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Débarrasser d’hydrogène : Déshydrogéner de la houille.

DÉSHYPOTHÉQUÉ.ÉE (dé-zi-po-té-ké) part, passé du v. Déshypothéquer : Propriété dës-

HYPOTHÉQUÉE.

DÉSHYPOTHÉQUER v. a. ou tr. (dé-zi-potè-ké

— du préf. dés, et de hypothéquer). Purger d’hypothèques : Déshypothéquer un immeuble.

DÉSIDÉRATIP, IVE (dé-zi-dé-ra-tiff, i-ve

— du lat. desideratus, désiré). Gramm. Qui exprime l’idée de désir : Mode désidératif. Le conditionnel a souvent une valeur désidérative. Les verbes grecs ont le mode optatif ou désidératif. Il Peu usité.

DESIDERATUM s. m. (dé-zi-dé-ra-tomramot lat. qui signifie chose désirée). Ce qui manque, ce qui reste à trouver ou à résoudre : Toute science a ses desiderata. La paix, voilà le desideratum du progrès. La balance des produits et services n’a pas cessé d’être le desideratum de l’économie. (Proudh.) il On dit au pi, desiderata.

DESIDERI (Francesco), peintre et graveur italien du xvne siècle. Il était originaire de Pistoie ; mais on ne sait guère sur lui que ce qu’en disent les historiens de l’art italien, qui se bornent à citer son nom d’une façon élogieuse. Doux, de ses œuvres se sont conservées dans sa ville natale ; ce sont : Sainte Claire au milieu d’autres saintes, h l’église Saint-Pierre-Majeur, et le Saint Jean dans le désert, à l’église Saint-Jean-Baptiste.

DESIDERI (Hippolyte), missionnaire et jésuite italien, né à Pistoie en 1684, mort à Rome en 1733. Il partit pour l’Inde en 1712, s’arrêta en 1714 à Surate, où il apprit les langues orientales, puis traversa Delhi et Lahore, d’où il atteignit Cachemir. Les fatigues qu’il avait essuyées le forcèrent à séjourner six mois dans cette ville. Il la quitta en 1715 pour gagner le Boutan. Bien accueilli d’abord dans ce pays, ainsi que le P. Freyre qui l’accompagnait, il fut bientôt dénoncé comme espion et contraint de partir. Desideri se rendit alors à Lassa, capitale du Thibet (171G). Emporté par l’ardeur de son zèle, il s’attira de nombreux désagréments et s’aliéna l’esprit des missionnaires capucins, qui obtinrent son rappel en 1727. Le P. Desideri se rendit à Rome pour se justifier ; mais Benoît XIII ne lui permit pas de retourner au Thibet. On a de lui des lettres insérées dans les Lettres édifiantes et dans la Bibliotheca Pistoriensis, ainsi qu’une traduction latine manuscrite du Kangiar ou Schorin de Joukaba, ouvrage en 108 volumes, regardé comme la Bible du Thibet.

DESIDERI (Jérôme), littérateur italien, mort en 1781. Il composa plusieurs poèmes et un traité Délie tre arti, délia pittura. scoltura ed arckitettura (Bologne, 1767, in-4o).

DES1DERII MONS, nom latin de Montdi-

DtER.

DES1DER10, sculpteur italien, né à Settignano (Toscane) en 1457, mort à Florence en 1485. Il reçut presque enfant les leçons de Donatello, se perfectionna par l’étude des œuvres de ce célèbre maître, et acquit un talent aussi éminent que précoce. On doit à cet artiste, enlevé aux arts à l’âge de vingt-huit ans, des bas-reliefs placés dans la galerie de Florence, les belles sculptures de l’autel du Saint-Sacrement à Saint-Laurent, la chaire de l’église de Badda près de Florence, la statue de bois de la Madeleine à Santa-Trinita ; mais son chef-d’œuvre est le magnifique mausolée de Carlo Marsuppini, qu’il éleva dans l’église de Santa-Croce, et qui est regardé comme un des plus beaux morceaux de la sculpture florentine au xve siècle. Ce monument est également remarquable par la richesse de l’invention et par le fini de l’exécution.

DES1DERIUS (saint). V. DIDIER (saint).

DÉSIGNATEUR s. m. (dé-zi-gna-teur ; gn mil. — lat. désignator, de désignare, désigner). Antiq. rom. Sorte d’huissier chargé d’accompagner les spectateurs à leurs places respectives dans les théâtres. Il Officier chargé, dans les cérémonies, de diriger la marche des cortèges.

— Encycl. Le désignateur remplissait, à Rome, des fonctions analogues à celles de nos ouvreuses. Chaque siège étant numéroté et l’espace assigné à chacun étant marqué par une ligne, le désignateur montrait aux spectateurs leurs places et les y conduisait. (Plaute, le Carthaginois, prol., 19.) On nommait encore désignateur un officier de police qui réglait les jeux du cirque, qui prenait toutes les dispositions nécessaires et distribuait les prix. Enfin, ce nom était encore donné à des otficiers mortuaires institués par Nùma Pompilius, et qui répondaient assez à ce qu’on nomme de nos jours les ordonnateurs des convois. Leurs fonctions consistaient à ordonner les pompes funèbres, à faire marcher aux convois chacun a son rang, et à diriger les jeux et spectacles funèbres, dont ils se faisaient volontiers les entrepreneurs ; ils les présidaient, au dire de Tertullien, comme juges et arbitres. Les désignateurs étaient considérés comme « gens d’honneur et de respect ;» ils tenaient leur office des consuls, et lorsqu’ils marchaient dans les cérémonies publiques, ils étaient pré DESI

cédés de licteurs, d’huissiers ou de massiers vêtus de deuil et qui portaient des faisceaux

officiers avaient sous leurs ordres les libitinaires et les pollincteurs, et Horace, en les mentionnant, a eu soin de montrer la grande distance qui existait entre eux et les autres officiers subalternes préposés aux cérémonies des funérailles ; Budée les assimile aux maîtres des cérémonies.

DÉSIGNATIF, IVE adj. (dé-zi-gna-tiff, i-ve ; gn mil. — du lat. désignatus, désigné). Distinctif, qui désigne spécialement : Les attributs désignatifs de Minerve. La faux est l’emblème désignatif de la mort.

DÉSIGNATION s. f. (dé-zi-gna-si-on ; gn mil. — rad. désigner). Action de désigner, de signaler une chose par une indication spéciale : Donner une DÉsiGNATiON-eajacie. La désignation de la demeure est essentielle dans les exploits d’huissier. La désignation d’un successeur appartenait aux empereurs romains.

— Dénomination, appellation : La désignation de race sémitique est tout à fait défectueuse : mais c’est un de ces mots, comme architecture gothique, chiffres arabes, qu’il faut conserver pour s’entendre. (Renan.)

DÉSIGNÉ, ÉE (dé-zi-gné ; gn mil.) part, passé du v. Désigner. Indiqué nommément : Le lieu désigné. Être désigné comme successeur. Le cardinal Mazarin était ministre désigné depuis longtemps dans l’esprit de la reine. (Volt.) Il Dénommé, appelé : La langue vulgaire de la Palestine est souvent désignée dans le Tatmud par le nom de syriaque. (Renan.)

— Hist.rom. Consuls, tribuns désignés, Nom que portaient les consuls et les tribuns élus, jusqu’au moment de leur entrée en fonction.

DÉSIGNER v. a. ou tr. (dé-zi-gné ; gn mil.

— lat. désignare ; du préf. de, et de signare, marquer). Indiquer, faire reconnaître par une indication spéciale : Désigner une personne. Les Égyptiens désignaient l’éternité par la figured un serpent qui se mord la queue. (Acad.) Tous les hommes conçoivent ce qu’on veut dire en parlant du temps, sans qu on le désigne davantage. (Pasc.) Le mérite finira toujours par triompher dans le pays où le public est appelé à le désigner. (Mme de Staël.) Il y a des pensées gui n’ont pas besoin de corps, de forme, d’expression ; il suffit de les désigner vaguement et de les faire bruire. (J. Joubert.) Les adeptes du magnétisme ont la prétention de faire désigner à leurs somnambules toutes sortes d’objets qu’on leurprésente. (Th. Gaut.) Il Être le signe, la marque de : La fraîcheur du teint désigne la santé. (Acad.) Les traits découvrent la complexion et tes mœurs ; la mine désigne les biens de la fortune. (La Bruy.) il Assigner, choisir : Désigner âne victime. Désigner les membres d’une commission. Auguste désigna Tibère pour son successeur. (Acad.) Le président des États- Unis désigne aux emplois, mais il n’y nomme pas. (A. de Toequeville.) Il Signaler, appeler l’attention sur : Rien ne désignait cet homme à l’admiration publique.

— Dénommer, servir à appeler : Le nom d’Hébreux désigna d’abord toute la branche de l’émigration de Tharé qui traversa l’Euphrate. (Renan.) Tout l’effort de l’analyse est de multiplier les faits que désigne un nom. (H. Taine.) Tous les peuples ont désigné sous le nom d’acte de foi l’opération d’un homme qui ferme les yeux pour mieux voir. (E. About.)

Se désigner v. pr. Être désigné : Objets différents qui se désignent par le même nom..

— Se signaler, se mettre en avant : Le mérite se désigne de lui-même à l’attention.

— Syn. Désigner, indiquer, marquer. Désigner, c’est faire connaître par un signe, c’est faire penser à une chose au moyen dune autre chose qui la rappelle. Indiquer, c’est dire où est l’objet, montrer dans quelle direction il se trouve, mettre sur la voie pour le trouver. Marquer a une valeur beaucoup plus précise : c’est distinguer une chose de toutes les autres, la mettre sous les yeux et la faire positivement reconnaître.

— Désigner, nssigner. V. ASSIGNER.

DESILAIJS, sculpteur grec, qui vivait à une époque incertaine. Il avait exécuté, entre autres ouvrages, d’après Pline, une statue de Doryphore et une Amazone btessée, dont celle du Vatican, attribuée à Ctésilaûs, parait être une copie.

DÉrflLLES (Antoine-Joseph-Marc), officier français, né à Saint-Malo le 11 mars 1767, mort à Nancy le 17 octobre 1790. Entré fort jeune dans la carrière des armes, il servait en qualité de lieutenant dans le régiment du Roi infanterie, lorsque ce corps et ceux de Mestre de camp et de Châteauvieux, tous trois en garnison à Nancy, se révoltèrent contre l’autorité de l’Assemblée nationale. Le marquis de Bouille, qui, quelques mois auparavant, avait réussi à étouffer une première tentative d’insurrection, fut de nouveau envoyé contre les rebelles. Il arriva, le 31 août 1790, devant la ville, à la tête d’une petite armée composée de 600 grenadiers, de 600 gardes nationaux, de 4 bataillons suisses, de 14 escadrons de cavalerie et de 8 pièces d’artillerie. La garnison de Nancy, soutenue par le peuple,

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refusa toutes les satisfactions, fort acceptables du reste, et, excitée par quelques intrigants, elle se disposa à repousser par la force M. de Bouille et les troupes qu’il commandait. Desilles veut empêcher cette lutte qu’avec raison il appelle fratricide. Au moment où les soldats de sa compagnie s’apprêtaient à faire feu : « Ne tirez pasl leur dit-il, ce sont vos amis, nos frères. L’Assemblée nationale les envoie. Voulez-vous, par une action infâme, vous rendre coupables du crime de lèse-nation ?» Et en même temps il se met devant la bouche des canons. Mais ces représentations sont inutiles. Les soldats furieux n’entendent plus cette voix à. laquelle ils avaient l’habitude d’obéir. Desilles tente un suprême effort. Arraché de devant la pièce chargée à mitraille a la bouche de laquelle il s’était jeté, il se place devant une autre, l’enjambe et s’assied sur la lumière. Il reçoit quatre coups de feu et tombe foudroyé. Cet héroïque dévouement fut apprécié comme il méritait de l’être. L’Assemblée nationale applaudit la communication qui lui fut faite et décida qu’une lettre écrite par son président informerait le père de Desilles que le jeune officier avait bien mérité de la patrie. Les villes de Saint-Malo et de Rennes célébrèrent en son honneur des services funèbres • l’évêque de Nancy prononça son éloge, dans lequel il fit entrer ce passage des Macchabées : Vir amator civitatis, eligens nobiliter mori priusquam subditus fieri peccatoribus. Une autre oraison funèbre fut

Erononcée à Rennes par Champion. L’acte éroïque de Desilles a été immortalisé, en outre, par les arts et par le théâtre.

Deaiiie* (le tombeau de), pièce en un acte et en prose, de Desfontaines, représentée à Paris, sur le théâtre de la Nation (Théâtre-Français), le 3 décembre 1790. Pendant que des fêtes funèbres avaient lieu dans toute la France en l’honneur des gardes nationaux et des soldats morts à Nancy pour ■le maintien de la discipline et l’exécution des lois, les théâtres célébraient à l’envi l’acte héroïque du jeune lieutenant Desilles (v. l’art. précédent). Au Théâtre-Italien, l’apothéose décernée à Desilles avait pour titre : le Nouveau d’Assas, et elle fut jouée longtemps. « Le Tombeau de Desilles, disait le Moniteur universel du 7 décembre 1790, est tout ensemble un hommage aux mânes du jeune

héros mort à Nancy victime de son patriotisme et de son humanité, et une consécration du repentir des soldats du régiment de Châteauvieux. » Afin de rendre les soldats rebelles moins odieux, l’auteur, par une fiction que rien dans l’histoire ne vient justifier, les montre honteux de leur égarement et déterminés à racheter leur faute. Ils expriment le sentiment de-la douleur auprès du tombeau de Desilles ; ils abjurent l’erreur fatale qui les a rendus coupables et aiguisent sur la pierre qui recouvre le jeune héros leurs glaives, qu’ils jurent de n’employer désormais que pour la défense de la liberté.

On sait que l’année d’après l’opinion avait complètement tourné en ce qui concernait les suisses de Châteauvieux, considérés comme des martyrs de la liberté et fêtés comme tels. Quelques pièces représentées sur les théâtres populaires, alors que ces soldats étaient encore aux galères, et dans lesquelles on les offrait à 1 admiration des spectateurs comme les victimes de la tyrannie, furent non moins acclamées que l’avaient été précédemment les passages du Tombeau de Desilles où on les blâmait sur leur insubordination. Parmi ces pièces, destinées par le parti jacobin (du moins c’est là ce que prétendent certains journaux du temps) a intéresser les Parisiens en faveur des suisses de Châteauvieux, nous citerons deux actes de Dervigny, représentés sur le théâtre Molière : le Suisse de Châteauvieux, puis le Mariage de Rosette ou la Suite du suisse de Châteauvieux.

DÉSILLUSION s. f. (dé-zil-lu-zi-on — du préf. dés, et de illusion). Perte de l’illusion : L’expérience amène la désillusion.

On entend retentir le glas des agonies,

Et dans l’ombre gémir les longues litanies Des désillusions !

E. des Essarts.

DÉSILLUSIONNÉ, ÉE (dé-zil-lu-zi-o-né) part, passé du v. Désillusionner. Qui a perdu ses illusions : Homme désillusionné. Cœur désillusionné. Pour rattacher à l’existence l’artiste désillusionné, mort à tout amour et à tout enthousiasme, un festin somptueux s’improvise. (Th. Gaut.)

DÉSILLUSIONNEMENT s. m. (dé-zil-luzi-o-ne-man

— rad. désillusionner). Perte de l’illusion ; action de se désillusionner : Mon désillusionnement fut complet. La vie la plus éthérée n’a-t-elle pas aussi ses désillusionnbments ? (E. Sue.)

DÉSILLUSIONNER v. a. ou tr. (dé-zil-luzi-o-né

— du préf. dés, et de illusionner). Faire perdre ses illusions à : La vérité qui nous désillusionne est souvent cruelle.

Se désillusionner v. pr. Perdre ses illusions : Qui cherche à jouir travaille à se désillusionner.

DES1AIA, petite île du Japon, dans la mer de Corée, au S.-O. et vis-à-vis de la ville de Nangasaki, avec laquelle elle communique par un pont. Les Hollandais y possèdent une factorerie.

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DÉSINCAMÉRATION s. f. (dé-zaîn-ka-méra-si-on

— du préf. dés, et de incamération). Action de désincamérer : Prononcer la désincamération d’une province.

DÉSINCAMÉRÉ, EE (dé-zain-ka-mé-ré) part, passé du v. Désincamérer : Terres dus-

INCAMÉRÉES.

DÉSINCAMÉRER v. a. ou tr. (dé-zain-kamé-ré

— du préf. dés, et de incamérer. Change le second a en è devant une syllabe muette : Je désincamère, qu’il désincamère ; excepté au fut. de l’ind. et au cond. prés. : Je désincamérerai, tu désincaméreras). Annuler l’incarneration de : Le duc de Parme arma contre te pape pour désincamérer son bien. (Volt.)

. DÉSINCORPORATION s. f. (dé-zain-korpo-ra-si-on

— du préf. dés, et de incorporation). Action de désincorporer ; renvoi de troupes qui avaient été réunies momentanément à un corps : La désincorporation des bataillons de guerre.

DÉSINCORPORÉ, ÉE (âé-zain-kor-po-ré) part, passé du v.Désincorporer : Troupes désincorporées.

DÉSINCORPORER v. a. ou tr. (dé-zainkor-po-ré

— du préf. dés, et de incorporer). Détacher, éliminer du corps : Désincorporer des troupes.

DÉSINCULPATION s. f- (dé-zain-kul-pasi-on

— du préf. dés, et de inculpation). Action de désinculper : La désinculpation* d’un accusé.

DÉSINCULPÉ, ÉE (dé-zain-kul-pé) part, passé du v. Désinculper : Accusé désinculpé.

DÉSINCULPER v. a. ou tr. (dé-zain-kul-pé

— du préf. dés, et de inculper). Dégager d’une inculpation, cesser d’inculper : Désinculper un accusé.

DÉSINENCE s. f. (dé-zi-nan-se — du lat. desinere, finir). Gramm. Dernières lettres ou dernières syllabes d’un mot : Il faut éviier d’employer plusieurs mots de suite ayant la même désinence. La simplicité et la grâce du langage viennent des pensées, non de la désinence des mots. (St-Marc Girard.)

— Bot. Terminaison des organes ou parties d’organes.

— Encycl. V. terminaison.

DÉSINENTIEL, ELLE adj. (dé-zi-nan-si-èl

— rad. désinence). Gramm. Qui termine un mot : Les voyelles nasales sont les lettres harmoniques désinentielles les plus usitées. (G. Fallût.) Les mots dérivés s’arrondissent en quelque sorte, c’est-à-dire que les syllabes désinentielles s’atténuent ou s’effacent jusqu’à disparaître entièrement. (Ackerm.) Il Qui a des désinences, des terminaisons variables suivant les cas, les nombres, les personnes. Langues ïésinentielles. Formes désinentielles.

DÉSINFATUATION s. f. (dé-zain-fa-tu-asi-on

— rad. désinfatuer). Action de désinfatucr ; résultat de cette action : La désinfatuation d’un sot est une œuvre à peu près impossible.

DÉSINFATUÉ, ÉE (dé-zain-fa-tu-é) part, passé du v. Désinfatuer : Jeune homme désin-

FATUÉ.

DÉSINFATUER v. a. ou tr. (dé-zain-fatu-é

— du préf. dés, et de infatuer). Guérir de son infutuation : Désinfatuer un sol.

Se désinfatuer v. pr. Être désinfatué, perdre son infatuation.

DÉSINFECTANT (dé-zain-fè-ktan) part, prés, du v. Désinfecter : Substances desinfectant les habitations malsaines.

DÉSINFECTANT, ANTE adj. (dé-zain-fèktan, an-te — rad. désinfecter). Qui désinfecte, qui est propre à désinfecter : Préparation désinfectante. Liquide désinfectant. Le chlore est désinfectant. Le mélange désinfectant de MM. Corne et Demeaux arrête le travail de la décomposition. (F. Pillon.)

— s. m. Substance propre à opérer la désinfection : Le charbon est le plus sûr des filtres et le plus énergique des désinfectants. (L. Cruveilhier.)

— Fig. Ce qui détruit la corruption des mœurs : Le mariage est un désinfectant. (L. Veuillot.)

— Encycl. On donne le nom de désinfectant à tout corps qui, par une action chimique ou mécanique quelconque, détruit, neutralise ou masque les gaz ou miasmes organiques qui vicient l’air. Les désinfectants agissent chimiquement ou mécaniquement. Les désinfectants chimiques sont les acides employés pour neutraliser les alcalis, les alcalis qui saturent les acides, les solutions Salines de fer, de zinc, de cuivre, de plomb qui absorbent certains corps neutres. Les désinfectants mécaniques sont la chaux éteinte pulvérisée, le charbon, la suie et l’argile, qui condensent les gaz entre leurs pores ; enfin, certains désinfectants ne servent qu’a masquer, par leur odeur propre plus forte, l’odeur infecte des mutières putréfiées ; tels sont les essences, les résines, les goudrons, les eaux-j les aromates, etc.

— Thérapeut. Dans la classification thérapeutique des médicaments, le motdésinfectant est appliqué aux mêmes substances préservatrices de la décomposition. Les mots anti-