après qu’ils m’eurent très-longtemps harangué, ils me firent présent de leur bénédiction, qui était le seul bien que j’attendais d’eux. (Le Sage.) Dans tous les pays et à toutes les époques, les hommes ont attaché un grand pris à la bénédiction paternelle. (Mariés.) Abstraction faite même de toute idée religieuse, qui ne sent que la bénédiction d’un homme vertueux, donnée dans une circonstance solennelle, a une puissance réelle ? (Mariés.)

— Fam. Donner à quelqu’un sa bénédiction, Le congédier, le renvoyer.

— Relig. État, caractère habitudes de sainteté, de profonde piété : Enfant de bénédiction. Maison de bénédiction. La bénédiction de Dieu est dans cette famille.

— Liturg. Action du prêtre qui, étendant la main sur les fidèles, les bénit en prononçant une formule consacrée : bénédiction épiscopale. Fêtes sacrées, mariage fortuné, voile nuptial, bénédiction, sacrifice, puis-je mêler aujourd’hui vos cérémonies et vos pompes avec ces pompes funèbres, et le comble des grandeurs avec leurs ruines ? (Boss.) Je jetai les yeux sur le saint ministre qui distribuait sa bénédiction à ce peuple assemblé. (Scribe.) Pendant le voyage que Pie VII fit en France, à l’occasion du sacre de Napoléon Ier une foule immense, assemblée sur la place de la cathédrale, recevait, respectueusement age-