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COLU

A 620 kilom. N.-O. de Washington, à. 150 kilom. N.-E. de Cincinnati, sur la rive gauche du Scioto, communiquant avec l’Erié par le grand canal de l’Ohio, sur le chemin de fer central de l’État ; 25,000 hab. Siège du tribunal suprême de l’Union ; école luthérienne de théologie ; pénitencier de l’État. Commerce très-actif. Cette ville, fondée en 1812, s’est rapidement élevée à un haut degré de prospérité ; formée de rues larges, régulières, bien bâties, elle renferme quelques constructions monumentales comme savent les faire les Américains, qui essayent de remplacer par les vastes proportions de leurs édifices l’harmonie des lignes et le bon goût architectural. Nous citerons le Capitule ou palais du gouvernement, le pénitencier et le collège médical. Il Ville des États-Unis, dans l’Indiana, à 55 kilom. S.-E. d’Indianopolis, sur le chemin de fer de Madisson à Indianopolis et la rivière Blanche ; 2,745 hab. Ville bien située, dans un territoire fertile ; elle est de fondation récente et prend tous les jours une extension rapide. Il Ville de l’État de la Géorgie (Amérique du Nord), heureusement située près des chu. tes de la rivière Chattahoochee. Avant la guerre de la sécession (1861-is65), cette ville entretenait un commerce actif avec la Nouvelle-Orléans, grâce à un service de bateaux k vapeur. La guerre l’a presque totalement ruinée.

COLUMBUS (Jonas), théologien suédois, mort en 1669. Pasteur évargélique en Dalécarlie et professeur de poésie k Upsal, il fit tous ses efforts pour donner plus de solennité à la célébration du culte, surtout par l’introduction d’une musique religieuse convenable. — Son fils, Samuel Columbus, mort en 1679, est regardé comme un des créateurs de la poésie suédoise. Ses œuvres ont été publiées en 1687.

COLUMELLAIRE adj. (ko-lu-mèl-lè-rerad. columelle). Hist. nat. Qui ressemble à la columelle d’une coquille.

— s. m. pi. Moll. Famille de mollusques pourvus de columelles.

COLUMELLE s. f. (ko-lu-mê-le — lat, columella, dimin. de columna, colonne, ou plutôt de son radical columen, support). Archéol. Petite colonne ; cippe tumulaire.

— Moll. Axe solide de la spirale d’un grand nombre de coquilles univalves.

— Bot. Axe réel des fruits multiples ou composés, faisant suite au pédoncule, et servant d’attache aux carpelles : La columelle résulte des bords unis des carpelles qui, le plus souvent, persistent après la déhiscence du (ruit, et semblent continuer l’axe. (Gouas.) H Petit axe creux et fibreux, qui occupe le centre de l’urne dans les mousses.

COLUMELLE (Lucius Junius Moderatus), agronome latin, né à Cadix, qui vivait dans le milieu du ier siècle. On sait peu de chose sur sa vie. Riche propriétaire, il se consacra à l’administration de ses biens, à la culture de ses terres, étudia les bonnes méthodes agricoles, voyagea en diverses parties de l’empire pour connaître les productions, les procédés d’économie rurale et domestique, et revint ensuite s’établir à Rome, où il rédigea, vers l’an 42, son traité De re rustica. L’ouvrage est divisé en douze livres, dont le dixième est un poëme sur la culture des jardins. Toutes les parties de l’agriculture et de l’économie rurale y sont traitées à fond, avec un soin qui témoigne des goûts dé l’auteur. C’est un des traités d’agriculture les plus complets et les plus curieux que l’antiquité nous ait transmis. Le style est clair, élégant, et rappelle les bons modèles du siècle d’Auguste. Il a fait aussi un traité : Des arbres fruitiers et forestiers, qu’on joint souvent à son traité d’agriculture. Les éditions de Columelle sont très-nombreuses. L’une des bonnes traductions françaises est celle de M. Dubois, dans la Bibliothèque la Une-française de Panckoucke (1S4G).

COLUMELLE, ÉE adj. (ko-lu-mèl-lé — rad. columelle). Hist. nat. Qui est muni d’une columelle : Coquille COLUMkLlée. Fruit COLUMELLE.

COLUMELLIACÉ, ÉE adj. (ko-lu-mèl-lia-sé). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporteaux columellies.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre columellie.

COLTJMELLIE s. f. (ko-lu-mèl-lî — de Columelle, agron. latin). Bot. Genre de plantes, type de la famille des columelliacées, rangé autrefois dans la famille des ébénacées.

— Syn. de cissus, genre d’ampélidées.

COLUMNA (Fabius), naturaliste italien. V. Colonna.

GOLUMNAIRE s. m. (ko-lomm-nè-re — lat.

. columnarius ; de columna, colonne). Antiq.

rom. Gueux, misérable ; homme qui avait été

châtié après avoir été attaché k une colonne

spéciale pour cet usage.

— Zooph. Genre de polypiers fossiles de la famille des astrées.

COLUMNANTHERÉ, ÉE adj. (ko-lommnan-té-ié — du lat. columna, colonne, et il’anthèi-e). Lot. Se dit des plantes dont les étamines sont réunies et forment une sorte de colonne.

COLUMNARIUM s. m. (ko-lomm-na-ri-omm — mot lat. formé de columna, colonne). An COLV

tin. rom. Taxe qu’on levait sur les propriétaires ou locataires, en raison du nombre de colonnes qui entraient dans la construction de leurs habitations.

COLUMNÉE OUCOLOMNÉE S. f. (ko-lommné — du lat. columna, colonne). Bot. Genre de plantes, de la famille des gesnériacées, tribu des beslériées, comprenant une dizaine d’espèces, qui croissent dans l’Amérique tropicale.

COLUMN1FËRE adj. (ko-lomm-ni-fè-redu lat. columna, colonne ; fero, je porte). Bot. Se dit des plantes dont les fruits présentent un axe ou une colonne centrale.

— s. f. pi. Ancien nom de la famille des malvacées, appliqué aujourd’hui à une classe qui renferme, avec cette famille, celles des sterculiacées, des buttnériacées et des tifiacées.

COLUNGA, ville d’Espagne, province et à 58 kilom..N.-E. d’Oviedo, à 12 kilom. E. de Villaviciosa, sur la côte orientale de la province ; 3,700 hab. Commerce de céréales, laines et bestiaux. «

COLUNIO, ancien nom de Colne.

COLURE s. m. (ko-lu-re — gr. kolouros ; de kolos, mutilé ; oura, queue, parce que ces lignes ne sont pas tout entières au-dessus de l’horizon, ou à cause des entailles qu’on fait sur ces cercles, dans les sphères armillaires, à l’intersection des autres" cercles). Astron. Nom donné aux deux grands cercles de la sphère qui, passant l’un et l’autre par les pôles, contiennent, le premier les deux solstices, le second les deux équinoxes : Colure des solstices. Colurb des équinoxes.,

— Infus. Syn. de colurelle.

— Bot. Syn. de ligule.

— Encycl. Astron. Si, parmi les méridiens de la sphère céleste, on considère celui qui coupe l’ècliptique aux points solsticiaux, et celui qui le coupe aux points équinoxiaux, on a les deux grands cercles que les anciens astronomes appelaient colures. Les plans de ces deux cercles sont perpendiculaires l’un k l’autre, car la ligne des solstices est perpendicufaire à la ligne des équinoxes. C est à partir du demi-colure passant par l’équinoxe du printemps que l’on compte d’occident en orient, et parallèlement à l’équateur, les ascensions droites des astres. Par conséquent, tous les astres placés sur le colure des équinoxes ont 0° ou 180° d’ascension droite, et tous les astres placés sur le colure des solstices ont 90° ou 270° d’ascension droite.

COLURE s. f : (ko-lu-re). Forme ancienne du mot COULKUR.

COLURELLE s. f. (ko-lu-rè-le — forme dimin. tirée du gr. kolos, mutilé ; oura, queue). Infus. Genre de brachioniens, dont une espèce habite la Méditerranée, aussi appelé CO-LURE s. m.

COLURIE s. f. (ko-lu-rî — du gr. kolos, tronqué ; oura, queue). Bot. Genre de plantes, de la famille des rosacées, tribu des dryadées, formé aux dépens des benoîtes.

COLUS s. m. (ko-luss). Mamm. Syn. de saïga, espèce d’antilope.

— Moll. Syn. de fuseau.

COLUTEA s. m. (ko-lu-té-a). Bot. Nom scientifique latin du genre baguenaudier.

COLUTIIUS, poëte grec, né à Lycopolis, en Égypte, vers la fin du v<= siècle. Un seul de ses ouvrages nous est parvenu ; c’est un petit poëme en 430 vers sur l’Enlèvement d’Hélène, dont le manuscrit fut découvert par le cardinal Bessarion en 1430, dans un couvent près d’Otnmte. Imitateur assez froid d’Homère, Coiutlius n’a d’autre mérite que celui d’un versiticateurhabile et quelquefois élégant. Son poëme a été inséré dans la Biblothèque grecque-latine de Didot (t. VII).

COLUTIE s. f. (ko-lu-si). Bot. Syn. de sutherlandiis, genre de légumineuses.

COLOVRINE s. f. (ko-lu-vri-ne — rad. couleuvre). Nom vulgaire de I’aristoloche ou

SERPENTAIRE DE VIRGINIE.

COLVA ou KOLWA, rivière importante de la Russie d’Europe, gouvernement de Pcrm ; elle prend sa source au versant occidental des monts Ourals, coule d’abord de l’E. À 10., puis, tournant au S., elle parcourt des contrées inhabitées, des forêts profondes, baigne le pied de montagnes escarpées et se jette dans la Cama, après un cours de 270 kilom.

COLVENER (George), théologien flamand, né k Louvain en 15C4, mort en 1649. Il a donné quelques éditions d’ouvrages, entre autres : Joh. Niederi Formicarium(Doia., 1602, in-S°) ; Chronicon Cameracensc et Alrebatense de Balderic (1615, in-8°) ; Historia remensis ecclesice de Flodoard (1617, in-8°), etc.

COLVERT s. m. (kol-vèr — de col et vert). Ornith. Nom vulgaire du canard souchet. Il On écrit aussi col vert.

COLV1LLE (Jean), écrivain écossais, né vers 1550 dans le comté de Fife, mort en 1G07. Il entra d’abord dans l’état ecclésiastique, auquel il renonça en 1578, et devint maître des requêtes au conseil prive du roi d’Écosse. Emprisonné pour avoir pris part à une conspiration contre ce prince, il obtint sa grâce, et entra même au Parlement comme représentant du bourg de Stirling ; mais, oublieux de la clémence de Jacques, il se lit de nou COLZ

veau le complice du comte de Bothwell, dans deux tentatives contre le roi, en 1591 et en 1592, Les auteurs de la dernière ayant été découverts, Colville se réfugia en France, d’où il essii-’ de nouveau de rentrer en grâce en écrit a.it une Palinodie (Édimbourg, 1600), dans laquelle il réfutait un premier ouvrage où il avait attaqué les droits du roi d’Écosse à la couronne d Angleterre. Voyant l’inutilité de ses efforts, il embrassa, de dépit, la religion catholique, et devint l’un des plus ardents adversaires de la foi protestante. On a encore de lui : Parœnesis ad ministres scotos super sua conversione (1602) ; Capita controversa ; De causa comitis Ùoihwelli ; Oratio funebris exequiis ElisabethaJ destinala, etc.

COLVILLÉE s. f. (kol-vi-lé — de Colville, n, pr. d’homme). Bot. Genre d’arbres, de la famille des légumineuses, tribu des césalpiniées, comprenant une seule espèce, qui croît à Madagascar, la colvillée à grappes.

COLV1US (André), érudit hollandais, né à Dordrecht en 1549. Il accompagna k Venise, en 1620, l’ambassadeur hollandais près de cette république, et se lia avec le célèbre Paolo Sarpi. Colvius avait la réputation d’un des hommes les plus savants de son temps. Il a traduit de l’italien en latin une Histoire de l’inquisition.

COLVIUS (Pierre), littérateur flamand, né’ k Bruges en 1567, mort à Paris en 1504. Il a composé quelques pièces de vers latins, insérées dans les Deliciœ poetarum belf/icorum, et publié des éditions annotées des Œuvres d’Apulée (Leyde, 1588) et de Sidoine Apollinaire (Paris, 1598).

COLWIL (Alexandre), théologien et poëte écossais, né en 1620, mort à Édimbourg en 1676. Il était recteur de l’université de cette ville. On a de lui des ouvrages de controverse depuis longtemps oubliés, et un pogme intitulé YHudibras écossais, dans lequel il attaque les presbytériens.

COLYBES s. m. pi. (ko-lUbe — du gr. kolubos, petit gâteau). Liturg. Pâte de légumes et de grains, qu’on offre, dans l’Église grecque, en commémoration des morts.

COLYDION s. m. (ko-li-di-on). Entoin. Genre de coléoptères xylophages, comprenant dix espèces, dont trois européennes et sept américaines.

COLYMA, rivière de Sibérie. V. Kolima.

COLYMBADE s. f. (ko-lain-ba-de — gr. kolumbos, olive qui nage dans la saumure ; de kolambân, plonger). Agric. Variété d’olive.

COLYMBE s. m. (ko-laiu-be — du gr. kolumbos, plongeon). Antiq. rom. Bassin de natation, il Bassin pour laver le linge.

— Ornith. Nom scientifique du genre plongeon.

COLYMBÉA s. m. (ko-lain-bé-a). Bot. Syn. d’ARAUCARiA, genre de conifères.

COLYMBÈTE s. m. (ko-lain-bè-te — du gr. kolumbètés, plongeur). Entom. Genre de coléoptères hydrocanthares, comprenant une quarantaine d’espèces.

— Encycl. Les colymbêtes sont des insectes coléoptères pentamères, voisins desdytisques, aux dépens desquels ce genre a été formé. Ils ont le corps parfaitement ovale, plus large que haut ; les antennes égalant au moins en longueur la tête et le corselet ; les yeux peu ou point saillants ; tous les tarses à cinq articles très-distincts ; les quatre antérieurs ont, chez les mâles, leurs trois premiers articles presque également dilatés et ne formant ensemble qu’une petite palette rectangulaire. Ce genre comprend environ quarante espèces, disséminées dans toutes les régions du globe. Ces insectes sont communs dans les eaux stagnantes de l’Europe, comme les dytisques, dont ils ont les habitudes.

COLYMBIDE adj. (ko-lain-bi-de — du gr. kolumbis, plongeon). Ornith. Qui ressemble au plongeon. || On dit aussi colymbidé et co LYMB1EN.

— s. m. pi. Famille de palmipèdes ayant pour type le genre plongeon.

COLYMBOPLOTÈRE adj. (ko-lain-bo-plotè-re — du gr. kolumbos, plongeon ; plàtêr, nageur). Ornith. Qui plonge et nage.

— s. in. pi. Famille d’oiseaux qui plongent

et nagent.

COLYMBOPTÈNE adj. (ko-Iain-bo-ptè-ne du gr. kolumbos, plongeon ; ptënos, volatile). Ornith. Qui [Honge et vole.

— s. m. pi. Famille de palmipèdes qui plongent et volent.

COLYMBUS s. m. (ko-lain-buss — mot lat.). Ornith. Nom scientifique du genre plongeon.

COLYRIDE s. f. (ko-li-ri-de). Bot. Syn. de

DISCUIUIE.

COLYSÉE, V. Colisée, orthographe généralement adoptée aujourd’hui.

COLYTHRON s. m. (ko-li-tron). Bot. Syn.

d’ÉSENJiECKIE.

COLYTON, ville d’Angleterre, comté de Devon, à 35 kilom. E. d’Exeter ; 2,2S7 hab. Commerce de bestiaux, beurre et laitages.

COLZA s. m. (kol-za—du holland. koolzaad, mot à mot semence de chou, de kool, chou, et zaad, semence. Ces deux mots se rattachent aux autres noms européens du chou et de la semence). Bot. Espèce de chou, cul COLZ

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tivé en grand pour ses graines oléagineuses : I La végétation normale du colza est bisannuelle. (L. Gossin.) Il faut au colza .un sol gras et léger. (Francœur.) On s’imaginerait à peine quelle activité de végétation prendra une récolte de froment ou de colza, après six ou huit labours. (Math, de Dombasle.) Le colza semé en place ne réussit jamais mieux que sur une jachère. (Math, de Dombasle.) Le colza et la navette sont les deux plantes oléagineuses les plus généralement cultivées. (Raspail.) On récolte les colzas à la faucille. (Gouas.) Il Graine de la même plante : Tourteau de colza. Semer du colza.

Huile de colza ou simplement colza, Huile extraite de la graine de colza : X’huilk de colza est estimée pour la lampe. Les colzas sont en hausse.

— Encycl. Cette espèce de chon a deux principales variétés, l’une à fleurs blanches, et l’autre à fleurs jaunes. Cette dernière est la plus répandue. Le colza parait avoir été cultivé d’abord dans les Pays-Bas, et c’est de là qu’il est arrivé dans notre Flandre française, vers le milieu du siècle dernier. Le Nord est plus favorable au colza que le Midi ; le nord de la France, la Belgique et l’Allemagne, sont les contrée i privilégiées de cette culture. Le colza prospère surtout dans les sols argilo-calcaires, riches en humus ; mais cependant il peut être cultive dans toutes les terres, k condition qu’elles (seront bien fumées, et que l’eau ne séjournera pas dans les couches profondes. Il exige une température peu élevée pour mûrir, et supporte de 10 à 15 degrés au-dessous de zéro lor-sque la terre est bien saine. Il craint les gelies blanches d’avril ; aussi sa récolte n’est-elle bien assurée que dans les climats doux. Cette plante rapporte beaucoup, mais elle est très-épuisante ; elle convient pour utiliser une surabondance d’engrais ; elle ne doit être introduite" qu’avec précaution dans les fermes dont les terres ne sont pas de très-bonne nature. Le colza réussit très-bien sur les gazons rompus, ou après le lin, les pommes de terre, les vesces d’hiver, la jachère, le froment, l’avoine ou l’orge d’hiver. Le colza ne doit revenir à Sa môme place qu’après un intervalle de cinq ou six ans au inoins, et toujours en lui donnant de bonnes fumures. Il exige une terre parfaitement ameublie et nettoyée, comme pour toutes les plantes sarclées, et s’accommode très-bien des engrais tels que le fumier de mouton, les chiffons de laine, les matières fécales, les cendres de bois et de tourbe, la vase ressuyée des mares et des étangs, les composts de gazon et de chaux, les décombres, le plâtre, le guano, la châtrée, le noir animal ; mais c’est surtout le tourteau tiré de sa graine qui lui convient. On a calculé que le colza absorbe près de 1,000 kilogr. de fumier par hectolitre de produit qu’il donne.

La culture du colza comme plante oléagineuse est très-importante, M. P. Queyriauxl’a très-bien résumée dans son Manuel agricole des écoles primaires ; voici ce qu’il dit : « Le colza veut un sol riche, meuble, frais, un peu argileux, bien amendé et préparé par plusieurs cultures. Il craint l’humidité, et, dans un sol qui retient l’eau, les gelées lui sont fatales. Le mois de juillet est l’époque la plus convenable pour semer le colza. On le sème en place k la volée, en place eu rayons espacés de 0 m. 40, ou en pépinière pour être repiqué ; on met S litres de graine par hectare. Le semis en place en rayons est le plus économique et le plus convenable. Lorsque le temps le permet, on donne un premier binage en septembre ou octobre, et on éclaircit les pieds en les mettant à la distance de 0 m. 30. Au printemps, on se hâte do faire cette opération si l’on n’a pu la terminer k l’automne ; car, lorsque le plant est gros, le travail est beaucoup plus difficile. Dès les premiers jours du printemps, on donne un hersage énergique dans lequel on ne doit pas craindre de faire entrer profondément les dents de l’instrument ; on continue k donner des binages jusqu’au moment de la récolte. Celle-ci se fait vers le commencement de juillet, un peu avant ta complète maturité, c està-dire lorsqu’un tiers environ des siliques commencent à jaunir. Vingt-quatre heures après le faucillage, on met te colza en meulons, en transportant les javelles sur une place élevée et sèche du champ, les plaçant circulairement, le sommet au centre. La graine achève là sa maturité dans huit ou dix jours. On transporte le colza h la ferme dans une bâche pour le battre. Cette graine est mise au grenier en couches qu’on remue fréquemment pendant les premiers temps, car elle est sujette k s’échauffer. ».

Le colza d’hiver ou colza froid a produit une sous-variété appelée colza de printemps ou d’été, et aussi colza chaud. Le colza d’hiver, qui doit rester en place, se sème du 15 juillet au 15 août, a la volée. On met de 5 k 8 kilogr. de graine par hectare, au lieu de 4 à 5 kilogr., si on le sème en rigoles espacées de 0 m. 32. Le plus ordinairement, on sème le colza en pépinière en juin et juillet, pour le transplanter en septembre ou au commencement d’octobre. Si le colza a souffert du froid, s’il a été détruit en partie par l’eau et par les insectes, on peut en ressemer au printemps. On donne au colza une première façon en automne, et une seconde au printemps ; mais on multiplie ces façons si la terre laisse à désirer au point de vue de la pro-