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Carte de toute «ne contrée, par opposition aux cartes particulières qui n’en représentent que certaines parties : La carte générale de la France. Du temps des Romains, la carte générale de la terre n’était guère plus étendue que ta carte de leur empire. (Fonten.) il Carte topographique, Celle qui donne une représentation plus détaillée d’un lieu particulier : La carte topographiçub des environs de Paris. Il alla tirer un rideau de soie verte, derrière lequel se déroulait sur le mur une vaste carte topc-graphique de Londres avec toutes ses rues, ses sguares, ses maisons, ses monuments, ses places. (L. Gozlan.) p Carte hydrographique, Celle qui représente avec détail les côtes, les mouillages, les sondages et autres accidents des rivages et des fonds : Dans une carte hydrographique, tous les points doivent être également bien déterminés. (De Humboldt.) h Carte marine, Carte spéciale pour la navigation, dans laquelle on s’attache à représenter les côtes et les fonds plutôt de façon à en faciliter la recherche aux marins que pour en donner à l’œil une configuration exacte : Dans les cartes marinbs, on emploie généralement la projection orthogonale, aussi commode pour faire le point que trompeuse pour l’œil.

U Carte pilote, Celle) qui indique la direction des vents pour un même parage, selon les divers mois de l’année, il Carte réduite, Celle où les latitudes sont figurées par leurs sécantes ou les parties aliquotes de ces sécantes.

Il Carie plate, Celle qui, se rapportant à une médiocre étendue de pays, ne défigure que d’une manière insignifiante la convexité de lu surface qu’elle représente. Il Cartes des chasses ou des environs de Paris, Carte en douze feuilles, qui est duc aux ingénieurs géographes, et qui est un chef-d’Œuvr»* d’exécution, u Cnrte nivelée. Carte où sont inscrites de nombreuses côtes de hauteurs obtenues par des nivellements, et rapportées toutes à un même plan horizontal : Les cartes nivelées sont d’une grande utilité pour projeter une route ou un chemin de fer ; elle servent à déterminer la meilleure direction à suivre. (E, Clément.) Quand le pays représenté par ces cartes est très-restraint, on les appelle plans cotés. Il Carte des routes ou routière, Carte qui indique spécialement les chemins et autres voies de communication, avec les distances entre les localités : On a publié en 1813 une carîerou- TrÈRE de France, gui a été revue et augmentée en 1S33.

— — Carre gastronomique, Carte où sont figurées, pour chaque localité, les productions comestibles du sol : Dans les cartes gastronomiques, les pays vignobles sont indiqués par plusieurs tonneaux, les villes où l’on fait de l’eau-de-vie sont représentées par un alambic, les contrées qui fournissent des bestiaux, de la volaille ou du gibier par les principales espèces qu’elles produisent ; les fruits frais et les fruits secs sont figurés par une corbeille remplie de ces fruits, etc., etc. Le Magasin pittoresque a publié en 1847 une carte gastronomique de la France.

Carte géologique, Carte qui fait connaître la constitution géologique des terrains : La cartb géologique de J’rance a été commencée en 1794 et terminée en 1830, et n’a pu être publiée qu’en 1836 ; elle a une surface de 4 m. carrés. Outre les divisons géologiques, elle indique le périmètre des concessions de mines, les minières, les tourbières, les principaux groupes de carrières et toutes les usines métallurgiques.

Carte zoologique. Carte qui fait connaître pour chaque contrée, quels animaux l’habitent : Bans les cartes zoologiques, les animaux sont représentés par un dessin colorié.

Carte céleste ou astronomique, Repré-. sentation plane des constellations dans leur situation relative, avec les indications astronomiques dont on se sert ordinairement,

comme pôles, équateur, écliptique, zodiaque, etc. I) Carte sélénographique. Celle qui représente la surface de la lune.

Carte de reconnaissance, Carte levée a vue ou par des méthodes expéditives, dans les reconnaissances militaires ou maritimes, ou dans les voyages.

Carte militaire, Carte indiquant les positions respectives des places et des lignes fortifiées dont un pays peut tirer ses moyens de défense. Il Carte des lieux et routes d’étapes, Carte dressée en 1801, par ordre du ministre de la guerre, pour le service des étapes militaires, et contenant, comme son nom l’indique, les routes et les lieux d’étapes, et en outre toutes les places fortes, et même les plus petits postes militaires.

Carte des phares, Carte dressée en 18S6, pour faire connaître aux navigateurs la position exacte des phares et des autres feux de côte et d’entrée des ports.

Carte de l’approvisionnement de Paris, Carte publiée en 1789, par M. Thibault jeune, sous le point de vue de l’approvisionnement de Paris en comestibles j elfe comprend une partie du bassin de la Seine et de ses affluents, et contient les rivières sur lesquelles s’opère le transport des bois et des charbons en bateaux, les cours d’eau qui reçoivent les trains, et même les petits ruisseaux sur lesquels est établi le flottage des bûches perdues.

— Fam. Perdre la carte, Se troubler, s’égarer, se brouiller dans ses idées : Notre ingénue ne PKRt» pas, la cartb. (Th. Leelereq.) Diable, mon cher, vous ne perdez pas la

ore problématiques que noua possédons la Chine et sur son antique civilisation,

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carte... Vous pensez au solide. (E. Sue.) Se dit par allusion à un capitaine qui, ayant perdu ses cartes, ne saurait comment diriger son navire.

— Mar. Pointer la carte. Déterminer sur la carte la position actuelle du navire, et conséquemment le rumb de vent sous lequel il

faut faire route pour se diriger sur le point que l’on veut atteindre. Il On dit plus souvent

FAIRE LE POINT.

— Qénéal. Tableau qui donne toute la généalogie d’une famille, figurée par une souche, des branches et des rameaux. Il On dit

plllS BOUVeilt ARBRE GÉNÉALOGIQUE.

— Entom. Carte géographique, Nom donné à deux espèces ou plutôt a deux variétés de papillons diurnes, du genre vanesse : La carte GÉOGRAPHIQE noire provient d’mufs pondus par la rouge, qui éclosent en juin, et ta rouge d’œufs pondus par la noire, qui éclosent en août ou en septembre, (Duponchel.)

— Moll. Carte géographique, Nom vulgaire d’une coquille du genre porcelaine.

— Encycl. Historique. Etymologiquement empruntée du grec khartès ou du latin charta, cette dénomination se trouve ainsi revêtue d’une signification que n’ont jamais eue, dans l’antiquité, ni l’une ni l’autre de ces racines, mais qui avait été attachée aux mots pinax et kyrbis chez les Grecs, tabula et mensa chez les Latins, sans doute parce qu’on les dessina dans le principe sur des tables ou planches. L’emploi de pièces d’étoffe pour cet objet introduisit plus tard le mot de mappa, que les Espagnols et les Anglais (map) ont conservé dans le sens absolu et exclusif de carte géographique, et d’où est dérivé notre mot de mappemonde. Enfin, lorsque le parchemin et le papier remplacèrent les tables et les mappes, le nom de carte vint se substituer aux dénominations précédemment admises.

Ces descriptions figurées des pays et de leurs contours furent sans doute, dès le principe, des ébauches grossières d’une géodésie encore dans l’enfance, mais servirent néanmoins à toute transaction politique qui avait pour objet une délimitation de territoire. En laissant de côté les notions rudimentaires et encore

sur

nous trouvons chez les anciens la première mention de carte géographique dans le livre de Josué (xviii, 4, &, 8, 9), où il est dit que les tribus juives, non encore loties de terrain à l’est du Jourdain, envoyèrent des explorateurs reconnaître et décrire le pays de l’ouest, par vallées et par villes, afin de se le partager. Cette description fut tracée sur un sefr ou tableau, et les divisions y furent marquées avec des abornements assignés a chaque tribu. Toutefois, nous devons ajouter que les Juifs avaient puisé sans doute chez les Egyptiens l’art de dresser ces tableaux ou cartes. Apollonius de Rhodes, en effet, Clément d’Alexandrie, Eustathe le Scoliaste rendent un témoignage formel de l’habileté des Egyptiens à dessiner sur des tables les contours des terres et des mers, avec le détail des routes et le cours des fleuves. Il n’est guère douteux que les Phéniciens n’aient eu aussi, pour leurs navigations multipliées, des cartes Giflant la configuration des rivages qu’ils fréquentaient ; mais ils cachaient soigneusement aux étrangers ces précieux documents, et Hérodote alla vainement à Tyr se mettre en quête des notions amassées par leurs sages. U n’est pas sans intérêt de remarquer que les cartes grecques des temps ultérieurs n’ont représenté, dans leur cadre le plus large, que te monde connu des Phéniciens.

Chez les Grecs, la plus ancienne carte, au direda Strabonetde Diogène Laerce, fut dessinée par Anaximandre, disciple de Thaïes ; les Milésiens semblaient alors avoir recueilli l’héritage de Tyr, presque entièrement effacée de l’histoire par les conquérants assyriens ; et Aristagoras, qui gouvernait Milet pendant la génération qui suivit Anaximandre, voulant persuader à Cléomène d’aller attaquer les Perses dans leur propre capitale, apporta à Lacédémone une table d’airain, sur laquelle Hérodote nous dit qu’étaient gravés les contours de toute la terre, avec la mer et tous les fleuves. Alexandre le Grand avait attaché à son expédition d’Asie, comme ingénieurs-géographes, Diognète et Béton, chargés

de relever les marches journalières de l’armée, pendant que Néarque explorait te littoral maritime. Patrocles, amiral de Séleucus Nicator, Mégasthène et Uéimaque, envoyés de Ptolômée Philadelphe, continuèrent ces reconnaissances, et, s’il est permis de douter qu’ils aient eux-mêmes construit graphiquement les résultats de leurs opérations, du moins trouve-t-on mentionnées par Strabon d’anciennes cartes, dontl’existenue ne saurait être contestée sans que ces résultats eux-mêmes soient mis à néant.

Suivant toute apparence, les cartes jusqu’alors dressées n’étaient que de simples délinéations chorographiques obtenues par une combinaison grossière des lignes odométriques, et du gisement relatif des pays divers, assujetties peut-être à une échelle, mais nullement à la graduation géognomique, qui semble n’avoir pris naissaûce que dans l’école d’Alexandrie, héritière des traditions de l’Egypte, de Tyr et de l’Ionie. Le premier qui construisit sur cette base le planisphère du monde alors connu fut Eratostuène. À la pro CART

jection plane que celui-ci avait employée, Hipparque substitua un châssis à méridiens convergents, en tenant compte du décroissement des degrés de longitude proportionnellement à l’élévation des latitudes. Marin de Tyr revint à la carte plate, et Ptolémée, a son tour, reconstruisit stéréographiquement les résultats corrigés de Marin, comme Hipparque avait reconstruit et corrigé ceux d Eiatosthène. Les Romains ne paraissent point

avoir discuté la mappemonde de Ptolémée, et l’on peut croire que leurs planisphères, tels que ceux qui ornaient les portiques de l’école d’Autun, étaient de simples copies de la carte du géographe grec, ou des productions plus grossières des artistes romains. Quoi qu’il en soit, il ne cous reste d’eux qu’une carie routière, dont la première rédaction remonte, croit-on, au me siècle, mais dont la copie existante, connue sous le nom de Table de Peutinger (du nom d’un de ses anciens possesseurs), parait dater du xme siècle. Toutefois, la table peutingérienne est une producduction complètement distincte de ce que les Grecs appelaient cartes géographiques ; c’est un long rouleau de parchemin où toutes les routes sont développées dans le même sens, de telle sorte que cette carte n’a pas moins de 7 m. du nord au sud. Végèce désigne sous la dénomination i’itineraria picta les cartes routières de cette espèce, mais il y a tout lieu de penser que ces ftineraria s’éloignaient moins des configurations topographiques réelles que ne le tait la table de Peutinger. Comme notre but est de noter seulement les

fihases successives de l’art cartographique dans es siècles qui ont précédé le notre, nous ne donnerons point ici une appréciation comparative de la valeur intrinsèque des représentations graphiques laissées par les anciens et parvenues jusqu’à nous ; nous nous contenterons de quelques indications principales, en observant toutefois que les vicissitudes de la science devaient nécessairement se trahir en ces tableaux synoptiques des notions de chaque époque. Au vie siècle, la mappemonde de Cosmas Indicopleustes, la mappemonde dessinée avec un art subtil que possédait le bienheureux saint Gall ; la grande table d’argent à triple planisphère, gravée en relief, que possédait Charlemagne ; la carte qui accompagne un commentaire de 1 Apocalypse du vme siècle, conservé dans la bibliothèque de Turin, ne furent que des monuments d une déplorable décadence des études géographiques. Mais, pendant que ces études s’éteignaient à peu près complètement en Europe, au milieu de la barbarie du moyen âge, la chaîne qui se rompait entre les mains des Latins et des Grecs se renouait en Orient chez les Arabes. Au 1X8 siècle, les savants arabes qui traduisaient l'Almagesle copièrent sans doute aussi les cartes dte Ptolémée, mais probablement sans beaucoup d’art, du moins le peut-on inférer de tout ce que nous possédons des cartes arabes, depuis celles d’Edrysy jusqu’à celles de Quazouyny et d’ibn-el-Ouardy. Toutes ces

Eroductions cartographiques sont en effet ien inférieures a ce que pouvaient faire espérer les écrits de ces cosmographes. Cependant, après une lacune de trois siècles, on voit poindre de nouveau en Europe quelques ébauches cartographiques : le chanoine Henri de Mayence dédie à 1 empereur Henri V un planisphère aujourd’hui conservé à la bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg ; les bibliothèques d’Angleterre possèdent diverses cartes et planisphères que l’on croit pareillement du xne siècle ; un manuscrit des Chroniques de Saint-Denis, à la bibliothèque Sainte-Geneviève, en renferme une qui parait appartenir au siècle suivant, et le moine dominicain, auquel on doit les Annales de Colmar, affirme avoir lui-même dessiné, sur douze feuilles de parchemin, une mappemonde dont il ne nous reste que-cette simple mention. Avec le xive siècle commence une longue série de travaux cartographiques qui ont enrichi les bibliothèques d’Italie, et dont quelques-unes se conservent en France : telle est la carte catalane anonyme, collée sur bois, qui se voit à la Bibliothèque impériale de Paris, -et qui parait avoir été exécutée en 1375. Le xv<s siècle, à son tour, nous offre de nombreux monuments de l’art cartographique à cette époque de transition ; il suffit de nommer ici le Florentin Goro Stagio, dont les œuvres se conservent dans la grande bibliothèque de Florence ; le Génois Becari, dont on voit à Parme une carte datée de 1436 ; le camaldule Frj* Mauro, dont le célèbre planisphère, terminé en 1459, se trouve au couvent de Saint-Michel de Murano, près de Venise ; le Vénitien Antonio Leonardi ; le chevalier Martin de Behaim, de Nuremberg, etc. Les productions de ces savants nous conduisent jusqu’à l’époque de la découverte de l’Amérique, grand événement qui vint donner aux cartes géographiques un intérêt tout nouveau. La mappemonde la plus ancienne sur laquelle apparaisse le continent reconnu par Colomb, et non encore dénommé, est celle de Juan de la Cosa, l’un des compaguons du Génois, exécutée en 1500.

Du commencement du xvie siècle à la fin du xviie siècle, plusieurs pays de l’Europe occidentale eurent des savants d’un mérite éminent, qui travaillèrent par des voies diverses à tirer la géographie du chaos où l’avait laissée le moyen âge. Durant cette période de gestation, l’Allemagne peut citer Apianus, Sébastien Munster et Cellarius ; la

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Flandre hollandaise, Mercator et Ortelius ; l’Italie, Riccioli ; la Hollande, Varennius. Munster, le premier, essaya de décrire le monde moderne, comme «autrefois Strabon avait décrit lémonde romain ; Ortelius et Mercator entreprirent presque simultanément la tâche plus difficile de représenter les diverses contrées du globe en une suite de cartes qui sont restées au nombre des monuments scientifiques du xvie siècle. Peu après, un ingénieur d’Abbeville en Picardie, Nicolas Sansou, reprenait les travaux cartographiques de Mercator et d’Ortelius, et, mis en vue par le patronage de Louis XIII, obtenait rapidement la réputation méritée de premier géographe du temps. Ainsi, la cartographie moderne était née avec Ortelius, Mercator et Nicolas Sanson. Grâce aux travaux de ces savants, beaucoup était fait, mais plus encore restait a faire. En effet, les cartes géographiques, uniquement fondées sur des reconnaissances, des portulans ou des arpentages partiels, et n’ayant encore, pour assurer leurs bases, ni grandes opérations de géodésie ni observations astronomiques, restaient très-fautives quant aux formes générales des

grandes régions et aux dimensions des continents. « La Méditerranée, dit M. Vinvien do Saint-Martin, dans les cartes de Sanson, est trop longue de 300 lieues, et les côtes extrêmes de l’Asie y sont de 1,500 lieues trop avancées à l’orient. ■ L’époque de Leibnitz et de Newton ne pouvait laisser subsister longtemps de pareilles erreurs. L’invention du télescope répandit et généralisa l’art des observations astronomiques, qui aidèrent puissamment à corriger ou plutôt à refaire les cartes du monde. Le mérite et l’honneur de ce remarquable travail étaient réservés à Guillaume Delisle, qui publia en 1700 sa célèbre mappemonde, dans laquelle il donne aux grands continents du globe leurs dimensions réelles et leurs vraies proportions ; mais d’Anville acheva cette première amélioration, at associa la parfaite élégance du dessin, la proportion des détails et l’harmonie de l’ensemble àl’analyseapprôfendiedes sources, à l’exactitude de la nomenclature et à la détermination rigoureuse des positions. En terminant cette courte notice sur l’historique de l’art cartographique, citons encore un nom justement célèbre : François Cassini, Italien d’origine, que Colbert avait su attacher à la France, et qui a laissé son nom k la carte topographique de notre pays. Depuis lors, la

construction des cartes ne laissa plus rien àdésirer dans ses règles fondamentales ; des perfectionnements de détail y pouvaient seuls être apportés, et les Dépôts de la guerre et de la marine y ont pourvu avec une si complète prévoyance qu’il semble désormais impossible d’améliorer les procédés qu’ils ont établis.

Occupons-nous maintenant d’exposer les principes et les méthodes qui constituent actuellement la théorie de l’art cartographique.

— Construction. La représentation exacte des accidents de la surface du globe au moyen de dessins exécutés sur une surface plane est impossible, puisque la sphère n’est pus développable ; mais le problème comporte un nombre, infini de solutions approchées, dont chacune sera complètement déterminée par l’importance prépondérante qu’on voudra attribuer à la reproduction fidèle de tel ou tel ensemble d’apparences. Ainsi l’on peut s’imfioser la condition que les azimuts de tous les ieux, par rapport à un point fixe, soient reproduits exactement : on dresse alors la carte du globe par projections orthographiques sur le plan de l’horizon du point rixe choisi. On peut exiger que les méridiens rectifiés continuent de concourir en un même point, et de couper les parallèles à angle droit : on projette alors la surface du globe sur un cône circonscrit le long d’un de ses parallèles, et on développe ensuite ce cône. On peut désirer que les parallèles conservent, en chacun de leurs points, une direction constante, et restent perpendiculaires aux méridiens : on transporte alors les points de la surface du globe sur le cylindre qui y serait circonscrit le long de l’équateur, et on développe ensuite ce cylindre. On peut vouloir conserver respectivement aux méridiens et aux parallèles, dans toutes leurs parties, des longueurs aussi peu différentes que possible des longueurs do ces mêmes parties sur la surface du globe : on arrive ainsi au mode de représentation qui a été prescrit par le ministre de la guerre pour la construction de la carte de France. On peut se proposer de reproduire fidèlement les inclinaisons mutuelles des arcs de grands ou de petits cercles tracés sur la surface du globe : on est alors amené à adopter la projection stéréographique ou perspective, en usage dans la construction des mappemondes. Enfin on peut exiger que les surfaces, sur la carte, soient toutes réduites dans un même rapport. C’est cette condition que M. Babinet a prise pour guide.

Projection orthographique. La reproduction par projection orthographique de la configuration d une contrée se rapproche de la mise en plan ordinaire ; aussi ne 1 emploie-t-on que pour de petites étendues de terrain, par exemple, celles des départements français. Pour dresser la carte d’un département français, on pourrait en projeter les points remarquables sur un plan tangent à la sphère, mené par le point central de ce département. Les