Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 6, part. 2, Dell-Dian.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DÉMO

droit, il l’a fait avec une certaine amertume, « Voici mes discours et mes professions de foi ; ils sont en parfait accord entre eux. En outre, j’ai toujours défendu les saines idées libérales ; voici mes articles de journaux, qui vous le prouveront. » Et M. E. OUivier publie un livre qui contient l’analyse de ses actes politiques de 1861 a 1867. Quand un homme se présente aux électeurs de la Seine, ce n’est point un homme nouveauj la démocratie qui l’envoie au Corps législatif a donc le droit d’attendre de lui une attitude ferme et des affirmations énergiques des principes qu’il est chargé de soutenir. M. E. Ollivier n’avait point été envoyé au palais Bourbon pour devenir lo chef de ce qu’on est convenu d’appeler le tiers parti ; on attendait autre chose de celui que la seconde république avait choisi, à vingt-trois ans, pour la représenter dans un département du Midi ; car, nous venons de le dire, M. Ollivier n’était point un homme nouveau ; la voie était toute tracée pour lui : il n’avait qu’à rester le même, fidèle à ses traditions de famille. Voilà pourquoi nous n’admettons pas comme un plaidoyer devant lui donner gain de cause ce livre, qui ne semble tenir aucun compte de la vie politique de l’auteur avant 1861, et qui ne fait qu’ergoter sur des mots pour prouver que la ■démocratie n’a jamais eu, en somme, de plus fidèle représentant au Corps législatif. Les variations de M. Ollivier sont tellement connues, ’ le but auquel il a atteint dévoile si bien le mobile de ces variations, que, tout en reconnaissant l’habileté du livre, on ne peut que rester surpris devant l’audace qui l’a fait écrire. Tout au commencement de 1 ouvrage, nous trouvons un discours très-remarquable prononcé le 14 mars 1861, a propos du décret du 24 novembre 1860. Dans un magnifique langage, l’auteur fait l’éloge de toutes les libertés : aucune n’est oubliée : liberté politique, liberté individuelle, liberté religieuse, liberté de la tribune et de la presse. Placées au même rang, elles forment une série de libertés nécessaires, indispensables, que la nation ne cesse de réclamer. Nous n’entrerons point dans les détails ; qu’il nous suffise de dire qu’en ce jour-là la liberté trouva chez M. E. Ollivier un apologiste digne d’elle. Les murmures de l’Assemblée n’arrêtèrent point l’orateur j lorsqu’on défend une cause comme celle qu’il soutenait, il est facile d’être éloquent, même en dépit d’une majorité trop souvent disposée à faire bon marché de nos droits. Ce discours serait resté comme un des titres de l’orateur à l’estime publique et

à la confiance de ses commettants, si

M. E. Ollivier, qui, malgré tout, est plus naïf qu’il ne veut le paraître, M. Ollivier, joué au 19 janvier 1867 par M. Rouher, monte à la tribune et adjure l’empereur de prendra le rôle de rénovateur de ces mêmes libertés. Ce titre de rénovateur nous semble d’ailleurs bien facile à obtenir en France où manque l’esprit Ïrablie ; il a été donné à Louis XVI, bien malgré ui, il est vrai. M. E. Ollivier l’a décerné u son tour au gouvernement impérial le 26 février 1867. A. l’occasion de certains actes du gouvernement, M. Ollivier va plus loin : il donne une adhésion définitive à M. Rouher et lui exprime sa confiance et sa satisfaction par un vote approbatif, et cela « parce que, dit-il, M. Rouher avait prononcé des paroles loyales. »

Ce discours ayant indigné l’opinion-publique, M. E. Ollivier en prononce immédiatement après deux autres qui semblent faits pour corrigertoute mauvaise impression. Dansl’un, il blâme vertement le ministre d’avoir oublie les paroles libérales de l’empereur ; dans l’autre, répondant au ministre de la justice qui réclamait des remercîments pour le gouvernement auteur de modifications heureuses apportées à la loi, il revendique ces éloges pour l’opposition qui a provoqué ces changements. Le vent, ce jour-là, soufflait du côté du peuple.

La question au sujet de laquelle M. E. Ollivier n’a pas, jusqu’ici, varié, c’est-à-dire dans laquelle, si sa façon de s’exprimer a change, ses principes sont demeurés les mêmes, c’est la question romaine. Il n’a cessé de proclamer le droit des Romains à la liberté ; mais, ici comme ailleurs, il a deux manières : la première énergique, virulente, pleine d’expressions hardies et qui soulève des tempêtes dans la Chambre ; la seconde, froide, terne, au style filandreux, et qui n’en a pas moins le talent, nous ne savons trop pourquoi, d’agacer la majorité. Laissons de côté la seconde manière, car nous sommes des admirateurs du talent de M. Ollivier et nous aimons à le voir dans ses beaux moments. Le 12 mars 1862, répondant à M. Relier, qui avait défini la révolution « la puissance autocratique de l’État, privée de tout principe, ennemie des libertés, toujours prête a reconnaître le fait accompli, ■ M. Ollivier retourne contre son adversaire ses propres arguments et montre l’Église, en dépit de la prétendue constance de ses principes, brûlant ce qu’elle avait adoré et répandant ses bénédictions sur les gouvernements les plus opposés. Et qu’on n’aille pas dire que c’est la Révolution qui rend l’Église ennemie des libertés, car M. E. Ollivier cite un édit de Grégoire XVI, souverain pontife et roi paisible, qui, sans provocation aucune, bannit la liberté de conscience et la liberté de la presse. Sa conclusion est nette : ■ Le pouvoir temporel, dit-il, est un intrument vermoulu et compromet-

DEMO

tant. > Attendons M. Ollivier à la première interpellation sur notre occupation de Rome.

Nous citerons, au nombre des discours remarquables de M. E. Ollivier, celui qu’il a prononcé sur la liberté des conventions, à propos des sociétés commerciales, et celui où il demande le droit de coalition, en oubliant trop cependant de réclamer au préalable le droit de réunion indispensable au plein exercice du premier.

On sait comment les électeurs de la troisième circonscription de la Seine ont accueilli les explications de leur ancien député. La réprobation générale dont ils ont flétri sa conduite désignait naturellement M. Ollivier au choix de l’empereur. Paris n’en voulait pas comme député, on l’a donné à Paris comme premier ministre.

L’ouvrage delM. Ollivier, tout en n’atteignant nullement le but qu’il s’était proposé, une justification que lui-même avait sentie nécessaire, n’en restera pas moins comme un recueil d’œuvres oratoires remarquables.

Dans cette étude sur un livre qu’il est plus facile de lire que d’analyser, nous nous sommes montré peut-être dur vis-à-vis d’un homme qui, à l’heure où nous écrivons (janvier 1870), ne perd pas une occasion de proclamer son dévouement aux idées libérales. Si les faits répondent aux paroles de M. E. Ollivier, s’il use de l’influence dont il jouit dans les conseils de la couronne pour appliquer franchement toutes les parties de son programme, nous serons heureux de le reconnaître au mot Ollivier, car le Grand Dictionnaire n’éprouve aucune antipathie à l’égard de ce fus d’un sincère républicain, de Démosthène Ollivier.

Démocratie (LA MORALE DANS LA), par Jules Barni (Paris, 1868). C’est le recueil des leçons de morale philosophique professées à Genève par l’auteur, dans les années 1864 et 1865. Ces leçons, au nombre de quatorze, traitent : la première, des rapports généraux de la morale et de la politique démocratique ; la seconde, de la morale dans l’individu ; la troisième et la quatrième, de la morale dans la famille ; la cinquième, de la morale dans l’atelier ; la sixième, de la morale dans la misère ; la septième et les cinq suivantes, de la morale dans l’État ; les deux dernières, de la morale dans les rapports des États entre eux.

M. Barni commence par poser les principes de la inorale. Interrogeant la conscience, il y trouve l’obligation et la liberté, deux croyances que, sans aller plus avant dans la critique, il déclare des vérités de fait, des vérités d’observation psychologique. D’une part, nous nous reconnaissons soumis à une toi du devoir et du bien ; d’autre part, nous nous croyons capables d’y conformer notre conduite en dépit de nos entraînements, de nos passions ou des suggestions de notre intérêt personnel. « Obligation morale et liberté morale, voilà deux points aussi solidement assurés que puisse l’être aucune vérité, car ce sont des vérités de fait. Pour les trouver et les fixer, il n’est besoin de recourir à aucune hypothèse transcendante, à plus forte raison à aucun principe surnaturel ; il suffit de descendre en soi-même et de se reconnaître. L’observation qui les fournit n’est sans doute pas l’observation physique ; mais le physique n’est pas tout l’homme, et les vérités morales que je viens de rappeler ne sont pas moins certaines que les vérités physiques les mieux établies. » On doit reconnaître que M. Barni écarte par un jugement bien sommaire le déterminisme et l’utilitarisme. Il est de fait que la conscience porte témoignage en faveur de la liberté et de l’obligation ; mais quelle est la valeur objective de ce témoignage ? La croyance au libre arbitre et au devoir n’est-elle pas une illusion que la raison peut expliquer et doit rectifier ? Infidèle à l’esprit de la philosophie critique, M. Barni, comme l’école écossaise et l’école éclectique, passe à côté de cette grave question sans paraître se douter qu’a y ait lieu de la poser.

Dans la seconde leçon, l’auteur ramène tous les devoirs, toutes les vertus de la morale individuelle à ces trois chefs : l" la culture de l’humanité en nous ou de ce qui fait le caractère distinctif de la nature humaine ; 2° le respect de la dignité humaine en sa personne ; 3» le perfectionnement moral de soi-même. La culture de l’humanité en soi, le respect et le perfectionnement de soimême renferment ces trois vertus cardinales des anciens : la prudence, qui lutte contre l’ignorance ; la tempérance, qui, selon les instincts auxquels elle s’applique, s’appelle tantôt sobriété, tantôt chasteté ; la force, qui exclut la paresse, commande le courage et la persévérance dans le travail, la patience dans les souffrances auxquelles la nature humaine est condamnée.

Dans les deux leçons consacrées à la morale domestique, M. Barni s’élève contre les théories d’émancipation amoureuse et de libre essor passionnel. Il est partisan du mariage et de la fidélité réciproque dans le mariage. S’il repousse la femme libre du saintsimonisrae, il professe que la démocratie

doit émanciper la femme de toute tutelle dégradante et, au lieu de la traiter en mineure, la rétablir sur le pied d’égalité auquel elle a droit, et sans lequel le mariage, gardant toujours l’empreinte de l’antique servi DEMO

tude, n’est pas tout ce qu’il doit être. ■ Je signale ici une lacune : la question du divorce n’est pas traitée.

Aprè3 la morale familiale vient la morale économique, la morale appliquée aux relations d’échange et d’industrie. L’auteur, en cette matière, s’attache aux enseignements des économistes et se prononce formellement contre les solutions socialistes du problème de la misère. ■ Faut-il chercher le remède au paupérisme dans l’organisation du travail par l’État, comme font certains esprits, en France et ailleurs ? Non, les principes du laisser-faire et du laissër-passer dérivent eux-mêmes d’un principe inviolable, d’un droit imprescriptible, celui de la liberté individuelle, et ils doivent être aussi à ce titre ceux de toute libre démocratie... Quant à ceux qui, sans adopter le système de l’organisation du travail par l’État, ont réclamé le droit au travail, ils se sont montrés en cela peu conséquents, car le droit au travail implique nécessairement l’organisation du travail par l’État... D’autres, tout en repoussant le droit au travail, veulent que l’on reconnaisse le droit à l’assistance. Mais d’abord c’est là un droit équivoque ; car, s’il est juste que l’État force certains de ses membres à venir au secours des autres, ce ne peut être qu’autant que ceux-ci ne souffrent pas par leur faute ; u serait injuste, on effet, que ceux qui, à force de travail et d’ordre, sont parvenus à amasser quelque chose, fussent contraints de nourrir ceux que la paresse ou la dissipation a plongés dans la misère. Or, comment faire la distinction entre ceux que le malheur ou leur propre faute a précipités dans l’indigence ? En tout cas, il y a ici un très-grand danger, celui de favoriser la paresse et le désordre en assurant à tous un refuge contre la misère qui en est trop souvent la suite. »

Nous arrivons à la morale politique. M. Barni expose les devoirs du gouvernement, devoirs corrélatifs aux droits du citoyen. Ces droits sont la sûreté personnelle, l’inviolabilité du domicile, l’inviolabilité du secret des lettres, la liberté du travail, le droit de propriété, celui de transmettre et de léguer ses biens, ■ sans autre restriction que celle de la justice et des légitimes intérêts de la famille ; » la liberté de conscience, qui a pour corollaire la séparation de l’Église et de l’État ; la liberté de penser, qui implique celle d’imprimer et de propager sa pensée, par conséquent la liberté de la presse et la liberté de l’enseignement ; enfin la liberté politique, la liberté électorale, qui est la garantie de toutes les autres. M. tarai n’émet sur tous ces points aucune vue originale, il reste à la surface des questions ; il s’en tient aux généralités, aux lieux communs des programmes démocratiques. On regrette qu’il n’ait pas cru devoir s’arrêter à l’examen du droit de succession, de la propriété de mainmorte, de l’impôt, de l’enseignement public.

Les leçons consacrées à la pénalité méritent l’attention. L’expiation, selon notre auteur, ne doit pas être considérée comme le principe et le but de la pénalité sociale. ■ La pénalité est nécessaire comme menace à la répression des attentats commis contre les droits de chacun, et elle l’est aussi comme moyen d’empêcher ceux qui se sont rendus coupables d’attentats de ce genre de renouveler leurs délits. Elle a pour but de réprimer, par la menace ou par l’application de certaines peines, les actes contraires au droit et à la loi qui le consacre et le garantit, et de protéger ainsi le droit lui-même. De là sa légitimité... Elle n’est en définitive qu’une forme régulière du droit qui appartient à tout homme de défendre sa personne, sa vie, sa liberté, ses biens, mais que, sauf certains cas exceptionnels, il doit remettre à la société, s’il veut l’arracher à l’état de nature ou de guerre pour l’élever à l’état civil ou de paix, et que la société ne peut exercer efficacement qu’au moyen de la pénalité. De là les limites où est renfermée la légitimité de la pénalité sociale. > M. Barni se prononce contre la peine de mort, mais il ne croit pas pouvoir invoquer contre cette peine des arguments tirés de la raisonpure, tels que l’inviolabilité absolue de la vie humaine, l’impossibilité de l’aliénation du droit de vivre, etc. ; il la combat au nom de l’expérience et des inductions qui lui font croire qu’elle n’est pas nécessaire.

La inorale des rapports internationaux occupe les deux dernières leçons. L’auteur y condamne avec force la conquête, et fait justice de deux prétextes invoqués souvent pour la justifier, l’intérêt de la civilisation et le principe des nationalités. U établit le principe de non-intervention et ne le laisse pas confondre, comme le font quelques publicistes, avec la neutralité systématique, qui n’est, comme il le dit fort bien, que l’égoïsme international.

Démocratie pacifique (la), journal politique et quotidien, organe de l’école fouriériste, qui parut du 1er août 1843 au 13 juin 1849. Cette feuille fut une transformation en journal quotidien du Nouveau Monde, recueil 1 mensuel, puis hebdomadaire, qui paraissait

! depuis 1833. Les phalanstériens publiaient

| également une revue, la Phalange. La Dé-mocratie pacifique, dont le rédacteur en chef I et le directeur fut Victor Considérant, portait à son frontispice la balance de la justice,

DEMO

409

accompagnée de diverses épigraphes : Omne& fratres estis (Matth.).— Utomnes union sint (Joann.), — Unité sociale, politique et religieuse.Droit au travail ; libre examen ; élection.Progrès social sans révolutions.—■ Hichesse générale.Association volontaire du capital, du travail et du talent, etc., etc.

Bien que consacré à peu près exclusivement à la réalisation des doctrines de Fourier, ce journal ne s’attachait guère à mettre en relief que le côté purement économique de la doctrine, évitant de livrer aux polémiques celles des idées du maître qui prêtaient réellement au ridicule par un caractère ma-nifeste d’extravagance et d’excentricité. Les excellents rêveurs qui le rédigeaient, et qui pour la plupart étaient des hommes instruits, propageaient avec le plus grand sérieux cette opinion qu’on pouvait établir l’harmonie sociétaire sans aucune espèce de commotion violente et de révolution. Ils prétendaient se séparer des républicains, des démocrates purs et des socialistes des autres écoles. De là ce mot de pacifique inscrit dans leur programme. De là aussi cette tendance à s’adresser de préférence aux classes riches et lettrées, auxquelles ils promettaient une augmentation de bien-être et de luxe, et parmi lesquelles ils firent de nombreux adeptes. Ils ont répandu d’ailleurs de bonnes idées sur diverses questions économiques et financières, sur l’association des capitaux, sur les entreprises financières, etc. Ce sont eux, croyons-nous, qui ont eu la première idée des crèches, À la révolution de Février, tous se rallièrent franchement à la république, qu’ils servirent avec courage et dévouement. Nous renvoyons, pour plus de détails, aux articles spéciaux,

FOURIER, PHALANSTÉRIENS, CONSIDÉRANT, etd

La Démocratie pacifique cessa de paraître après l’émeute du 13 juin 18is..<

DÉMOCRATIQUE adj. (dé-mo-kra-ti-kerad. démocratie). Qui appartient, qui a rapport à la démocratie : Le parti dbmocratiq.uk est seul en progrès, parce qu’il marche vers le monde futur. (Chateaub.) L’esprit démocratique devait dominer dans les villes du moyen âge. (Guizot.) Dans un État démocratique, le budget de l’instruction publique a le pas sur tous les autres. (Vacherot.) La France est un pays essentiellement démocratique. (Lamart.) L’idée démocratique, c’est l’idée apostolique. (E. de Gir.) Bientôt le principe démocratique régnera seul : il est dans les lois, il est dans les mœurs, il est dans les habits. (Mme E. de Gir.) Le suffrage universel est le principe démocratique par excellence. (Proudh.) En juillet 1830 a été conçue la république démocratique et sociale. (Proudh.)

Les grenouilles, ce lassant

De l’état démocratique,

Par leurs clameurs firent tant

Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique. L* Fontaine.

— Antonymes. Aristocratique, monarchique, théocratique.

DÉMOCRATIQUEMENT adv. (dé-mo-krati-ke-man

— rad. démocratique). D’une façon démocratique : Le crédit devrait être organisé par l’État démocratiquement. (E. Sue.)

DÉMOCRATISATION s. f. (dé-mo-kra-tiza-si-on

— rad. démocratiser). Action de démocratiser : ’Démocratisation du crédit. Le jacobinisme est opposé à l’agrariat, à ta démocratisation du capital. (Proudh.)

DÉMOCRATISÉ, ÉE (dé-mo-kra-ti-zé) part, passé du v. Démocratiser. Passé à l’état démocratique : Nation démocratisée. Gouvernement démocratisé.

—Rendu populaire, mis à la portée du peuple : La qualité d’homme d’honneur est démocratisée etàlaportéede chacun.(L. Veuillot.)

DÉMOCRATISER v. a. ou tr. (dé-mo-krati-zé

— rad. démocratie). Conformer, organiser d’après les principes démocratiques : Démocratiser une nation, un peuple. Démocratiser le crédit. Démocratisez la propriété, non en l’abolissant, mais en l’universalisant. (V. Hugo.).

— Rendre populaire, mettre à la portée du peuple : Démocratiser la science. En quittant le haut cothurne tragique pour le simple soulier plat à boucle d’argent, ils DÉMOCRATI-SÈRENT le théâtre. (Th. Gaut.).

— v. n. ou intr. Se donner aux idées démocratiques, travailler à les propager : Il démocratise avec urdeur.

Se démocratiser v. pr. Être démocratisé ; Un pays ne SE démocratise pas en un jour. Il Tendre aux idées démocratiques : L’Europe se démocratise chaque jour davantage. (L.-J. Larcher.)

— Devenir populaire, être mis à la portée du peuple : Le télégraphe électrique se démocratise ; il a été mis à la disposition du public habitant les grandes villes. (L. Figuier.)

DÉMOCRATISME s. m. (dé-mo-kra-ti-sme

— rad. démocratiser). Penchant aux idées démocratiques, il Peu usité.

DÉMOCR1TE, un des plus grands noms de la philosophie grecque avant Socrate. Ca philosophe, dont la vie est beaucoup moins connue que sa doctrine, bien que celle-ci elle-même ne le soit que très - imparfaitement, était né à Abdere, en Thrace ; on ignore la date de sa naissance : on la place entre 495 et 460 av. J.-C. Il mourut la même année qu’IIippocrate. On raconte que, son père

52