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nerve et de la Victoire. Un autre pont, appelé le Pont-Long (Langebrùcke) ou le Pont de l’Electeur, met l’île de la Sprée en communication avec, la rue Royale (Kamigestrasse), la plus animée des rues de la rive gauche ; il est orné d’une statue équestre de l’électeur Frédéric-Guillaume, œuvre remarquable de

Schliiter, fondue par JacoVi en 1700, et inaugurée en 1703. Les autres ponts de Berlin, au nombre de plus de vingt, n offrent rien d’intéressant ; le plus long est le Pont de Frédéric, qui a 80 mètres de longueur.

Les Tilleuls, le Lustgarden et le jardin de Monbijou, dont nous reparlerons plus loin, sont à peu près les seules promenades publiques que renferme Berlin ; quoique fort agréables, elles sont loin de pouvoir soutenir la comparaison avec les grands pares ou jardins de Paris et de Londres. Mais aux portes même de la ville se trouve un vaste parc, sans cesse agrandi et embelli, qui a reçu le nom de Thiergartën ou Jardin des animaux, parce que, au xvie siècle, époque où il venait jusqu’à l’arsenài, il contenait des cerfs et d’autres animaux. Le Thiergartën, borné d’un côté par la Sprée et de l’autre par la route de Potsdam, s’étend des portes de Brandebourg et de Potsdam jusqu’à la jolie petite ville de Charlottenbourg. Il est coupé par de nombreuses allées et égayé par une foule de restaurants et de cafés-concerts, dont le plus remarquable est le Théâtre de Kroll, qui peut contenir 5,000 personnes dans ses diverses salles, et où deux mille convives peuvent dîner a l’aise sans gêner la circulation. Les autres endroits du Thiergartën qui méritent d’être cités sont les places d’Apollon et de Flora, le pont des Lions, le bassin des Poissons d or, les îles Louise et Rousseau. L’île Louise renferme un petit monument érigé en l’honneur de la reine de ce nom, en 1809 ; il est dû à Schadow. Près de cette île, les Berlinois « reconnaissants » ont élevé, en 1849, une statue

de marbre à Frédéric-Guillaume III. Cette statue, plus grande que nature, fait honneur au sculpteur Drake ; les bas-reliefs du piédestal, qui représentent des jeunes filles et des enfants qui tiennent des guirlandes, cueillent des fruits et gambadent sous des arbres, sont d’une grande beauté. Le Jardin zoologiqvje, situé a l’extrémité, du Thiergartën, ne date que de 1844 ; il a été fondé par le naturaliste Lichtenstein, mort en 1858, et dont le buste décore l’entrée de l’établissement. Berlin a aussi un Jardin botanique, qui ne contient pas moins de trente et une serres, où l’on compte plus de vingt mille espèces de plantes ; ce jardin est situé sur la rue de Potsdam, près de Scheeneberg, a trente minutes de la ville.

La seule éminence des environs de Berlin est une colline de sable qu’on appelle le Kreuzberg, à quinze minutes de la porte de Halle. Cette colline, d’où l’on découvre toute la ville, est couronnée par le Monument national (National Denkmal) que Frédéric-Guillaume III a fait ériger, en 1818, en souvenir des guerres de 1813 à 1815. C’est un obélisque gothique, en fonte, de 23 mètres de haut, dont Schinkel a donné le plan, et dont les statues et les ornements ont été modelés par Rauch, Tieck et Wichroann. Les douze statues qui entourent l’obélisque personnifient chacune le génie d’une bataille : Gross-Goerchen et Leipzig ; Paris et la Belle-Alliance (Waterloo) ; Culm et Dennewitz ; Wartenburg et la Rothière ; Bar-sur-Aube et Laon ; Gross-Beeren etKatzbach.

— Edifices religieux. Berlin n’est pas riche en monuments religieux. La Cathédrale (Domkirche ou Hofkirché), située près du Lustgarten, a été bâtie par Frédéric III, en 1748. On y remarque : le tableau du maître-autel, représentant la Descente du Saint-Esprit, par Bégas ; les fonts baptismaux en marbre blanc, par Rauch ; le sarcophage en bronze de l’électeur Jean Cicéron, par J.Adam Vischer, de Nuremberg ; les tombeaux du grand électeur et de Frédéric Ier, et ceux de leurs épouses, Charlotte et Dorothée. On a construit récemment, à côté de la cathédrale, un campo-santo destiné aux sépultures royales : les portiques de cet édifice ont été décorés par Pierre de Cornélius de fresques célèbres, représentant des scènes apocalyptiques. V. Apocalypse (scènes de 1’) et Cornélius.

L’église de Sainte-Marie date du xme siècle : 1 intérieur en a été restauré dans le goût moderne, en 1818 ; le clocher, reconstruit en 1700, a 95 mètres de haut. L’église Saint-Nicolas a été construite au xn° siècle, mais l’intérieur a été aussi restauré dans le style moderne ; on y voit le tombeau du célèbre Puffendorf, mort à Berlin en 1690. La Nouvelle église et l’église des Français sont toutes deux de la même forme et sont ornées chacune d’une belle tour. L’église de la Garnison, bâtie en 1722, renferme des peintures de Rode représentant la mort de quelques généraux de la guerre de Trente ans ; le tableau du maître-autel est de Bégas. L’église catholique de Sainte-Hedwige a été construite sur le modèle de la rotonde de Sainte-Marie, à Rome ; la coupole est décorée des statues en pierre des douze apôtres, par Ebenheeht. L’église du Werder, ainsi nommée parce qu’elle s’élève sur le marché Werder, a été bâtie de 1824 à 1830, d’après les plans de Schinkel. Elle a deux tours de 48 mètres de haut. On remarque à l’intérieur les fonts baptismaux sculptés par Rauch, le tableau du maitre-autel par Bégas, les Quatre évangélistes par Sha BÈRL

dow. Los églises de Saint-Jacques et de Saint-Matthieu ont été achevées en 1846 -, la première est dans le style de la basilique ; la seconde, construite avec beaucoup de coquetterie dans le Thiergartën, a été surnommée par les Berlinois la Petite maison d’été du bon Dieu. L’église de Saint-Pierre, construite sous la direction de Strack et terminée en 1856, a cinq tours, une grande et quatre petites. L’église catholique de Saint-Michel, commencée il y a quelques années, est construite en briques dans le style byzantin ; au-dessus du transsept s’élève «n dôme élégant, à nervures dorées ; le chœur, les chapelles, les bras de la croix sont éclairés par des fenêtres et des rosaces du meilleur style.

— Palais. Le Château royal (Kœnigliches Schloss) est un vaste bâtiment rectangulaire, de 153 mètres de long sur 92 mètres de large. Il 0 34 mètres de hauteur, y compris la balustrade en pierre qui le couronne. Il a quatre étages, quatre cent vingt fenêtres, six cents pièces, dix-huit entrées, quatre cours intérieures, dont deux, situées du côté de la rivière, ne sont jamais Ouvertes au public. Commencé par l’électeur Frédéric II, cet édifice fut achevé une première fois en 1716. Depuis, il a été agrandi et modifié à diverses reprises. La façade qui regarde le Lustgarten a deux portails ouvrant sur des terrasses-jardins, qui ont été construites il y a

une quinzaine d’années. À droite et à gauche du portail oriental, sont deux sculptures de Schliiter : la Justice et Vénus et l’Amour. Les terrasses sont décorées d’une colonne de marbre surmontée d’un aigle doré et de deux groupes en bronze, de Clôt, fondus à Saint-Pétersbourg et donnés, en 1841, par l’empereur Nicolas au roi Frédéric-Guillaume [V. Ces groupes, qui représentent des hommes domptant des chevaux, ont été désignés ironiquement par les libéraux de Berlin sous les titres de : Gehemmter Fortschritt (le Progrès arrêté) et Befœrderter Rùckschritt (la Reculade encouragée). Le grand portail de la façade occidentale, qui est l’entrée principale du château, est un véritable arc de triomphe, bâti en 1712 par l’architectéEosander, à l’imitation de l’arc de Septime-Sévère. Au-dessus de ce portail s’élève, jusqu’à une hauteur de 75 mètres, la belle coupole de la chapelle du château, terminée en 1856 par Schlùter et Schadow. Cette coupole est ornée de marbres précieux et de fresques où sont représentés, à côté de scènes bibliques, des personnages éminents de tous les pays et de toutes les époques, entre autres Jean Huss et Luther. D’après une vieille tradition, le château est hanté par un fantôme appelé la Dame blanche, qui ne fait son.apparition que pour annoncer la mort d’un membre de la famille royale. La présence de cette fée de mauvais augure n’empêche pas le roi de résider dans ce palais, qui renferme, en outre, au rez-de-chaussée, les chambres de la trésorerie, de l’argenterie, du maréchalat de la cour, du Conseil d’État, du ministère d’État et des archives. Les seules pièces qui soient dignes d’intérêt sont la Salle du Trône ou des Chevaliers (Rittersaal), la Salle Blanche (Weisser saal) et ta Galerie des tableaux. Dans la salle du Trône, qui a vue sur le Lustgarten, on remarque : le plafond, où sont représentés allégoriquement les exploits de Frédéric Ier ; le trône, dont le siège est en argent et dont le dais est orné d’aigles et de couronnes ; un buffet, chargé de vaisselle du. moyen âge en or et en argent ; un beau lustre en cristal de roche, présent de Georges IV, roi d’Angleterre, à Frédéric-Guillaume III. La Salle Blanche, qui a été restaurée à grands frais, il y a une dizaine d’années et qui doit son nom à la couleur dominant dans sa décoration, a 35 mètres de long, 27 mètres de large et 13 mètres 6G de haut. Elle est coupée, vers chacune de ses extrémités, par une rangée d’arcades superposées. Les chapiteaux des colonnes sont argentés. Le plafond est ^soutenu, aux quatre angles, par les figures allégoriques de 1 Amour, de la Gloire, de la Paix et de la Foi, sculptées en relief. D’autres bas-reliefs décorent les archivoltes des arcades inférieures ; ce sont, d’un côté, la Philosophie, l’Astronomie, les Mathématiques, la Jurisprudence, la Stratégie, .la Poésie, la Peinture, la Sculpture et 1 Architecture ; de l’autre, la Mécanique, la Navigation, le Commerce, la Culture des jardins et de la vigne, l’Élève du bétail, les Arts du tisserand, du fondeur et du mineur. Enfin, dans les frises de la corniche sont sculptés en relief les portraits des principaux personnages du temps des derniers électeurs. Une belle Victoire assise, en marbre de Carrare, sculptée par Rauch, et les statues, également en marbre, des douze électeurs de Brandebourg et des huit provinces de la Prusse, complètent la décoration de cette salle, où le parlement prussien

— a tenu ses séances du 11 avril au 26 juin 1847. La galerie des tableaux, beaucoup plus riche autrefois, avant que le roi en fît transporter les meilleures toiles au musée, offre encore : les portraits de Charles Ier, d’Henriette d’Angleterre et de Pierre le Grand, par Van-Dyck ; le portrait de Soliman III par Liévens ; Mars et Vénus, la Verlu quittant la terre, par Rubens ; le Mariage de sainte Catherine, par Jules Romain ; Bonaparte passant le SaintBernard, par David ; le Grand électeur à la bataille de Fehzbellin, par Eybel ; l’Electeur Joachim défendant le landgrave de Hesse contre le duc (l’À Ibe, par Rosenfelder ; la Près-

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tation du serment au roi, en 1840, par Kriiger ; les Anabaptistes prisonniers devant iévêque de Munster, par Schorn ; diverses scènes militaires et historiques, par Kretzschmar, Kayser, Stilke, Menzel, Bûrde ; des portraits par Gérard, Dawe, Ternite, etc.

Les autres résidences royales de Berlin sont : l’ancien Palais du roi (Kœnigliche Palais), bâti au xvn<s siècle sous le grand électeur ; Frédéric-Guillaume III l’a habité pendant près d’un demi-siècle et y est mort en 1840 ; le palais du prince Charles (ancien palais de l’Ordre de Saint-Jean), ~qui renferme une belle collection d’armes ; le palais du prince de Prusse, construit de 1835 à 1836, par Langhaus, et embelli récemment du côté des jardins par une élégante colonnade ; le palais du prince Albert, bâti en 1735 et restauré par Schinkel en 1832 ; le palais de Monbijou, édifice mesquin, situé sur la rive droite de la Sprée, au milieu d’un beau jardin ; le château de Bellevue, situé à une petite distance de la ville, dans le Thiergartën, sur la rive gauche de la Sprée ; il contient une collection de tableaux modernes, dont les plus remarquables sont : Jérémie pleurant sur les ruines de Jérusalem, de Bendemann ; Samson faisant écrouler les colonnes du temple, de Hubner ; l’Enlèvement d’Hylas, de C. Sonn ; le Christ et la Samaritaine, de W. Hensel ; la Prédication des Hussites, de Lessing ; le Pêcheur et l’ondine, de J. I-Iùbner ; l’Amour, Adam et Eve en présence du cadavre d’Abel, de C. Bégas ; des Pifferari, de Catel ; une Jeune Mauresque, de Klaine ; des marines, des paysages, des vues de villes, des vues architecturales, de W. Schirmer, Beckmann~ C.

Rundt, Schèuren, Schmidt, Eichhorn, Hasenpflug, Z. Kessler, Brizzi, Fiedler, Ph. Hackert, Friedrich, etc.

—Etablissements militaire*. Berlin, avODSnous dit, n’a ni remparts, ni forteresses ; mats tout y parle de guerre. » À voir cet arsenal qui s élève en face de ce musée, dit M. Marinier, ces canons alignés près de l’Académie, ces officiers, qu’on rencontre à chaque pas en grand uniforme, ces parades perpétuelles et ces troupes à pied et à cheval qui, pour faire leurs exercices, envahissent jusqu’aux allées du parc, on sent qu’il y a là un esprit martial, plus puissant encore que l’esprit scientifique. Le plan même de la ville et les principales œuvres d’art qui la décorent portent comme une empreinte de rêves belliqueux. Quand on regarde ces longues rues rangées symétriquement en droite ligne, on dirait des régiments de maisons prêtes à s’ébranler au premier roulement de tambour, à se mettre en marche avec ces compagnons de Frédéric le Grand et avec ces guerriers de 1813 qui, du haut de leur piédestal de marbre, semblent encore lancer dans les airs leur cri de guerre. Oui, il y a là une sorte de rêve instinctif d’un plus large pouvoir, une préparation à un plus glorieux avenir...»

L’Arsenal, situé sur la place à laquelle il a donné son nom, en face de l’ancien palais du roi, est regardé généralement comme le plus bel édifice de Berlin. Nous en avons donné la description au mot Arsenal.

Le Corps de garde du roi (Kœnigswache ou Neue Waché), situé à côté de l’Arsenal, a été bâti, en 1818, sur le modèle d’un castrum romain, d’après un dessin de Schinkel. Il est orné, de chaque côté, des statues en marbre des généraux Scharnhorst et Bulow de Dennewitz, hautes de 2 m. 66, par Rauch.

L’Hôtel des Invalides (Invalidenhaus), construit par Frédéric II, en 1748, peut loger 1 commandant, 24 officiers et 600 soldats. Le bâtiment principal renferme une chapelle catholique et une chapelle évangélique. Dans le jardin, on a terminé, en 1852, un monument (National Krieger Denkmal) érigé en mémoire des militaires tués dans les journées de mars 1S48 ; c’est une colonne de 39 in. 33 de haut, couronnée par un aigle dont les ailes déployées ont une envergure de 8 m. 50. On arrive au sommet par un escalier de 199 marches. La partie inférieure de cette colonne est décorée de hauts-reliefs, d’Albert Wolff, représentant : « la Prusse consolant les familles des héros défunts et recevant la soumission de ses ennemis vaincus », et « Minerve couronnant le guerrier de retour dans sa patrie. «

Parmi les autres établissements et instituts militaires de Berlin ; nous citerons : l’École d’artillerie et du génie, située sous les Tilleuls ; l’école des Cadets (Cadettenhaus), fondée en 1716 pour les fils d’officiers, et oùl’on conserve l’épée de Napoléon ; conquise près de Jemmapes, par Bliicher ; l’Institut de Frédéric-Guillaume, appelé autrefois la Pc’ptritère et destiné à former des médecins et des chirurgiens militaires, etc. ; laFonderie royale de canons, derrière l’Arsenal, un des plus anciens bâtiments de Berlin.

— HAtei* des services publics. — Etablissements d’industrie et de commerce. — L’ancien Hôtel de ville, situé dans la rue Royale, n’a rien de remarquable. On construit, pour le remplacer, un bel édifice en style roman, d’après les dessins de M. Wasemann. La première pierre a été posée en 1861.

Les bâtiments dans lesquels siègent les divers tribunaux de Berlin sont insignifiants. Les plus importants de ces tribunaux sont : le Geheime Obertribunal, la plus haute cour de justice de la monarchie prussienne -, le Kammergericht ou Tribunal d’appel, haute cour

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de justice fondée en 1516 par l’électeur Joachim ; la Cour criminelle (Criminalgeriohi) ;• la Cour de cassation et de révision des provinces rhénanes, etc.

Les prisons sont au nombre de six. La seule qui soit digne d’intérêt, au point de vue architectural, est la Prison d’État (Staatsge faengniss), construite par M. Busse, près de Ta porte Neuve. De la salle centrale, surmontée d’une coupole, partent quatre ailes à trois étages, qui renferment 503 cellules.

L’Hôtel des monnaies (Munzegeboende) a été bâti sur le marché Werder par Gentz. Lo bas-relief deyla façade est l’ouvrage des élèves de Schadow.

La Manufacture royale de porcelaines (Kœnigliche Porzellan Manufakture), fondée en 1743 par W.-G. Wégélé, agrandie en nei par le banquier Gutzkowski, achetée en 1703 par Frédéric II, a reçu depuis des accroissements et des embellissements notables. Elle occupe • actuellement envjron 500 ouvriers et fabrique par an de 700,000 h 800,000’piqces. Celte, manufacture, une des plus célèbres de l’Europe, n’a point de subvention ; elle doit, au contraire, fournir un minimum de 20,000 thalers par an de bénéfices à l’État. C’est une véritable académie de céramistes et de peintres sur porcelaine. Ses produits jouissent d’une réputation méritée pour la finesse et l’élégance de leurs décors. C’est dans cet établissement qu’ont été inventées la fabrication du tulle et de la dentelle de porcelaine ; la lithophanie, qui consiste à produire toutes sortes de dessins ombrants sur plaques de porcelaine-biscuit non émaillées, par les épaisseurs graduées ; la lithogéognosie ou art d’imprimer des gravures sur cuivre et coloriées sur lapoterie. Cette dernière invention est due, suivant M. Demmin, au célèbre docteur Pott (1692-1777), qui trouva, aux environs de Berlin, le kaolin, qui permit l’établissement de la Manufacture royale de porcelaine. Une des. plus belles œuvres connues de cette fabrique est le magnifique service dont le roi de Prusso fît présent au duc de Wellington, en 1818.

La Bourse, située sur le Lustgarten, est en voie de reconstruction. Le sculpteur Bégas a fait le modèle du fronton représentant la Prusse accueillant l’industrie, le commerce, la navigation et l’exploitation des mines.

La Banque, fondée en 17G5 par Frédéric II, est une banque de dépôt, de prêt et d’escompte. L’édifice affecté à cette institution est insignifiant.

— Établissements utiles et de bienfaisance.

Les principaux hôpitaux de Berlin sont : la Maison des diaconesses (Diakonissenhaus’ou Bethanien), construite dans le style byzantin, par Stein, de 1845 à 1847, établissement modèle desservi par 60 diaconesses et pouvant contenir 350 malades ; la Charité, hôpital général pouvant recevoir environ 1,000 malades et dans lequel est établi un service spécial pour les aliénés ; l’Hôpital de Frédéric-Guillaume, près de la porte de Landsbeig, pouvant contenir environ 600 malades ; l’Hôpital catholique de Saint-Hedmigs, desservi par des sœurs de charité et renfermant environ 250 lits. Il est construit en style gothique et a été terminé en 1854. Nous mentionnerons encore parmi les établissements utiles et de bienfaisance : l’Institut des aveugles ; l’institut royal des sourds et muets ; l’Institut destiné à venir en aide aux bourgeois de Berlin tombés dans la misère, etc.

— établissements littéraires, artistiques

et aciemlflques. h’Université de Berlin, à laquelle on donne généralement le nom d’Université de Frédéric-Guillaume, a été fondée en 1809 et inaugurée en 1810 ; elle compte environ 100 professeurs titulaires et plus de 50 professeurs agrégés ou particuliers (privât docenten) et près de 2,000 étudiants. Elle occupe, sur la place de l’Opéra, l’ancien palais du prince Henri, frère de Frédéric II, bâti de 1754 à 1766 par Boumann et complètement restauré en 1844. C’est un bel édifice à trois étages avec deux ailes latérales formant ’ avant-corps. Dans la grande salle ou aula, on voit les bustes de Fichte, de Schleiermacher, de Hufeland, de Hegel, de Frédéric II et de Frédéric-Guillaume III. Les collections que renferme l’Université de Berlin sont très-riches. Le Musée anatomique, formé en 1803 par le roi Frédéric-Guillaume III, qui acheta 100,000 thalers la collection du docteur Walter, a été considérablement accru depuis par le docteur Rudolphi ; lo Musée soologique, situé dans l’aile gauche du palais do l’Université, se compose de l’ancien cabinet d’histoire naturelle qui se trouvait au Château royal et des collections de MM. Herbst, Gerresneim, de Hoffmansegg et Wildenowj’le Cabinet de minéralogie, formé d’abord par la direction des mines, puis enrichi par les collections de Eerber et de Klaproth et par les dons de nombreux savants, offre, entre autres curiosités : un morceau d’ambre, le plus gros que l’on connaisse, pesant près de 7 kil. et valant 10,000 thalers ; un morceau de platine pesant 1,088 grains ; des topazes de deux couleurs et une magnifique opale, rapportée d’Amérique par Al. de Humboldt.

Le même bâtiment, sous les Tilleuls, renferme l’Académie des sciences et l’Académie des beaux-arts, fondées, la première en 1700, d’après le plan de Leibnitz, par Frédéric Ier, la seconde en 1701. Cet édifice n’a rien de bien remarquable. Dans la fenêtre qui se troiwp au milieu de la façade se trouve une hur-