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dition, que se trouverait la phrase : « Tout est perdu fors l’honneur. » Mais il est prouvé que cette parole est du nombre de celles que les historiens ont arrangées pour produire plus d’effet et donner du relief aux citations. L’original contient une phrase qui répond à peu près à la même idée, mais qui a moins de concision et de fierté. La voici : « Pour vous avertir comment se porte le ressort de mon infortune, de toutes choses ne m’est demouré que l’honneur et la vie, qui est sauve… » Emmené captif à Madrid, il y fut, dit-on, traité avec rigueur, et eut la pusillanimité de souscrire aux conditions honteuses que lui imposait son ennemi pour lui rendre sa liberté. Par le traité de Madrid (1526), il renonçait à la suzeraineté de la Flandre et de l’Artois, et cédait entièrement le duché de Bourgogne, la vicomté d’Auxonne, le Charolais, etc., c’est-à-dire le quart de la France, plus le Milanais, Gênes et Asti. De retour en France, le roi chevalier voulut réparer son manque de courage par un manque de foi, et chercha les moyens de fausser sa parole et sa signature. Il s’adressa aux états de Bourgogne, aux princes, aux grands et aux évêques, et fit déclarer par eux que le roi ne pouvait aliéner son patrimoine. Charles-Quint se contenta de dire : « Il lui suffit, pour remplir ses engagements, de revenir à •Madrid. » François Ier n’y était nullement disposé. Une deuxième guerre éclata, pendant laquelle il ne commit que des inepties et des lâchetés. Assuré du concours de Henri VIII et de l’appui des Italiens, il poussa ces derniers à la guerre et, infidèle à tous ses engagements envers eux, laissa ravager leur pays par les Allemands et les Espagnols : les bandes du connétable de Bourbon, comme celles d’Alaric, livrèrent Rome au pillage et à la dévastation (1527). Il envoya néanmoins devant Naples une armée commandée par Lautrec, mais il la laissa périr de misère, et dégoûta de son service l’amiral André Doria, qui passa à l’empereur avec ses galères. Également épuisés, les deux ennemis signèrent à Cambrai le traité nommé la paix des dames (1529), parce qu’elle avait été négociée par Louise de Savoie et Marguerite d’Autriche. François Ier protesta encore contre ce traité qu’il avait signé, et, quelques années plus tard, il saisit le prétexte du supplice d’un agent français accusé de meurtre, à Milan, pour recommencer la guerre. Il conquit d’abord la Savoie (1535), puis Turin (1536), et employa, pour repousser les impériaux de la Provence qu’ils avaient envahie, une mesure affreuse, qui serait un crime même en pays ennemi. Par ses ordres, le connétable de Montmorency livra à la dévastation tout le pays situé entre la mer et la Durance, le Rhône et les Alpes. L’année impériale, décimée, en effet, par la famine et les maladies, repassa les Alpes. Un nouveau traité de paix (1538), ou plutôt une trêve, fut signé à Nice et amena une alliance momentanée entre les deux souverains. L’année suivante, François Ier accorda à l’empereur et à son armée, sous la promesse vague de la cession du Milanais, le passage à travers ses États, afin qu’il pût aller plus promptement châtier les Gantois révoltés. La guerre éclata de nouveau en 1542. De concert avec les Turcs, le roi de France attaqua de nouveau l’empire en Italie et en Allemagne : mais, malgré la victoire de Cérisoles (1544), il n’en fut pas moins obligé, par la marche des ennemis à travers la Picardie, de signer la traité de Crespy (1544), par lequel il renonçait à ses prétentions sur l’Aragon, Naples, la Flandre, l’Artois, Milan, Asti, mais qui garantissait du moins l’intégrité de la France. Le reste de son règne ne fut plus troublé par la guerre extérieure. Ces luttes d’ambition avaient au moins eu pour résultats généraux de créer à Charles-Quint des obstacles à la réalisation de ses projets de monarchie universelle. François Ier, avec ses idées particulières sur la chevalerie, fut surtout le roi de la noblesse de cour ; il n’admettait point le contrôle des parlements, des états généraux et du tiers état, voulant, comme il le répétait, mettre la royauté hors de pages. Aussi brisa-t-il les résistances du parlement chaque fois qu’il voulut opposer une faible barrière au pouvoir absolu, notamment à l’occasion du privilège exclusif de chasse accordé aux seigneurs et aux gentilshommes (1516), ainsi que dans l’affaire du concordat. Le premier, il adopta dans ses édits la formule car tel est noire bon plaisir, qui consacrait l’absolutisme. En même temps, il livra l’administration de la justice à l’arbitraire des commissions royales, aliéna des domaines royaux et vendit les charges de judicature et de finances pour subvenir aux dépenses de ses guerres, à ses folles prodigalités et à l’avidité de ses favoris et de ses maîtresses. En matière religieuse, il se montra tour à tour persécuteur et tolérant, au gré de ses intérêts ou de ses caprices. On ne saurait oublier ses édits cruels contre les protestants, le supplice de l’infortuné Dolet (1546), de Berquin (1529), les auto-da-fé de 1535, dans plusieurs villes de France (au moment même de son alliance avec les Turcs), et surtout l’horrible massacre de Mérindol, de Chabrières et de vingt autres villages de la Provence. On lui fait l’honneur de la restauration des lettres ; on veut rattacher à son règne l’admirable mouvement de la Renaissance ; mais d’autres prétendent aussi que la réforme religieuse a eu la part la plus considérable dans cette résurrection, déjà commencée d’ailleurs depuis longtemps en Italie. C’est une question qui n’est pas encore complètement tranchée. Quoi qu’il en soit, François Ier, malgré bien des déviations, des réactions et des écarts, a mérité en partie le titre de Père des lettres que la flatterie lui avait décerné. Il protégea l’imprimerie, cet instrument de tous les progrès ; et si, plus tard, il poussa la déraison jusqu’à la proscrire sous peine de mort, il revint sur cette détermination insensée. Et, d’ailleurs, cet édit ne paraît pas avoir jamais reçu d’exécution. Dans tous les cas, l’élan une fois donné, nulle puissance humaine ne pouvait plus la frapper de paralysie. La fondation de l’imprimerie royale ; celle du Collège de France, où s’épanouit un haut enseignement libre en dehors de l’Université et de la Sorbonne ; la prescription de la langue nationale pour les actes de l’État (édit de Villers-Cotterets, 1539) ; la protection constante dont il couvrit le puissant satirique Rabelais ; l’impulsion donnée à l’instruction publique par les encouragements et les secours accordés à une foule de savants français ou étrangers ; tous ces faits achèvent de justifier les éloges (un peu exagérés, toutefois) qui ont été donnés à ce prince comme restaurateur des lettres. Il ne protégea pas avec moins de zèle les beaux-arts, et, pour en propager la culture aussi bien que pour décorer les résidences royales, il appela d’Italie les grands maîtres de la peinture, de la statuaire et de l’architecture, Léonard de Vinci, le Rosso, Primatice, etc. Ce côté brillant de son règne n’en peut faire oublier les côtés mauvais, la tyrannie administrative, la destruction de toute liberté, l’exclusion de la nation des affaires publiques, la France jetée aux aventures, aux abîmes, par l’ambition et la vanité décorées du nom d’esprit chevaleresque, le gouvernement de favorites troublant l’État de leurs intrigues et l’épuisant par leur insatiable avidité, le scandale des débauches royales, les exigences fiscales, la dilapidation des ressources publiques, la subalternisation de la justice, etc. François Ier mourut en 1547, au château de Rambouillet, après neuf ans de souffrances, et d’une maladie qui paraît avoir été la suite de ses débauches (v. Ferronnière [la belle]). Il avait composé beaucoup de vers. M. Champollion-Figeac les a publiés avec des lettres et des documents inédits (notamment sur la captivité du roi), dans la Collection des documents inédits sur l’histoire de France. Ces poésies n’ont rien de remarquable ; nous ne pouvons cependant nous dispenser d’en donner quelques petits spécimens. Voici le premier couplet d’une ballade :

Étant seulet auprès d’une fenestre,
Par un matin comme le jour poignoit,
Je regardai l’aurore à main senestre,.
Qui à Phœbus le chemin enseignoit,
Et d’autre part ma mie qui peignoit
Son chef doré, et vis ses luisans yeux
Dont me jetoit un trait si gracieux,
Qu’à haute voix je fus contraint de dire :
« Dieux immortels, entrez dedans vos cieux.
Car la beauté de ceste vous empire. »

Outre cette ballade, on a de François Ier : deux quatrains, une épitaphe de la fameuse Laure, trois huitains, un dizain et une chanson.

Ores que l’ay sous ma loy.
Plus je règne aymant que roy.
C’est Fortune qui guerdonne ;
Mais le cœur d’elle est le throne
Où veut s’asseoir mon amour.
Adieu ! visages de cour :
Pour cœurs faulx sont les faulx biens ;
En elle sont tous les miens.
Ores que l’ay sous ma loy,
Plus je règne aymant que roy.

Celles de ses poésies qui ont quelque mérite sont généralement attribuées à Marot ou à Saint-Gelais.

Voici le jugement porté sur François Ier par Robertson : « François commit des fautes graves et multipliées, et dans sa conduite politique, et dans son administration intérieure ; mais il fut humain, bienfaisant, généreux ; il avait de la dignité sans orgueil, de l’affabilité sans bassesse, et de la politesse sans fausseté ; il était aimé et respecté de tous ceux qui approchaient de sa personne, et tout homme de mérite avait accès auprès de lui. Séduits par les qualités de l’homme, ses sujets oublièrent les défauts du monarque ; ils l’admiraient comme le gentilhomme le plus accompli de son royaume, et ils se soumirent sans murmurer à des actes d’administration vigoureuse qu’ils n’auraient pas pardonnés à un prince moins aimable. Il semble cependant que cette admiration aurait dû n’être que momentanée et mourir avec les courtisans de ce monarque ; l’illusion qui naissait de ses vertus privées a dû se dissiper, et la postérité devrait juger sa conduite publique avec son impartialité ordinaire ; mais cet effet naturel a été contre-balancé par une autre circonstance, et le nom de François a passé à la postérité avec une gloire dont le temps n’a fait qu’augmenter l’éclat. Avant son règne, les sciences et les arts avaient fait peu de progrès en France : François Ier les prit sous sa protection ; il voulut égaler Léon X par l’ardeur et la magnificence avec laquelle il encouragea les lettres ; il appela les savants à sa cour, il les employa dans les affaires, il les éleva aux dignités et les honora de sa confiance. Les gens de lettres ne sont pas moins flattés d’être traités avec la distinction qu’ils croient mériter, que disposés à se plaindre lorsqu’on leur refuse les égards qui leur sont dus ; ils crurent qu’ils ne pouvaient porter trop loin leur reconnaissance pour un protecteur si généreux, et célébrèrent à l’envi ses vertus et ses talents. Le titre de Père des lettres a rendu sa mémoire sacrée chez les historiens ; ils semblent avoir regardé comme une sorte d’impiété de relever ses faiblesses et de censurer ses défauts. »

François Ier {portrait de), tableau du Titien, musée du Louvre. Le roi de France est représenté de profil, coiffé d’une espèce de toque de velours noir ornée d’une plume blanche et d’un bouton de diamant ; il porte encore un cordon d’or d’où pend une médaille. Son pourpoint de satin rouge est recouvert d’un habit doublé de fourrure et tailladé. Sa main est posée sur la garde de son épée.

Cette figure, vue à mi-corps et de grandeur naturelle, donne bien l’idée du prince aux formes athlétiques, au caractère chevaleresque et au tempérament sensuel que les historiens nous ont fait connaître. Il est peint avec une remarquable fermeté et une riche couleur. Toutefois, il n’a pas cette expression profonde et cette animation qui distinguent les beaux portraits du même maître : si l’on remarque, de plus, qu’il est vu de profil, particularité dont il n’y a pas d’autre exemple dans les portraits exécutés par le Titien, on est amené à admettre comme exacte la conjecture du savant amateur Mariette, qui suppose que ce portrait de François Ier a été peint d’après une médaille et non d’après nature. Cette hypothèse, que Waagen, Otto Mundler et d’autres connaisseurs ont adoptée, est confirmée, d’ailleurs, par les renseignements historiques. François Ier ne vint en Italie que deux fois : la première fois, en 1515, lorsqu’il eut une conférence à Bologne avec Léon X : il n’avait alors que vingt et un ans ; la deuxième fois, en 1525, année où il livra la fatale bataille de Pavie, après laquelle il fut conduit en Espagne. Or, Vasari cite deux portraits de François Ier peints d’après nature par le Titien, l’un représentant ce prince quand il était jeune, l’autre exécuté peu de temps après celui du doge Grimani (mort en 1523), « lorsque le roi quitta l’Italie pour retourner en France. » Le premier de ces portraits, exécuté sans doute en 1515, ornait, au dire de Vasari, le palais du duc d’Urbin. Le second fut-il peint en 1525 ? Il est difficile d’admettre qu’à cette époque tourmentée de son histoire le roi de France ait trouvé le temps de poser devant un peintre. En tout cas, Vasari se serait trompé en disant que François Ier retourna en France après l’exécution de ce second portrait. Dans le tableau du Louvre, le roi paraît âgé d’au moins trente-cinq ans, ce qui porterait à 1530 environ la date de l’exécution de cet ouvrage.

Ce tableau a été gravé par G.-E. Petit, par J.-B. Massard (Musée français), par Leroux, par J. Moyreau, etc. Il y en a une copie peinte par Naigeon au musée de Versailles.

Le musée du Louvre a trois intéressants portraits de François Ier attribués à Clouet et à son école. Au musée des Offices, à Florence, est un petit portrait équestre du même prince, attribué autrefois à Holbein et qui a été restitué à François Clouet. On a également attribué à Holbein un portrait qui a fait partie de la célèbre galerie Giustiniani, et qui représente François Ier coiffé d’une toque noire, enrichie de perles et surmontée d’une plume blanche. Un portrait de ce roi, qui se voyait autrefois à Fontainebleau et qui était attribué à Raphaël, a été gravé par J. de Bie. D’autres portraits ont été gravés au XVIe siècle par D. Hopfer et J. Binck.

François Ier (tombeau de), dans l’église de Saint-Denis. Ce monument, que Henri II fit commencer en 1552, est une des œuvres les plus élégantes, les plus riches de la Renaissance française. Les plans en furent tracés par Philibert Delorme. Les sculptures sont dues aux maîtres les plus habiles de l’époque, à Pierre Bontemps, Germain Pilon, Ambroise Perret, Jacques Chantrel, Bastien Galles et Jean de Bourges. La plus grande part dans l’œuvre collective revient à P. Bontemps, qui sculpta trois des cinq statues dont l’attique du mausolée est couronné : ces figures, qui sont toutes les cinq agenouillées, sont celles de François Ier et de sa femme, Claude de France, et de leurs trois enfants, François, duc de Bretagne, Charles, duc d’Orléans, et Charlotte de France. Des moulages de ces statues se voient au musée de Versailles. Les bas-reliefs qui ornent les faces du mausolée sont presque tous de la main de Bontemps : ils représentent les principaux épisodes de la vie de François Ier, la Bataille de Marignan, la Bataille de Cérisoles, etc. Ambroise Perret et Chantrel sont les auteurs des bas-reliefs représentant les quatre Évangélistes, et des ornements qui décorent la voûte du tombeau.

Le Louvre possède un buste en bronze de François Ier par Jean Cousin. À Versailles se voient une statue en marbre de ce prince, par M. Auguste Dumont, et un buste, par A. Valois. Au Salon de 1869 a figuré une belle statue en bronze du roi chevaleresque, exécutée par M. Cavelier pour la cour centrale de l’Hôtel de ville de Paris. Citons enfin le monument sculpté par M. Étex et inauguré à Cognac le 30 décembre 1864 ; un buste colossal, exécuté par de Bay père, pour la bibliothèque publique de Nantes; une statuette en bronze par M. L.-M. Moris (Salon de 1857), etc.

François Ier et la duchesse d’Étampes, tableau de Bonington, musée du Louvre. Au lieu du titre que nous venons de reproduire d’après le catalogue du musée, il serait plus juste de donner à la peinture de Bonington le titre suivant : François Ier et Charles-Quint chez la duchesse d’Étampes. Le sujet de cette composition est tiré des Mémoires de Scipion Dupleix. Cet écrivain raconte que François Ier, ayant présenté sa favorite à Charles-Quint, dit en riant à ce prince : « Mon frère, cette belle dame me conseille de vous obliger à détruire à Paris l’ouvrage de Madrid. » Ce à quoi l’empereur répondit : « Eh bien ! si l’avis est bon, il faut le suivre. »

Bonington a représenté les deux souverains échangeant les paroles qu’on vient de lire. Ils sont debout, près du fauteuil où la belle duchesse est assise : François, montrant du doigt sa favorite, se tourne, moitié sérieux, moitié railleur, vers son frère Charles qui, la main renversée sur la hanche au-dessus de la poignée de sa dague, regarde la duchesse en souriant. Celle-ci, quelque peu interdite, caresse un lévrier pour se donner une contenance. La scène est bien indiquée, les attitudes et les expressions sont justes ; mais ce qui fait surtout le mérite de ce tableau, c’est la vivacité de l’exécution, la richesse et l’harmonie de la couleur.

Cette composition a été gravée sur bois par M. Carbonneau, sur un dessin de M. Bocourt, dans l’Histoire des peintres de toutes les écoles.

Un autre tableau de Bonington, qui a été gravé sur bois, dans le même recueil, par M. Chapon, représente François Ier et Marguerite de Navarre. Le roi, nonchalamment assis au coin d’un canapé, un bras appuyé sur le dossier, l’autre sur l’accoudoir, tient à la main l’instrument avec lequel il vient d’écrire sur le vitrail de la fenêtre la fameuse boutade rimée :

Souvent femme varie,
Bien fol est qui s’y fie.

Sa sœur Marguerite, debout près de lui et s’appuyant sur son épaule, se penche et rit en lisant ces vers. Devant le roi se tiennent deux chiens de chasse, dont l’un est couché et le regarde tandis que l’autre, debout, se laisse caresser par son maître. Les nobles animaux, eux, ne varient pas : ils sont d’une fidélité à toute épreuve. Ce tableau, aussi spirituel d’exécution que de composition, a fait partie des collections Brown, Paul Perrier, Delessert. La même scène a inspiré au peintre lyonnais Fleury Richard un tableau qui a été exposé au Salon de 1804 et qui a été gravé par Boucher-Desnoyer.

Decaisne a exposé, au Salon de 1831, un tableau représentant François Ier à Madrid : Marguerite cherche à adoucir l’ennui de son frère captif. A. Johannot a peint François Ier recevant la visite de Charles-Quint dans sa prison de Madrid. Cette peinture, exécutée pour le comte de Lariboisière et qui a figuré au Salon de 1834, a été ainsi appréciée par G. Planche : « La curiosité empreinte sur les visages espagnols, et mêlée d’une arrogante raillerie contre le vaincu, la consternation et la rage dessinées sur les visages français, font un heureux contraste. Mais peut-être y a-t-il, dans l’expression des physionomies, une intention trop arrêtée. Peut-être les attitudes sont-elles trop symétriquement disposées. Ici, l’art se nuit à lui-même à force de soin. C’est une composition très-habile et qui vaudrait mieux, je crois, si elle visait moins haut. » Ce tableau a été gravé par Kœnig.

Une estampe, gravée au XVIe siècle par Cuerenhert, daprès Martin Heemskerk, nous montre François Ier fait prisonnier. Une gravure de J.-M, Haas représente François Ier se sauvant de la prison de Madrid. L’Entrevue de François Ier et de Henri VII au camp du drap d’or a été peinte par Bergeret (Salon de 1808) et par Auguste Debay (musée de Versailles). Bergeret a représenté aussi François Ier écrivant des vers au bas du portrait d’Agnès Sorel (Salon de 1817). M. Comte (Salon de 1857) et M. Ender ont peint le même prince et la duchesse d’Étampes visitant l’atelier de Benvenuto Cellini : le tableau de M. Comte a été gravé par M. Rollet, celui de M. Ender, par M. J.-M.-A. Cornilliet (Salon de 1859). E. Fragonard a peint François Ier armé chevalier par Bayard (plafond d’une des salles du Louvre) ; Clément Boulanger, les Adieux de François Ier à sa maîtresse (Salon de 1831) ; H. Debon, François Ier et la belle Ferronnière (Salon de 1849) ; Lemonnier, François Ier à Fontainebleau (gravé par Jazet) ; Lecurieux, François Ier au tombeau de Jean sans Peur (musée de Dijon) ; A. Colin, François Ier visitant les monuments de Nîmes (Salon de 1836) ; Larivière et Dupré, l’Entrevue de François Ier et de Clément VII (musée de Versailles) ; E. Hammon, l’Enfance de François Ier (Salon de 1863) ;