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est le progrès qu’il fît faire à son art, et la cause de l’influence qu’il exerça sur les musiciens qui vinrent après lui. Chacun voulut s’inspirer du maître qui avait parlé une langue si riche et si brillante, et c’est en l’étudiant que Meyerbeer trouva les plus belles pages des Huguenots et du Prophète. En France, son action n’a été ni moins efficace ni moins heureuse. En 1826, son nom y était à peu près inconnu, lorsque Habeneck tenta d’y populariser ses œuvres, résultat auquel il ne parvint qu’avec des difficultés inouïes. Mais comme tout est mode en France, les séances de la Société des concerts obtinrent bientôt un succès extraordinaire, et y assister devint le partage de quelques privilégiés. Le goût toujours croissant de la musique allemande amena la création des Concerts populaires, dont la vogue va toujours en augmentant. Nous avons remarqué que les compositions de Beethoven y étaient les plus acclamées à cause de l’effet saisissant que ne manque jamais de produire cette inspiration si large, ces masses instrumentales si sonores ; la finesse d’Haydn, le charme de Mozart n’y sont pas aussi facilement compris. Nos compositeurs, eux aussi, se sont ressenti de cette influence ; leur orchestration est devenue plus savante pour ne pas choquer nos oreilles, habituées à toutes les splendeurs de l’orchestration de Beethoven. Mais ils ont eu beau chercher des effets nouveaux, augmenter les instruments dans une proportion formidable : ce n’est pas le bruit qui donne à l’harmonie sa richesse et sa beauté ; quoique plus anciennes, les œuvres du maître sont encore les plus jeunes et les plus brillantes, et longtemps elles garderont cette vie, cet éclat, que le génie seul sait imprimer à ce qu’il touche.


BEETJUANE s. m. (bètt-ju-a-ne). Langue parlée par les Cafres occidentaux.

Encycl. La langue beetjuane comprend plusieurs dialectes, entre autres, ceux des Maatjjipings, des Lammahas, des Barrolongs, des Macquinis, des Matsaroquas, etc. Les premiers documents sérieux que l’on ait obtenus sur cet idiome cafre sont dus au docteur Qichtenstcin. Les principales observations que l’on a faites portent, en général, sur le dialecte des Maatjapings. La langue beetjuane ne connaît pas les sons f et v ; les labiales m et b permutent fréquemment ; r, au contraire, qui manque aux Cafres méridionaux, y est souvent employé, ainsi que la diphthongue eu. Il existe des modifications flexionneiles dans les substantifs pour marquer le féminin, qui s’exprime par la terminaison art, et pour les diminutifs, que l’on forme en ajoutant jana qui signifie un peu. Les adjectifs sont créés par un procédé de dérivation analogue. Le pronom de la troisième personne se compose du mot mulmto (homme), et de si, article démonstratif. Les pronoms possessifs sont exprimés par des mots spéciaux, ou, dans certains cas, par la répétition du pronom personnel, comme dans cet exemple : ke bola ke kohho (j’ai mal à la tète), mot a mot (j’ai mal à moi tête). Les personnes des verbes s’expriment simplement par les prônons personnels ; les temps sont désignés, non par l’emploi de formes différentes de pronoms comme dans le koussa, mais à l’aide de deux verbes auxiliaires, acho, pour le passé, rata, pour le futur (J’ai dormi, /ce acho roballa ; tu as dormi, oacho roballa ; ke rata roballa, je veux dormir). Pour renforcer le sens du verbe et lui donner une signification fréquentative, on se sert des adverbes tatta (fort), et itzinzi (beaucoup). Exemple : tsama tatta tata ialta (courir très-vite) ; itzin-sin-zinzi (beaucoup, beaucoup). Quand la phrase est iuterrogative, les adverbes se placent à la fin.

« béfana s. f (bô-fa-na). Sorte de fée italienne, qui passe pour veiller très-attentivement sur la conduite des petits enfants, leur donnant des friaiviisos, particulièrement la veille de Noël, s’ils ont été sages, leur administrant des corrections dans le cas contraire : La béfana figure, en grande robe noire, dans des processions burlesques gui ont lieu entre la fête des liais et le mardi gras.

béfarie s. f. (bé-fa-rî). Bot. Orthographe vicieuse du mot béjarie.

BEFFANEGR1NI (Antoine), littérateur et poète italien, né à Asola en 1532, mort’en 1602. Après avoir longtemps vécu à Mantoue, il se fixa à Piuboga, où, vers 1580, il fut nommé juge. Belfane^rini avait des relations d’amitié avec les nommes les plus distingués do son temps, notamment avec le Tasse et le P. Ange Grillo. Il a publié un recueil do vers,

  • ous le titre de Mme (Venise, 15G6, in-4o) et

les éloges historiques, Elogi istorici d’alcuni personnaggi délia famiglia Castigliona (Mantoue, 1006, in-4o.)

BEFFARA (Louis-François), biographe français, né à Nonancourt en 1751, mort en 1838. Commissaire de police à Paris, de 1792 à 181G, il se mit en relation avec les artistes et auteurs dramatiques, et, pendant cinquante ans, il employa ses loisirs à faire de curieuses recherches sur l’art dramatique, tant en France qu’à l’étranger. Il s’est surtout fait connaître par l’ardeur passionnée qu’il mit à rechercher tout ce qui touchait à la vie et aux écrits de Molière. Il a fait paraître : 'Esprit de Molière ou Choix de maximes, pensées, caractères, portraits et réflexions tirés de ses ouvrages (Paris, 1777, 2 vol. in-12) ; Dissertation sur Jean Poquetin Molière (1821, in-8") ; Lettres de MM. les maires des communes de Fer-

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rière et de la Ferrièrc, etc., pour la recherche des manuscrits de Molière (1828. in-4o) ; Maison natale de Molière (1S35, iri-S»). M. Taschereau, dans son Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, reconnaît avoir beaucoup profité des communications de Beffara. Ce dernier a également publié des Recherches sur les époques de la naissance et de la. mort de J. F. liegnard (Paris, 1823). Outre ces écrits imprimés, Beffara a laissé en manuscrit plusieurs ouvrages pleins de renseignements précieux sur l’histoire théâtrale, sur les théâtres lyriques, sur les librettistes et compositeurs d’opéras, ballets, divertissements, sur les acteurs, danseurs et musiciens attachés aux orchestres. Il est regrettable qu’on n’ait point livré à l’impression ces ouvrages, dont nous allons donner les titres, et dont la publication serait un véritable service rendu à tous les écrivains, artistes et amateurs qui s’adonnent à l’art musical : 10 Dictionnaire de l’Académie royale de musique, contenant l’historique de sa fondation, des détails sur les directions et administrations qui s’y sont succédé, les noms des pièces et celui des librettistes et musiciens, etc., formant, 7 vol. in-t°, Dictionnaire alphabétique des acteurs, actrices, danseurs et danseuses de l’Académie royale de musique ;Tableau chronologique des représentations journalières des tragédies lyriques, opéras, ballets depuis la fondation de l’Opéra en 1671, ’ 4° Dictionnaire alphabétique des tragédies lyriques, opéras, ballets, pantomimes non représentés à l’Académie royale de musique ; Dictionnaire des auteurs des paroles et des compositeurs de musique, avec la liste de leurs pièces ; 6° Dictionnaire des opéras, cantates, oratorios..., etc., représentés et imprimés en pays étrangers depuis la fin du xve siècle, avec des notices sur les auteurs des paroles et de la musique. En outre, M. Beffara a rassemblé une collection complète, non-seulement de tous les poèmes d’opéras représentés, mais encore dûs diverses éditions de ces pofimes. Par son testament, M. Beffara à laissé ses collections et manuscrits à la bibliothèque de la ville de Paris et à la Bibliothèque impériale.

BEFFLER v. a. (bé-flé). Vieux mot qui signifiait tromper, moquer : Si on le trompe et beffle aujourd’hui... ils le befflent et s’en moquent. (Naudé, Coups d’État.)

BEFFROI s. m. (bé-froi — Beffroi est une contraction d’un mot plus long, ainsi que le prouvent les anciennes formes belfroi, et berfroi, et la basse latinité, berjredus. En prenant, comme objet d’analyse, ce dernier mot berfredus, nous le décomposons, à première inspection, en deux radicaux ber et fredus que nous rattachons immédiatement aux mots germaniques berg et fried : Berg signifie montagne, protection, défense, comme nous l’expliquerons plus au long au mot bourg. Fried a le sens de paix, sûreté, sécurité. Ce composé a donc la signification de rempart servant de défense. Le radical fried, dans le sens de paix, sécurité, se retrouve dans l’ancien haut allemand frida ; dans l’allemand frieds, et be - fried - igung (fortification) ; dans le suédois frid ; dans le hollandais vrede, etc.. Le mot beffroi n’a pas passé en italien et en espagnol : il y est remplacé par torra (tour), campanal et campanile (cloche) et autres termes analogues.) Art milit. anc. Grande tour de bois, à plusieurs étages, montée sur des roues, souvent couvertes de cuir, avec laquelle on attaquait les villes assiégées : Les Anglais qui séoient devant la Jiéole, et qui y fuient pendant.plus de neuf sepmaines avoient fait charpenter deux beffroys de gros merrien, à trois estages. (Froiss.)

— Féod. Tour de ville ou de château fort, dans laquelle on plaçait des gardes pour surveiller la campagne, et une cloche jjvii servait à la fois à sonner l’alarme et à convoquer les hommes du seigneur : Le droit d’avoir un beffroi était un privilège pour certaines villes. L’hôtel de Mlle de Lausanne a son beffroi et ses gargouilles de fer brodé, découpé et peint.-{y. Hugo.) 11 Cloche établie dans la même tour : Sonner le beffroi.

Attendons, pour frapper, le signal du beffroi. C. Dëlayigne.

Le beffroi, qu’ébranlait une invisible main, S’éveillait de lui-même et sonnait les alarmes. C. Delavishe.

L« champion armé de la vieille Angleterre. Aux salves des canons, au branle du beffroi. Doit défier le monde... V. Hugo.

— Par anal. Assemblage de charpentes qu’on pose dans un clocher pour y suspendre les cloches et les isoler des murs qu’elles ébranleraient : On a l’attention que le beffroi soit isolé de la tour dans toute sa hauteur, et de ne lui donner que la hauteur convenable pour le jeu des cloches, parce que plus il est haut et plus il fatigue la tour. (Mill.) il Assemblage de pièces de charpente destiné à soutenir des poids considérables, tels cpi’une machine àvapeur, un meulage de moulin, etc.

— Blas. Figure en forme de cloche, représentant le vair, avec cette différence que le vair est toujours de quatre tires, tandis que le beffroi n’en a que trois, quelquefois même deux : Quand un écu est dit simplement de beffroi, c’est qu’alors le champ est d’argent, et le beffroi d’azur ; c’est une règle absolue. Le beffroi est considéré comme pièce honorable ; il symbolise la grandeur et la prééminence

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d’une maison noble et puissante. Famille d’Aubeterre : beffroi d’or et d’azur.

— Mus. Instrument sur lequel on frappe fortement, pour produire un son lugubre et inspirer une sorte d’effroi.

— Ornith. Nom vulgaire de deux espèces de tour des : Ce qui distingue plus particulièrement cet oiseau, auquel nous avons donné te nom de beffroi, c’est le cri singulier qu’il fait entendre le matin et le soir ; il est semblable à celui d’une cloche qui sonne l’alarme. (Buff.)

— Encycl. Au moyen âge, on donnait le nom de beffroi (en vieux français bdffraiz, et dans la basse latinité berefredus, berfredus, bel fredus, belfragium), à des tours mobiles en bois, recouvertes de cuir de bœuf ou de cheval et portées sur quatre roues, que l’on employait dans le. siège des places fortes. Il est question, dans le Roman de Garin, d’une tour de ce genre, ayant 32 m. de haut, divisée en sept étages et contenant vingt arbalétriers. Le pareilles machines de guerre existaient déjà, dans l’antiquité ; César parle, dans ses Commentaires (1. II), de tours mobiles en bois dont il se servit pour faire le siège d’une place défendue par les Nerviens. Quant al’étymologie du mot beffroi, par lequel nos aïeux ont désigné ces engins d’assaut, elle a été très-diversement expliquée par les savants. Nous ne pouvons mieux faire, à ce sujet, que de renvoyer le lecteur au glossaire de Ducange.

Par analogie, le nom de beffroi fut donné, à partir du xic siècle, aux tours communales au sommet desquelles un homme d’armes faisait le guet, nuit et jour, pour signaler l’approche de l’ennemi. Ces tours avaient une autre destination non moins importante : elles renfermaient la banclocque ou cloche à ban (campana bannalis), qui servait b. convoquer les échevins ou les bourgeois aux assemblées, et elles étaient ainsi comme le signe visible de l’affranchissement des communes. Aussi, lorsqu’un seigneur était amené à octroyer à une Ville des lettres de franchise, ne manquait-il pas d’y mentionner le droit donné aux habitants d’élever un beffroi et d’y suspendre la banclocque. Quand, au contraire, le pouvoir féodal reprenait le dessus, un de ses premiers actes d autorité était la démolition du beffroi. Dans leur impatience de posséder un édifice de ce genre aussitôt après l’octroi du droit de commune, beaucoup de villes se contentèrent de construire des beffrois en bois ; mais les cités un peu considérables élevèrent des tours en maçonnerie, d’abord isolées, et réunies, plus tard, a la maison de ville. « Les municipalités, dit M.Viollet-Leduc, déployaient un certain luxe dans ces constructions ; elles tenaient à ce que leurs couronnements élevés, souvent ornés de clochetons, d’aiguilles, de grandes lucarnes, fussent aperçus de loin et témoignassent de la richesse de la cité. » Les beffrois isolés se composaient d’une grosse tour carrée, le plus souvent surmontée d’un comble en charpente recouvert d’ardoises ou de lames de plomb, dans lequel étaient placées les cloches. L’étage supérieur de la tour, percé de fenêtres sur les quatre faces, servait de poste pour les guetteurs, qui avertissaient de l’approche de l’ennemi, signalaient les incendies, sonnaient les heures du travail et du couvre-feu. Dans les étages inférieurs se trouvaient des prisons, des magasins d’armes, -la Salle de réunion pour les échevins, le dépôt des archives. À dater du xive siècle, les beffroi reçurent de grandes horloges, avec des cadrans extérieurs pour marquer les heures. Il ne reste plus aujourd’hui, en France, qu’un petit nombre de beffrois isolés. Celui d’Amiens, reconstruit à plusieurs reprises, ne rappelle que par sa base carrée la construction primitive. Celui de Béthune est assez bien conservé : une salle, éclairée par huit baies, renfermait les grosses cloches ; au-dessus est une salle percée de meurtrières, d’où l’on monte, par un escalier à vis, à la galerie supérieure, flanquée aux angles d’échauguettes crénelées ; un comble en charpente, recouvert d’ardoises et de plomb contient un carillon, et une lanterne supérieure est munie d’une galerie pour le guetteur, Des beffrois existent encore dans les villes d’Auxerre, d’Evreux, de Beaune, de Gand, de Tournai, etc. Certains beffrois isolés furent construits en forme de porte surmontée d’une ou deux tours : tels sont les beffrois d’Avallon et de Bordeaux. Ce dernier est remarquable ; il se compose de deux grosses tours entre lesquelles s ouvre un arc laissant un passage public ; un second arc, couronné par un crénelage et un comble, couvre la sonnerie. Dans plusieurs villes, le beffroi fait partie de l’hôtel de ville ; dans quelques autres, à Saint-Quentin, à Soissonsi à Metz, par exemple, une des tours de la cathédrale remplit la même destination.

On donne encore le nom de beffroi à un assemblage de charpentes posé dans les tours ou clochers d’une église et destiné à soutenir les cloches. En général, les constructions de ce genre s’appuient sur une retraite ou sur des corbeaux ménagés dans la maçonnerie, et s’élèvent en se rétrécissant vers leur sommet, de manière à ne pas toucher les parois intérieures des murailles, lorsque le mouvement imprimé aux cloches les fait osciller. Il n’existe plus de beffrois de charpente qui soient antérieurs au xvie siècle ; celui de la cathédrale de Chartres, construit au xvc siècle, et qui passait pour un modèle du genra été détruit par un incendie, en 183G. Primitivement, dit M. Viollet-Leduc, les charpentes

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étaient toujours divisées en deux travées, dans chacune desquelles étaient suspendues les cloches. Avant le xve siècle, le par de bois central était maintenu par des arbalétriers ou pièces inclinées, qui reportaient la charge sur les pans de bois latéraux. Par la suite, les pans furent composés d’une succession de croix de Saint-André, rendues beaucoup plus rigides par leur assemblage à mibois et arrêtant les effets de l’oscillation sur les tenons et les mortaises, et pour empêcher que le mouvement des cloches ne fît pivoter

I ensemble de cette oharpente, on établit des goussets aux angles de chaque enrayure. C’est d’après ces principes, oubliés par les charpentiers du xvii" et du xvme siècle, que M. Viollet-Leduc a fait construire, en 1851, le beffroi de Notre-Dame de Paris. Cet ouvrage est complètement indépendant de la maçonnerie ; il est entouré d’abat-sons, recotiverts de plomb, qui le protègent contre la pluie et qui, tenant seulement à la charpente, suivent ses mouvements sans que les oscillations puissent agir sur les piliers en pierre de la tour. Au reste, l’oscillation, qui est do 0 m. 05 environ au sommet du beffroi, lorsque le bourdon est en branle à grandes volées, est complètement inappréciable au-dessus do l’enrayure basse.

BEFFROY DE BEAUVOIR (Louis-Étienne), conventionnel, né à Lyon en 1754, mort en 1825. Après avoir été, à vingt-deux ans, capitaine aide-major de la compagnie de cadets gentilshommes, envoyés par Louis XV au roi de Pologne, il entra dans les grenadiers royaux et devint successivement, sous la Révolution, dont il avait embrassé les idées, procureur de la commune de Laon, administrateur du département de l’Aisne, député suppléant à

l’Assemblée législative, substitut du procureur général, et membre de la Convention en 1792.

II y vota la mort du roi, en demandant toutefois le sursis et l’appel au peuple, proposa l’abrogation de la loi du maximum, s occupa surtout de finances et d’administration, se déclara contre Robespierre au 9 thermidor, et fut envoyé en mission près de l’armée d’Ita OV’

lie (nm). À Nice, il fit rouvrir les églises et fermer les clubs, et fut sur le point, dit-on, de faire arrêter le général Bonaparte, comme ancien partisan de Robespierre. Devenu membre du conseil des Cinq-Cents, Beffroy continua à s’occuper de questions d’économie politique, se prononça pour la loterie et contre l’emprunt Wrcé, s opposa à l’incarcération des prêtres insermentés et a la suspension de la vente des biens nationaux, etc. Ayant été accusé, en 1802, d’avoir falsifié des pièces de liquidation, et de s’être procuré par ce moyen le luxe qu’il affichait, Beffroy passa en jugement, fut acquitté, puis nommé, en 180G, administrateur de l’hôpital militaire de Bruxelles. Forcé de quitter la France, comme régicide, en 1816, il partit pour Liège, où il termina sa vie. On a de lui quelques écrits, notamment : Avantage du dessèchement des marais, etc. (1793, in-S°) ; et Rapport sur l’emploi des matières fécales fraîches (1801).

BEFFROY DE REIGNY (Louis-Abel), auteur dramatique et littérateur, né à Laon en 1757, mort en 1811. Il fit représenter, sous le pseudonyme de Cousin Jacques, une multitude de pièces, dont la plupart sont des farcs de circonstance sans style et sans esprit, mais qui eurent une espèce de vogue éphémère. Parmi ces pièces, nous citerons : IVicadême dans la lune ou la Dévolution pacifique (17D0), pièce qui eut plus de quatre cents représentations ; le Club des bonnes gens (1791) ; Nicodème aux enfers (1791) ; les Deux Nicodème ; la Petite Nanette (1796) ; etc. Beffroy est plus connu aujourd’hui par son Dictionnaire néologique des hommes et des choses de la Dévolution, qui fut supprimé par la police consulaire avant la fin de la lettre C, et qui forme 3 vol. in-8o (Paris, an VIII). C’est une suite d’articles où l’on retrouve trop souvent les platitudes grotesques et les trivialités de ses élucubrations théâtrales, mais qui contiennent quelques renseignements an milieu

de beaucoup d’anecdotes suspectes. Beffroy a publié d’autres ouvrages, où l’on remarque les conceptions bizarres et le style mou et décoloré, qui ont fait tomber toutes ses œuvres dans un juste oubli. Les principaux sont : Critique du Salon de peinture (1787) ; Précis historique de la prise de la Bastille (17S9) ; la Constitution de la lune, rêve politique et moral (1793) ; les Soirées chantantes ou le Chansonnier bourgeois (1805, 3 vol.).

BÉFORT, V..B1SLFORT.

BÉFORTIN, INE s. et adi. (bé-for-tain, i-ne). Géogr. Habitant de Béfort ou Bolfort, ville de France ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants.

BEG. V. BEY.

BÉGA, rivière de l’empire d’Autriche, dans le Banat, prend sa source près de la frontière de Transylvanie, coule d’abord de l’E. a l’O., puis se dirige au S.-O., baigne Gross-Becskerek et se jette dans la Theiss, près de Tittel, après un cours de 170 kil.

BEGA (Abraham), peintre hollandais. V. Be gein.

BEGA (Cornelis), peintre et graveur hollandais, naquit à Harlem en 1G20, et non en 1610 ou 1029, comme le prétendent quelques biographes. Sa mère était fille de l’habile paysagiste Cornelis van Harlem. Son père, qui