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DENH.

Le major Denham raconte avec enthousiasme une excursion qu’il fit à ce lac pendant que la caravane se reposait. Les rives étaient couvertes d’une multitude immense de poules d’eau de toute espèce, auxquelles sa-présence ne parut causer aucune alarme ; les poissons nourris par ce lac étaient si nombreux, que pour en prendre il suffisait d’entrer dans l’eau jusqu’à une certaine distance et de les chasser devant soi sur le rivage. La caravane suivit les bords du lac pendant deux, jours et s’arrêta au petit village do Wendi, pour y attendre le retour d’un message envoyé au cheik de Bornou. Le cheik ayant accordé l’autorisation de visiter sa résidence et sa capitale, la caravane se remit en route et traversa la petite rivière du Yeou, que Denham supposa être lo Niger, venant de Tombouctou. Nos voyageurs arrivèrent le 17 février à Kouka, où ils firent leur entrée au milieu d’une masse de cavaliers criant : Darea ! barca ! alla kiakum, cha/ alla cheragat (Bénédiction ! bénédiction ! enfants de votre paysl) Le lendemain, nos voyageurs furent admis en présence du cheik El-Kanemy, qui les reçut dans une petite chambre obscure, assis sur un tapis, vêtu simplement d’une robe bleue et d’un turban de cachemire. Son extérieur était agréable, sa physionomie expressive et son sourire bienveillant ; il paraissait alors âgé de quarante-cinq ou quarante-six ans ; il interrogea les étrangers sur le motif de leur voyage : « Nous sommes venus, répondit Denham, tout exprès pour voir ce pays et pour rapporter à nos concitoyens une description exacte et-fidèle de ses habitants, de ses produits et de son aspect général, car notre sultan désire connaître toutes les diverses parties du globe. » À une seconde entrevue, les voyageurs offrirent au cheik les présents qu’ils avaient apportés avec eux ; il parut émerveillé de leur richesse et fort satisfait surtout d’apprendre que le roi d’Angleterre avait entendu parler de lui et du Bornou. Denham eut de fréquents entretiens avec le cheik, qui lui faisait de nombreuses questions sur les mœurs et les usages d’Europe. Denham profita de cette familiarité pour demander à être présenté au sultan ; il partit avec JJou-Khaloum et ils se rendirent à Bimia, résidence du souverain, à six lieues de Kouka. Aussitôt après leur arrivée, ils obtinrent une audience, et d’abord on leur servit un repas de soixante-dix plats suffisant pour quatre cents personnes ; les mets consistaient en volailles et moutons bouillis, rôtis et dépecés. Avant midi, on les conduisit en présence du souverain, devant lequel étaient accroupis trois cents hommes, lui tournant le dos. De retour à Kouka, Denham fit partie d’une expédition dirigée contre le Mandara et commandée par Barca-Gana, général favori du cheik, à la tête de trois mille pillards. Cette expédition, heureuse au début, se termina d’une façon dramatique pour notre aventureux voyageur. Son cheval ayant été tué dans une rencontre avec quelques Felatahs, il fut entouré et complètement dépouillé ; ayant réussi cependant à s’échapper à la faveur d’un bois touffu, il manqua d’être mordu par un grand lina, le plus venimeux serpent do ces contrées, traversa un torrent à la nage, réussit à rejoindre Barca-Gana et sa suite, et parcourut, toujours poursuivi, 37 milles environ sans vêtements, sur la croupe nue d’un cheval maigre ; enfin il parvint à se procurer une chemise, puis un pantalon, et rentra à Kouka à demi mort d’épuisement et de fatigue. Lo cheik, affligé du résultat de cette expédition, voulut prendre sa revanche : il invita Denham à le suivre dans une campagne contre les Mungas, tribu rebelle ; Denham accepta avec empressement cette offre, qui allait lui permettre de visiter des contrées encore inexplorées. Lo cheik se mit en route avec une suite nombreuse et brillante. On suivit les bords de la rivière Yeou ; on parvint au vieux Bixnie, autrefois la capitale du royaume, puisa Gambarou, ancienne résidence favorite des sultans. Arrivé à Kabshary, le cheik épouvante les Mungas

far un grand déploiement de forces, et a effroi qu’il inspire vient se joindre l’effet de fusées volantes lancées par Denham. Les Mungas se soumirent humblement et ne pensèrent plus a se révolter. À peine de retour de cette seconde expédition, Denham, toujours infatigable dans ses explorations, résolut de visiter le Chasi, grande rivière qui traverse le royaume de Loggoun et qui se jette dans le lac Tchad ; il partit le 23 janvier 1825 avec M. Toolo, jeune volontaire tout récomment arrivé de Tripoli pour se joindre à ses compatriotes. Ils atteignirent la rivière, large de 2 milles, la descendirent jusqu’à son embouchure, puis la remontèrent jusqu’à la capitale du Loggoun. Ils visitèrent cette ville et furent reçus par le sultan. Denham y perdit son compagnon, M. Toole, et revint à Kouka, où il passa la saison des pluies. Le 20 mai, Denham reçut avec empressement un de ses compatriotes, M. Tyrwhite, envoyé par le gouvernement, et, quelques jours après, les deux voyageurs se joignaient aune expédition destinée à agir contre une tribu d’Arabes Chouâa, connue sous lo nom de La-Sala, race de bergers qui habite des îles sur les bords sud-est du grand lac. Cette expédition se composait d’un millier d’hommes, commandés par Barca-Gana et renforcés de quatre cents auxiliaires. Elle ne fut pas heureuse. Barca-Gana, ayant attaqué les La-Salas retranchés dans une île, fut contraint de se retirer, ce

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qui contraria fort Denham, qui vit ainsi lui échapper une occasion favorable pour enrichir son voyage de curieuses observations. Tandis que Denham parcourait en différentes directions le Bournou et les contrées voisines, Clapperton et Oudney avaient pris de leur côté la route du Soudan. Le 8 juillet, Denham et Clapperton se trouvèrent de nouveau réunis à Kouka ; quant à Oudney, il était mort de consomption à Meurmeur {ou Munnur). Denham et Clapperton partirent ensemble pour Tripoli, y arrivèrent en janvier 1825, et, quelques jours après, firent voile pour l’Angleterre. L’année suivant© (1826), les résultats de l’expédition des trois hardis explorateurs furent publiés, sous le titre de : Narration de voyages et de découvertes dans l’Afrique septentrionale et centrale, pendant les années 1822, 1823 et 1824. Peu après son retour, Denham fut promu lieutenant - colonel et nommé surintendant de la colonie de nègres libres établie sur la cote d’Afrique, à Sierra-Leone. En 1823, il fut nommé gouverneur de la colonie ; il mourut la même année. V. Clapperton.

DENHAMIE s. f. (dé-na-mî —■ de Denham, voyageur angl.) Bot. Genre d’arbres, de la famille des bixacées, comprenant une seule espèce qui croît en Australie. Il Syn. de culcasie, genre d’aroïdées.

DÉNI s. m. (dô-ni — rad. dénier). Dénégation, refus de remplir une promesse ; action de méconnaître, de renier une chose : À une allégation sans preuve s’oppose un simple déni. (Boss.) C’est toujours par l’effet rétroactif des lois ou par leur déni, que les grandes iniquités sociales s’accomplissent. (Chateaub.)

— Jurispr. Déni de justice, Refus illégal de rendre la justice, il Dans le langage ordinaire, Refus d’une chose due, refus injuste : Le peuple espagnol regarde toute amnistie comme une espèce de déni de justice. (Chateaub.) Il Déni de jugement, Refus injuste fait par un juge de prononcer dans une affaire qu’il a entendue, il Déni de renvoi, Refus d’un juge de renvoyer devant un tribunal compétent une cause dont il ne peut connaître. Il Déni d’aliments, Refus de pourvoir, selon les termes de la loi, aux aliments d’une personne : Ce fils s’est rendu coupable envers son père de

DÉNI D’ALIMENTS.

— Encycl. Jurispr, Déni de justice. Sous ce terme, laloi condamne et punit un délit tout particulier, spécial aux dépositaires de l’autorité, une infraction qui semble devoir se rencontrer bien rarement, le refus de rendre la justice, et qui cependant a motivé d’assez nombreuses décisions de la jurisprudence. C’est qu’il ne faut pas voir seulement un déni de justice dans le fait du magistrat qui refuse nettement, positivement, de prononcer dans un cas qui lui est régulièrement soumis, ou de faire agir les institutions, soit administratives, soit judiciaires, destinées à régler les différends des citoyens entre eux ou avec l’État. À côté de ce cas, évidemment exceptionnel, et qu’il était presque inutile de prévoir, la jurisprudence a trouvé d’autres lorraes plus fréquentes de la même infraction, et le législateur semble lui-même les avoir pré vues, car le code Napoléon, lo codo do procédure civile et le code pénal contiennent des dispositions Sur le déni de justice. Il faut évidemment voir dans cette préoccupation du législateur autre chose que la prévision d’un délit quasi invraisemblable. Il résulte de divers arrêts de la cour de cassation qu’il faut considérer comme déni de justice : 1° la renvoi d’une cause a une époque indéterminée. N’y a-t-il pas dans ce tait une sorte do fin de non-recevoir tacite opposée au demandeur ? et l’homme à qui un tribunal répond : Nous prononcerons plus tard sur votre démande, sans fixer de jour ou d’époque fixe, n’est-il pas en droit de regarder cette réponse comme un refus déguisé de prononcer sur sa demande ? 20 L’omission do statuer sur un chef du procès. Ici la jurisprudence fait assez volontiers la part des circonstances. Il est certain, en effet, que le fait d’omission n’entraîne pas par lui-même le délit de déni ; ces deux termes jureraient ensemble : l’omission est exclusive de l’intention ; or l’intention est un élément essentiel du déni. Mais le législateur n’a pas voulu que le magistrat, se retranchant derrière les immunités d’une omission considérée comme involontaire, pût s’affranchir, sous ce prétexte, du devoir que lui imposent ses fonctions. Il punit donc 1 omission. La magistrature, il est vrai, a toujours le droit d’apprécier les faits, et de voir si une infraction a les caractères d’un acte volontaire, ou si elle ne résulte que d’une simple omission. 3° Enfin, le refus de prononcer sur lo fond d’une affaire, après renvoi de la cour de cassation. Ce troisième cas constitue une mesure disciplinaire. On sait, en effet, qu’en dehors de ses attributions comme autorité régulatrice, la cour de cassation exerce sur les cours et tribunaux do la France, dans des cas déterminés, un pouvoir disciplinaire qui prend sa source dans les textes organiques, et qui est mis en mouvement par le procureur général, sous l’impulsion du garde des sceaux. Il peut arriver parfois que, sur certaines questions, les cours impériales se trouvent en contradiction avec la cour de cassation. Il n’y a dans cette hypothèse nul danger pour la justice ; les cours impériales ont la souveraine appréciation des faits ;

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mais quant à ceux qui sont déterminés elles appliquent une disposition législative, c’est toujours sous le contrôle de la cour de cassation, qui, de son côté, n’a pas a déterminer te caractère des faits qui sont l’objet du procès. Il résulte de là que les cours d’appel doivent se borner à examiner les faits qui leur sont soumis, à déclarer si elles leur reconnaissent tel ou tel vice prévu par la loi, et à appliquer la peine dont la loi chât’ie ce vice. La cour de cassation examinera si la peine prononcée est bien celle que la loi a voulu appliquer au vice reconnu. Il arrive parfois, cependant, qu’étant donnés certains actes, sur lesquels la conscience publique n’est pas toujours d’accord avec la loi écrite, une cour, refusant d’examiner le fond de l’affaire, se contente d’exposer des principes et consacre ses considérants à des théories dont l’exposé n’entre pas dans ses attributions. Ici, la cour de cassation se montre sévère, surtout quand c’est sur un premier renvoi que la cour opposante s’est prononcée ; elle voit une sorte de rébellion contre son autorité et ses doctrines. Les trois hypothèses que nous venons d’examiner ne sont assurément pas fréquentes, mais elles ont une gravité qui devait attirer l’attention du législateur.

« Il faut toutefois, dit M. Faustin Hélie, distinguer le déni de justice constitutif du délit et le déni de justice qui n’est qu’un excès de pouvoir, et comme tel rond simplement la décision annulable. » Il a été jugé dans ce sens que le tribunal qui, saisi de plusieurs contraventions opposées au mémo prévenu, après avoir statué sur l’une de ces contraventions, ajourne le jugement des autres

jusqu’à ce que la cour de cassation ait prononcé sur le pourvoi formé contre sa décision, commet, par excès de pouvoir, un déni de justice. Ce tribunal ne crée-t-il pas, en effet, à l’accusé une position fort difficile : celle du citoyen accusé, peut-être faussement, et à qui les moyens de prouver son innocence sont impitoyablement refusés ? Il a été jugé de même que le tribunal de police qui, régulièrement saisi d’une contravention, renvoie à statuer sur la prévention jusqu’à ce qu’un autre tribunal de police saisi d’une affaire do même nature ait statué, suspend par là le cours de la justice et commet un déni de justice par excès de pouvoir. Cette décision s appuie sur les mêmes motifs que la précédente.

L’art. 185 du code pénal, punissant le déni de justice, est fort sévère, comme toutes les dispositions qui frappent des abus de pouvoir ou d’autorité. Il prononce une amende do £00 francs à 500 francs, et l’interdiction des fonctions publiques pendant cinq ans au moins et vingt ans au plus. Quelque dure que paraisse la peine, elle n’a rien d’exagéré. 11 faut ne pas oublier en effet que non-seulement

10 magistrat a refusé son concours obligé à un acte de justice, mais que de plus il a résisté aux injonctions, aux ordres de ses supérieurs.

11 y a dan3 cette réunion de faits un caractère de révolte que le législateur devait punir avec une sévérité qui rendît fort rares ces attaques contre la loi et la hiérarchie. Mais, en exigeant ce caractère, pour ainsi dire double, de culpabilité pour prononcer la peine, le législateur n’a-t-il pas rendu la répression plus difficile, et suffira-t-il qu’une des circonstances du délit vienne à faire défaut pour que le déni de justice Soit exempt do peine ? Ceci n’est pas a craindre, puisque les art. 4 du code Napoléon et SOC du code de procédure civile donnent chacun une définition des cas les plus ordinaires du délit dont nous nous occupons.

Quand le projet do loi arriva au Corps législatif, ! a privation des fonctions était do cinq à dix ans. La commission proposa d’élever le maximum, en admettant un minimum indéterminé. Ello raisonnait ainsi : le déni de justice est une prévarication grave, mais qui emprunte sa gravité surtout aux circonstances. II pourra se faire que la privation pendant cinq ans do fonctions publiques soit réellement exagérée, tandis que, dans d’autres cas, la peine de dix ans sera au-dessous de la culpabilité. La commission proposait de substituer aux mots « interdiction de l’exercice des fonctions publiques depuis cinq ans jusqu’à dix » ceux-ci : « interdiction de l’exercice des fonctions publiques à temps ou à perpétuité. » Le juge aurait eu ainsi un largo pouvoir d’appréciation. Mais le conseil d’État ne voulut pas accorder au juge ce pouvoir exorbitant ; il maintint son minimum de cinq ans, et consentit à élever seulement jusqu’à vingt ans le maximum d’interdiction des fonctions publiques. C’était accorder déjà beaucoup ; car, dans l’économie générale de notre code, les interdictions temporaires de certains droits ne dépassent jamais le maximum de dix ans.

DENIA, autrefois Uemeroscopium, Dianium, villed’Espagne, prov. et à 81 kilom. N.-N.-E. d’Alicante, à 1 embouchure du Rio-Verges dans la Méditerranée, où elle a un port de commerce ; ch.-l. de juridiction civile ; place de guerre ; 2,630 hab. Fabrication d’étoffes de laine et de fin ; commerce do raisins secs, d’amandes et d’autres produits des environs.

Dénia, située au pied d’une colline qui domine la mer, sous un ciel presque toujours pur, est entourée d’assez bonnes murailles et défendue par un château fort. Cette ville fut fondée par les Phocéens de Marseille et

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consacrée à Diane, d’où lui est venu son nom.

DÉNIAISÉ, ÉE (dé-nic-zé) part, passé du v. Déniaiser. Dégourdi, déluré : Un garçon déniaise. Une pensionnaire déniaisée. ..... Alibech, non encor déniaisée, Dit : 11 faut bien que lu diable en effet Soit une chose étrange et bien mauvaise. La Fontaine.

DÉNIAISEMENT s. m. (dé-niè-ze-manrad. déniaiser). Action de déniaiser, dose déniaiser : Le déniaisement d’une villageoise est chose facile à Paris.

DÉNIAISER v. a. ou tr. (dé-niè-zé — du préf..privât, , et de niais). Dépouiller de sa naïveté ; de sa niaiserie : Déniaiser un jeune homme. Déniaiserais jeune fille. L’armée sert à déniaiser, c’est le mot reçu, la jeune population de nos campagnes. (Mich. Chev.) L entrée d’une seule femme d’esprit dans une famille suffit pour déniaiser plusieurs générations. (Toussenel.)

Se déniaiser v. pr. Se dégourdir, perdre sa naïveté, devenir moins simple, moins niais : L’expérience et hantise du monde sert fort à sk déniaiser et mettre son esprit hors de page. (Charron.) Le monde se déniaise furieusement, et les cuistres du xvic siècle n’ont pas beau jeu. (Volt.)

DÉNIAISEUR, EUSE s. m. (dé-niè-zeur, eu-zo — rad. déniaiser). Faim. Celui, celle qui déniaise : Un déniaiseur de jeunes filles.

DEN1AU, DBKYAU ou DKISYAUD (Robert), historiographe français, né dans le diocèse de Rouen. Il posséda la cure de Gisors de ici l à 1664, époque de sa mort. Il reçut en 1G64 la charge d’historiographe du roi. Il a composé une Histoire de Gisors et d’une partie du Vexin normand, et a publié une fouie do travaux sur la Normandie.

DÉNICALES s. f. pi. (dé-ni-ka-le — lat. denicales feriœ, Fêtes du dixième jour ; de déni, dix). Antiq. rom. Fêtes que les Romains célébraient dix jours après la mort d’un chef de famille, pour purifier sa maison. Tendant ces fêles on balayait la demeure du mort avec du genêt et 1 on brûlait du soufre sur un foyer par-dessus lequel devaient passer les membres de la famille, il Cérémonies purificatoires du même genre, qu’on observait lorsqu’on donnait une sépulture à quelque partie du corps.

DÉNICHÉ, ÉE (dé-ni-ché) part, passé du v. Dénicher. Parti du nid ; envolé : Dès le point du jour je trouvai le nid vide ; tous les petits étaient dénichés, il Pris au nid : Des oiseaux dénichés par des enfants.

— Fam. Parti, décampé : Je dirai tout bonnement au due que j’ai trouvé l’oiseau déniché. (V. Hugo.) il Découvert, trouvé : Voleur déniché par la police. Tableau de maître déniché chez un brocanteur,

DÉNICHER v. a. ou tr. (dé-ni-ché — du privât, , et de nicher). Enlever du nid, prendre dans le nid : Dénicher des oiseaux. Dénicher des moineaux.

— Fam. Débusquer, découvrir dans sa retraite : Dénicher des brigands dans une caverne, il Trouver : Où faut-il que j’aille le dénicher ? je ne sais où il est. J’ai déniché tin précieux bouquin. J’allai à Grenoble pour dénicher quelque jeune homme qui n’eût aucune ressource pécuniaire et qui fût un habile ouvrier. (Balz.)

Dans nos bois Bouvent, dos l’aurore, l’ai déniché de frais appas.

BÉRANOEK.

Il Débusquer, chasser, faire sortir : Qui irait dénicher les ennemis d’une pareille position ?

— v. n, ou intr. Quitter le nid : Les oiseaux ont déniché cette nuit.

— Fam. Quitter un endroit, changer da demeure : Allons ! déniche, et un peu vite ! Mon propriétatrem’a fait dénicher, sous prétexte que je ne paye pas mon terme. Si je n’avais pas le bonheur de vivre à Cirey, je dénicherais bien vite de France. (Volt.)

Dénichez de céans, et sans cérémonie.

MOLIÈttB.

Il Les oiseaux ont déniché, Se dit do personnes ou de choses qu’on ne trouve plus où l’on croyait les rencontrer : Quand la police arriva, LES OISEAUX AVAIENT DÉNICHÉ.

Se dénicher v. pr. Être déniché : De petits oiseaux ne doivent se dénicher que lorsqu’ils n’ont plus besoin de leur mère.

— Gramm. Dénicher, verbe neutre, se conjugue avec l’auxiliaire avoir quand il exprime l’action : Les prisonniers ONT déniché ce matin ; avec l’auxiliaire être quand il marque l’état : Ils sont dénichés depuis ce malin.

DÉNICHER v. a. ou tr. (dé-ni-ché — du préf. privât, , et de nicher). Enlever de sa niche : Dénicher une statue. Dénicher un saint, il Peu usité.

DÉNICHEUR, EUSE s. (dé-ni-cheur, eu-ze — rad. dénicher). Personne qui déniche les oiseaux.

— Fam. Personne habile à trouver, à découvrir : Les dames de charité sont les dénicheuses de l’infortune. Levez les peux vers les mansardes, et vous apercevrez le modeste lieu d’où sont parties les découvertes intéressantes du grand dénicheur d’astres qui a accompli des tours de force. (L. Figuier.)