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tout ouvrier fondeur de faire fonctionner cette machine sans s’astreindre à un nouvel apprentissage. Ce détail, quoique assez important, n’est qu’accessoire. Voici le progrès très-sérieux apporté à la fonderie mécanique par les chercheurs que nous venons de nommer. Après être parvenus, à la suite de nombreux essais, a produire des caractères tout aussi parfaits que ceux qu’on obtient avec le moule fonctionnant à la main, c’est à-dire des lettres n’ayant pas plus de « soufflures » (on a constaté, dans une expérience faite devant un homme très-compétent, M. Deberny, une différence de poids de 4 lettres sur 1,000 entre les deux genres de produits), MM. Serriére et Bauza sont arrivés à doubler la production de la machine mise en pratique depuis quelques années ; ils obtiennent en ce moment un minimum de 50,000 lettres par jour avec une dépense de combustible qui ne dépasse pas 0 fr. 75. La machine Serrière-Bauza est à double effet ; elle est chauffée par un seul fourneau à deux creusets, auxquels on peut donner une chaleur inégale ; chaque partie est dirigée par un homme ou un enfant, que l’on peut remplacer pour la faire fonctionner avec une régularité mathématique, par un moteur quelconque, ce qui permet de n’employer qu’un ouvrier pour la direction de la machine.

MM. Serriére et Bauza n’ont pas encore atteint complètement le but qu’ils poursuivent ; on nous assure qu’avant peu ils vont faire fonctionner une machine à quatre creusets, ce qui leur permettra de fondre 100,000 lettres par jour avec le concours de deux ouvriers et un foyer unique. Quelle sera la conséquence de ce progrès ? C’est que les prix des caractères diminueront d’une manière sensible, que les « fontes » seront renouvelées plus fréquemment, et que l’on n’aura plus de journaux et même de livres imprimés avec ce que les typographes nomment des tètes de clous.

On l’a vu plus haut, le métal employé dans la fonte des caractères est un alliage de 10 à 30 d’antimoine pour 100 de plomb. Autrefois, les fondeurs faisaient cet alliage en fondant du potin et du fer avec du sulfate d’antimoine. Mais ce mode de préparation était des plus défectueux, parce qu’il se produisait à la surface de l’alliage une énorme croûte, provenant de l’affinage du sulfure d’antimoine par le fer ou le cuivre, et, de plus, le métal était toujours gras et peu fluide, grâce au sulfure dissous dans le plomb, ce qui rendait très-imparfaite la fonte du caractère. Aujourd’hui, on prépare l’alliage avec l’antimoine pur. Cet alliage devient d’autant plus dur qu’on y fait entrer plus d’antimoine ; mais la bonne condition de l’alliage est dans le mélange de 15 parties de ce métal pour 100 de plomb. Dans cette proportion, l’alliage a la propriété de se gonfler en se solidifiant, circonstance qui permet d’obtenir un moulage plus parfait ; il est plus liquide et plus fusible que les deux métaux dont il est composé. Mais, quelle que soit sa dureté relative, l’emploi des fortes machines pour les grands tirages des journaux rendait désirable une plus grande résistance dans le métal des caractères d’imprimerie. M. Laboulaye, suivant la voie tracée par M. Didot, qui avait introduit dans l’alliage l pour 100 de cuivre et 9 pour 100 d’étain, fondit des caractères contenant 1 pour 100 de cuivre et 6 pour 100 seulement d’étain, et obtint, avec cet alliage, des résultats satisfaisants, tandis que la tentative de M. Didot, en augmentant d’une façon sensible le prix des caractères, n’avait pu obtenir de succès. Un autre alliage a été depuis essayé et employé, et présente les mêmes qualités de résistance que le précédent ; mais, moins cristallisable que le mélange d’étain et d’antimoine, il est aussi moins prompt à s’égrener : c’est un alliage de plomb, d’étain et de fer. Ces sortes de caractères, qui conviennent très-bien à l’impression des journaux ou des livres dont le tirage est considérable et doit être rapidement effectué, sont moins propres aux travaux de labeurs, parce que l’élévation de température qu’exige cette fonte en rend le moulage moins parfait.

Il existe un procédé qui n’appartient plus à la fonderie, mais à l’estampage, et qui a déjà donné des résultats satisfaisants. Voici de quoi il s’agit. On prend des fils d’un alliage qui, cette fois, n’ayant pas à subir la fusion, peut être de zinc, d’étain, de cuivre, etc., à la condition pourtant qu’il soit suffisamment malléable et ne s’égrène pas facilement. On place ce fil dans un moule en fer, qui a la forme exacte de la tige du caractère, et dont un des quatre côtés est ouvert ; on abat sur cette face un poinçon plat, qui force le fil de métal à entrer dans le moule et à prendre la forme rectangulaire, tandis qu’à l’un des bouts, un autre poinçon, recouvert de la matrice, refoule le fil par le bout et estampe l’œil de la lettre ; enfin un ciseau, maintenu à coulisse sur le bord du poinçon plat, détache la lettre ainsi estampée du fil métallique. On peut obtenir de cette façon une netteté suffisante dans le relief de l’œil du caractère ; mais l’un des inconvénients les plus graves, c’est que, dans cet estampage, le métal, n’étant pas préalablement amolli par la fusion, s’écrase et forme des ébarbures qui rendent la fabrication très-incertaine. Pourtant on pourrait appliquer ce procédé au cuivre, qui se prête très-bien à l’estampage. Il est vrai que les caractères de cuivre ne peuvent être utilisés pour l’imprimerie, à cause de l’élévation de leur prix, mais ils sont employés par les cartonniers et les relieurs. Enfin on pourrait peut-être trouver un alliage qui s’estampât aussi facilement que le cuivre, et ne présentât pas les inconvénients des alliages d étain, tout en ne coûtant pas sensiblement plus cher.

Quand le caractère est fondu, il n’est pas prêt à être livré aux imprimeurs ; il doit subir auparavant plusieurs opérations. La première est la romperie, qui consiste à rompre ou détacher du corps de la lettre l’espèce de petite pyramide renversée qui y est attachée, et qui a été formée par le coulage ou le jet de métal dans le moule. On détache la lettre en cassant cette petite pyramide a son sommet, c’est-à-dire à l’endroit où elle touche au caractère, en ayant soin de ne pas tordre ou courber la tige de la lettre. Mais cette romperie, si bien qu’elle soit exécutée, laisse toujours une bavure qu’on fait disparaître par la frotterie. Avant de passer à cette opération, il faut justifier les caractères, c’est-à-dire examiner, comme l’indique ce mot, s’ils sont justes, égaux, si l’œil est convenablement placé, et si les tiges sont toutes de mêmes dimensions. Sur ces dimensions, il en est une qui est invariable pour tous les caractères : c’est la hauteur ou longueur de la tige ; une autre dimension invariable pour une même espèce, c’est-à-dire pour toutes tes lettres qui composent une ligne, c’est l’épaisseur ou, si l’on aime mieux, la distance entre la ligne du dessus et celle du dessous, et enfin une dernière qui varie suivant les sortes, mais qui est la même pour tous les caractères de chaque sorte, c’est la largeur ou distance comprise entre la lettre qui précède et celle qui suit. Ainsi, tous les caractères, placés comme ils le sont dans le composteur et comme nous en voyons l’empreinte dans les pages d’un livre, doivent former un plan horizontal parfaitement uni ; il doit en être de même si on les pose sur un marbre bien plat, non plus debout, mais sur leur épaisseur ou la hauteur de l’œil ; dans ce cas, et pour former les lignes droites telles que nous les voyons dans l’impression des livres, on laisse un talus au-dessous ou au-dessus de la lettre, ou bien, tout à la fois, au-dessus et au-dessous, suivant que les jambages sont sur la ligne ou qu’ils la dépassent, soit par le haut, soit par le bas. Ainsi le n a un talus au-dessus et au-dessous, et la véritable épaisseur de sa tige est celle-ci : u ; le g a un talus au-dessus seulement, comme on le voit en le retournant : 6, et le f en a un au-dessous ; en le retournant, il tient la même place entre les deux lignes : ɟ Enfin la largeur ne sera semblable que si on place à côté les unes des autres des lettres d’une même sorte. On nomme ainsi les caractères de même grandeur et de même espèce : les a sont une sorte, les À une autre, les b une troisième, les b une quatrième, les B une cinquième, et ainsi de suite.

Pour vérifier l’égalité d’épaisseur, on place plusieurs lettres sur un marbre ou un morceau de glace bien plan, et, à l’aide d’une règle très-droite, qu’on applique sur les caractères ainsi placés, on voit s’il en est qui aient une épaisseur trop grande ou trop petite, et, dans l’un ou l’autre cas, on les rejette à la fonte. Puis on prend trois m, qu’on place dans le justifieur, en retournant celle du milieu ; ainsi : mɯm ; on voit si tous les jambages ont la même pente et si leur écartement est identiquement semblable, ce qui indique si la fonte a été bien exécutée, et si la matrice était convenablement placée dans le moule. Ensuite on vérifie d’une autre façon, en plaçant les m dans un autre sens, celui-ci : ᴟᴟᴟ ; on pose une petite règle métallique sur le bord du premier jambage de la première lettre et de la dernière, afin de voir si le bord de la lettre du milieu correspond exactement avec les deux autres ; on en fait autant au troisième jambage et au second ; on retourne l’m du milieu, et l’on recommence la vérification du second jambage, pour s’assurer qu’il occupe bien le milieu de la lettre. Quand ces vérifications sont faites, si les caractères sont propres à l’impression, on leur donne les dernières façons ; on les fait passer à la frotterie. Pour cela, on les place dans un instrument qui forme coulisse et les serre également et en ligne bien droite aux deux extrémités ; puis, maintenus ainsi dans le composteur, on les frotte légèrement sur une pierre meulière polie, recouverte de grès fin, qui remplit l’office d’une lime, et qui donne aux arêtes le fini nécessaire.

Enfin il reste à les écréner. On nomme ainsi une façon que doivent subir certaines lettres, telles que l’f, dont le crochet au point du haut dépasse la largeur. Si on laissait à cette sorte de caractère le talus qu’exige sa figure, il en résulterait, entre cette lettre et celle qui la suivrait, un espace blanc plus grand que celui qui sépare toutes les autres lettres d’un même mot. On fait au canif une encoche ou créneau sous le crochet de cette lettre, afin que les autres puissent être plus rapprochées du jambage plein. L’ouvrier qui fait cette encoche s’appelle écréneur. Mais, comme il est des caractères, tels que l’i, l’l et l’f lui-même, qui ne peuvent, à cause de la hauteur de leur jambage, se loger dans cette encoche, on a été forcé de fondre quelques doubles lettres telles que le fi, le fl et le ff.

Quand les caractères ont subi toutes ces opérations, ils passent de nouveau entre les mains d’un ouvrier chargé de les examiner une dernière fois, et de rejeter ceux qui auraient été mal fondus et auraient échappé à l’attention du premier vérificateur, ou qui auraient été gâtés par l’une des dernières façons. Puis on les compose, comme le font les compositeurs d’imprimerie, mais seulement en ne mettant ensemble que les lettres d’une même sorte, dont on forme une page qu’on empaquette ensuite dans du papier fort et solide, et qu’on lie étroitement. C’est ainsi qu’on les livre aux imprimeurs ou qu’on les expédie ; dans ce dernier cas, on les emballe dans de petites boîtes de bois léger, mais épais, capables de résister au poids du métal.

Les fondeurs en caractères doivent faire près de l’administration le dépôt d’une feuille contenant l’impression de chaque nouveau type dont ils fondent un alphabet. C’est ainsi qu’on parvient à découvrir l’origine des impressions. Il suffit d’examiner un peu attentivement un exemplaire de l’une de ces impressions pour connaître la fonderie de laquelle proviennent les caractères qui y ont été employés. Il ne reste plus qu’à s’enquérir du nom, du domicile et de la situation des personnes qui ont fait des acquisitions dans cette fonderie, et c’est là, on le comprend, la chose la moins difficile. Sous Louis-Philippe, au temps des conspirations, plusieurs ouvriers typographes, qui voulaient composer des circulaires clandestines, mais qui connaissaient les difficultés que crée le dépôt des types de fonderie, imaginèrent d’emporter chacun de leur atelier respectif un certain nombre de caractères du même œil, et les amalgamèrent ensuite dans une même composition. L’effet prévu fut produit. Tout d’abord, on fut dérouté, ne reconnaissant pas, dans les exemplaires surpris par la police, l’un des alphabets connus, et ne sachant si les imprimeurs clandestins avaient fondu leurs caractères ; mais enfin le stratagème fut découvert et une surveillance s’organisa. Les ouvriers en question furent saisis détenteurs chacun de caractères dont ils ne pouvaient expliquer la possession ; et, comme on ne trouva aucune trace de l’impression qui les faisait poursuivre, on les traduisit en justice et on les condamna pour vol.

On fond, dans les fonderies de caractères, à l’aide de procédés analogues à ceux qu’on a décrits plus haut, des interlignes ou petites bandes de métal très-minces, qu’on place entre les lignes pour les séparer les unes des autres ; des filets pour les colonnes de journaux ou les encadrements de pages, et des lingots qui servent à justifier les lignes d’affiches, et qui, creusés au milieu, allégissent la forme. Plusieurs tentatives ont été faites pour fondre des caractères de musique, et, après de nombreux essais, on est parvenu à vaincre toutes les difficultés, comme le lecteur peut s’en convaincre en ouvrant notre Dictionnaire, dans lequel les morceaux de musique sont composés typographiquement.

Aussi une grande partie de la musique typographiée est-elle frappée au poinçon sur un moule, puis clichée comme les gravures sur bois, ce qui est d’une exécution inférieure, mais en revanche plus expéditive.

Tel est, au moment où nous écrivons, et d’après les renseignements les plus récents, l’état auquel est parvenu l’art du fondeur en caractères. Est-ce suffisant ? L’industrie a-t-elle, à ce sujet, dit son dernier mot ? Nous ne le croyons pas. Supposons pour un instant qu’un écrivain de l’antiquité ou du moyen âge, un poète, un historien, un orateur, Homère ou Hésiode, Polybe ou Cicéron, saint Bernard ou Abailard, ou plutôt Epiménide, vienne à s’éveiller aujourd’hui. Assurément, une de ses premières préoccupations sera de s’inquiéter des moyens nouveaux qui ont été découverts pour exprimer et répandre la pensée écrite. Quand il aura appris que les scribes et les copistes, que les clercs et les enlumineurs n’existent plus, qu’ils ont été supprimés et remplacés par une invention incomparablement plus rapide et plus sûre, et qui permet d’obtenir en quelques heures des milliers d’exemplaires du premier chef-d’œuvre venu, il se récriera, voudra s’enquérir et visiter l’officine où s’accomplit cette merveille. Il courra dans une imprimerie, se fera expliquer les procédés divers de l’art de Gutenberg. Après avoir vu les ouvriers typographes lever un à un les caractères dont seront formées les lignes et les pages, il sera conduit dans l’atelier des presses mécaniques. Là, un élément nouveau, la vapeur, vient centupler et activer les forces humaines. Dans l’atelier des typographes, c’est l’homme tout seul qui agit ; lui seul fait la besogne ; la machine est absente, la force aveugle impossible, et on conçoit, à la rigueur, qu’il en soit ainsi, car, ici, la part du travail intellectuel a trop de place pour qu’une machine puisse jamais en être utilement chargée. Notre revenant sera, on n’en peut douter, frappé de la différence de rapidité dans l’accomplissement des deux fonctions, et il en découvrira facilement les raisons.

Non content de cette visite aux ateliers des compositeurs et des imprimeurs, il voudra connaître les procédés à l’aide desquels sont obtenus ces petits prismes de métal, les lettres, qu’il a vu lever ; il se fera conduire dans une fonderie, et assistera à toutes les opérations que nous avons décrites. À coup sur, il remarquera la lenteur des procédés, et il se demandera s’il n’est pas possible, dans une opération toute mécanique, d’avoir recours à des moyens moins lents, analogues pour les résultats à ceux des presses mécaniques. La même réflexion s’est présentée à notre esprit, à la suite des visites successives que nous avons faites aux ateliers de la composition, des presses et de la fonderie. Dans le second, on peut tirer cent mille exemplaires à l’heure. Pourquoi une machine ingénieuse ne permettrait-elle pas de fondre, dans le même espace de temps, un million de lettres, toutes prêtes à être mises dans les casses des typographes ? Aux inventeurs de chercher.

FONDETTES, bourg et commune de France (Indre-et-Loire), cant. N., arrond. et à 8 kilom. de Tours ; pop. aggl., 304 hab. — pop. tot., 2,251. hab. Minoterie et fabrique de vermicelle. Récolte et commerce de vins rouges, froment et chanvre.

FONDEUR s. m. (fon-deur — rad. fondre). Techn. Ouvrier qui jette en fonte les divers produits de l’industrie ; industriel qui emploie de ces ouvriers : Fondeur en cuivre. Fondeur en bronze. Fondeur de fer. Fondeur de cloches. Fondeur de canons. Fondeur en caractères d’imprimerie. Les premiers fondeurs étaient graveurs, fondeurs et imprimeurs tout à la fois. (F. Ratier.) || Ouvrier de hauts fourneaux, qui donne issue à la fonte en fusion.

— Fam. Être penaud comme un fondeur de cloches, Être extrêmement étonné, être surpris, comme un fondeur de cloches dont l’opération n’a pas réussi.

FONDEVILLE DE LESCAR, poète béarnais du xviiie siècle. Il était avocat au parlement de Pau. Outre des dialogues sur l’introduction du protestantisme dans le Béarn, on a de lui : la Pastourale deit paysan, qui cergue mestié à son hilh, chens ne trouba à soun gral (Pau, 1767, in-12). Cette pièce en quatre actes, écrite en vers patois et en vers français, est un des meilleurs ouvrages qu’on possède dans le dialecte de Pau. Fondeville y adonné une peinture piquante des mœurs des paysans, dans un style qui ne recule pas devant les crudités rabelaisiennes.

FONDI, autrefois.Fundi, ville d’Italie, prov. de Caserte, à 20 kilom. N.-O. de Gaëte, à 8 kilom. de la Méditerranée, près du lac de son nom, et non loin de la frontière des États de l’Église ; 6,212 hab. Siège d’un évèché ; belle cathédrale gothique. La ville est traversée par la voie Appienne, qui forme sa principale rue. Au xvie siècle, elle fut deux fois pillée par les Turcs. On prétend que la partie inférieure des murs de cette ville est antérieure à la fondation de Rome. On y remarque principalement l’habitation de saint Thomas d’Aquin. et un beau tableau représentant le sac de la ville par le corsaire Barberousse. Entre la ville et la mer est le petit lac de Fundi (lacus Fundanus).

« Pendant plusieurs siècles, dit M. A. -J. du Pays, Fondi servit de repaire aux brigands qui infestaient, naguère encore, le pays. Un des plus célèbres fut Michèle Pezza, connu sous le nom de Fra Diavolo ; il devint chef d’une bande nombreuse, surprit et massacra un grand nombre de soldats français, et coupa les communications entre Naples et Rome. Il pillait le pays et brûlait les villages au nom de la reine Caroline. Quand il tomba au pouvoir des Français, on trouva sur lui des lettres de la reine et de Sidney Smith, dans lesquelles on l’appelait mon ami, et où on lui donnait le titre de colonel de l’armée de Sicile. Condamné à mort pour ses crimes, il mourut lâchement, dit un historien napolitain, en exhalant des blasphèmes contre les augustes amis qui l’avaient poussé à sa dernière entreprise. » Les environs de Fondi produisaient le vin de Cécube, très-estimé des anciens.

FONDIS s. m. (fon-di — rad. fond). Géol. Affaissement du sol causé par un éboulement dément souterrain. || On dit aussi fontis at cloche.

FONDOIR s. m. (fon-doir — rad. fondre). Lieu où les bouchers et les charcutiers fondent les graisses et les suifs.

FONDOLO (Gabrino), tyran de Crémone, mort à Milan en 1425. Il s’était élevé du rang d’obscur soldat à celui de général et de ministre d’Ugolino Cavalcabo, tyran de Crémone, lorsque celui-ci fut fait prisonnier par Astorre Visconti, en 1404. Pendant la captivité d’Ugolino, un de ses cousins, Carlo Cavalcabo, s’empara de la souveraineté de Crémone, et refusa de la lui rendre quand il eut recouvré la liberté (1406). Sous le prétexte d’empêcher la guerre civile d’éclater et d’amener une entente entre les deux compétiteurs, Fondolo les invita, ainsi que les hommes les plus considérables de la ville, à dîner dans la forteresse, dont il avait le commandement. Mais à peine eut-il en sa puissance ceux qui se disputaient le pouvoir, que ses satellites se ruèrent sur les convives, au nombre de plus de soixante-dix, et en firent un horrible massacre. Débarrassé, par cette odieuse perfidie, de tout obstacle à son ambition, Fondolo s’empara de la souveraineté de Crémone, fit la paix avec les Visconti, reçut, en 1413, la visite de l’empereur Sigismond et du pape Jean XXIII, entra, en 1415 dans la ligue formée contre le duc de Milan, vit ses États envahis par Carmagnola, général de ce dernier, et fut contraint de vendre sa princi-