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blia, entre autres écrits : Scienlia mctrica et rhythmica, ssu Tractatus de prosodta arabica, qui a été joint au Carmen Tograï (Oxford, 1661, in-so) ; Masseceth Boracot’h, tilulus talmudicus in quo agitur de benedictionibus, precibus, etc. (1667, in-8o).

CLARKE (Jean), dessinateur et graveur anglais, né à Londres vers 1650, mort en 1721. Il se fit connaître d’abord par quelques dessins satiriques, charges plus ou moins spirituelles où les célébrités politiques et ecclésiastiques étaient tournées en ridicule. Ces dessins, assez médiocrement gravés d’ailleurs, .circulaient, avec de grandes précautions et beaucoup de mystère, dans les salons hostiles aux personnages raillés. Ils rapportèrent assez à Clarke pour qu’il pût se livrer a des études sérieuses, car il y avait en lui l’étoffe d’un artiste. Il abandonna la satire pour exposer, quelques années plus tard, de magnifiques portraits dessinés d’après nature et gravés ensuite avec un rare talent, une puissance de modelé, une allure vraiment magistrales. Les mêmes grands seigneurs qui avaient applaudi à ses enarges malicieuses s’empressèrent de lui faire graver leur portrait. Bientôt les princes, le roi lui-même, la cour tout entière vint poser devant lui. C’est à lui, en effet, que l’on doit la plupart de ces belles gravures où l’on retrouve toutes les illustrations de son époque. La première planche qui ouvre cette longue galerie est celle où sont réunis avec beaucoup d’art Charles II, la Uet’ne, le Prince d’Orange, le Prince Robert, le Duc d’York, le Duc de Mont■mouth et le Général Monk. Ce recueil, dont la Bibliothèque impériale possède un magnifique exemplaire, donne, une haute idée du talent de Clarke ; il est fâcheux qu’il soit si peu répandu et que l’on rie puisse pas en faire des éditions.moins coûteuses ; les savants et les artistes y trouveraient de précieux renseignements.

CLARKE (Samuel), philosophe, théologien et sermonnaire anglais, né à Norwich, dans le comté de Norfolk, en 1675, mort à Londres en 1729. Son père, Édouard Clarke, fut longtemps alderman à Norwich et plusieurs années député de cette ville à la Chambre des communes. Après avoir commencé ses humanités dans sa ville natale, le jeune Clarke alla les^ terminer à l’université de Cambridge, où les études n’étaient pas fortes au xvnc siècle. En effet, la physique de Rohault servait de fondement aux sciences naturelles, lascolastique aux sciences philosophiques. Les classiques anciens, chargés des notes indigestes des érudits de Hollande, constituaient tout l’enseignement littéraire. C’était une époque de transition, à laquelle Clarke dut l’imperfection de son savoir et le caractère souvent futile de sa manière d’argumenter. Il était né penseur ; mais il était difficile de penser d’une façon indépendante, surtout quand on se destinait à une carrière officielle. C’était le cas pour lui. Son çenre d’esprit et ses instincts l’attiraient vers 1 Église. Il entra dans les ordres au sortir de l’université de Cambridge, où il avait acquis l’amitié de William Whiston, professeur de mathématiques et chapelain de l’évêque de Norwich, et dont la recommandation lui valut d’abord d’être admis dans l’intimité de l’évêque, qui était un homme éclairé, puis l’emploi de chapelain que Whiston lui céda pour entrer en possession d’un bénéfice. Clarke vécut douze ans dans cette situation. Les loisirs de la vie cléricale lui avaient permis de se livrer a son goût favori pour l’étude et la méditation. Les progrès qu’il y fit lui concilièrent bientôt la bienveillance du haut clergé et attirèrent sur lui l’attention. Lors de sa mort, l’évêque de Norwich lui avait confié le soin de ses affaires de famille. Auparavant il avait obtenu un bénéfice assez considérable. En 1704, le choix qu’on fit de lui pour prononcer les sermons fondés par Robert Boyle (Boylés lectures) dans la paroisse de Saint-Paul le mit à même de se produire devant le public. Les seize sermons qu’il composa à cette occasion (1704-1705) sur l’existence et les attributs de Dieu fondèrent sa réputation et décidèrent de son avenir de philosophe. Il fallait se produire sur un plus grand théâtre. Grâce à 1 intervention de l’évêque de Norwich, il obtint, en 1706, une cure à Londres, puis fut admis à la cour. Dès qu’il y parut, la considération vint au-devant de lui ; la reine Anne le prit pour chapelain, ’et le nomma, en 1709, recteur (curé) de Saint-James. Il conserva une indépendance d’ailleurs peu conciliable avec leS’faveurs officielles qui s’étaient accumulées sur lui. En 1712, la publication d’une œuvre théologique incolore, De la doctrine de l’Écriture concernant la Trinité, lui causa des embarras multipliés. Lord Godolphin, son protecteur, et plusieurs amis qu’il avait dans l’entourage immédiat de la reine Anne, lui avaient conseillé de ne pas publier sa dissertation. Son amour-propre d’auteur l’emporta : il avait le goût de la publicité, et mal lui en prit : la chambre basse de l’assemblée générale du clergé se plaignit, démontra qu’il enseignait des doctrines contraires à celles de l’Église anglicane, et qui n’étaient propres qu’à mettre le trouble dans les consciences. L’affaire était sur le point de s’envenimer, quand l’intervention des évêques (chambre haute) amena sinon une solution, au mdins un compromis. Clarke consentit à fournir une explication, mot complaisant pour indiquer une rétractation. On l’accusa de l’avoir laite en termes ambigus. Il finit par n’en pas donner

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d’autre, à condition de promettre que dorénavant il n’écrirait ni ne parlerait sur la Trinité, dogme qu’il croyait avec raison n’avoir pas appartenu à l’Église primitive. Sa position ne fut pas compromise, et il put continuer en paix ses spéculations sur la métaphysique, interrompues en 1715 et 1716 par une querelle

violente qu’il eut à soutenir contre Leibnitz au sujet de la philosophie naturelle et de la révélation. La correspondancé des deux antagonistes parut imprimée en 1717. Clarke avait été battu par Leibnitz ; mais on pouvait être battu par Leibnitz et n’en être pas moins un philosophe fort distingué. Afin de le lui témoigner^in offrit à Clarke la même année (1717) la charge de directeur des monnaies devenue vacante par la mort de Newton, son ami. Il la refusa sous prétexte qu’elle était incompatible avec son caractère ecclésiastique. Il accepta néanmoins du successeur de Newton l,000 liv. sterl., qui servirent à acheter à l’un de ses fils une place d’écrivain du roi. Il mourut en 1729, avant d’avoir pu terminer une édition de l’Iliade avec notes et traduction latine, que le roi George Ier lui avait demandée pour le duc de Cumberland.

Clarke, quoique ministre de l’Église anglicane, est un philosophe de la famille de Bossuet et de Fénelon, c’est-à-dire un penseur qui met les intérêts du culte qu’il représente au-dessus de ceux de la raison pure. Il a joué, à la (in du xvnc et au commencement du xvmc siècle en Angleterre, le rôle des éclectiques modernes, proscrivant systématiquement tous les systèmes exclusifs et faisant consister la vérité dans le choix éclairé des idées les plus conformes au sens commun et acceptées comme telles par la majorité. Aussi n a-t-il pas de doctrine personnelle. U défend les doctrines de l’Église et incidemment celles de Descartes, qui avaient obtenu de son temps une autorité à peu près exclusive dans les sphères officielles de la religion et de la philosophie. Par contre, il attaque avec violence Hobbes, qui nie Dieu et le sens moral ; Spinoza, qui confond la nature avec Dieu et le devoir avec la nécessité, et les libres penseurs de son temps, notamment Dodwell etCollins, contre lesquels il s’attache à prouver l’immortalité de 1 âme et le libre arbitre de l’homme. Il aurait fondé l’éclectisme si les idées religieuses avaient été assez affaiblies dans les âmes pour le permettre. De fait, ce n’est ni un moraliste ni un chef d’école ; il ne s’est occupé que de métaphysique, et a pris les questions a l’ordre du jour, ne se permettant ni de les supprimer ni d’en changer la teneur, mais seulement de les établir sur de meilleures preuves. Le tout se résume a l’examen de l’idée de Dieu et de ses attributs qui fait l’objet du plus célèbre de ses ouvrages : Démonstration de l’existence et des attributs de Dieu (Londres, 1705), traduit en français par Ricottier (Amsterdam, 1727). Depuis le renouvellement des études philosophiques et l’avènement du cartésianisme, on s’était plu a démontrer l’existence de Dieu par des preuves tirées des phénomènes naturels, et dont le traité de Fénelon sur l’existence et les attributs de Dieu est un des meilleurs spécimens. Clarke ne nie pas la valeur de cette preuve vulgaire, il la trouve au contraire morale ; mais il sent qu’elle est insuffisante, peu rigoureuse ; qu’elle prête à des objections fondées, en un mot qu’elleji’est pas de nature à satisfaire la logique. Il lui reproche d’être banale, indéterminée, de ne pas conclure, de ne pouvoir établir les attributs, dont la somme en définitive constitue l’idée complète de Dieu ; à son avis, elle ne rend compte ni de l’éternité, ni de l’immensité, ni du caractère infini de Dieu. La vraie preuve, dit-il, est un argument de raison puré, elle dérive de l’idée d’un être nécessaire. « L’existence de la cause première est nécessaire, nécessaire, dis-je, absolument et en elle-même. Cette nécessité, par conséquent, est a priori et dans l’ordre de nature le fondement et la raison de son existence. L’idée d’un être qui existe nécessairement s’empare de nos esprits, malgré que nous en ayons, et lors même que nous nous efforçons de supposer qu’il n’y a point d’être qui

existe de cette manière Et si on demande quelle espèce d’idée c’est que celle d’un être dont on ne saurait nier l’existence sans tomber dans une manifeste contradiction, je réponds que c’est la première et la plus simple de toutes nos idées, une idée qu’il ne nous est pas possible d’arracher de notre âme et à laquelle nous ne saurions renoncer sans renoncer tout à fait à la faculté de penser, > Ceci est exagéré, en d’autres termes peut servir à démontrer l’existence nécessaire de la matière, et prête plutôt à établir le fondement du panthéisme que l’existence d’un Dieu immatériel et abstrait, tel que l’entend Clarke, qui a retenu quelque chose de la méthode scolastique et raisonne quelquefois à vide, c’est-ii-dire théoriquement et sans s’inquiéter de la réalité. Voici du reste son argument sous forme logique : l" Si quelque chose existe aujourd’hui, il est nécessaire que quelque chose soit éternel. Cette première proposition est difficile à contester, car un être actuel quelconque qui ne serait l’œuvre de rien serait un effet sans cause. On ne conçoit pas si aisément la nécessité de la seconde proposition de Clarke : 2" Le monde est contingent ; il n’a pas en lui la raison de son existence ; donc il est l’œuvre d’un être indépendant et immuable qui existe de toute éternité. Que le monde soit contingent, c’est un fait fondé sur l’expérience et l’induction. Ll ne l’est pas nécessairement. L’idée de sa

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contingence n’est pas une vérité première : elle le serait, qu’il n’y -aurait pas de raison absolue d’affirmer que le monde n’est pas l’œuvre d’un-être contingent, qui lui-même serait l’œuvre d’un être contingent, et ainsi de suite à l’infini. Il fait de plus résulter l’immutabilité de Dieu de son indépendance. On

n’est pas immuable parce qu’on ne dépend de rien. 3° L’être indépendant et immuable existe par lui-même. Pourquoi ? parce qu’il ne saurait être l’œuvre du néant. Sans doute, mais il pourrait être l’œuvre d’un être supérieur.

Clarke accompagne sa démonstration de considérations excellentes sur la toute-puissance, la sagesse et la justice de Dieu. Les détails dans lesquels il entre valent mieux que son principe. U a lui-même conscience du peu de force de sa preuve de tout à l’heure ; car, dans le cours de son traité, il en évoque une autre que nul avant lui n’avait formulée, et à. laquelle on a donné le nom d’argument de Clarke. C’est la preuve que Dieu existe par les deux idées d’espace et de temps. Il paraît nie l’argument est de Newton. Clarke le déendit à outrance contre Leibnitz. L’espace, disait Leibnitz, est indéfini, il n’est pas infini ; le temps est dans le même cas. Or, on ne peut pas tirer l’infini de l’indéfini. On crée l’indéfini en entassant des êtres contingents les uns sur les autres, mais l’être nécessaire est d’une autre nature, et on ne peut pas conclure à son existence de celle des autres. D’ailleurs, ni le temps ni l’espace, dit Leibnitz, ne sont des substances. Ils mesurent l’être et ne le constituent pas. Il n’y a pas moyen d’en faire des attributs de Dieu. Clarke, afin dû répondre à Leibnitz, imagine des subterfuges variés, comme un orateur essaye de tous les genres d’arguments pour défendre une mauvaise cause. Leibnitz resta vainqueur. Il était d’une tout autre trempe d’esprit que le théologien britannique, habitué à amplifier dans une chaire sur des sujets métaphysiques, mais étranger en réalité a la science ardue du raisonnement et aux grands principes rationnels qui servaient de base aux travaux ordinaires de Leibnitz.

La lettre de Clarke sur l’immatérialité de l’âme n’a pas les mêmes défauts que son Traité de l’existence de Dieu. La question de l’immortalité et de l’immatérialité de l’âme est aussi vieille que la philosophie. Il n’y a pas d’arguments péremptoires à fournir ni de preuves directes à établir, mais seulement des considérations morales a faire valoir. Clarke essaye cependant d’échapper au vague nécessaire d’un pareil sujet. Il a besoin de foi, et il ignore que la foi et la raison répugnent, parce qu’elles ne sont pas les données d’une même faculté, et h propos de l’immatérialité il tombe dans ses déclamations habituelles. Mais le meilleur côté de son opuscule est sa théorie du libre arbitre. Là il marche de pair avec. Leibnitz, et, à son exemple, parvient à réfuter l’objection contre le libre arbitre tirée de la prescience divine. La prescience divine est une rêverie scolastique née de l’envie de faire Dieu parfait. S’il ne sait point l’avenir, sa science est imparfaite. Donc il sait l’avenir. Cela n’est pas sérieux, car l’avenir n’existe pas, et on ne saurait connaître le néant. Mais Clarke a remarqué avec une grande justesse de vue que, Dieu connût-il l’avenir, cette connaissance n’ôte rien à la liberté humaine de sa valeur ni à l’homme moral de son initiative, et par conséquent de son mérite à bien faire. Clarke arrive à déconcerter ses adversaires en leur démontrant que la morale existe quand même la vertu n’aurait point de récompense a espérer ni le mal de châtiment à craindre. Il a raison. Si la vertu est un calcul industriel, et le vice un manque de prévision, il n’y a plus de morale, car la morale a le désintéressement pour drapeau et ne saurait à aucun titre devenir un compte courant avec la Providence, comme le pensent les théologiens qui ont fondé sur cette prétention une casuistique aussi odieuse q^ue compliquée, et dont un jour Pascal s’est mis à rire avec tant de succès.

Les deux ouvrages de Clarke dont on vient de lire l’analyse sont, avec son Discours st(r les deuoirs immuables de la religion naturelle, a peu près tout ce qu’il a écrit en matière philosophique.

On possède encore de lui : trois essais sur le baptême, la confirmation et la pénitence (1699, in-8o) ; une Paraphrase des quatre Évangiles (1701, in-8a) ; IsaaciNewtoni optices libri très, latini redUili (Londres, 1706, in-4o). Cette traduction valut à chacun des cinq enfants que Clarke avait de survivants à cette époque 100 liv. sterl. offertes par Newton comme témoignage de sa reconnaissance : Newton était riche et directeur des monnaies. Cet Essai d’optique, a été traduit du latin en français par Coste (1720, 2 vol. in-12) ; The Scripture doctrine of ihe Trinily, dont il a été question plus haut (1712, 1 vol. in-4o) ; une édition estimée des Commentaires de César, dont Clarke a restitué ou créé la ponctuation (Londres, 1712, in-fol., avec figures). Les bibliophiles recherchentee volume devenu rare ; lettre d Benjamin Hoadley sur les rapports de la rapidité et de la force dans les corps en mouvement (1728, broch. in-8o).

Le frère de Clarke si publié de lui, quelque temps aprçs sa mort, une Explication du ca* téchisme de l’Église anglicane et dix volumes de Sermons, précédés d’une introduction et d’un essai sur la vie et les œuvres de Clarke par B. Hoadley. Des lettres inédites et divers ouvrages de Clarke ont été traduits en fruu CLAR

cais dans le cours du xvnic siècle. En 1732, un de ses fils a publié sur des notes émanées de lui le deuxième volume de la traduction de Y Iliade et l’Odyssée. Il a paru à Londres, en 1742, un recueil des Œuvres de Clarke en quatre volumes in-folio, et, en 1843, chez Charpentier (bibliothèque), les Œuvres philosophiques de Clarke (in-18), traduction de Ricottier fuite au xvme siècle. On y remarque la Lettre sur l’immortalité qui n’avait pas encore paru en français. On peut d’ailleurs voir, dans le tome V des Mémoires de Niceron, la liste complète des ouvrages de Clarke.

CLARKE (Guillaume), antiquaire et théologien anglais, né à Haghmon-Abbey en 1696, mort en 1771. Il fut recteur de l’université de Bruxted, prébendier, puis chancelier de la cathédrale de Chichester, etc. Le plus remarquable de ses écrits est un ouvrage très-estimé, intitulé : le Rapport qui se trouve entre les monnaies romaines, saxonnes et anglaises (1767, in-1»). — Son fils, Édouard Clarkk, né a Buxted en 1730, mort en 1786, devint chapelain du comte de Bristol, ambassadeur à Madrid, et publia : Letlers concerning the Spanish nation (1763, in-4o), ouvrage traduit en français par G. Imbert, sous ce titre : État présent de l’Espagne et de la nation espagnole, etc. (Paris, 1770, 2 vol.).

CLARKE (Edward), célèbre navigateur anglais du xvmc siècle, qui fit trois fois le tour du monde, d’abord sous les ordres du Commodore Byron, puis sous ceux du capitaine Cook. Le dernier voyage qu’il entreprit fut le plus important par ses résultats, résultats chèrement achetés, il est vrai, puisque ce voyage Coûta la vie aux deux illustres navigateurs. Ce fut le 12 juillet 1776 que Clarke et Cook mirent à la voile dans le détroit de Plymouth, Clarke avec la Découverte, et Cook avec la Résolution. Le récit de leur expédition trouvera sa place naturelle à. la biographie de Cook, et nous ne commençons le récit des aventures de Clarke qu’après la mort de l’illustre et infortuné capitaine.

Ce fut avec des difficultés infinies, et à la suite de négociations et de menaces répétées, que Clarke put obtenir la plus grande partie des restes de son infortuné compagnon, et qu’il put lui rendre les derniers devoirs. Puis Clarke prit le commandement de l’expédition et passa sur la Résolution, laissant au lieutenant Gore le commandement de la Découverte. Après avoir quitté Owhyhée, Clarke toucha à l’île d’Atooé, puis reprit l’exécution du projet que Cook et lui n’avaient pu accomplir l’année précédente, c’est-â-dire qu’il tenta de trouver un passage dans l’océan du Nord. Il mouilla dans la baie d’Awatska, au havre de Saint-Pierre-et-Saint-Paul, puis, traversant pour la’seconde fois le détroit de Behring, il pénétra jusqu’au 70° 35’ de latitude nord. Là il se trouva, comme l’année précédente, en face d’une infranchissable barrière de glace, de sept lieues au sud plus éloignée seulement. Regardant comme suffisamment démontrée l’impossibilité de trouver un passage au nord, Clarke pensa qu’il avait rempli le principal objet de l’expédition, et résolut de revenir en Angleterre. Cette résolution fut accueillie avec des transports de joie par le3 équipages des deux bâtiments, épuisés par les fatigues de cette longue et pénible campagne. Mais l’intrépide explorateur ne devait pas revoir sa patrie : il fut emporté par une maladie de langueur, au moment où il arrivait au Kamtchatka. Gore succéda à Clarke dans le commandement de la Résolution et dans celui de l’expédition, et le lieutenant King prit celui de la Découverte. Los deux bâtiments revinrent en Angleterre par la Chine, et arrivèrent le 4 octobre 1780, après une absence de quatre ans deux mois et vingt-deux jours.

CLARKE (Henry), mathématicien anglais, né à Salford, près de Manchester, en 1745, mort en 1818. Il fut professeur de mathématiques et de philosophie naturelle d’abord à Manchester, puis au collège militaire de Marlow (1802). Il a publié plusieurs ouvrages : un Traité de perspective ; Tabulai linguarum ou Grammaire abrégée des langues latine portugaise, espagnole, italienne, française et normande ; Règles nouvelles et concises pour trouver la longitude en mer, etc.


CLARKE (Adam), érudit et théologien anglais, né à Magherafelt (Irlande) en 17G0, mort en 1832. Il s’attacha à la secte des méthodistes, dont il devint un des principaux et des plus éloquents ministres, et exerça les fonctions évangéliques à Penzance, à Bristol et à Londres ; en 1807, il fut nommé garde des archives publiques. Clarke n’était pas seulement un prédicateur éminent, c’était un savant qui possédait les connaissances les plus étendues. Ses principaux ouvrages sont : Dictionnaire bibliographique (1802, 6 vol. in-12) ; Mélanges bibliographiques (1806,

2 vol.) ; Commentaires sur la Bible (1810-182G, 8 vol. in-4") ; Clavis Biblica, etc. (1820, in-8o). — Son frère, James Stanier ClaBKE, a été chapelain du prince régent, puis de la marine, recteur de Coombs et historiographe du roi. Clarke fonda un recueil intitulé le Naval Chronicle, et a laissé, entre autres ouvrages : Progrès des découvertes maritimes depuis les temps les plus reculés jusqu’à la fin du xviiio siècle (1803, în-4<>), et Naufragia ou Mémoires historiques des naufrages (180D,

3 vol. iu-12).