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J&sori Muinus et Philippe Décrus. Ce fut en 1515 que, rentré en Dauphiné, il mit au jour son Histoire du droit civil, « qui eut un grand succès et le plaça de prime abord parmi les jurisconsultes, à l’âge où l’on quitte les bancs do l’école. » Grâce à la valeur de cet ouvrage et sans doute aussi à sa famille et k ses relations, il devint conseiller au parlement de Grenoble (1521).

Aymar du Rivail remplit différentes missions diplomatiques. Au mois d’avril 1589, il fut envoyé par le roi François Ier, avec son collègue Ennemond Mulet, au duc de Savoie, pour porter plainte au sujetdu pillage duChàteau-Dauphin par des Piémontais. En 15-18, le roi Henri II le chargea, avec un autre conseiller {Laurent Rabot), de négocier les affaires relatives au marquisat de Saluées. On a de lui : Aymarii Rioallii Allobrogis juris-consulti ac oraloris libri de Historia juris civilis et pontificii, etc. (Valence, 1515-1551). Il laissa en manuscrit une Histoire du Dauphiné, qui a été publiée par M. de Terrebasse, d’après le manuscrit de la Bibliothèque nationale, sous ce titre : Aymari Itivallii Delphinatis de Allobrogibus libri novem (Vienne, mdeccliv, in-8o). Voici ce que le biographe Rochas dit du livre : ■ Une partie de cet ouvrage ne saurait être prise au sérieux ; car le naïf chroniqueur, adoptant sans examen toutes les idées romanesques et fabuleuses accréditées par l’école d’Annius de Viterbe, y débite les. sornettes et les rêveries les plus étranges. Il commence presque à la création du monde. Il donne la généalogie des géants et des Celtes, qui régnèrent sur les Allobroges avant le déluge. Après le partage des terres entre les enfants deNoé, le Dauphiné échut, d’après lui, à Samotes, fils de Japhet, qui fut la tige d’une longue série de monarques, dont ila pris les noms je ne sais où, et qu’il énumère avec une gravité imperturbable., duc de Frioul, grand maréchal du palais Mais, à partir de la période des Burgondes jusqu à l’année 1535, où il s’arrête, ses récits méritent plus de créance et seront utilement consultés pour connaître d’une manière approfondie les annales de notre province. Il fournit, notamment sur plusieurs villes, des renseignements archéologiques que l’on ne trouve pas ailleurs. Ces renseignements ont donné lieu à l’ouvrage suivant : Description du Dauphiné, de la Savoie, du Comtat-Venaissin, de la Bresse et d’une partie de la Provence, de la Suisse et', duc de Frioul, grand maréchal du palais' du Piémont au xvia siècle, par Aymar du Rivail, traduit par Antoine Macé (Grenoble, 1852, in-8<> et in-12).»

DURIVAL (Nicolas Lotton), historien français, né à Commercy en 1723, mort près de Nancy en 1795. Il fut successivement greffier du conseil d’État de Lorraine sous le roi Stanislas, lieutenant de police à Nancy et administrateur municipal pendant la Révolution. Durival a publié des travaux estimés sur la topographie, la statistique et l’administration de sa province natale. Nous citerons notamment : 'fable alphabétique des villes, bourgs, villages et hameaux : de la Lorraine et du Barrois (Nancy, 1748) ; Introduction à la description de ta Lorraine et du Barrois (Nancy, 1774) ; Description de la Lorraine et du Barrois (Nancy, 1778-1783, 4 vol. in-4<>).

— Jean Durival, diplomate et écrivain militaire français, frère du précédent, né à Saint-Aubin en 1725, mort en 1810. Il remplit successivement les fonctions de secrétaire du conseil d’État du roi Stanislas, de premier secrétaire des affaires étrangères oe France (1766) et de ministre de France en Hollande. On a de lui : Détails militaires (1758) ; Essai Sur l’infanterie française (1760), etc. — Claude Durival, frère" des précédents, né à Saint-Aubin en 1728, mort en 1805.11 fut également secrétaire du conseil d’État do Stanislas. Il a publié : Mémoires et tarifs sur les grains (Nancy, 1757) et Mémoire sur ta culture de ta vigne (1777).

DURIVIER (Jean), graveur belge, né à Liège en 1687, mort ^ Paris en 1761, Il s’adonna a la gravure en médailles et se rendit a Paris, ou ses travaux remarquables lui valurent d’être nommé graveur du roi, d’être logé au Louvre et de faire partie des membres de l’Académie de peinture et de sculpture. Nul mieux que Durivier n’a saisi la ressemblance de Louis XV. Delille a dit de cet artiste, dans son poëme De l’imagination : Durivier, c’est a toi de tenter ces travaux ; Et si, dans nos remparts, des Vandales nouveaux Brisent des monuments que le bon goût adore, Ton burin immortel les fera vivre encore.

Durivier fut un des meilleurs graveurs de son temps. Si son style n’est pas toujours d’une pureté et d’une élégance irréprochables, ses œuvres -néanmoins se distinguent par la correction du dessin et par une touche vigoureuse et pleine de hardiesse. On cite parmi ses meilleures médailles : Mars et Vénus, avec leurs attributs • Pierre fer ; Pierre de Gouges, Berihoilet-blemalle, etc.

DURKHEIM, ville de Bavière, dans le Palatinat, ch.-l. de cant., à 25 kilom. N.-O. de Spire ; 6,000 hab. « Elle est agréablement située au débouché d’une vallée du Haardt, arrosée par l’Isenach et dominée à l’O. par les ruines du couvent de Limburg. Fondée avant le vme siècle, elle appartint successivement aux ducs francs, à 1 abbaye de Limburg et enfin aux comtes de Leiningen-Hartenburg, qui la fortifièrent, malheureusement

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pour elle, car elle fut prise par Frédéric le Victorieux en 1471, pillée par les Espagnols en 1C32, incendiée par les Français en 1674, en 1689 et en 1794. Aussi tous ses monuments publics sont modernes. Ses bains d’eau salée et les cures de raisin y attirent pendant l’été et l’automne un grand nombre d’étrangers. » (Adolphe Joanne, Guide dans l’Allemagne du Nord.)


DURLACH ou DOURLACH, en latin Turris ad Locum, ville du grand-duché de Bade, cercle du Rhin-Moyen, ch.-l. du bailliage de son nom, à 8 kilom. S.-E. de Carlsruhe, sur la Pfinz et au pied du Turmberg ; 5,617 hab. Manufactures de tabac ; fabriques de vinaigre, faïence, colle forte ; brasseries. Récolte et commerce de céréales, vins, fruits. Le bailliage de Durlach a une superficie de 197 kilom. carrés et une population de 27,201 hab. « Cette petite ville, dit M. Adolphe Joanne, ancienne résidence des margraves de Bade-Durlach, fut brûlée en 1688 par les Français. De toute la ville il ne resta que cinq maisons. Le beau jardin du château appelé Karsburg, du nom de son fondateur, et transformé en caserne, renferme diverses antiquités romaines. On jouit d’une vue magnifique du haut de la tour-vigie, bâtie sur les ruines d’une forteresse romaine, au sommet du Turmberg. » Le 25 juin 1849, les Prussiens, commandés par le prince de Prusse, y attaquèrent sans succès les insurgés badois ; on voit dans le cimetière un monument gothique en l’honneur des Prussiens tués pendant la campagne. Durlach a donné son nom à une branche de la maison de Bade. V. Bade.


DURNHOFER (Laurent), théologien et poëte allemand, né à Nuremberg en 1532, mort en 1594. Il se rendit à Wittemberg, où il entra en relation avec Mélanchthon ; fit, au collège des Philosophes, des cours sur Homère et sut1 Ovide, et fut nommé diacre en 1562. Cinq ans plus tard, Dùrnhofer devint pasteur à Saint-Gilles de Nuremberg. Il a publié : Carmen de corruptis hujus sœculi moribus (1551) ; De synodo tridentino (1566), etc.


DURNHOLZ, bourg d’Autriche, dans la Moravie, cercle et à 42 kilom. S. de Briinn, sur la rive gauche de la Taja ; 2.407 hab. Commerce de vins, de grains et de fruits.

DURNOVAR1Aou DUNIUM, station romaine dans l’île de la Grande-Bretagne, chez les Durotriges. C’est actuellement la ville de DORCHESTER,


DUROBRIVIS, nom latin de Rochester.


DUROC (Gérard-Christophe-Michel), duc de Frioul, grand maréchal du palais, né à Pont-à-Mousson en 1772, tué par un boulet le 22 mai 1813. Il sortit sous-lieutenant de l’école de Brienne en 1792, se lia avec Bonaparte au siège de Toulon, devint son aide de camp pendant la campagne d’Italie, montra une rare intrépidité au passage de l’Isonzo, et surtout a. la prise de Gradisca, dans le Frioul (23 septembre 1796), fait d’armes qui lui valut plus tard (1809) le titre ajouté à son nom. Il suivit son général en Égypte, où il eut une grande part au gain de la bataille de Salahieh, et fut grièvement blessé à Aboukir ; il se fit remarquer aux sièges de Jaffa et de Saint-Jean-d’Acre, revint en France avec Bonaparte, le seconda au 18 brumaire, et, devenu son premier aide de camp et général de brigade, fit à ses côtés la campagne de 1800, couronnée par la victoire de Marengo. À cette époque commence la carrière diplomatique de Duroc, qu’il ne cessa de mener de front avec celle des armes. Il remplit avec succès les missions les plus délicates, successivement à Vienne, à Saint-Pétersbourg, à Stockholm et à Copenhague. Nommé, en 1804, général de division, grand maréchal du palais, il courut à Berlin, à la veille de la guerre avec l’Autriche, y négocier la neutralité de la Prusse (1805), puis combattit à Austerlitz à la tête d’une partie de la garde. Il conclut, en 1806, des traités avec la Prusse, la Saxe, les princes allemands, et signa, l’année suivante, l’armistice qui précéda la paix de Tilsitt. Il régla seul ensuite avec le cabinet de Madrid l’arrangement qui rayait le Portugal de la carte de l’Europe (27 octobre 1807), prit une part glorieuse aux batailles d’Essling et de Wagram, et négocia encore avec le prince Charles l’armistice qui terminait cette guerre de 1809. En 1813, il assista aux batailles de Lutzen et de Wurtzen. À la fin de cette dernière journée, il était aux côtés de Napoléon, à l’entrée du village de Mackersdorf, lorsqu’un boulet perdu vint le blesser mortellement dans le bas-ventre, après avoir tué le général du génie Kirgénér. Ses adieux à l’empereur furent touchants : « Toute ma vie, lui dit-il, vous a été consacrée ; je ne la regrette que pour l’utilité dont elle pouvait vous être encore. » Il expira douze heures après le coup qui l’avait frappé. Cette mort laissa d’ineffaçables regrets dans l’âme de Napoléon. On se rappelle qu’en 1815, lorsqu’il voulut se retirer en Angleterre, il demanda à y vivre sous le nom de Duroc. À Sainte-Hélène, il a fait un legs considérable à la fille du grand maréchal. En effet, il n’y a pas d’homme qui l’ait servi avec un dévouement plus soutenu, avec plus de zèle, et qui lui ait été plus utile par l’étonnante souplesse de ses aptitudes. Louis-Philippe a fait déposer les restes de Duroc aux Invalides, à côté de ceux de Napoléon.


DUROCASSES, ancienne ville de la Gaule, dans la Lyonnaise IV«, chez les Carnutes ; aujourd’hui Dreux.


DUROCATALAUNUM ou CATALAUNI, nom ancien de Châlons-sur-Marne.

DUROC11ER (R.-M.), auteur dramatique français, qui, dans la première moitié du xviie siècle, a laissé deux œuvres : l’Indienne amoureuse ou YHeureux naufrage, tragicomédie (Paris, 1636), et Mélise, pastorale {Paris, 1634).recherchées par les bibliophiles, a cause de leur rareté, bien qu’elles ne soient remarquables que par leurs défauts. Le stylé en est plein d emphase, d’images licencieuses, de mots graveleux, et elles abondent en froides et prétentieuses allégories.

DOROCHER (J.-M.-Elisabeth), minéralofiste français, né en 1817. Il entra, en 1835, l’École polytechnique, d’où il sortit dans le service des mines. Depuis lors, M. Durocher est devenu ingénieur de première classe (1849), professeur de minéralogie et de géologie a la Faculté de Rennes et membre correspondant de l’Académie des sciences (1858). Outre des articles insérés dans les Annales des mines et des Notices scientifiques, on a de lui : Recherches sur les roches et les minéraux des îles Féroë (1841). Il a rédigé la partie géologique des Voyages en Scandinavie, en Laponie, etc.

DU ROCIIIER (Agnès), fille d’un riche marchand drapier, née à Paris en 1385, morte en 1483. Elle est un exemple remarquable des singulières aberrations auxquelles peut conduire l’exaltation des idées religieuses. Son père la laissa orpheline avec une fortune considérable, avant qu’elle eût atteint sa dix-huitième année. Jeune, riche et d’une grande beauté, Agnès prit, avant de le connaître, le monde en dégoût. Pour le fuir, pour s’ensevelir vivante, Te couvent lui sembla chose trop douce". Rompant, dans son fanatisme religieux, avec tous les devoirs de la vie, elle se fit recluse à la paroisse Sainte-Opportuno le 5 octobre 1403, laissant tout son bien aux églises. On appelait recluses des filles ou dos veuves qui se faisaient bâtir une petite chambre joignant le mur de quelque église. La cérémonie de leur réclusion se iaisait avec un grand appareil : l’église était tapissée comme pour une fête ; l’évêque célébrait la messe pontificalement, prêchait et allait ensuite lui-même sceller la porte de la petite chambre, après l’avoir bien aspergée partout d’eau bénite. On n’y laissait qu’une petite fenêtre par où la a pieuse solitaire » entendait l’office divin et recevait les choses nécessaires à la vie. Agnès Du Rochier vécut ainsi sans maladie jusqu’à l’âge de quatrevingt-dix-huit ans. « Elle était née riche ;

elle aurait pu, dit Saint-Foix, en visitant les prisonniers et les malades, contribuer pendant quatre-vingts ans au soulagement de bien des malheureux. Elle aima mieux gagner le ciel sans sortir de sa chambre. » Le nombre de ces sortes de recluses n’était déjà plus grand à la fin du xvme siècle ; il y en avait cependant encore au moment où éclata la Révolution française.

DUROCORTORUM ou REMI, ville de l’ancienne Gaule, dans la Belgique 11°, aujourd’hui Reims.

DUROI ou DUROIS s. m. (du-roi). Comm. Tissu de laine, lisse, ras et sec, se rapprochant beaucoup de la tamise, mais plus serré, dont l’usage était autrefois très-répandu dans certains pays pour la confection des vêtements : Le DUROI a pris naissance en Angleterre, d la fin du xvnc siècle ou au commencement du xvme. En France, on vantait beaucoup les durois d’Amiens, que l’on exportait en Quantités énormes pour l’Espagne, où l’on en faisait des manteaux. (W. Maigne.)

DUROI (Jean-Philippe), naturaliste allemand, né en 1741, mort en 1786. Il exerça la médecine à Brunswick. Linné fils lui a consacré, sous le nom de duroie, un genre de plantes de la famille des rubiacées. Il a laissé, entre autres écrits : Dissertatio de rosis et salicibus (1771, in-4o).

DDROl (Henri), médecin hollandais. V. Du ROY.

DUROIE s. f. (du-rot — de Durai, botan. français). Bot. Genre d’arbres, de la famille des rubiacées, qui croît dans l’Inde.

DUROLLET ou DUROULLET (Marie-François Gand-Leblanc bailli ou marquis), auteur dramatique français, ué à Normanvilîe (Eure) en 1716, mort à Paris en 1786. Il fut officier dans les gardes françaises et devint, croit-on, commandeur de l’ordre de Malte. Le plus grand mérite de cet écrivain médiocre, bien que spirituel, c’est d’avoir deviné et encouragé le génie sublime du compositeur Gluck, et de lui avoir fourni les livrets dont le musicien devait faire deux chefs-d’œuvre immortels ; nous voulons parler à’Iphigénie en Aulide, opéra (1774, in-8o), et à’Alceste, opéra (1776). Iphigénie fut le premier ouvrage français de Gluck. En outre, Durollet a composé les Effets du caractère, comédie en cinq actes et en vers, non imprimée, représentée au Théâtre-Français le 5 janvier 1752. L’ouvrage n’eut aucun succès. On a encore de lui : Lettre sur les drames-opéras (Paris, 1776, in-8o), et les Danaïdes, tragédie lyrique en cinq actes (Paris, 1784, in-4o).

DUROSNBL (Antoine-Jean-Auguste, comte),

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général de division, dont le nom est inscrit sur "arc de triomphe de l’Étoile, né à Paris en 1771, mort en 1349. Après avoir servi, dès 1783, comme enfant de troupe, il fit les campagnes de la Révolution, et devint colonel en 1799 ; il gagna le grade de général de brigade à Austerlitz, sauva la vie à Napoléon à la ’bataille d’iéna, et fut créé comte et gouverneur de l’École militaire des pages en 1808. Il combattit ensuite en Espagne, où il obtint le grade de général de division, accompagna l’empereur en Allemagne en qualité d’aide de camp (1809), et tomba blessé au pouvoir de l’ennemi sur le champ de bataillo d’Essling. Rendu peu après à la liberté, il prit part aux guerres de 1812 à 1814, et eut le commandement en second de la garde nationale de Paris pendant les Cont-Jours ; il resta alors sans emploi jusqu’en 1830, fut attaché à Louis-Philippe en qualité d’aide de camp (1832), siégea à la Chambre des députés de 1830 à 1837, puis à la Chambre des pairs.

DUROSOY (Jean-Baptiste), historien français, né à Belfort en 1726, mort en 1S04. Il . rit partie de l’ordre des jésuites, professa la théologie à Colmar, et alla terminer ses jours en Suisse. Ses principaux écrits sont : Histoire génèalogiquf de la maison de Vicier (in-fol.) ; Philosophie sociale, ou Essai sur les devoirs de l’homme et du citoyen (1783).

DUROSOY (Barnabe Farmian bb ROSOY, dit), écrivain français, né à Paris en 1745, mort sur l’échafaud en 1792. Littérateur des plus féconds, écrivain distingué, il inonda le théâtre de ses productions, et l’étalage des libraires de livres d’histoire, de morale, de métaphysique et de philosophie politique. Le 12 mai 1770, il fut envoyé a la Bastille pour deux ouvrages dont il n’était peut-être pas l’auteur : les Jours, qu’on attribue à l’tibbé Remy, et le Nouvel ami des hommes. Il n’en sortit que le 21 juillet 1770. Ce fait est d’autant plus curieux que Durosoy était un royaliste dévoué et sincère, à en juger du moins par sa conduite à l’époque de la Révolution. L’année suivante (1771), il publia un volumineux et fastidieux recueil, intitulé les Annales de la ville de Tuulouse, que l’abbé Sabatier juge sévèrement. De cette époque à l’année 1789, Durosoy fit représenter un grand nombre de tragédies et de comédies. C’est alors qu’il fonda, en 1789, la Gazette de Paris, qui vécut jusqu’au 10 avril 1792, « On ne fait pas généralement de la Gazette de Paris le cas

?u’elle mérite, dit M. Eugène Hatin. Ello n’ofre

assurément ni en qualités, ni en défauts, rien de bien saillant, rien qu’on puisse citer particulièrement. Ce n’en est pas moins, cependant, une des premières feuilles que doive consulter l’historien qui veut connaître à fond les vœux, les menées, les projets du parti de la résistance pendant ce qu’on pourrait appeler le premier acte de la Révolution. Elle a donc une valeur intrinsèque incontestable ; ello abonde en faits, en renseignements précieux pour l’histoire des trois années qu elle a vécu.•

Après l’emprisonnement du roi, Durosoy eut la généreuse, mais folle idée, d’engager les zélés partisans de Louis XVI 6. s offrir comme otages pour obtenir l’élargissement de ce prince. On répondit à cet appel chevaleresque, et notre journaliste donna les noms dans sa feuille. C’était vouer bien des royalistes à une mort certaine. Il fut exécuté aux flambeaux, et montra la plus héroïque fermeté de caractère et de conviction.

On a do cet écrivain : Mes dix-neuf ans, ouvrage de mon cœur (Paris, 1762, in-12) ; Lettres de Cécile à Julie (1764, in-12) ; Clairval philosophe ou la Force des passions (17G5, 2 vol. in-12) : les Sens, pofimo en six chants (1766, in-8o) ; le Génie, le goût et iespri t, poiimo en quatre chants (1766, in-S°), « qui lit voir, dit malignement la Biographie Michaud, que l’auteur ne possédait aucune des qualités qu’il voulait célébrer ; » Œuvres mêlées, en vers et en prose (17G9, 2 vol. in-8o) ; Essai philosophique sur l’établissement des écoles gratuites de dessin pour les arts mécaniques (1769, in-S°) ; Annales de la ville de Toulouse (1771 et années suivantes, 4 vol. in-4») ; le Joyeux avènement, poème (1774, in-8o) ; les Devins français ou le Siège de Calais, tragédie (1765, in-s°) ; Azor ou les Péruviens, tragédie (1770, in-8o), non représentée ; Jliehard III, tragédie, représentée en 1781 (in-S°) : Henri IV ou la Bataille d’Ivry, drame lyrique en trois actes, musique de Martini (1774, in-8o). L’ouvrage eut assez de succès et fut repris avec quelques changements en 1814 ; la Déduction de Paris sous Henri IV, drame lyrique en cinq actes, musique de Bianchi (1775, in-8o). Selon La Harpe, dans cette pièce, le Béarnais parle comme Arlequin, etc. Cette profanation ridicule valut à Durozoy le surnom désagréable de Bavaillac second. Ce fut son châtiment. L’auteur reproduisit sa pièce sous le titre do la Clémence de Henri IV ; les Mariages samnites, opéra en trois actes, musique de Grétry (1776, in-8o) ; les Deux amis ou le Vieillard, opéra en trois actes (1779, in-8») ; Pygmalion, opéra en un acte, musique de Bonesi, représenté en 1780 (in-8») ; les l’rnis roses ou los Grâces, opéra en trois actes (1778, in-8o), représenté à Versailles en 1777 ; Bayard ou le Siège de Méziêres, comédie lyrique en trois actes, jouée en 1788 (in-go) ; l’Amour filial.