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CHAR

taux cryptogames aquatiques, type de la famille des characées, comprenant de nombreuses espèces : Les carpes aiment beaucoup tes graines des charagnes. (Bosc.) Il est douteux que la charagnk cotonneuse soit une espèce distincte. (F. Hœfer.) La charaone vulgaire est souvent recouverte d’une croûte calcaire. (L. Gouas.) Il On dit quelquefois cuakatgne. Les botanistes disent chara.

— Encycl. Les charagnes ou charaignes sont des plantes aquatiques, à tiges opaques, formées d’articles composés chacun d’un tube central entouré d’une rangée de tubes semblables, mais plus étroits, disposés en spirale. Ces tiges sont très-fragiles, surtout quand elles sont sèches. Les anthéridies et les sporanges sont ordinairement portés sur le même individu. Les autres caractères sont ceux de la famille des characées, exposés ci-dessus. On remarquera surtout cet étrange phénomène que présentent des plantes dont les anthéridies ou organes mâles produisent des animalcules microscopiques, jouissant de mouvements spontanés, et que l’on a pu avec raison comparer à ceux. des spermatozoïdes. ■ Un examen très-attentif, dit M. Ad. Brongniart, montre que ces animalcules ne sont pas d’une structure aussi simple qu’on l’avait cru. Leur corps est filiforme, grêle, diversement contourné en spirale, formant en général de trois à cinq tours de spire ; près d’une de leurs extrémités naissent deux filets d’une ténuité extrême, fixés au même point de l’animalcule, en égalant ou en dépassant le

corps en longueur, et s’agitant dans l’eau avec une telle rapidité qu’on ne peut les observer parfaitement que lorsque leurs mouvements se ralentissent, soit par l’évaporation du liquide, soit par quelque autre circonstance... On ne saurait douter que ces animalcules ne soient des organes destinés k concourir k la reproduction, ■ C’est dans les charagnes que l’on a étudié pour la première fois et qu’on observe encore avec le plus de facilité le phénomène de la circulation intracellulaire. V. circulation.

Les espèces de ce genre sont très-nombreuses ; les mieux connues sont celles qui croissent en Europe ; mais on en a trouvé aussi au Sénégal, dans l’Inde, en Australie, au Chili, etc. Elles habitent dans les eaux douces, quelquefois aussi dans les eaux saumâtres des mers intérieures, telles que la Baltique. On les connaît sous les noms vulgaires de charagne, charaigne, charapot, girandole d’eau, lustre d’eau, herbe à grenouille, herbe à écurer, etc. Leurs tiges s incrustent de matière calcaire, surtout dans les eaux qui tiennent en dissolution une grande quantité de carbonate de chaux ; il en résulte quelquefois des sortes de pétrifications assez curieuses, ayant la forme de polypiers ou de petits buissons pierreux. Cette incrustation, qui rend les tiges rudes au toucher, les fait employer dans quelques endroits pour écurer la vaisselle. Les poissons, et surtout les carpes, prospèrent dans les eaux qui renferment beaucoup de charagnes, sans doute parce qu’ils se nourrissent de ces plantes, ou des animaux qu’elles abritent. Lorsqu’elles sont hors de l’eau, elles se desséchent rapidement, en répandant une odeur marécageuse caractéristique, analogue à celle du foie de soufre ou de la mousse de Corse, ce qui a fait penser à quelques auteurs qu’elles pourraient bien posséder quelques propriétés vermifuges. Elles ne sont pas étrangères à l’insalubrité et aux effets délétères des marais Potitins.

CHARAMAIS OU CHARAMEI S. m. (chara-mè). Bot. Nom vulgaire d’une espèce d’arbre du genre ambélanier.

— Encycl. Le charamais ou charamei est un arbre de l’Inde, qui a le port du néflier et les feuilles du poirier. Toutes ses parties, mais surtout sa racine, sécrètent un suc laiteux. Cet arbre croît dans les forêts et sur les montagnes éloignées de la mer, dans le Canara, le Décan, en Perse et jusqu’en Arabie. Il joue un grand rôle dans la médecine indienne. La décoction de son écorce, k laquelle on ajoute du bois de santal, est préconisée contre les fièvres ; sa racine, broyée avec de la moutarde, passe pour un excellent remède contre l’asthme ; son fruit a un goût aigrelet,

•et les Indiens l’emploient beaucoup comme assaisonnement.

CHARAMELLËs. f. (cha-ra-mè-le). Patois. Bruit confus, criailleries ; Finiras-tu ta cha-

RAMELLK.

CHARAMONTI (Scipion), astronome italien, né à Césèue (Romagne) en 15G5, mort en 1652. Il est connu surtout par un ouvrage contre Tychu-Brahé, VAnti-Tycho (Venise, 1021), qui fut réfuté par Kepler et Galilée.

CHARANÇON s. m. (cha-ran-son — du bas latin calandrtis, même sens. Cet insecte est ainsi nommé k cause d’une vague assimilation avec la calandre, espèce d’alouette huppée.) Entom. Genre d’insectes coléoptères, de Fa famille des rhynchophores, comprenant plus de trois mille espèces, dont quelques-unes sont très-connues par les ravages qu’elles exercent dans les greniers : Les hirondelles nous délivrent des charançons. (Butî.) Les charançons font une guerre cruelle à la superficie des tas de céréales. (Raspail.) L’acide sulfureux détruit tous les charançons qui se trouvent dans le froment. (Math, de Dombasle.) Le grain de froment te plus sain est exposé à l’offense du charançon. (K. de Gir.)

CHAR

Le charançon dévore un vaste amas de grains.

Demllb.

U Genre aujourd’hui fort limité, et qui ne comprend plus les espèces destructives vulgairement connues sous le nom de charançons. Il Quelques-uns écrivent charanson.

— s. m. pi. Tribu de coléoptères de la famille des rhynchophores, comprenant les espèces autrefois attribuées au genre charançon,

— Encycl. Ce genre, tel qu’il est décrit par Linné dans la douzième édition de son Systema nalurœ, ne renfermait que quatre-vingt-quinze espèces ; il en contiendrait aujourd’hui plus de trois mille, si on lui avait conservé les caractères assignés par le naturaliste suédois. Aussi, les entomologistes modernes ont-ils jugé nécessaire de le subdiviser en un certain nombre de coupes génériques, dont la réunion forme une des principales tribus des rhynchophores. Ainsi réduit, le genre charançon ne contient plus qu’un très-petit nombre d’espèces, qui se distinguent des autres curculionides ou charançonites par les caractères suivants : antennes de onze articles, dont le premier fort long et les trois derniers réunis en une massue, insérées à l’extrémité d’un museautrompe épais, très-court, non appliqué contre la poitrine, offrant de chaque côté une rainure oblique où se loge la partie inférieure du premier article des antennes.

Les espèces de ce genre vivent ordinairement rassemblées en sociétés nombreuses sur les végétaux, dont ils rongent les fruits, et ils font parfois de grands dégâts dans les plantations, Lorsqu’ils sont surpris, ils rapprochent leurs pattes et leurs antennes de leur corps, se laissent tomber, et feignent d’être morts. On peut alors les mutiler sans qu’ils sortent de cette immobilité. Leurs élytres sont souvent ornés des plus brillantes couleurs ; de là les noms de somptueux, de noble, de fastueux, donnés à certaines espèces. Ces élytres ont quelquefois des reflets si riches, qu’on les monte en bijoux, et l’éclat des épingles ou des broches ainsi ornées ne le cède point à celui des objets ornés de pierres précieuses. La plupart des belles espèces sont propres au Pérou et au Brésil ; celles de l’ancien continent n’ont pas le même éclat, et leur taille est aussi plus petite. Le charançon royal, qui se trouve en Perse, est le plus beau des insectes ; il est d’un vert bleu foncé, avec des bandes éblouissantes d’un vert doré. Le charançon impérial, qui habite 4es régions équatoriales de l’Amérique, est aussi un des plus brillants que l’on puisse citer, quoique son éclat soit bien moindre que celui de l’espèce précédente. Lecharançonvert, qui vit en France, est encore une très-belle espèce. Le charançon de la livèche, qu’on rencontre également dans notre pays, est d’un gris cendré obscur ; il abonde dans les espaliers et y fait souvent de grands dégâts. Labreith dit qu’il ravage aussi les plantes fourragères.

GHARANÇONITE adj. (cha-ran-so-ni-te). Entom. Qui ressemble k un charançon.

— s. m. pt. Tribu d’insectes coléoptères rhynchophores, ayant pour type le genre charançon, il On dit aussi curculionidus.

CHARANÇONNÉ, ÉE adj. (cha-ran-so-né). Attaqué, endommagé par les charançons : Blé

CHARANÇONNÉ.

CHARANSON s. m. (cha-ran-son). Entom. Orthographe peu usitée du mot charançon,

— Moll. Nom vulgaire d’une espèce du genre cône.

CHARANTIE s, f. (cha-ran-sl). Bot. Syn. de MOMORDiQUB, genre de cucurbitacées. V. mo-

MORDIQUE.

CHARAPOT s. m. (eha-ra-po). Bot. Nom vulgaire de la charagne.

CHARAS (Moïse), médecin, né à Uzès en 1618, mort k Paris en 1698. Il vint de bonne heure à Paris, enseigna la chimie au jardin du Roi et se fit surtout connaître par ses travaux sur la préparation de la thériaque. La révocation de l’édit de Nantes l’obligea k se réfugier en Angleterre, puis en Hollande, enfin en Espagne, ou le roi Charles II l’avait appelé. Persécuté par l’inquisition pour avoir émis sur le venin des vipères une opinion contraire aux superstitions du peuple de Tolède, illjui tta l’Espagne et revint à Paris, où il fut élu membre de [’Académie des sciences. Il a laissé de nombreux écrits, parmi lesquels sa Pharmacopée gale* nique et chimique (Paris, 1672, 2 vol.), et ses Mémoires sur la thériaque (10(>8) et sur les vipères (1669) tiennent le premier rang.

CHARASSE s. f. (cha-ra-se). Techn. Espèce de boite à claire-voie où l’on emballe les porcelaines.

CHARASS1N (Pierre-Joseph-Clément-Constant), jurisconsulte et homme politique français, né à Bourg-en-Bresse (Ain) en 1802, mort en 1864. Il était avocat dans sa ville natale, et connu par ses opinions avancées, lorsqu’il fut élu, en 1848, représentant du peuple dans son département. Il siégea dans les rangs du parti démocratique modéré, et ne fut pas réélu à la Législative.

CHARASSIN (Frédéric), homme politique et linguiste français, né à Bourg-en-Bresse (Ain) en 1804. Il exerça d’abord la profession d’avocat à Lyon, fut un des défenseurs des accusés du procès d’avril, puis quitta le barreau, et partagea son temps entre l’étude de la linguistique et celle des questions politiques et sociales. Après la révolution de 1848, M. Cha CHAR

rassin fonda le Défenseur du peuple, journal dans lequel il se fit l’organe des idées socialistes et de la démocratie la plus avancée. Nommé en 1849 membre de l’Assemblée législative dans le département de Saône-et-Loire, lors des élections complémentaires, M. Charassin siégea sur les bancs de la montagne, et fut expulsé de France après le coup d’État du 2 décembre. On a de lui, en collaboration avec M. F. François, un Dictionnaire des racines et dérivés de la langue française (Paris, 1842).

CHARASSON s. m. (cha-ra-son). Nom donné par le peuple de Lyon à une espèce d’échelle garnie de chevilles.

CHARATON ou CHAR1TON, ville les États-Unis d’Amérique, dans l’État du Missouri, ch.-l. du comté de son nom, à 100 kiloin. N.-O. de Jelferson, sur la rive gauche du Missouri, et près du confluent de la rivière de son nom ; 8,750 hab. Cette ville, fondée en 1817 ; est devenue rapidement très-florissante, grâce à l’activité industrielle et commerciale de ses habitants. Il La rivière de Chariton prend naissance au coteau des Poiriers, dans l’État d’Iowa, coule du N. au S., entre dans l’État de Missouri et se jette dans le fleuve de ce nom, après un cours de 240 kilom., navigable dans presque toute son étendue.

CHARAVAV (Jacques), bibliographe et expert en matière d’autographes, l’aîné des deux frères dont le nom est si connu des amateurs d’autographes et de documents manuscrits, né k Lyon en 1809, mort à Paris en 1S67. Il eut dès sa jeunesse le goût des objets d’art et des livres. Huissier à Lyon, il possédait en même temps un fonds de librairie ancienne. Le goût des autographes lui vint au spectacle d une vente où passèrent des pièces fort curieuses, telles que le fameux interrogatoire de Charlotte Corriay (1834). Un peu plus tard, l’acquisition d’une bibliothèque le mit en possession d’une correspondance de Chaulieu et d’autres papiers. Dès lors il se livra avec passion à l’étude de cette spécialité curieuse, vendit son étude, céda sa librairie à deux de ses frères et vint s’établir k Paris en 1843. Le goût des autographes n’était encore que peu répandu, et les pièces manuscrites n’avaient guère figuré jusque-là que comme accessoires à la suite des catalogues de livres. Charavay non-seulement sut se fait une place honorable k côté de Charon, l’expert le plus habile de Paris, mais encore donna une grande extension au commerce des autographes, et dirigea depuis ce moment jusqu’à sa mort un nombre considérable de ventes, aidé, à partir de 1849, par son frère, dont on trouvera la notice plus bas. Il avait acquis dans la connaissance des écritures et des manuscrits anciens et modernes une expérience, un tact et un coup d’œit qu’il était bien difficile de mettre en défaut et qui faisaient autorité parmi les amateurs. Il avait aussi formé de belles collections de livres, journaux, brochures, etc., particulièrement de l’époque de la Révolution française. Outre ses nombreux catalogues, dont les plus importants en collaboration avec son frère, il a édité une Biographie du Dauphiné, et divers ouvrages curieux, tels que le Bulletin du département de Bhâne-et-Loire, du 8 août au 30 septembre 1793, imprimé par ordre du comité général de surveillance et de salut public de Lyon, mis au jour par les soins de Charavay aîné, sur le seul exemplaire connu (Paris, 1845, in-4«).

CHARAVAY (Gabriel), bibliographe, journaliste et homme politique, frère puîné du précédent, né à Lyon en 1818. Libraire à Lyon, il se jeta de bonne heure dans les mouvements républicains de cette ville ardente, présida des comités réformistes, embrassa les opinions socialistes les plus radicales, et fonda un journal qui n’eutque deux numéros, l’Humanitaire, et qui fit scandale par l’audace de ses doctrines (1840). Condamné à deux ans de prison pour société secrète, il subit sa peine à Doulfens, reprit ensuite à Lyon la librairie de son frère, qu’il porta à un haut degré de prospérité, et demeura, au milieu de son mouvement d’affaires, un des chefs du parti radical de sa ville natale. En 1848, il fut nommé membre du comité exécutif de l’hôtel de ville, siégea dans la commission du travail, fonda ou rédigea plusieurs journaux, entre autres le Bépublicain (1848-1849), et contribua beaucoup k faire composer la députation du Rhône presque entièrement d’ouvriers. Bien qu’il fûten voyage à Paris lors de l’insurrection lyonnaise de 1849, sa librairie fut fermée pendant l’état de siège, et il perdit tout. Ce fut alors qu’il devint le collaborateur de sou frère, l’expert en autographes, sans cesser de collaborer aussi à quelques menues conspirations. En 1851, il fut jeté à Mazas, où il demeura sept mois, et fut condamné après le coup d’État à cinq ans de prison, avec Louis Combes et Fombertaux, pour l’affaire des fameux Bulletins du comité de résistance. Il Subit sapeiue à Belle-Isle-en-Mer, revint à Paris s’occuper d’autographes, et Se vit l’année suivante (1858) transporté en Afrique, mais cette fois sans motif, en vertu de la loi de sûreté générale. En Algérie, il vécut d’abord de leçons, puis fut journaliste, revint à Paris après l’amnistie de 1859, fonda en 18G2 l’Amateur d’autographes, recueil d’érudition qu’il a cédé à son frère après l’avoir dirigé pendant quatre années ; puis l’Imprimerie, autre recueil spécial important ; enfin la Bévue des autographes, des curiosités de l’histoire et de la biographie, dont la publication n’a pas cessé. En 1805, îl devint acquéreur du précieux

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cabinet d’autographes d’Aug, Laverdet, bien connu dans cette spécialité curieuse, et qui avait joué un rôle assez retentissant dans l’Église française (il avait même succédé a l’abbé Châtel* comme primat des Gaules). M, Charavay, d’ailleurs, ne fut son successeur qu’au temporel, c’est-à-dire comme expert en autographes. Il a rédigé, soit pour son frère, soit pour lui-même, un grand nombre de catalogues d’autographes dont plusieurs sont des modèles du genre, et disséminé dans ses propres recueils et ailleurs une infinité d’articles sur les autographes, la bibliographie et divers sujets d’histoire et d’érudition. Il est aussi auteur d’un excellent Traité de ponctuation publié dans l’École normale, de M. P. Larousse ; d’un Guide de l’étranger à Lyon (1S56) ; d’un Projet de constitution (1848), etc. En 1850, il a donné une édition nouvelle de la curieuse Histoire de la conspiration de Babeuf, de Buonarotti. Enfin il a collaboré pendant quelque temps à notre Grand Dictionnaire duXIXe siècle, pour ce qui touche à la Révolution, époque de notre histoire dans laquelle M. Gabriel Charavay est profondément versé.

CHARAX, nom de plusieurs villes de l’Asie ancienne, dont la plus importante était située dans la Susiane, près du golfe Persique. Alexandre l’agrandit, y transporta une partie des habitants d’une autre ville, et lui donna le nom de Charax-Alexandria. Il On trouvait une autre ville du même nom dans l’Afrique carthaginoise, sur les côtes de la Grande-Syrte, près des confins de la Cyrénaïque,

CHARAXE s. m. (cha-ruk-kse). Entom. Genre de lépidoptères diurnes, que l’on trouve sur toutes les côtes de la Méditerranée, et dont la chenille vit sur l’arbousier : La tête des chenilles des CHAHAXES est armée de quatre cornes, et leur extrémité postérieure est aplatie en forme de queue de poisson. (Duponchel.) Le charaxh est un des plus grands et des plus beaux lépidoptères diurnes de l’Europe. (Duponchel.)

— Encycl. V. mymphalb.

CHARAXOS, frère de cette Sapho qui fut l’objetde l’admiration et de l’affection universelles dans l’antiquité. Il est célèbre par le chant aue sa sœur, si nous en croyons Hérodote et Athénée, lui avait adressé pour lui reprocher l’achat et l’affranchissement de l’hétaïre Rhodopis. Charaxos avait été faire un voyage en Égypte ; c’était à l’époque où un commerce actif venait de s’établir entre la Grèce et ce pays, c’est-k-dire environ vers la 52e olympiade (570 ou 560 avant notre ère), À Naucratis, ville que Amasis avait récemment cédée aux Hellènes d’Égypte, Charaxos trouva la séduisante Rhodopis, appelée aussi Doricha ; elle avait pour compagnon de servitude Ésope, le spirituel bossu. Charaxos ne tarda pas à s’abandonner sans résistance aux charmes de

l’hétaïre ; il l’acheta, et lui donna la liberté. Quant il revint à Mitylène, Sapho, ■ la viergepure au doux sourire, » comme dit Alcée, accueillit son frère par un chant railleur, où elle reprochait sévèrement au jeune homme son amour pour un« hétaïre. On a remarqué avec juste raison que ces reproches étaient un argument en faveur de Sapho. Comment, en

effet, si, comme le prétendent certains biographe, elle n’avait pas été k l’abri de toute atteinte, comment aurait-elle osé adresser k son frère des reproches que celui-ci aurait été en droit de retourner contre elle ? Pourquoi ne pas accepter telle que l’antiquité nous l’a léguée cette belle figure de Sapho, si chaste malgré sa passion et l’amour qu’elle chante ? Laissons-lui sa couronne de violettes ; vraie ou non, la légende est charmante.

CHARBEILLE s. f. (char-bè-lle ; Il mil. — corrupt. du lut. cannabis, chanvre). Agric. Tiges de chanvre broyées,

CHARBOIIXER v. n. ou intr. (char-bû-llé ; Il mil. — rad. charbon). Charbonner, barbouiller. Il Vieux mot.

CHARBON s. m. (char-bon — lat. carbo, même sens. Ce mot se rapporte évidemment au sanscrit karbu, noir ; d’où çaruara, noir, et le védique çarvari, nuit ; d’où aussi le sanscrit karvara, karbara, tacheté ; grec Kerberos, Cerbère, le chien tacheté, fori/les diverses d’un même terme, dont le sens a varié entre noir et tacheté). Substance particulière, de couleur noire, qui compose presque en totalité la matière du bois, et dans laquelle les chimistes ont reconnu du carbone presque pur. il Se dit plus particulièrement d’une substance^ de ce genre que l’on obtient en faisant brûler du bois, et en l’éteignant avant sa complète combustion : Charbon de bois. Noir comme du charbon. Allumer du charbon. Barbouiller les murs avec des charbons. S’asphyxier par la vapeur du charbon. Les nègres peignent le diable d’une blancheur éblouissante, et leurs dieux noirs comme du charbon. (Montesq.) Les filtres de charbon assurent partout ta salubrité des eaux. (Cuvier.) On se sert’ de charbon pour désinfecter les viandes. (A. Rion.)

quoi ! morts tous deux ! dans cette chambre close

Où du charbon pèse encor la vapeur !

Béramoer

— Bois ardent, qui brûle sans jeter rie flamme : Eteindre des charbons. Griller des côtelettes sur les charbons. Allumer sa pipe avec un charbon.

Par exagér. Viande trop rôtie, noire et

calcinée par faction du feu : Cette côtelette est trop cuite, elle est en charbon.