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pentance et la Prière Theophilus, fragments du Miracle composé par Rutebœuf, se trouvent détachés dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, ce qui a fait croire à M. de Roquefort que ces deux pièces étaient totalement étrangères au mystère. Avec le Miracle de Théophile, les confrères de la Passion jouaient souvent Li jus de saint Nicholai, qui est une de nos plus anciennes pièces dramatiques, et qui fut composée par Jehan Bodel. Au moyen âge, des hommes pieux et crédules composèrent une Vie de saint Nicolas, dont ils firent un tissu de prodiges. La science de la critique était nulle ; on aurait cru refuser quelque chose à la Toute-Puissance divine si on avait hésité à admettre un miracle. De là, il n’y avait qu’un pas à faire pour donner à ces miracles une forme dramatique ; au XIIe siècle, Hilaire, disciple d’Abélard, et un moine de l’abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire, dont le nom est inconnu, composèrent des mystères lutins sur les principaux événements de la vie de saint Nicolas. Ces pièces étaient représentées dans les églises, au milieu des offices divins ; elles sont écrites en vers rimes, dont la latinité semble calquée sur le langage vulgaire. Il y avait environ cent ans qu’on jouait ces miracles dans quelques églises, quand Jean Bodel conçut l’idée de transporter la représentation d’une de ces scènes édifiantes dans les villes et dans les manoirs à tourelles des seigneurs châtelains. Il choisit le miracle de la statue de saint Nicolas, et il le joua où il le fit jouer devant une réunion nombreuse, la veille de la fête du saint. Il étendit l’action dramatique de la légende que ses prédécesseurs avaient mise textuellement en scène. Le sujet de cette pièce n’est guère compliqué : Un juif, plein de confiance dans saint Nicolas, confie à une de ses statues la garde de ses richesses ; des voleurs surviennent ; ils enlèvent le trésor, et le juif, ne retrouvant plus dans sa boutique que la petite statue, lui adresse des remontrances et des menaces ; alors le saint apparaît aux voleurs, les menace à son tour de la potence et les oblige ainsi à restituer au juif tout ce qu’ils lui avaient volé. Jean Bodel, lui, place la scène au milieu des infidèles, et, dans toute la pièce, il fait une allusion évidente aux croisades. Il est vraisemblable que le poète artésien s’était lui-même croisé, et qu’il était allé en terre sainte. Enfin, il est une autre pièce fort célèbre, qui a pour titre : De Pierre de la Broche qui dispute à Fortune devant Reson, que les confrères de la Passion jouaient encore fort souvent ; nous en trouvons l’analyse dans Legrand d’Aussy, et nous en détachons les renseignements suivants : « C’est une pièce dialoguée tout entière, divisée par strophes de huit vers. Elle roule sur l’aventure de Pierre de la Brosse qui, de barbier de saint Louis, devenu la favori du roi son fils et son successeur, fut convaincu de calomnie, et pendu en 1276 pour avoir accusé la reine Marie de Brabant, dont il redoutait le crédit, d’avoir voulu empoisonner un fils du premier lit qu’avait le roi. Les interlocuteurs de ce drame sont : dame Raison, dame Fortune, et la Brosse ou plutôt la Broche, car c’est ainsi qu’il était appelé dans le manuscrit. Celui-ci se plaint des soucis et des chagrins qu’il endure. Il murmure contre la Fortune, qu’il accuse de lui avoir vendu trop cher les richesses et les honneurs qu’elle lui a procurés. Raison exige que Fortune se disculpe, et elle l’amène devant la Broche. D’abord grandes invectives de ce dernier, mais dame Fortune l’accuse a son tour d’avoir abusé de tous les biens qu’elle lui avait procurés. Dame Raison prononce sa sentence, et, faisant droit aux plaintes de Fortune, déclare que la Broche, non-seulement a mérité tout ce dont il se plaint, mais encore tous les tourments qu’il ne tardera pas à éprouver. » Telles sont les pièces nommées jeux, miracles et mystères, que les confrères de la Passion représentaient ; on peut citer encore, parmi les plus connues : la Dispute de Barbier et de Chariot et la Dispute de Renard et de Peau d’oie ; enfin une troisième, qui est une querelle entre deux femmes de mauvaise vie. Toutes trois sont divisées en strophes ou couplets. Très probablement c’étaient là des farces dramatiques qui, comme nos proverbes d’aujourd’hui, n’étaient composées que de quelques scènes détachées.

— Allug. littér. Si mes confrères savaient peindre, Allusion à un vers de La Fontaine. V. peindre.

CONFRÉRIE s. f. (kon-fré-rî — rad. confrère). Association pieuse : J’ai été un temps bedeau d’une confrérie, et, ma foi, la robe de bedeau m’allait si bien que tous disaient que j’avais assez belle prestance pour être marguillier. (Damas-Hinard.) Une confrérie de pénitents, dont chaque membre était vêtu, d’un sac gris, percé aux yeux seulement, parut d’abord. (Alex. Dumas.)

— Par ext. Corps d’individus unis par un lien quelconque : Le noir est la couleur de la confrérie des bateliers. (G. Sand.)

Du vieux Zénon l’antique confrérie
Disait tout vice être issu d’ânerie.

J.-B. Rousseau.

— Fam. Corps des hommes mariés :

Après ce beau discours, toute la confrérie
Doit un remerciment à votre seigneurie.

Molière.

|| Se dit plus particulièrement du corps des maris trompés :


En tout cas, ce qui peut m’ôter de fâcherie,
C’est que je ne suis pas Seul de ma confrérie.

Molière.

— Hist.— Confrérie de Dieu, Association de personnes pieuses de toutes les classes, formée en Normandie, au XIe siècle, pour poursuivre ceux qui troubleraient l’Église ou l’État. || Confrérie blanche, Association formés " contre les albigeois. || Confrérie noire, Association formée pour défendre les albigeois. || Confrérie du cordon, Association de ligueurs fanatiques, qui tenait ses réunions dans l’église Saint-Gervais. Son règlement, imprimé en 1590, portait que les confrères devaient jurer de vivre dans la foi catholique, dans l’obéissance au cardinal de Bourbon, prétendu roi de France sous le nom de Charles X, et à son lieutenant le duc de Mayenne ; de ne jamais reconnaître Henri de Navarre, et de s’opposer à toute trêve ou à tout traité de paix avec ce prince. Cette confrérie adressa au parlement un mandement dans lequel elle enjoignait aux quarteniers de Paris de dresser le rôle de tous les Parisiens soupçonnés d’être politiques. Elle disparut lors de l’entrée de Henri IV à Paris.

— Hist, littér. Confrérie de la Passion, Association des confrères de la Passion. V. confrère.

— Encycl. Sous l’ancien régime, il se formait souvent, entre les gens de même métier, des confréries qui d’ailleurs différaient essentiellement des corporations. Il y en avait aussi qui réunissaient sous une même bannière les habitants d’un quartier ou les gens d’une même paroisse, et enfin quelques-unes étaient simplement des associations de personnes réunies dans un dessein religieux ou soi-disant tel, comme il en existe encore de nos jours.

Le nombre des confréries au moyen âge était, pour ainsi dire, incalculable. Les plus célèbres, parmi les confréries purement ouvrières, furent celles de Saint-Crépin et Saint-Crépinien, de Saint-Honoré, de Saint-Jacques, de Saint-Michel, de Saint-Amand, de Saint-Martin-le-Bouillant, de Sainte-Anne, etc., etc.

Beaucoup de confréries avaient été inspirées par la pensée de la mort sous ses diverses physionomies. L’une des principales était spécialement instituée pour ensevelir les défunts et assister à leur enterrement. Mais celle qui, à Paris, eut le plus grand renom, fut la grande confrérie de Notre-Dame, qui siégeait dans une petite église avoisinant Notre-Dame. Cette célèbre association religieuse fut instituée par cinquante prêtres et cinquante bourgeois de Paris, au commencement du XIIIe siècle. En 1224, la reine Blanche de Castille ayant témoigné le désir d’être admise dans son’sein, il fut décidé que les femmes pourraient être reçues, et l’on en fixa également le nombre à cinquante. En peu de temps, la confrérie devint si riche et si puissante, que les plus grands personnages tinrent à honneur d’en faire partie ; les rois s’y firent recevoir, Louis XI entre autres. Elle avait pour chef suprême l’archevêque de Paris, et pour doyen un laïque, qui était ordinairement le premier président du parlement ou d’une cour souveraine.

Il faut encore citer la confrérie des pénitents, instituée par Henri III en 1583, qui n’était qu’une sorte de résurrection de la secte des flagellants, puisque, à leur imitation, les pénitents marchaient par les rues vêtus de sacs de blanche toile de Hollande, et se donnant la discipline en public avec des fouets qu’ils portaient à la ceinture. Le roi lui-même ne craignit pas de compromettre sa dignité royale en figurant dans les processions de la confrérie ; et, après la journée des Barricades, on vit cette confrérie organiser une sorte de mascarade au milieu de laquelle le duc de Joyeuse, vêtu d’une aube, garrotté, couronné d’épines, le visage inondé de gouttes de sang, traînant une croix de carton, représentait le Christ.

Une autre confrérie qui fit aussi grandement parler d’elle fut celle du Saint-Sépulcre, créée en 1336 sous le titre de confrérie des chevaliers, voyageurs du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Tous les ans, elle se dirigeait en grand cortège de l’église des pères Cordeliers du grand couvent de Paris à l’église du Saint-Sépulcre de la rue Saint-Denis, et, à partir de 1727, elle avait pris la coutume de passer par la place du Châtelét, d’y payer les dettes d’un certain nombre de prisonniers, et de les faire mettre sur-le-champ en liberté, afin qu’ils pussent se joindre à la procession.

Toutes les confréries avaient leurs fêtes publiques ; elles avaient aussi des cérémonies spéciales pour l’enterrement de chacun de leurs membres : les confrères accompagnaient les corps avec des cierges et des torches.

La fête principale de la grande confrérie de Notre-Dame était l’Assomption, qu’elle célébrait avec une grande pompe. Une magnifique procession partait de la Madeleine pour se rendre à une autre église, et dans les rangs se pressaient des gens de toute condition ; l’archevêque, le premier président, le prévôt de Paris, les princes du sang, le roi lui-même, marchaient à pied à la grande joie du populaire, grand amateur de ce spectacle plus original qu’édifiant. En outre, tous les deux ans, le dimanche après le 15 août, la


confrérie tenait avec beaucoup d’apparat une assise qui durait plusieurs jours, et à laquelle pouvaient se présenter tous les pauvres pour y recevoir des aumônes. Les confrères de Saint-Jacques-aux-Pèlerins faisaient aussi, chaque année, une procession dans les rues de Paris, où leur patron était figuré, dit Sauval, « par un grand faquin vêtu en saint Jacques, marchant avec la contenance d’un crocheteur qui veut contrefaire l’honnête homme. Ce personnage était habillé d’un chapeau, bourdon, calebasse, et d’une robe à l’apostolique toute recoquillée, semée par-dessus d’écaillés et de moules. » Les pèlerins qui formaient la procession remplissaient, tout le long du chemin, leurs calebasses dans les cabarets, et les vidaient ensuite ; et la cérémonie se terminait par un festin qui dégénérait souvent en orgie. Bientôt les confréries devinrent si nombreuses, que les rois et les évêques, avant la fin du xvie siècle, avaient dû en supprimer plusieurs. Cette suppression était, au reste, demandée par l’opinion publique ; car plus d’une fois le peuple manifesta son mécontentement envers ceux qui, sous prétexte de confrérie, se livraient à toute espèce d’excès et de débauches. Du temps de Sauval, il y avait, au Saint-Esprit, une association de Notre-Dame de Liesse qui n’admettait personne dans son sein, si ce n’était à la condition d’offrir à tous les confrères un dîner pantagruélique, et qui sacrifiait tellement aux plaisirs de la table, qu’elle avait mérité d’être surnommée par la voix du populaire la confrérie aux goulus. Déjà frappé de ces abus, en 1498, le parlement avait interdit aux confréries les banquets ; François Ier renouvela la défense, et, désireux de couper le mal dans sa racine, il essaya, par son édit de Villers-Cotterets, de supprimer toutes les confréries ; mais sa volonté fut impuissante contre les usages : un moment troublées, mais nullement éteintes, les confréries reparurent dans tout leur éclat, et le roi dut se résoudre a tolérer ce qu’il ne pouvait détruire.

Les confréries pures et simples, et celles des corporations de métiers, avaient des fêtes publiques, outre leurs processions, dans lesquelles l’élément dramatique tenait une large part. Les mystères se jouaient par elles publiquement, et celui qu’elles choisissaient de préférence était le mystère, du juif qui, en 1298, avait donné trente sous à une pauvre femme pour qu’elle lui apportât l’hostie avec laquelle elle devait communier ; le juif commit contre cette hostie une série d’outrages pour lesquels il fut condamné à mort. Les principales péripéties de ce drame étaient représentées par les confrères, qui dressaient des échafauds dans les rues, et donnaient au peuple un spectacle rendu des plus attrayants par l’adjonction d’une mise en scène pour laquelle ils déployaient toutes les ressources de leur imagination. Bientôt les représentations dramatiques ne suffirent plus ; on y substitua des jeux, nouveaux divertissements dans lesquels la décence n’était pas toujours observée. En 1525, les enfants de chœur, chantres et choristes de Notre-Dame, qui formaient une confrérie spéciale, célébrèrent la Saint-Nicolas en se déguisant et parcourant tout Paris, menant au milieu d’eux une femme à cheval, lutinée et assaillie par des hommes en habits de docteur sur lesquels était placé un ècriteau portant ce mot : luthérien ; cette femme représentait la Religion livrée aux attaques des savants. François Ier se récria de nouveau, et donna ordre au doyen de veiller à ce que semblable scandale ne se renouvelât pas. Nous n’en finirions pas si nous voulions rapporter ici toutes les folies qui signalèrent l’existence de ces ridicules associations. Nous terminerons par la fête que célébrait la confrérie des enfants de chœur. Les enfants de chœur et les clercs subalternes se réunissaient la veille dans l’église pour élire un évêque qui officiait pontificalement, avec les ornements épiscopaux, et était promené ensuite par la ville au son des instruments et des cloches, au milieu des bouffonneries les plus indécentes, entre autres celle qui consistait dans le droit qu’avaient les jeunes gens célébrant la fête de fouetter les femmes qu’ils surprenaient au lit ce jour-là après le lever du soleil.

En 1776, le ministre Turgot abolit les corporations, et frappa du même coup les confréries, qui existaient encore, mais qui déjà depuis longtemps avaient abandonné les grossières démonstrations extérieures que nous venons de signaler. La Révolution de 1789 acheva d’en faire disparaître les derniers vestiges ; mais le gouvernement de la Restauration, fervent admirateur du passé, les fit revivre ; au moins, il favorisa tant qu’il put l’établissement des confréries dont le but, réel ou patent, est de se livrer en commun à des exercices de piété.

Ces associations ont toujours un patron auquel elles sont consacrées, qu’elles honorent spécialement, et dont quelquefois elles portent le nom. Souvent elles se distinguent par une livrée, un costume, ou au moins un ruban porté ostensiblement sur les habits. Chaque confrère est censé participer aux prières et aux bonnes œuvres de tous les membres de la confrérie. Les confréries ne sont pas exemptes d’abus. Souvent il arrive que les confrères, attachant trop de prix aux pratiques extérieures de dévotion, s’imaginent être dispensés des devoirs plus sérieux du chrétien ; souvent aussi ils se font les auxiliaires dévoués


d’un parti qui s’inspire plus de certaines idées politiques, ennemies du progrès, que de l’intérêt réel de la religion.

Il serait trop long d’énumérer toutes les confréries du monde chrétien. Ces associations se sont multipliées surtout à Rome. On y compte autant de confréries que d’arts et de métiers différents.

Il y a des confréries qui ne se bornent pas à chanter des hymnes et à réciter des prières : telle est celle de la Charité, établie à Rome par le pape Clément VII. Cette société a pour but de secourir les pauvres et de leur distribuer du pain tous les samedis. Chaque année, elle dote quarante jeunes filles pauvres le jour de la fête de saint Jérôme.

Il y a à Sienne une confrérie placée sous le patronage de sainte Catherine. Un pape siennois a accordé aux membres de cette association le privilège de délivrer, chaque année, un prisonnier condamné à la potence ou aux galères, et de le promener par la ville couronné de lauriers.

Il y a aussi la confrérie du Scapulaire. Jean XXII a accordé aux confrères des indulgences considérables, à condition : 1° qu’ils porteraient toujours le scapulaire jusqu’à la mort ; 2° qu’ils garderaient la virginité, ou du moins la continence et la chasteté conjugale ; 3° qu’ils réciteraient tous les jours les heures canoniales, jeûneraient les jours prescrits par l’Église, et feraient abstinence tous les mercredis et samedis de l’année.

Il y a au Japon une pieuse association de personnes particulièrement dévouées au service d’Amida ; leur principale fonction est de réciter presque continuellement une prière jaculatoire nommée Namanda ou Nembutz. Cette confrérie compte dans ses rangs de bons bourgeois, ou même des nobles ; mais le plus grand nombre des membres sont des gens du peuple, qui récitent le Namanda au milieu des rues et des places publiques. Ils appellent les passants avec une petite clochette, afin que le spectacle de la dévotion les engage à faire des aumônes. Ces confrères font ordinairement un gain assez considérable. Le but de la prière du Namanda étant de soulager les âmes des défunts tourmentées dans l’autre monde, personne ne refuse de contribuer au soulagement de ses parents ; tous font la charité aux confrères pour qu’ils récitent le Namanda à leur intention. Une autre fonction de ces confrères d’Amida est d’ensevelir ceux de leurs confrères qui ne laissent pas de quoi fournir aux frais de leur sépulture. Ils consacrent, à ce pieux devoir une partie des aumônes qu’ils ont reçues ; les plus riches contribuent de tout leur pouvoir à cette dépense : c’est même à cette seule condition qu’ils sont admis dans la confrérie. Lorsqu’ils se présentent pour être reçus, on leur demande s’ils sont disposés à fournir de quoi enterrer les pauvres confrères ; s’ils refusent de s’y engager, on ne les reçoit point.

Confrérie du Chapelet. On nommait ainsi une association de ligueurs qui étaient tenus de porter un chapelet au cou et d’en réciter chaque jour les prières. Le conseil des Seize, l’ambassadeur d’Espagne et tous les confrères se réunissaient chaque dimanche dans une chapelle de la maison des jésuites, où des discours étaient prononcés, et après lesquels on s’occupait des affaires de la Ligue. Le pape prodigua ses indulgences aux confrères, qui reçurent neuf vingt mille ans et neuf vingt mille quarantaines d’indulgences, et la rémission de tous leurs péchés au moment de leur mort. Elle disparut en même temps que la Ligue.

CONFRICATION s. f. (koji-fri-ka-si-on, lat. confricatio). Réduction en poudre par le frottement.

— Chim. végétale et pharm. Expression des sucs végétaux opérée avec les doigts.

CONFRONT s. m. (kon-fron — du préf. con, et de front). Borne, limite, voisinage immédiat. || Vieux mot.

CONFRONTATION s. f. (kon-fron-ta-si-on — rad. confronter). Action de confronter : Confrontation de l’accusé et des témoins. Confrontation des écritures. La déposition des témoins n’a de poids qu’après leur confrontation. (J.-J. Rousseau.)

— Anc. jurispr. Confrontation réelle, Celle où le témoin était mis en présence de l’accusé. || Confrontation littérale ou fictive, Celle qui consistait à faire connaître à l’accusé le témoignage écrit d’un témoin absent ou décédé. || Confrontation par tourbe, Celle où le témoin soupçonné de fraude ou d’erreur était mis en présence de plusieurs personnes, pour qu’il eût parmi elles à reconnaître et à désigner l’accusé.

CONFRONTÉ ÉE (kon-fron-té) part, passé du v. Confronter. Mis en présence ; comparé : Des témoins confrontés. Des écritures confrontées. Heureusement M. d’Artaynan est entre nos mains, et vous allez lui être confronté. (Alex. Dumas.)

— Fig. Mis en parallèle : La morale, qu’on met sans cesse aux prises avec l’art, ne me parait point devoir lui être si constamment opposée et confrontée. (Ste-Beuve.)

— Blas. Se dit des animaux placés face à face dans un écu parti.

CONFRONTEMENT s. m. (kon-fron-te-man — rad. confronter). Action de confronter. || Peu usité ; on dit confrontation.