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Après sa mort, les Nouvelles furent rédigées par Quenin et Mouton. La collection entière, qui va jusqu’en 1803, forme 25 vol. in-4o.

FONTAINEBLEAU s. m. (fon-tè-ne-blô). Vitic. Nom que l’on donne quelquefois au chasselas de Fontainebleau ou de Thomery.

FONTAINEBLEAU, en latin du moyen âge Fons Bellaqueus, Forts Bleaudi, ville de France (Seine-et-Marne), ch.-l. d’arrond., à 16 kilom. S. de Melun, à 60 kilom. S.-E. de Paris, à 3 kilom. de la rive gauche de la Seine ; pop. aggl., 8,994 hab. — pop. tôt. 10,787.hab. L’arrond. comprend 7 cant., loi comrn. et 80,753 hab. Tribunal de première instance, justice de paix ; collège communal ; bibliothèque publique. Fabriques de porcelaine, faïence, tabletterie en bois de genièvre. Récolte et commerce de fruits, chasselas renommés ; vente de chevaux et de bestiaux.

La ville de Fontainebleau, qu’une avenue de platanes relie au chemin de fer de Paris à Lyon, est située au milieu de la belle forêt qui porte son nom. Elle est assez régulièrement bâtie, formée de rues larges, propres et bien percées. Deux beaux quartiers de cavalerie, le château d’eau, des hospices fondés par Anne d’Autriche et par Mme de Montespan, des bains publics, le collège, un obélisque érigé à l’occasion de la naissance des enfants de Louis XVI ; sur la place centrale, derrière l’église, la statue du général Damesme, sont les principaux monuments qui embellissent cette cité. Mais ces constructions et la ville elle-même s’effacent et disparaissent devant la magnificence et la célérité historique du château de Fontainebleau.

On a beaucoup disserté sur l’origine du château de Fontainebleau et sur l’étymologie de son nom (fons Bleaudi, fons bellæ aquæ) ; l’une et l’autre sont incertaines, malgré les recherches des savants. « La croyance que la fondation de Fontainebleau remonte au fils d’Hugues Capet, au commencement du xiie siècle, acquiert, dit M. Vatout, une autorité plus grande sous le règne de Louis le Jeune ; alors Fontainebleau entre brusquement dans l’histoire ; il apparaît entièrement bâti ; c’est déjà un vieux manoir féodal, avec ses tours, ses fossés, son donjon ; alors Louis le Jeune l’habite avec sa cour, et il date de Fontainebleau, apud fontem Bleaudi, une ordonnance en 1137, et celle de 1141, par laquelle l’établissement des changeurs est transféré sur le grand pont de Paris. « Philippe-Auguste, qui venait souvent chasser à Fontainebleau, y célébra les fêtes de Noël, à son retour de la croisade, en 1191. Louis IX aimait beaucoup Fontainebleau et se plaisait à venir prendre le « déduit de la chasse dans ses chers déserts. » Charles V y fonda une bibliothèque en 1350. Fontainebleau paraît abandonné sous les règnes de Louis XI, qui se renferme à Plessis-lès-Tours, de Charles VIII, qui lui préfère Amboise, et de Louis XII, qui habite le château de Blois ; mais son nom brille d’un vif éclat sous François Ier, qui transforme le manoir féodal en un magnifique palais. « François Ier, dit M. Adolphe Joanne, ne laissa rien subsister de l’édifice bâti par ses ancêtres, à l’exception du pavillon de Saint-Louis. Sur les anciennes fondations, il fit élever le grand pavillon de la Porte-Dorée, en même temps qu’il reconstruisait la chapelle de Saint - Saturnin et commençait la salle des Fêtes et la galerie d’Ulysse. Alors, l’espace manquant pour ce « château qu’il étendait au delà de ses anciennes limites, François Ier acheta le couvent des Mathurins, sur l’emplacement duquel on traça la cour de la Fontaine, formée par la galerie de François Ier, la cour du Cheval-Blanc, le jardin des Buis et le parterre du Tibre. Le Rosso et le Primatice devinrent les directeurs des travaux de décoration. Il n’est presque rien resté de l’œuvre du premier ; mais le second fournit les dessins de nombreuses fresques exécutées par son plus habile compagnon, Niccolo del Abbate. En même temps, le Primatice peuplait les jardins de statues d’après l’antique, dont il avait apporté les moules d’Italie. L’orfèvre florentin Benvenuto Cellini essaya de le supplanter ; mais, ayant eu le malheur de mécontenter la duchesse d’Etampes, favorite du roi, il dut bientôt regagner l’Italie. En 1535, Jacques V, roi d’Écosse, vint voir à Fontainebleau Madame Magdeleine, fille de François Ier, qu’il épousa l’année suivante et qui mourut d’ennui en Écosse, six mois après son mariage. S’il faut en croire le journal amoureux de Mme de Villedieu, il se cacha dans une niche que François Ier avait fait réserver au fond d’une grotte du jardin des Pins, et à l’aide d’un miroir il put voir sa fiancée se baignant avec d’autres dames. » En 1539, Charles-Quint fut logé au pavillon des Poêles. « Le roi, dit Martin du Bellay, le festoya et lui donna tous les plaisirs qui se peuvent inventer, comme des chasses royales, tournois, escarmouches et sommairement toutes sortes d’esbattements. » Henri II fit exécuter les décorations intérieures de la salle des Fêtes et achever la façade orientale de la cour de la Fontaine. On retrouve encore, en beaucoup d’endroits, son chiffre et celui de Diane de Poitiers. Sous les fils de Henri II, Catherine de Médicis, qui employait ses filles d’honneur à triompher des ligueurs et des huguenots, fit achever par le Primatice la décoration de la salle d’Ulysse et donna au château la physionomie italienne qu’il conserve encore aujourd’hui. Le château de Fontainebleau doit beaucoup à Henri IV, qui y fit de longs séjours et y reçut souvent la visite de Gabrielle d’Estrées, à laquelle il écrivit le billet suivant, en 1599 : « De nos délicieux déserts de Fontaine-belle-eau. Mes chères amours… Je me porte bien, Dieu merci, je ne suis malade que du désir de vous voir. » La grande galerie de Diane, la cour des Offices, la porte Dauphine, les bâtiments de la cour des Princes, le grand canal, la galerie des Cerfs et celle des Chevreuils, sont dus à Henri IV, qui fit travailler à Fontainebleau de 1593 à 1609 et y dépensa 2,440,850 francs. C’est à Fontainebleau que Henri IV vit naître son fils Louis XIII et qu’il fit arrêter le maréchal de Biron. Louis XIII fit décorer la chambre du Roi, continuer les travaux de la chapelle de la Sainte-Trinité et construire l’escalier de la cour du Cheval-Blanc. Richelieu y fut reçu plusieurs fois avec une grande distinction. La dernière fois qu’il y vint, en 1642, après l’exécution de Cinq-Mars et de Thou, « on le portoit, dit Tallemant des Réaux, et, pour ne pas l’incommoder, on rompoit les murailles où il logeoit, et si c’étoit par haut, on faisoit une rampe dès la cour, où il entroit et descendoit par une fenêtre dont on avoit ôté la croisée. » À ce sujet, la récente mort de Cinq-Mars fit dire que cette prédiction de Nostradamus s’était réalisée :

Quand bonnet rouge passera par fenestre
A quarante onces (cinq marcs) on coupera la teste.

Sous Louis XIV, qui se borna à faire exécuter par Le Nôtre une nouvelle distribution des jardins, Fontainebleau vit assassiner Monaldeschi, favori de la reine Christine de Suède (ce n’était pas, a dit Voltaire, une reine qui punissait un sujet ; c’était une femme qui terminait une galanterie par un crime), et mourir le prince de Condé, qui était allé soigner sa belle-fille, la duchesse de Bourbon. C’est à Fontainebleau qu’un courrier apporta, le 9 novembre 1700, la nouvelle de la mort du roi d’Espagne, qui, par son testanment, appelait le petit-fils de Louis XIV au trône. « Le roi, qui alloit tirer, dit Saint-Simon, contremanda la chasse… Il manda aux ministres de se trouver à trois heures chez Mme de Maintenon. Le conseil dura jusqu’après sept heures. » Le czar Pierre Ier visita Fontainebleau en 1717. « Le lieu lui plut médiocrement, raconte Saint-Simon, et point du tout la chasse, où il pensa tomber de cheval ; il trouva cet exercice trop violent, qu’il ne connaissoit point. Il voulut manger seul avec ses gens, au retour de l’île de l’Estang. Il revint à Petit-Bourg dans un carrosse avec trois de ses gens. Il parut dans ce carrosse qu’ils avoient largement bu et mangé. » En 1768, Christian VII, roi de Danemark, qui venait visiter Louis XV, y arriva à la première représentation de Tancrède. Déjà, en 1752, Mme de Pompadour avait fait représenter à Fontainebleau l’opéra du Devin du village. Le château de Fontainebleau, dépouillé de son mobilier pendant la Révolution, fut restauré avec soin par Napoléon Ier, qui y dépensa près de 12 millions. Pie VII habita Fontainebleau, en 1804, lorsqu’il vint sacrer l’empereur. Huit ans plus tard, il y fut détenu jusqu’à ce qu’il eût signé (1813) un acte de renonciation à sa souveraineté temporelle. C’est de Fontainebleau que Napoléon Ier adressa, le 30 mars 1814, aux chefs de l’armée ennemie, d’abord une déclaration où il réservait les droits de la régente et de son fils, puis une abdication complète qu’il traça de sa main. Le 20 avril, jour fixé pour son départ, Napoléon sortit de son appartement vers midi, suivi des généraux Drouot et Bertrand descendit dans la cour du Cheval-Blanc, ou se trouvaient réunis les soldats de la vieille garde, commandés par le général Petit, et leur fit ces adieux que tout le monde connaît. « Un an plus tard, dit Vatout, le 20 mars 1815, Napoléon, dans cette même cour du Cheval-Blanc, passait en revue ses vieux grenadiers qui l’avaient accompagné à l’île d’Elbe et qui le ramenaient aux Tuileries. » D’importantes restaurations du château de Fontainebleau sont dues à Louis-Philippe, qui y fit célébrer, en 1837, le mariage du duc d’Orléans avec la princesse de Mecklembourg. Les travaux de restauration ont été continués par Napoléon III, et, en 1867, le château a reçu la visite du czar Alexandre, du roi de Prusse, du roi des Belges et de presque tous les souverains que l’Exposition universelle avait attirés à Paris.

Le château de Fontainebleau se compose d’un vaste ensemble de bâtiments disparates dans leur architecture et dont l’étendue est telle, que la toiture seule présente une superficie de 60,000 mètres carrés. Cette vaste étendue de bâtiments comprend cinq cours : la cour du Cheval-Blanc, celle de la Fontaine, celle du Donjon ou cour Ovale, celle des Princes et la cour des Offices ou de Henri IV. La cour du Cheval-Blanc, désignée aussi sous le nom de cour des Adieux, en souvenir des adieux de Napoléon à sa vieille garde, a 152 mètres de long sur 112 de large. Des bâtiments l’entourent de trois côtés. Cinq pavillons, reliés entre eux par des corps de bâtiments, forment la façade principale. La cour de la Fontaine, entourée de bâtiments de trois côtés et limitée au sud par l’étang, renferme une fontaine surmontée d’une statue d’Ulysse, par M. Petitot. Elle est fermée, au fond, par la galerie de François Ier ; du côté des jardins, l’aile se termine par un pavillon d’angle dans le style Louis XV. La porte Dorée, élevée sur les dessins du Primatice et par laquelle Charles-Quint fit son entrée en 1539, met cette cour en communication avec la cour Ovale. Les peintures de cette porte, restaurées ou refaites par M. Picot, représentent : Hercule qu’Omphale revêt d’habits de femme et Hercule retiré des bras d’Omphale, le départ des Argonautes, Titon et l’Aurore, Diane et Endymion, Paris blessé par Pyrrhus, Céphale enlevé par l’Aurore et les Titans foudroyés par Jupiter. Le fond de la cour Ovale est occupé par le pavillon de Saint-Louis, seul reste de l’ancien manoir féodal. Une façade présentant deux rangs d’arcades, commencée sous le règne de François Ier, et un beau péristyle à deux étages, sont les parties les plus remarquables des bâtiments qui bordent cette cour. La cour Ovale communique avec la cour des Offices par la porte Dauphine ou Baptistère (Louis XIII fut baptisé sous le dôme de cette porte), qui se compose d’un premier ordre sévère, couronné par un dôme, et en avant de laquelle se voient deux hermès colossaux. La cour des Offices, longue de 87 mètres, large de 78, et bordée de bâtiments dont la construction est attribuée à un architecte du nom de François Jamin, a, sur la place d’Armes, une autre entrée monumentale, où se lit cette inscription : Henricus Quartus, Franciæ et Navarræ rex, christianissimus bellator fortissimus, victor clementissimus, rebus ad majestatis et publicæ salutis firmamentum compositis, hanc regiam auspicato restauravit, immensam auxit, magnificentius exornavit. Anno mdcix. La cour des Princes forme un carré long entouré de bâtiments de tous côtés.

Nous allons donner une description très-succincte de la chapelle et des divers appartements du château auxquels il faudrait, pour être complet, consacrer un volume.

La chapelle, bâtie sous le règne de François Ier, est décorée de belles peintures sur plâtre exécutées sous Henri IV, par Fréminet, et restaurées avec goût par M. Théodore Lejeune. Ces peintures représentent : Noé faisant entrer sa famille dans l’arche, la Chute des anges, Dieu entouré des puissances célestes, l’Ange Gabriel recevant l’ordre d’annoncer le Messie à la Vierge, les saints Pères apprenant la venue du Messie, l’Annonciation, les Rois de Jérusalem, etc. Nous signalerons, en outre : la tribune du roi, en menuiserie, qui s’élève au-dessus de la porte, l’autel sculpté par Bordogni, les statues de Charlemagne et de saint Louis, attribuées à Germain Pilon.

On y a fait replacer quatre anges en bronze de Germain Pilon, ainsi que, de chaque côté de la nef, de merveilleuses portes-grilles qui ferment des loggie ou sanctuaires ouverts sur toute la longueur,

À l’entrée de la chapelle a été également placée une fort belle statue en marbre, de Daumas, le Recueillement, une œuvre du plus grand effet.

La galerie des Fresques, appelée aussi galerie des Assiettes, à cause des assiettes en porcelaine peintes et représentant les résidences royales, dont elle a été décorée par Louis - Philippe, offre des peintures d’Ambroise Dubois, restaurées par M. Alaux.

Les anciens appartements des reines mères et du pape Pie VII renferment : deux tableaux de Vien : la Marchande d’amour et l’Amour fuyant l’esclavage ; de riches tapisseries des Gobelins représentant des sujets mythologiques : Latone, le Parnasse, Cérès ; les Batailles d’Alexandre, d’après Lebrun ; une admirable tapisserie exécutée d’après les dessins de Jules Romain et composée de sujets variés ; des tapisseries représentant l’Histoire d’Esther ; un bois de lit du règne de Louis XIV ; une belle commode en marqueterie de l’ébéniste Riesener ; des bronzes de Goutière ; un portrait de Pie VII ; le plafond de l’ancienne chambre à coucher des reines mères, peint par Cottelle, de Meaux ; les portraits d’Anne d’Autriche et de Marie-Thérèse ; deux chasses peintes par Lancret et Patel ; des meubles de la fin du xve siècle, etc.

Les appartements de Napoléon Ier ont conservé leur ameublement de l’Empire.

Antichambre des huissiers : joli tableau de Lancret, la Leçon de flûte ; Clelie, par Stella ; Paysage, par M. Turpin de Crissé.

Cabinet des secrétaires de l’empereur : belle tapisserie représentant Thalestris, reine des Amazones.

Salle de bain : peintures sur glace dans le goût du règne de Louis XVI.

Cabinet de l’abdication de Napoléon Ier : guéridon en acajou sur lequel Napoléon écrivit son acte d’abdication.

Cabinet de travail : bureau du fameux ébéniste Jacob ; plafond peint par Renaud.

Chambre à coucher : belle cheminée du règne de Louis XVI ; encadrements dorés et sculptés des portes.

Salle du conseil : belles peintures de Boucher, dont la principale représente Apollon sur son char, précédé de l’Aurore ; meubles en tapisserie de Beauvais. Le maréchal de Biron sortait de cette salle lorsqu’il fut arrêté.

Salle du Trône ; merveilleux plafond que décorent une mosaïque soutenus par huit amours, des fleurs de lis, des chiffres de Louis XIV, etc. ; belle cheminée surmontée d’un beau portrait de Louis XIII, par Philippe de Champaigne ; lustre en cristal de roche ayant coûté, dit-on, 50,000 francs.

Boudoir de Marie-Antoinette : élégantes et légères peintures des panneaux ; plafond peint par Barthélémy ; belles espagnolettes des fenêtres exécutées, dit-on, par Louis XVI.

Chambre à coucher de la reine : splendide plafond construit sous Louis XIII et sous Louis XIV ; meubles de l’ébéniste Riesener ; tentures de soie du lit et des lambris données par la ville de Lyon à Marie-Antoinette, à, l’occasion de son mariage.

La galerie de Diane, reconstruite par Napoléon, a plus de 80 mètres de longueur ; elle est voûtée en berceau et partagée dans sa longueur en huit travées. La voûte est ornée de peintures et de caissons. Les peintures mythologiques exécutées sur cette voûte sont de MM. A. de Pujol et Blondel ; on leur reproche généralement le manque de style, d’originalité et de caractère. Des tableaux, exécutés par divers artistes sous la Restauration, se voient à droite et à gauche de cette galerie.

Appartements des chasses : tableaux de C. Vanloo, d’Oudry et de Desportes, représentant des chasses et des chiens de Louis XV.

Grands appartements, salon des Tapisseries : curieuses tapisseries de Flandre représentant les Mois ; tapisserie des Gobelins, représentant François Ier et Charles-Quint à Saint-Denis ; jolis cuivres de Goutière ; beau plafond en sapin du Nord.

Salon de François Ier ; tentures en tapisseries des Gobelins, exécutées sous Louis-Philippe, d’après les tableaux de M. Rouget ; cheminée du règne de François Ier, ornée d’un médaillon peint à fresque, attribué au Primatice, et d’un bas-relief en stuc, d’après l’antique.

Salon de Louis XIII, où ce roi est né en 1601 : peintures d’Ambroise Dubois, représentant les Amours de Théagène et de Chariclée ; portrait de Louis XIII enfant, à cheval sur un dauphin ; peintures en camaïeu, représentant Hercule et Déjanire et Diane et Apollon.

Salle de Saint-Louis : statue équestre de Henri IV, par Jacquet ; plafond couvert d’ornements ; nombreux tableaux dont quelques-uns représentent des traits de la vie de Henri IV.

Salle des Gardes, restaurée en 1834 par M. Mœnch : plafond et frise du règne de Louis XIII ; magnifique parquet en marqueterie ; médaillons renfermant les portraits de François Ier, de Henri II, d’Antoine de Bourbon, de Henri IV et de Louis XIII.

Salon Louis XV : portrait de Diane de Poitiers, représentée en Diane chasseresse, et attribué au Primatice.

Escalier du Roi : dans les voussures, médaillons contenant des portraits de rois de France ; dans le haut, ancienne chambre de la duchesse d’Etampes que décorent des peintures à fresques exécutées d’après les dessins du Primatice, et restaurées par M. A. de Pujol, qui a introduit dans ces peintures des changements notables. Le héros de ces compositions est Alexandre, ou plutôt François Ier, qu’un peintre courtisan, dit M. A. Joanno, se plût à comparer au grand conquérant macédonien.

Appartement de Mme de Maintenon : meubles de Boule et en laque de Chine.

La Galerie de Henri II ou salle des Fêtes, reconstruite par François Ier et décorée par Henri II, a 30 mètres de longueur sur 10 mètres de largeur. « C’est, dit M. Poirson, la plus belle et la plus vaste qu’ait construite la Renaissance, dont elle porte le cachet. » On a dit justement que cette galerie reproduisait les goûts et les passions de Henri II, les mœurs et les arts de son règne. On remarque un magnifique plafond en bois de noyer, un riche parquet en boiserie, les lambris en chêne qui garnissent les murs à une hauteur de 2 mètres, une tribune supportée par des consoles, une cheminée monumentale dont la partie inférieure est couronnée d’un entablement dorique supporté, aux deux extrémités, par des colonnes (la partie supérieure est formée d’un ordre de pilastres ioniques supportant un entablement avec une frise), et surtout plus de soixante compositions mythologiques, peintes, d’après les dessins du Primatice, par Niccolo dell’ Abbate, et restaurées, en 1834, par M. Alaux.

La Chapelle haute a été transformée en bibliothèque par Napoléon Ier. Barbier, l’auteur du Dictionnaire des auteurs anonymes, et, plus tard, Casimir Delavigne furent nommés bibliothécaires de Fontainebleau. Le dernier bibliothécaire était M. Octavo Feuillet.

On remarque, dans la chapelle Saint-Saturnin, rebâtie en 1544 par François Ier, sur les fondations de l’ancienne chapelle de Louis VII et de saint Louis : l’autel sur lequel Pie VII dit la messe pendant son séjour à Fontainebleau, et de beaux vitraux, exécutés à Sèvres, d’après les dessins de la princesse Marie, fille de Louis-Philippe.

La galerie de François Ier, construite en 1530, a 64 mètres de longueur sur 5 mètres de largeur. Sa décoration, qui porte à un haut degré le cachet du goût artistique de la Renaissance, comprend : un riche plafond en noyer, avec des moulures dorées ; un lambris du même bois dont les panneaux sont ornés de sculptures, et les peintures qui décorent les trumeaux entre les fenêtres et dont la