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délicate et agréablement parfumée ; elle est recouverte d’une écorce panachée d’un jaune plus ou moins foncé. Le fruit, ovoïde arrondi, est de la grosseur d’une pomme de reinette ; il se distingue du melon par les poils courts de son enveloppe. Le concombre d’Arabie (cucumis prophelarum) a un fruit globuleux, à pulpe amère, mais très-rafraîchissant et fort recherché par les Orientaux. Le concombre de Perse (cucumis Dudaïm) a, au contraire, une chair blanchâtre, molle et un peu fade, mais dont l’odeur est fort agréable.

Plusieurs concombres sont cultivés comme plantes grimpantes d’ornement ; nous citerons, entre autres, le concombre métulifère (cucumis metuliferus), dont les fruits, d’un beau rouge écarlate, produisent un charmant effet. À ce genre appartiennent encore le chaté et la coloquinte.

— Parfum. Plus encore que dans la salle à manger, le concombre est en faveur dans le cabinet de toilette. Avec la pulpe du concombre, en effet, on prépare divers cosmétiques qui ont la propriété d’assouplir la peau, de l’adoucir et de faire disparaître ces petites éruptions furfuracées, ces légères couperoses qui se montrent quelquefois sur le visage des dames. « Mme  Bosard Saint-James, la femme du fameux financier de la marine qui fit une faillite de 14 millions, Mme  Saint-James, raconte Balzac dans les Deux rêves, avait pour ambition de ne recevoir chez elle que des gens de qualité, vieux ridicule toujours nouveau. Pour elle, les mortiers du parlement étaient déjà fort peu de chose ; elle voulait voir dans ses salons des personnes titrées qui eussent au moins les grandes entrées à Versailles. Dire qu’il vint beaucoup de cordons bleus chez la financière, ce serait mentir ; mais il est très-certain qu’elle avait réussi à obtenir les bontés et l’attention de quelques membres de la famille de Rohan, comme le prouva par la suite le trop fameux procès du collier. Un soir (c’était, je crois, en août 1786), je fus três-surpris de rencontrer dans le salon de cette trésorière, si prude à l’endroit des preuves, deux nouveaux visages qui me parurent d’assez mauvaise compagnie. Elle vint à moi dans l’embrasure d’une croisée où j’étais allé me nicher avec intention : « Dites-moi donc, » lui demandai-je en lui désignant par un coup d’œil interrogatif l’un des inconnus, « quelle est cette espèce-là ? Comment avez-vous cela chez vous ? — Cet homme est charmant. — Le voyez-vous à travers le prisme de l’amour, ou me trompé-je ? — Vous ne vous trompez pas, reprit-elle en riant ; il est laid comme une chenille, mais il m’a rendu le plus immense service qu’une femme puisse recevoir d’un homme. » Comme je la regardais malicieusement, elle se hâta d’ajouter : « Il m’a radicalement guérie de ces odieuses rougeurs qui me couperosaient le teint et me faisaient ressembler à une paysanne. »

Le plus renommé de ces cosmétiques, le plus en usage, est la pommade de concombre. Voici, d’après MM. Piesse et O’Reviel, comment il doit être préparé et employé :

Axonge au benjoin 3,000 gr.
Spermaceti 1,000 gr.
Essence de concombre. 500 gr.

Faites fondre le spermaceti avec l’axonge, remuez constamment pendant que le mélange refroidit, malaxez-le ensuite dans un mortier, en ajoutant peu à peu l’essence de concombre, continuez jusqu’à ce que toute l’essence soit évaporée, et vous avez alors une pommade d’une merveilleuse blancheur.

On emploie la pommade de concombre, soit en l’étendant sur la peau au moment de se mettre au lit, soit en en mettant gros comme une noisette sur l’éponge ou sur la serviette avec le savon, quand on fait sa toilette. On peut aussi avec avantage en enduire un peu la peau avant de s’exposer au soleil, ou quand on va sur le bord de la mer chercher le plaisir et la santé. Le melon et les autres fruits semblables peuvent également servir à parfumer des graisses selon les mêmes procédés.

Avec la pulpe de concombre, on fait encore un lait et un vinaigre de toilette. Voici, d’après les mêmes auteurs, la formule de ces deux cosmétiques. Pour le lait de concombre, prenez :

Amandes douces mondées 113 gr.
Jus de concombre 0 lit. 56.
Alcool à 60 degrés 226 gr.
Huile verte, cire, savon d’huile, de chacun 7 gr.

Faites bouillir le jus de concombre pendant une demi-minute, refroidissez-le aussi promptement que possible, passez-le à travers une mousseline fine ; continuez ensuite la manipulation selon la formule ordinaire.

Pour le vinaigre, prenez :

Suc de concombre 500 gr.
Vinaigre fort 1,000 gr.

Faites macérer quinze jours. Filtrez.

Enfin on prépare avec le concombre un cold-cream trës-apprécié. Nous extrairons encore sa recette du livre que nous venons de citer, La voici :

Huile d’amandes douces 500 gr.
Huile verte 500 gr.
Jus de concombre 500 gr.
Cire 28 gr.
Spermaceti 28 gr.
Esprit de concombre 56 gr.

On extrait aisément le jus du concombre en soumettant le fruit à l’action d’une presse ordinaire. Il faut le chauffer à une température assez élevée pour faire coaguler la petite portion d’albumine qui y est contenue ; après quoi, on le passe à travers un linge fin. Mais l’essence de concombre est très-volatile, fait remarquer l’auteur : « Nous n’avons pu, dit-il, obtenir d’essence de concombre, et l’eau qu’on en tira par la distillation ne rappelle que très-faiblement le fruit. Si pourtant on distille à plusieurs reprises de l’alcool sur des concombres fraîchement coupés, on obtient, à peu près à la troisième distillation, un esprit ayant tout à fait la véritable odeur que l’on cherche. »


CONCOMITANCE s. f. (kon-ko-mi-tan-sedu lat. concomitari, accompagner ;" de cum, avec, et cornes, compagnon). Concours, existence simultanée de deux choses : La concomitance de deux phénomènes, de deux symptômes. Les facultés plus ou moins anciennes ou variées gui accompagnent la réception.n’en sont que les concomitances. (St-Sim.) La pensée suppose la concomitance de la parole. (De Bonald.)

—■ Théol. Par concomitance, Par la nature inséparable de deux objets : Le sang de JésusChrist, dans l’eucharistie, est sous l’espèce du pain par concomitance. (Acad.)


CONCOMITANT, ANTE ad j. (kon-ko-mi-tan, an-te — lat. concomitans ; dé concomitari, accompagner). Existant simultanément avec un

objet principal : Dans l’histoire du commerce, on ne trouve pas un seul exemple où l’imposition ait été concomitants de l’entreprise. (Raynal.) Les tremblements de terre et les volcans sont deux effets successifs ou concomitants d’une même cause générale. (L. Figuier.)

— Théol. Grâce concomitante, Grâce divine qui accompagne toutes les actions : Prenez part au sermon que je vais faire sur la grâce concomitante. (P. Lacroix.)

— Mus. Sons concomitants, Sons accessoires qui accompagnent toujours le son fondamental : Il est certain que tout son est accompagné de trois autres sons harmoniques concomitants ou accessoires. (J.-J. Rouss.)

a— Pathol, Symptômes concomitants, Symptômes accessoires, mais importants, qui accompagnent, une maladie.

CONCON s. m. (kon-kon). Bot. Planté que les habitants de la Guinée emploient pour détruire les vers qui attaquent leurs jambes.

CONCONI (Maur), peintre italien, né à Milan vers 1825. Élève de Sanguinetti et de l’Académie de Milan, il remporta, en 1841, le grand prix de Venise et le grand prix de Bologne, et, depuis lors, il s’est adonné k la peinture d’histoire. Ses meilleurs tableaux, la Jeunesse de Christophe Colomb et les Baigneuses surprises, ont figuré à l’Exposition universelle de Paris en 1855. Ce sont des œuvres médiocres et dépourvues d’originalité.

CONCORD, ORDE adj. (kon-kor, or-delat. concors, concordis ; de cum, avec, et cor, cœur). Qui est d’accord, qui s’accorde. Il Vieux mot.

CONCORD, ville des États-Unis, capitale de l’État de New-Hampshire, sur le Merrimac, à 95 kilom. N.-O. de Boston, par 42012’ de lat, N. et 73°49’ de long. O. ; 9,000 nabi Belle et bien située, cette ville possède de larges rues, pour la plupart ombrtigées d’arbres ; autour d’un vaste square s’élèvent les principaux monuments publics, savoir : la maison d’État, le Pénitencier, l’Institut biblique, des églises et des gares de chemins de fer. Le cours du Merrimac, utilisé à l’aide d’un ingénieux système de barrages et d’écluses, fournit de puissantes forces motrices qui ont beaucoup contribué au développement industriel de Concord, dont le commerce est largement favorisé par plusieurs lignes de chemins de fer. il Autre ville des États-Unis, sur la petite rivière de son nom, affluent du Merrimac, dans l’État de Massachusetts, à 31 kilom. N.-O. de Boston ; 2,500 hab. Fondée en 1635. C’est sur son territoire qu’eut lieu la première bataille de la guerre de l’indépendance.

CONCORDAMMENT adv. (kon-kor-da-man

— rad. concorder). Avec accord : Ils ont parlé CONCORDAMMENT. If Peu usité.

CONCORDANCE s. f. (kon-kor-dan-serad. concorder). Accord, conformité : Il n’y a pas de politique qui soit grande, si elle n’a pas de concordance 'avec les intérêts généraux de l’humanité. (Mich. Chev,)

— Écrit, sainte. Ouvrage destiné à montrer l’accord des textes de l’Écriture qui paraissent se contredire, 11 Table alphabétique des mots employés dans la Bible, avec indication des textes qui les contiennent : Quand on apprit que je citais aussi juste dans la Bible que les conxordances, ce fut à qui pourrait m’héberger au presbytère (Ch. Nod.)

— Chronol. Concordance des calendriers, Tableau où l’on met en regard le calendrier grégorien et le calendrier républicain, afin qu’on puisse aisément passer de l’un a l’autre, pour la fixation des dates.

— Gramm. Accord syntaxique : La concordance de l’adjectif et du substantif, ta concordance du verbe et du sujet. La concordance des.temps. Il Syntaxe de concordance, Celle qui donne les règles de l’accord, par opposition à la syntaxe de détermination ou de régime.

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— Ane. mus. Syn. de consonnance.

— Antonyme. Discordance.

— Ëncycl. Écrit, sainte. Concordances de la Bible. On donne généralement ce nom à des dictionnaires où se trouvent exactement indiqués le livre, le chapitre, le verset d’un passage que l’on cite, et qui naturellement doit se trouver répété à son ordre autant de fois qu’il contient un mot essentiel. Soit, par exemple, le premier verset de la penèse : In principio creavit Deus cœlum et terram ; ce texte^sera répété en entier au mot principium, au mot creare, au mot Deus, au mot cœlum et au mot terra. On voit par là qu’à l’aide de ce livre il suffit de se sodvenir d’un mot de la Bible pour trouver tout de suite le texte qui le contient. La concordance est donc appelée à faciliter les recherches, à abréger le travail des prédicateurs et des savants. Bossuet avouait qu’il ne pouvait se passer d’une concordance.

Les avantages d’un pareil ouvrage une fois reconnus, oh fit des concordances en latin, en grec, en hébreu, et même en français. Ce travail sur les Écritures, comme on peut le penser, ne s’est pas fait en un jour ni d’un seul jet. Pour arriver à l’état de perfection où il a été porté de nos jours par F.-P. Dutripon, il a dû nécessiter une longue patience, une grande persévérance et la collaboration d’un grand nombre de personnes. En étudiant l’histoire de cet important dictionnaire, on voit qu’à différentes époques des savants du plus haut mérite et d’une immense érudition y ont apporté un infatigable et persévérant concours. Nous allons analyser rapidement leurs travaux.

■— I. Concordances hébraïques. La première concordance hébraïque a été faite par Rabbi Mardochée Nathan, célèbre rabbin du xve siècle, qui avait souvent disputé avec les chrétiens sur la religion. S’étant aperçu du grand service qu’ils tiraient de la concordance latine alors en usage, et avec quelle facilité elle leur faisait trouver les passages dont ils avaient besoin, il goûta cette invention, et se mit aussitôt à faire une concordance hébraïque à l’usage des juifs. Chaque racine hébraïque y est partagée en ses différentes significations, et sous chaque signification sont portés tous les endroits de l Écriture où elle se trouve, selon l’ordre des livres. Il en a été donné plusieurs éditions à Baie, vers 1415. Celle qu’en a donnée Buxtorf le fils, à Bàle aussi, en 1632, est la meilleure. La concordance de Mardochée Nathan a été beaucoup améliorée par Marius a Calasio ou Calàsius, franciscain, professeur d’hébreu à Rome, au commencement du xviie siècle. Ce religieux ; a donné une excellente Concordance en trois langues, hébraïque, grecque et latine, k deux colonnes, dont la première renferme ie texte hébreu de Mardochée Nathan, selon l’ordre des livres et des chapitres ; la seconde, la traduction latine de chaque endroit cité par Rabbi Nathan, traduite par Calàsius lui-même. À la marge, il cite celle des Septante et de la Vulgate, quand elles diffèrent de la sienne (Rome, 1621, 4 vol. in-fol. ; Londres, 1747, 4 vol. in-fol). L’édition de Londres, plus estimée que celle de Rome, a été donnée par Guillaume Romain. Ce livre a le grand avantage d’être scrupuleusement exact, et d’être le meilleur dictionnaire que l’on ait en langue hébraïque.

— II. Concordances grecques. Les premières éditions grecques du Nouveau Testament, données par Robert Estienne, n’étaient pas distinguées par versets comme nos Bibles actuelles et nos concordances latines ; mais le même éditeur voulut donner aussi une concordance en grec, qui fut, en effet, imprimée par Henri son fils, lequel distingua les versets, Érasme Schmid, professeur de langues à Wittemberg, donna, en 1638, une concordance grecque du Nouveau Testament plus exacte que celle de Henri Estienne. Le Père Lanoue, de l’ordre des minimes, a aussi fait une concordance grecque et latine, que l’on peut consulter avec utilité ; cependant elle est loin de la perfection des concordances latines. La première concordance grecque de la version des Septante fut faite par Conrad Kircher, théologien luthérien d’Augsbourg, imprimée à Francfort en 1667 ; mais elle a été mise en oubli parcelle qu’adonnée AbrahamTommius, professeur à Groningue, et qui a été imprimée en 1718.

— III. Concordances latines. Le premier auteur d’une concordance latine dont le nom soit connu est saint Antoine de Padoue, mort à l’âge de trente-six ans, le 13 juin 1231. Le livre de saint Antoine de Padoue a pour titre : Apparatus sacer. Après ce docte franciscain, celui qui s’est acquis le plus de réputation en ce genre de travail fut le cardinal Hugues de Saint-Cher, communément appelé le cardinal Hugues. Ce fut en faisant un commentaire sur toute la Bible qu’il fut amené à composer une concordance sur la Vulgate. Il était alors à Paris, dans le couvent de Saint-Jacques-la-Boucherie, sur l’emplacement actuel du théâtre du Châtelet. Le cardinal de Saint-Cher employa, pendant plusieurs années, plus de cinq cents moines, auxquels il avait distribué des portions de la Bible pour en compulser et classer tous les mots. Le troisième auteur de concordance latine dont il soit fait mention fut un religieux de l’ordre de Saint-François, nommé Arlot Thuscus, qui vivait vers la fin du xme siècle (1290). Le quatrième fut Conrad

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Halberstadt, dél’ordre de Saint-Dominique, qui vivait à la même époque. Conrad était professeur de théologie. Il ajouta aux concordances du cardinal Hugues de Saint-Cher les mots indéclinables. Le cinquième fut, en 1430, un chanoine de Tolède, docteur en théologie, appelé Jean de Ségovie. Celui-ci donna aussi ■ une nouvelle table des mots indéclinables et des concordances font amples qui n’avaient pas encore été coordonnées. On avait invité les Églises grecques à se trouver au concile de Bàle, pour tâcher, d’assoupir la fameuse dispute entre les deux Églises dans la procèssion du Saint-Esprit. Jean de Ségovie fut chargé par le concile d’exposer le sentiment de l’Église catholique et de l’établir par l’Écriture. Comme le point principal de la question consistait dans la signification des particules ex et per, Jean de Ségovie crut qu’il serait bon de recueillir tous les endroits de l’Écriture où ces particules se rencontrent, afin d’en déterminer la véritable notion en. les comparant les unes avec les autres. Ce travail donna au patient chanoine occasion de faire une collection des autres particules pour former une plus large concordance de la Bible. Cette.seconde collection a été réunie à la première, et, quand l’imprimerie fut inventée, toutes ces nouvelles particules furent insérées. Le sixième auteur de concordance latine fut Gaspard de Zamora, qui, au commencement du xvn« siècle, en fit une plus étendue que toutes les précédentes. En 1627, il donnai Rouen une bonne édition de son livre. Cette édition, soigneusement élaborée, a longtemps passé pour la plus belle et la plus complète 3e toutes les concordances connues. Cependant cette concordance renferme encore d’immenses lacunes et un grand nombre d’irrégularités. François Lucas ou Luc de Bruges, docteur de Louvain et doyen de l’éjrlise de Saint-Omer, publia une autre concordance à Cologne, en 1684. Elle est remarquable par la commodité, l’exactitude et la beauté de l’impression. On lui reproche l’exiguïté de ses citations.

Tous ces essais, quelque savants, quelque consciencieux qu’ils, fussent, n’avaient encore pu produire une concordance qui fût assez complète pour atteindre le but d’un semblable travail. Dans toutes les anciennes concordances, un trop petit nombre de mots en■ traient dans la citation, et souvent on était •effrayé des recherches nécessaires pour trouver un texte écourté, auquel on ne pouvait arriver, faute d’un surcroît de mots qu’il aurait fallu introduire dans une ligne ; ou si l’on parvenait à découvrir le texte cherché, ce n’était qu’après en avoir vérifié un grand nombre d’autres, et, dans tous les cas, il fallait recourir à La Bible pour utiliser complètement le besoin qu’on avait du texte. Les noms propres étaient confondus ; on les avait copiés dans les Bibles au fur et à mesure qu’ils se rencontraient. Or il y a dans la Bible tel nom qui est commun à vingt-quatre personnages différents. Il était donc nécessaire d’en faire autant d’articles différents, pour ne pas attribuer à l’un ce qui s’applique à un autre. Près de soixante mille mots ne se trouvaient dans aucune des concordances précédentes. Le livre de Dutripon parut de 1838 à 1840, chez Belin-Mandar. On trouve dans cet ouvrage, outre toutes les améliorations que nous venons d’énumérer, deux chronologies longues et bien déduites ; la nomenclature des rois de Juda, d’Israël et d’Idumée ; la tabie des Juges ; la liste des souverains pontifes depuis Aaron jusqu’à Caïphe ; les bénédictions de Jacob et celle de Moïse* aux douze patriarches fils de Jacob ; l’interprétation des noms hébreux, syriaques, chaldéens, grecs et latins ; un calendrier des Hébreux ; une analyse de tous les livres de la Bible. Cette concordance est maintenant à peu près la seule en usage parmi le clergé catholique,

— IV. Concordances françaises. Lu Réforme, qui mettait la Bible dans les mains du peuple par des traductions en langues modernes, appelait tout le monde à l’examiner et à la méditer-, dès lors le besoin des concordances se fit sentir aussi chez elle. En 1564, année de la mort de Calvin, on publia à Genève, sans nom d’auteur, une concordance française, qu’on attribue ordinairement à ce réformateur ; elle porte le nom d’Indice. Ce livre est devenu rare. En 1839-1841 parut en français, imprimée par Duverger, une nouvelle concordance des Écritures, précédée des analyses chronologiques de l’Ancien et du Nouveau Testament, d’une chronologie ingénieuse des psaumes, d’un calendrier hébraïque peut-être un pet trop restreint, mais exact, d’un tableau com 1 paratif des monnaies, d’un petit tableau des poids et mesures chez les Hébreux.

De toutes ces concordances, la plus volumineuse, la plus riche en citations, en renseignements divers, est sans contredit la Concordance latine de Dutripon, qui a 4,500 colonnes de 95 lignes à chaque colonne, soit en« viron 475,000 lignes. Nous devons, pour na rien oublier, mentionner aussi une petite concordance abrégée, intitulée : Concordantiarun SS. Scripturœ monnaie... Auctaribus PP. dt Raze, de Lachaud et Flandrin, societatis Jesu presbyteris, imprimée à Lyon. Cette petite concordance est fort commode ; elle n’a pas lsi prétention d’être complète. Enfin le Père Robert, capucin de Cambrai qui vivait vers la fin du xvhi" siècle, est auteur d’une œuvre précieuse intitulée : Aurifodina unioersalis sciei ; tiarum divinarum. Il en a été fait deux éditions : la première en 1693, et l’autre en 1759.