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gliers. Seule, la métamorphose du Lucifer est complète. À la droite de la composition se trouve la Femme revêtue du soleu, ayant la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête. Devant elle s’arrête un grand dragon roux, ayant sept tètes et dix cornes, et sept diadèmes sur ses têtes. Il s’apprête a dévorer le fils que la femme a enfanté ; mais déjà deux esprits célestes ont enlevé celui-ci pour le porter près du trône de Dieu. Au troisième plan du tableau, le dragon et ses compagnons maudits sont précipités dans l’abîme brûlant. — Cette vaste composition {2 m. 20 de large sur 3 m. 08), signée FF. IV. ET. F. A., 1554, a été peinte par Frans Floris pour décorer l’autel du Serment des escrimeurs, dans la cathédrale d’Anvers. Elle est regardée comme le chef-d’œuvre de ce maître, qui y a déployé une imagination quelque peu désordonnée, sans doute, mais qui a fait preuve d’un talent extrêmement énergique dans le dessin et le mouvement des groupes démoniaques. Van Mander nous apprend que, de son temps, cette peinture, qui est exécutée sur bois, était garnie de volets, dont l’un représentait le chef du Serment des escrimeurs.

Parmi les autres représentations qui ont été faites de la Chute des anges rebelles, nous citerons : un tableau de P. Breughel le jeurïe (musée de Bruxelles), qui ne le cède guère, sous le rapport du fantastique, à celui de Frans Floris ; on y voit saint Michel et deux autres anges précipitant les rebelles dans l’enfer, où ils se mêlent à des monstres d’un grotesque hideux ; un tableau d’un artiste inconnu de l’école florentine, au musée des Études, à Naples ; — un tableau de Lebrun (au Louvre), esquisse d’un plafond que ce maître devait exécuter dans l’ancienne chapelle du château de Versailles : elle a été gravée par Loir :-un tableau du Tintoret (galerie de Dresde), composition pleine de fougue, où l’on voit les archanges chassant les démons a coups de lance, et, dans le haut, Dieu le Père, la Vierge et l’Enfant Jésus ; — un tableau de M. Alexandre Lafond (Salon de 1857) ; — un groupe en marbre sculpté dans un seul bloc, par Agostino Fasolata (1752), et comprenant soixante figures, ouvrage plus curieux que beau, etc.

CHUTÉ, ÉE (cha-té) part, passé du v. Chuter. Sifflé, hué : La pièce a été chutée. Les acteurs ont été chutes. J’ai vu ce soir ce jeune chanteur chuté par des gens qui se promettaient chaudement hier de Vapplaudir. (G. Sand.)

CHUTER v. n. ou intr. {chu-té — rad, chute). Fam. Tomber, ne pas réussir ; se dit surtout d’une pièce de théâtre mal accueillie du public : Allons, dit-il tristement, la pièce a chuté ; voilà le public gui se sauve. (A. Legendre.)

— Par ext. Faire une chute, éprouver un revers : Nulle demi-tentative n’est possible, et dans aucune carrière on ne s’arrête sans chuter. (Ragon.)

CHUTER v. a. ou t’r. (chu-té — rad. chut). Crier chutl accueillir par des chutl huer, siffler : Chuter une pièce, un acteur.

— Absol. La salle ne cessait de chuter que pour siffler.

— Rem. Entre ce verbe qui vient de chut, et le précédent qui vient de chute, l’analogie est nulle par l’étymologie, et arrive à être frappante par le sens. Ceci tient a deux causes : au hasard d’abord, qui amène le moi chut à exprimer la chute d’une pièce par l’intermédiaire du silence que ce mot impose aux acteurs, et ensuite à la propension très-marquée chez le peuple de rapprocher par le sens les mots qui ont des formes identiques ou voisines.

CHU-TSÉ s. m. (chu-tsé — mot chinois). Bot. Nom d’une espèce ou variété de bambou.

CHUVA s. m.(chu-va). Mamm, Espèce d’atèle du Brésil.

CHUY, ruisseau qui se jette dans l’océan Atlantique, à la pointe occidentale de la lagoa Merim, vers le 33° 50’ de lat. sud, et sert de limite entre l’empire du Brésil et la république de l’Uruguay.

CHUZO s. m. (chu-zo). Petite pique ou javeline, qui était en usage chez les Espagnols.

CHWALKOWSKI (Nicolas), jurisconsulte polonais du xvue sièce, néeniG20, mort enno5. 11 fit ses études à l’université Franefort-sur-1’Oder, et devint plus tard ambassadeur de Jacques, duc de Courlande, à la cour du roi Jean Sobieski. Ce dernier l’eut en grande considération et l’anoblit ainsi que ses frères. On a de luiles ouvrages suivants :RegniPoloniœjuspublicum ex statutiset constitutionibus depromptum(Rœm^sbeTg, i.676, in-12) ;Singulariaguesdam polomca (Lemberg, 1686, in-12} ; Principum occupationes singulares, omnia, vota, fata (Varsovie, 1690, in-12) ; Effata regum Poloixiœ usque ad Joannem Casimiriim (Varsovie, 1694, in-4o) ; Chronique des grands maîtres et des ducs prussiens, accompagnée d’une histoire de la Livonie et de la Courlande (Posen, 1712, in-4o), en polonais, publiée par Tobie Kaller.

CHWOSTOW (Dmitri Ivanowitch, comte), poëte russe, né à Saint-Pétersbourg en 1757, mort en 1835. Il servit dans la garde impériale et devint sénateur et conseiller intime. On a de lui des comédies, des poésies lyriques, une traduction russe de 1 Art poétique de Botteau, de VAndromagne de Racine, etc.

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Ses œuvres ont été publiées à Saint-Pétersbourg en 1817.

CHY-WA-LY-YU s. m. (chi-oua-li-iou).Ichthyol. Espèce de carpe de Chine.

CHYAZATE s. m. (chi-a-za-te). Chim. Syn.

peu USitê d’HYDROCYANATE,

CHYAZIQUE adj. (chi-a-zt-ke). Chim. Syn.

peu USité d’HYDROCYANIQUE.

CHYBOILLE s. m. (chi-boi-le). Forme ancienne du mot ciboire.

CUYDENIUS (Samuel), savant finlandais, né en 1727, mort en 1757. Il professa la philosophie à l’université d’Abo, et s’adonna principalement aux sciences pratiques, dans lesquelles il se distingua par d’importantes découvertes. On lui doit une machine mue au moyen de l’eau et de l’air, pour le percement des montagnes ; une autre machine à eau, qui servait en même temps à battre, à moudre et àbluterlegrain ; des calorifères puissants, etc. Chydenius inventa aussi une machine à draguer et fut autorisé à l’appliquer it. tous les fleuves de la Finlande. Un jour qu’il explorait sur un bateau les hauteurs de la cataracte de Niskakoski, il fut emporté par le courant, et disparut dans ses profondeurs^ On ne retrouva son cadavre que huit jours après.

CHYLE s. m. (chî-le — gr. chulos, suc ; de chuô, radical de cheuâ, je verse. Le gr. chuô, cheuô, se rapporte a la racine sanscrite hu, sacrifier, faire un sacrifice libatoire, faire des libations, verser, répandre. On sait que le ch répond exactement à l’A du sanscrit). Physiol. Liquide extrait dans l’intestin grêle des aliments digérés, et que les vaisseaux chylifères portent dans la masse du sang : Les aliments se confondent tous en une liqueur douce, qui devient une espâc de lait nomme chyle. (Fén.) Le chyle, que je regarde comme l’aliment divisé et dont la dépuration est commencée, entre dans les veines lactées, et de là est transporté dans le sang, avec lequel il se mêle. (Buff.) Vous riez apparemment quand vous conseillez au gros paresseux Linaut de faire des tragédies ; il y a quatre ans que vous devez vous apercevoir qu’il n’est bon qu’à faire du chyle. (Volt.)

— Fig. Essence, ce qu’il y a de plus pur : Il ne sait pas que l’argent du trésor est le chyle et le sang du peuple. (Cormen.)

— Encycl. Physiol. L’homme et l’animal sont également astreints à réparer par une alimentation réparatrice les pertes incessantes que subit leur organisme. Mais, tandis que les végétaux vont puiser, à l’aide d’organes extérieurs, dans la terre et dans l’air, les éléments réparateurs de leurs tissus, l’homme et les animaux supérieurs doivent introduire leurs aliments dans un appareil spécial, l’appareil digestif. Ceux-ci, cependant, au moment où ils sont ingérés, sont loin d’être appropriés au rôle qui leur est postérieurement destiné ; ils doivent, au préalable, subir au sein de l’appareil digestif une série de transformations qui les amène finalement h l’état de substance absorbable. C’est cette substance qui s’introduira dans la masse du sang et réparera les pertes incessantes. Lorsque le travail digestif est terminé, lorsque la substance nutritive a subi les modifications mécaniques et chimiques que lui ont imprimées les organes et les sucs avec lesquels elle s’est trouvée en contact, elle est devenue une sorte de bouillie complexe que l’on peut regarder comme le produit direct de 1 acte digestif. Deux parties composent ce mélange : l’une, formée de particules non modifiées par l’action digestive et de quelques liquides et solides excrémentiels, sera rejetée sous le nom de matière fécale ; l’autre, en partie soluble, d’une liquidité suffisante pour passer au travers de très-petits canaux, sera la partie absorbable, le chyle. Le chyle est donc le produit liquide et absorbable de la digestion.

Nous est-il donné de pouvoir recueillir ce liquide pur de tout mélange, et de le soumettre à 1 analyse chimique et microscopique ? C’est là, en physiologie, une des plus grandes difficultés que rencontre l’expérimentateur. En premier lieu, le liquide absorbable se sépare en deux parties : la première, plus fluide, a l’état de simple dissolution aqueuse, s’absorbe directement et rapidement par les premières ramifications veineuses qui rampent à la surface extérieure de l’intestin ; l’autre, moins fluide, formée d’un liquide plus dense tenant en suspension des parties non dissoutes, s’absorbe par les vaisseaux chylifères qui la portent dans le canal thoracique, lequel va rejeter ce liquide dans le torrent de la circulation veineuse. Or, si l’on veut recueillir lé chyle dans l’intestin lui-même, outre qu’il est privé presque totalement de la partie absorbée par les rameaux de la veine-porte, il est encore mélangé de substances diverses excrémentielles dont il est difficile de le séparer. Si on le recueille dans le canal thoracique, il est mélangé avec la lymphe, puisque ce canal est le rendez-vous général des vaisseaux lymphatiques. Il ne reste donc d’autres ressources, pour recueillir le chyle pur, que d’emprunter ce liquide aux canaux chylifères a leur départ de l’intestin ; mais, en raison de l’exiguïté de ces canaux, il est impossible de recueillir par ce procédé une grande quantité de liquide. C’est donc au canal thoracique qu’il est d’usage d’emprunter le chyle qui sert aux expériences physiologiques.

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■ « Pour se procurer le liquide du canal thoracique, dit M. Béclard, on peut recourir à deux procédés. Le premier, qui est le plus simple, consiste à étrangler un chien ou à l’assommer par un coup violent porté derrière la tête. On l’étend immédiatement sur’ une table, on lui ouvre rapidement la poitrine, et on lie en masse l’aorte, l’œsophage, le canal thoracique, et tous les gros vaisseaux à la partie supérieure de la poitrine, et aussi haut que possible ; après quoi on casse et on renverse les côtes du côté gauche. En haut de la poitrine, le canal thoracique est placé à gauche de l’œsophage et derrière l’aorte ; on le dégage des parties qui l’entourent, on l’incise, et on recueille le liquide dans une petite capsule. Pour aider à son écoulement, on peut exercer une pression, douce sur l’abdomen. Un autre procédé, plus délicat, consiste à mettre le canal thoracique à nu à la partie inférieure du cou, dans le point où il se jette dans le golfe des veines jugulaires. On peut fuire l’expérience sur l’animal vivant. Mais, comme la recherche du canal thoracique en ce point est assez laborieuse, il est plus simple d’assommer d’avance l’animal pour n’avoir pas à lutter contre ses efforts. Sur les grands animaux (chevaux, bœufs), le canal thoracique, jjeacoup plus volumineux que chez le chien, se prête mieux a l’expérience, et il est beaucoup plus facile de le mettre a découvert au cou sur l’animal vivant. » M. Colin, qui a souvent répété ces expériences de vivisection, a fait mieux encore ; il a pu, sur l’animal vivant, disséquer le canal thoracique dans une certaine étendue et y adapter un conduit métallique à demeure. On parvient ainsi à recueillir des quantités considérables de liquide, et oji peut étudier les différences qu’apportent dans la qualité et dans la quantité la période déjeune et la période digestive.

La quantité de liquide qui s’écoule par un semblable appareil est variable} mais elle dépend souvent de la construction de l’instrument collecteur et des anastomoses variables qui peuvent exister entre le grand canal thoracique ou veine lymphatique gauche, et la grande veine lymphatique ou petit canal thoracique droit. Il est donc difficile d’évaluer la quantité réelle de chyle exsudée de l’intestin ; on ne peut donner, îx cet égard, qu’une appréciation numérique approximative. Cette quantité parait être souvent considérable : suivant M. Colin, une vache aurait fourni jusqu’à 95 litres de ce liquide en vingt-quatre heures ; Haller n’évaluait qu’à. 100 grammes la quantité fournie par un homme dans le même espace de temps.

Le chyle est ordinairement un liquide blanc, légèrement rosé, et rougissant à. l’air lorsqu’il contient une certaine quantité de sang. Cependant, chez les herbivores et chez les oiseaux, il est incolore et transparent. Comme le sang, le chyle se coagule lorsqu’il est extrait des vaisseaux qui Te contiennent : il se sépare en deux pgrtions ; c’est alors un liquide séreux, incolore, au sein duquel nage un caillot blanchâtre plus ou moins considérable, Il est à remarquer, toutefois, que le chyle récolté aux environs de l’intestin est moins coagulable que celui qu’on recueille dans le canal thoracique ; ce qui tend à faire présumer qu’il ne devient coagulable que par son mélange avec la lymphe.

Examiné au microscope, le chyle paraît formé d’un liquide clair, au milieu duquel sont suspendus, en quantité considérable, des globules. Ces globules sont sphériques, obscurs sur leurs bords et de dimensions très-variables. Les uns, constitués par des particules d’une petitesse extrême, ne peuvent être mesurés et ressemblent à. une fine poussière. Les autres résulte 4 de l’accolement de ces particules élémentaires ; on en rencontre de toutes les dimensions, depuis omm,006 jusqu’il omm,01. Les globules composés du chyle sont granulés, et on aperçoit distinctement en eux les éléments groupés qui les constituent.

La composition chimique du chyle est peut-être moins bien connue, malgré les nombreuses analyses qui en ont été faites. Les résultats obtenus ont été, en effet, très-différents, souvent contradictoires. Il n’y a pas lieu d’être surpris de ces divergences. La composition chimique du chyle doit nécessairement varier suivant le lieu où il est recueilli, suivant le genre d’alimentation de l’animal, suivant le moment dela journée qui a été choisi pour l’expérience, etc. Il est certain, toutefois, que les globules blancs sont composés de matières grasses, car ils disparaissent dans l’éther. L’enveloppe de ces globules est, comme celle des globules du lait, formée d’une matière albumineuse. Mais la présence des globules blancs dans le chyle dépend exclusivement de la présence des matières grasses dans l’alimentation ; car si un animal Carnivore est nourri d’aliments privés de matières grasses, le chyle, tout à fait limpide, ressemble à la lymphe ordinaire. Ainsi, chez tous les mammifères carnivores, le chyle est lactescent, et le degré de lactescence est en raison de la quantité de matières grasses absorbées ; mais chez les rongeurs, les ruminants, les solipëdes et les cétacés, il est loin d’être aussi blanc ; quelquefois il est incolore. Il en est de même chez ceux qui se nourrissent de viande ; leur chyle est, peu lactescent. Oh s’explique ainsi l’ancienne division du chyle végétal et du chyle animal ; le premier était le chyle des herbivores, clair et transparent, le second !e chyle plus consistant, et comme laiteux, des carni CHYL

vores. Au fond, la nature de ces deux fluides est identiquement la même ; la proportion des éléments gras est seule variable.

Quant au liquide au sein duquel nagent les globules blancs, c’est un liquide analogue par sa composition au sérum du sang : il contient des sels, de la fibrine et de l’albumine. Au reste, les analyses quantitatives sont, ainsi que nous l’avons dit, très-contradictoires. Le chyle, ordinairement récolté dans le canal thoracique, est d’ailleurs plus ou moins mélangé de lymphe, et nous devons y retrouver les éléments de la lymphe autant que ceux du Chyle. Dans le chyle d’un cheval, Gmélin a trouvé :

Graisse brune 15,47

Graisse jaune 6,35

Osmazôme, acétate de soude,

chlorure de sodium 16,02

Matière solubîe dans l’eau, insoluble dans l’alcool, carbonate

et phosphate de soude 2,78

Albumine, ,.. 55,25

Carbonate et phosphate de chaux. 2,76

Pertes ■ 1,39

100,00

Simon donne trois analyses de chyles de chevaux nourris, le premier avec des pois, les deux autres avec de l’avoine.

1. 2. 3.

Eau 940,670 028,000 916,000

Graisse 1,186 10,010 0,900

Albumine...... 42,717 46,430 60,650

Fibrine 0,440 0,805 0,900 Hématosine.... 0,474 traces 5,691 Matières extractives, ptyaline.. 8,300 5,320 5,265-Chlorhydrate et

lactate de soude,

traces de sels de

chaux., — 7,300 6,700

Sulfate et phosphate de chaux,

traces d’oxyde

de fer...... — 1,100 0, S5O

M. Nasse donne, pour l’analyse du chyle de chat :

Eau 905,7

Principes solides 94,3

Fibrine 1,3

Matière grasse 32,7

Albumine, globules semblables a

ceux du sang, matière extractive. 48,9 Chlorure de sodium 7,1

Autres sels solubles........ 2,3

Fer traces

Sels 2,0

On voit, par l’inspection des tableaux précédents, combien sont différents les résultats obtenus ; mais on reconnaît cependant que le chyle des carnivores est plus riche en matières grasses.

Nous ne pouvons nous dispenser de faire remarquer encore quelles étroites analogies existent entre la composition du chyle, celle de la lymphe et celle du sang lui-même. Ainsi s explique comment le chyle est éminemment propre à renouveler continuellement la masse du sang, auquel il restitue incessamment les éléments de composition de nos tissus : la substance albuminoïde, les sels, la matière grasse, etc. Il ne faudrait pas conclure, cependant, de cette remarquable analogie à une identité complète entre le chyle et le sang. Une différence capitale existe entre ces deux fluides. Le chyle n’est pas, comme le sang, un fluide organisé, pour ainsi dire vivant, identique dans sa composition -T c’est un simple mélange mécanique de matières grasses, émulsionnées ou suspendues dans un liquide séreux. Par sa constitution, le chyle se rapproche plus du lait que du sang.

CHYLEUX, EUSE adj. (chi-leu, eu-zerad. chyle). Physiol. Qui appartient au chyle ; qui a de l’analogie avec le chyle : Suc cbyleux. Il On dit aussi chylairb.

CHYLIFÈRE adj. m. (chi-li-fè-re — de chyle, et du lat. fero, je porte). Anat. Se dit des vaisseaux qui portent le chyle de l’intestin grêle au canal thoracique : Les vaisseaux chylifères. On n’a pu découvrir de vaisseaux chylifères dans le crustacé. (J. Macé.)

— s. m. pi. Vaisseaux chylifères : Les chylifères. 11 On dit aussi veines lactées.

— Encycl. Anat. Les chylifères ne sont autre chose que les vaisseaux lymphatiques da l’intestin, avec cette seule différence qu’une fonction spéciale leur est dévolue. Ils ne sont pas appropriés, comme les autres lymphatiques, à récolter seulement les liquides organiques épanchés dans les tissus et a les charrier sous le nom de lymphe dans le canal thoracique ou dans la grande veine lymphatique ; ils ont pour mission spéciale de récolter et de charrier le chyle. Rampant à la surface de l’intestin, s’infiltrant dans la substance des villosités qui tapissent la surface intérieuradu tube digestif, ils arrivent au voisinage des produits élaborés de la digestion ; Ils les recueillent, et les colportent dans le canal thoracique. Suivant une heureuse comparaison d’un de nos plus grands naturalistes, le chylifère est à ranimai ce que l’extrémité de la racine est au végétal. L’animal porte ainsi en lui-même ses racines intérieures ; celles-ci puisent l’aliment préalablement élaboré, et 1»