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deur et de passion ; les récitatifs traités dramatiquement et presque partout mesurés, ce qui n’empêche pas le chanteur de les déclamer ; tout cela aurait suffi pour faire classer la Fronde parmi les premiers ouvrages de second ordre, si cet opéra eût été joué vingt ans plus tôt, avant l’invasion du romantisme, de l’effet recherché et obtenu par les sensations fortes, nous allions dire par les commotions. Au milieu d’un tel courant, les compositeurs doués de génie peuvent seuls dominer les vagues ; les musiciens même excellents, doués à un haut degré de sensibilité et de goût, comme Niedermeyer, apparaissent à peine à la surface. Roger, Obin, Marié, Lucien, Koenig, Prévôt, Guignot, Mme Tedesco, Mlle La Grua, formaient un ensemble assez satisfaisant.


FRONDÉ, ÉE (fron-dé) part, passé du v. Fronder. Lancé avec une fronde : Pierre frondée vigoureusement.

— Fig. Attaqué, critiqué : Être frondé de tout le monde.

FRONDER v. a. ou tr. (fron-dé — rad. fronde). Jeter, lancer avec une fronde : Frondf.r avec des pierres.

Chacun d’eux avait une fronde,

Non pas pour fronder des arrêts,

Mais des pierres, cailloux et grès.

SCARRON.

Il Attaquer, poursuivre à coups de fronde : Ces gamins mous frondèrent pendant toute notre promenade.

— Fig. Attaquer, blâmer, condamner, critiquer : Bien des gens ont frondé cette comédie, mais les rieurs ont été pour elle. (Mol.) La critique fronde tout pour être crue supérieure à tout. (Boiste.) " Lu cour et le beau monde

Ne sont pas faits pour celui qui les fronde.

Voltaire, On peut fronder les vanités Qunnd on est au sein de la gloire.

Voltaire.

J’aime a fronder les vanités gothiques Et les cordons de toutes les couleurs.

lîÉRANQEtt.

— Absol. : Aimer à fronder. De petits garçons qui s’amusent à fronder. (Acad.)

— Intransitiv. Fronder contre quelqu’un, Parler contre quelqu’un, en dire du mal : On a frondb si rudement contre M. de Saint-

'Malo, que son neveu s’est trouvé obligé de se battre contre un gentilhomme de Basse-Bretagne. (M"111 de Sév.) Il Inus.

— Hist. Prendre part aux intrigues, aux luttes de la Fronde.

Se fronder v. pr. Être lancé avec la fronde : Les pierres rondes sont celtes qui se frondent le.mieux.

— Fig. Être blâmé, critiqué : Dans quel pays les actes du pouvoir ne se frondent-i7s pas un peu ?

— Réciproq. Se critiquer mutuellement : Il est amusant de les entendre su fronder l’un l’autre.

— Syn. Fronder, blAiner, c « » *urer, condamner, critiquer, réprimander, épîlogucr, improuver, reprendre, réprimander, réprouver, trouver à redire. V. BLAMER.

— Antonymes. Aduler, flatter, encenser, approuver.

FRONDERIE s. f. (fron-de-rt — rad. Fronde). Hist. Mouvements, tumultes de la Fronde.

— Par anal. Troubles populaires : Il y a ici de grandes frondkries, mais cela s’apaise en vingt-quatre heures. (Mme de Sév.) Six mois de paix et sans fronderie ne peuvent-Us pas remédier aux désordres ? (Naudé.)

FRONDESCENCE s. f. (fron’-dèss-san-se ; — du lat. frondescere, se couvrir de feuilles). Zooph. Expansions foliiformes des polypiers.

— Bot. Syiî. de vurnation, de foliation et de feuillaison.

FRONDESCENT, ENTE adj. tfron-dèsssan, ante— rad. frondescence). Qui se couvre de feuillage : Rameaux frondescents.

— Hist. nat. Ce genre a beaucoup d’affinité avec les lophoséris ; mais il s’en distingue bien par sa forme frondescente. (M. Edwards.)

FRONDEUR s. m. (fron-deur — rad. fronder). Celui qui lance des pierres, des balles, avec une fronde : David est le plus célèbre frondeur de l’antiquité. Les archers crétois et les frondeurs baléares avaient une réputation méritée. (Mérimée.)

— Encycl. Les Grecs s’exerçaient de bonne heure à devenir habiles frondeurs. Leur infanterie légère était presque entièrement composée de cette arme. Xénophon nous montre les frondeurs se servant d’un sac comparable au fourniment ou aux gibernes, que les soldats portaient à leur ceinture pendant les combats, et destiné à renfermer les projectiles de la fronde. Les frondeurs se servaient tantôt de pierres, tantôt de balles de plomb :

Bakarica plumbum

Funda jacit, dit Ovide. Ils lançaient ces balles de plomb avec une telle violence, dit Sénèque, que le mouvement amollissait le plomb en l’air. Quant aux pierres, elles étaient rondes pour la plupart. Diodore de Sicile, en parlant des habitants des lies Baléares, affirme qu’il

■ FRON

n’y avait ni bouclier, ni casque, ni cuirasse qui fussent à l’épreuve de leurs balles : » Et scuta et galeas et omne armorum tegumentum perfring’unt,  » Végèce dit : « Les sagittaires et le$ frondeurs prennent pour but une espèce de fascine ; ils s’en éloignent de 600 pas, et il arrive souvent qu’ils la frappent avec la flèche et les pierres de la fronde. Gela nous paraît extraordinaire parce que nous ne faisons plus usage de ces armes. »

Les frondeurs romains ne furent jamais aussi bien exercés. On ne vit d’excellents frondeurs dans leurs troupes que lorsque, ayant conquis le monde, ils composèrent d’étrangers leurs armées-d’abord nationales. On eut alors les frondeurs gaulois, les frondeurs grecs, les frondeurs des lies Baléares, etc. Les Francs se servaient peu de la fronde ; ils lui préféraient la hache et le javelot. Les Français du moyen âge eurent aussi des frondeurs, mais peu habiles. Quelquefois ceux qui servaient dans cette arme étaient appelés des baliaires, nom que quelques auteurs ont cru avoir été créé en souvenir de l’habileté des habitants des îles Baléares, mais qui, en réalité, dérivait de balles, parce que les fÂmdeurs du moyen âge lançaifent des balles de plomb. Les défenseurs d’Orléans, pendant le règne de Charles VII, étaient armés de frondes à. bâton, comme le témoignent les récits de ce siège. Les Bretons, sous Philippe de Valois, et les Gascons, sous Charles VIII, combattaient encore avec la fronde. Après les guerres de religion, il n’y eut plus de frondeurs français. Néanmoins, pendant les guerres civiles qui remplirent le siècle suivant, les gens du peuple s’en servirent quelquefois à défaut d’armes à feu. C’est ce qui arriva notamment au siège de Sancerre, en 1572. Les défenseurs de cette ville tirèrent même un si merveilleux parti des frondes, que ces engins furent nommés pistoles ou arquebuses de Sancerre. Le P. Daniel a établi une comparaison assez singulière entre les fusiliers et les frondeurs : il a supposé, rangés en bataille, 100 hommes de chacun de ces corps, et il affirme que les frondeurs remporteraient la victoire, parce que leur fronde portait plus loin que les fusils d’alors (600 pas) et qu’ils auraient eu le temps de faire deux ou trois décharges de leurs boulettes de plomb avant que les fusiliers eussent pu charger leurs fusils.

Le perfectionnement et l’usage des armes a feu ont entièrement discrédité la fronde. Cependant les combats livrés, en 1832, à Oran, en Afrique, ont prouvé que les Arabes étaient d’habiles frondeurs. Les Russes ont eu aussi’fort à faire avec les frondeurs du Caucase. Il y a encore quelques troupes de frondeurs dans les armées chinoises, malaisiennes et océaniennes.

FRONDEUR, EUSE s. (fron-deur, eu-zerad. fronde). Hist. Membre du parti de la Fronde : il/llo de Afonipensier affecte de faire la frondeuse avec emportement. (C. de Retz). Le nom de frondeur avait été donné, dès le commencement des désordres, à ceux du parlement qui étaient opposés aux sentiments de ta cour. (La Rochef.)

— Fig. Personne mécontente, portée à critiquer, à se plaindre de ce qui se fait ou se dit : En politique il faut toujours laisser un os à ronger aux frondeurs. (J. Joubert.) Evitez ta société des frondeurs, ils désenchantent l’univers et dégoûtent de la vie. (Boiste.)

Les temps sont loin de nous, où des frondeurs bénins Décochaient leurs longs vers sur des poètes nains.

Barthélémy. Regrettera qui veut le bon vieux’temps ; Moi, je rends grâce à la nature sage, Qui, pour mon bien, m’a fait naître en cet fige Tant décrié par nos tristes frondeurs.

Voltaire.

— Adjectiv. Qui est enclin à blâmer, à critiquer : Louis X V laissa en France, pour héritage à son successeur, un esprit frondeur nécessairement excité par les fautes sans nombre qu’il avait commises. (Mme de Staël.) De l’esprit frondeur à l’adulation, il n’y a qu’un pas. (Chateaub.)

Frondeur (le), titre de plusieurs journaux. Voici quelques-uns d’entre eux :

Le Frondeur ou la Satire des factieux, feuille royaliste, qui continua l’Étoile du soir, de Desjardins supprimée lors du coup d’État du 18 fructidor. Le Frondeur parut à la fin du dernier mois de l’an V et fut supprimé dès le troisième mois de l’an VI, le 26 frimaire.

Le Frondeur, par Ch. Robert, 1818, 2 nos in-so.

Le Frondeur européen, in-fol., 1842.

Le Frondeur impartial, août 1825-juillet 182G ; suite du Diable boiteux. C’était une feuille dans le genre du Miroir, satirique et politique au fond, sous les apparences d’une gazette littéraire et théâtrale.

Le Frondeur, journal’de la banlieue, décembre 1844-juin 1846 ; etc., etc.

FRONDEV1LI.E (Thomas-Louis-César-Lambert, marquis de), constituanteélèbre, né à Lisieux en 175G’, mort en 1816. Il était président à mortier au parlement de Rouen lorsque le bailliage de cette ville le nomma député aux états généraux (1789). Il s’y lit remarquer |iar son éloquence, mais encore plus par ses emportements. l’artisan de l’ancien régime, il défendit avec vigueur l’autorité expirante des parlements et prit en main la cause de

FRON’

tous les conspirateurs royalistes. Le 80 janvier 1790, il demanda la mise en liberté do l’abbé Perrotin, arrêté pour manœuvres contre-révolutionnaires, et, comme il trouvait une vive opposition dans les membres de la gauche, il poussa l’insolence jusqu’à les traiter d’assassins. Censuré, condamné à garder les arrêts chez lui pendant huit jours, il essaya de lutter encore ; mais, désespérant du triomphe de sa cause, il prit le parti d’émigrer. Il rentra après le 18 brumaire, obtint la préfecture de l’Allier en 1814 et un siège à la Chambre des pairs en 1815.

FRONDIBALE s. m. (fron-di-ba-le — de fronde et du gr. balleïn, lancer) : Art milit. Machine de jet usitée chez las anciens pour lancer des pierres, sorte de fronde gigantesque analogue à la machine du moyen âge appelée .manqonneau. Il On dit aussi FUNDI BALLE.

FRONDICOLE adj. (fron-di-ko-le — du lat. frons, frondis, feuillage ; colo, j’habite). Bot. Qui vit ou croit sur les feuilles, comme la sphérie frondicole.

FROND1CULAIRE s. f. (fron-di-ku-lè-redu lat. frondicidus, petite feuille). Foram. Genre de foraminifères.

FRONDICULÉ, ÉE adj. (fron-di-cu-lédimin. du lat. frons, frondis, feuillage). Zooph. Qui est ruineux, qui a la forme d une branche d’arbre.

FRONDICULINE S. f. (fron-di-ku-li-nedimin. du lat. frondiculus, petite feuille). Polyp. Syn. d’ADÉONE, genre do polypiers.

FRONDIFÈRE adj-. (fron-di-fc-re — du lat. frons, frondis, feuillage ; /ero, je porte). Hist. nat. Qui porte des feuilles ou des expansions foliacées, comme l’éponge frondifére.

FRONDIFORME adj. (fron-di-for-me — du lat. frons, frondis, feuillage, et de forme). Zooph. Qui a l’apparence d’une feuille : Ce polypier est composé et formé d’expansions frondiformes. (Milne Edwards.)

FRONDIPARE adj. (fron-di-pa-re — du lat. frons, frondis, feuillage ; pario, j’enfante). Bot. Se dit des fleurs et des fruits qui, par une sorte d’anomalie, produisent un rameau. FRONDIPORE s. m. (fron-di-po-re — du lat ! frons, frondis, feuillage, et de pore). Zooph. Genre de polypiers pierreux de la famille des millépores, appelé aussi krusensternie : Le polypier des frondipores a-des cellules inégales. (P. Gervuis.)

FRONDU, UE adj. (fron-du — rad. frons). Garni de branches et de feuilles : Que ditesvous de marauder, joli Trésor ? Ah.’vos haies étaient bien trop frondues, vos fossés trop profonds, et vos échaliers trop serrés pour cela. (Ch. Nod.) Il Inus.

FRONDULE s. f. (fron-du-le — du lat. frondula ; dimin de frons, feuillage). Bot. Nom donné à l’ensemble des frondes ou feuilles des mousses. ■

FRONRON s. m. (fron-ron). Techn. Espèce de brosse dont se servent les cartiers pour savonner les cartes avant de les lisser. Il On dit aussi frotton.

FUONSÀC, bourg de France (Gironde), ch.-l. de cant., arrond. et à 2 kilom. N.-O. de Libourne,.sur la rive droite de la Dordogne, à. 1, 500 mètres de son confluent avec l’Islc ; pop. aggl., 393 hab. — pop. tôt., 1, 517. Récolte de vins rouges et de vins blancs estimés. Nombreuses distilleries. Fabriques de carreaux, tuiles, chaux. L’église renferme un grand et beau chapiteau antique dont on a fait un bénitier. Belle vue du sommet du tertre de Fronsac. Débris d’un pavillon à l’italienne, que le maréchal de Richelieu fit bâtir a la place d’une forteresse fondée, dit-on, par Charlemagne.

Le bourg de Fronsac appartenait, au xve siècle, a la maison de Rolian. Pierre de Rohun, seigneur de Gié, maréchal de France, l’échangea avec Louis XI, en 1477, contre la ville et la seigneurie de Fontenay-le-Comte. Henri II, en 1551, érigea Fronsac en comté, puis en marquisat, en 1555, en faveur de la famille de Caumont. Henri IV, en 1608, l’érigea en duché-pairie, en faveur de François d’Orléans, comte de Saint-Paul, duc de Longueville, et do Marie de Bourbon, duchesso d’Estouteville. Le titulaire étant mort sans postérité, le duché de Fronsac fut acquis par le cardinal de Richelieu, qui. en 1G34, obtint des lettres portant confirmation de l’érection en duché-pairie pour lui et ses héritiers. Le cardinal le donna à Armand de Maillé, marquis de Brézé, amiral de France, qui fut tué, en 1046, sans laisser de postérité. Le duché passa alors à sa sœur, Claire-Clémence de Maillé, femme do Louis II de Bourbon. prince de Condé. Plus tard, elle céda le duché à. Armand-Jean de Vignerod du Plessis, duc de Richelieu. •

FRONSAC (ducs de). V. Richelieu.

FRONSADOIS ou FRONSAGUEZ, Frontiacensis ager, ancien pays de France, dans le Bordelais ; le lieu principal était Fronsac ; il fait aujourd’hui partie du département de la Gironde, arrond. de Libourne.

FKONSItEtlG ou FRONS1ÏEKGER (Léonard de), ingénieur allemand, né en 1452, mort à Trente en 1526. Général en 1512, il prit part, en 1525, à la bataille de Pavie. On a de lui : Des armes à feu et des feux d’artifice (Franc FRON

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?  ;

fort, 1557) ; Manuel militaire des ordonnances et droits impériaux sur les armes à feu et les feux d’artifice (Francfort, 1564, 3 vol. in-fol.). FRONT s. m. (fron — lat. frontem, accusatif de frons, se rattache au sanscrit bliriica, sourcils. Le sanscrit bhriioant, doué de sourcils, est, selon’Benfey, le primitif du latin frontem). Partie du visage humain comprise entre la racine des cheveux, l’arcade sourcillera et les bords antérieurs des fosses temorales : Front large et élevé. Ses cheveux ui couvrent le front. Se faire une blessure au front. Se frapper le front. Baiser quelqu’un au front. Le front est une des grandes parlies de la face et l’une de celles qui contribuent le plus à la beauté de sa forme. (Buff.) Le front busqué, signe d’entêtement dans la passion. (Balz.)

Au fond d’un atelier rien n’est plus noble h voir Qu’un front tout en sueur, un visage tout noir.

Brizeux.

Il Partie antérieure de la tête des mammifères comprise entre les yeux et le vertex : Tous les fronts cornus appartiennent aux ruminants. (J. Macé.) Il Partie de la tête des oiseaux qui s’étend depuis le bec jusqu’au vertex :

En amour, en fierté, le coq n’a point d’égal, Une crête do pourpre orne son front royal.

« Rosset.

Il Intervalle qui sépare les yeux des crustacés, quand le nord antérieur de la tête ne se prolonge pas en rostre, il Partie antérieure et supérieure de la tête des insectes, comprise entre la bouche, les veux et l’occiput : Ces insectes marchent le front orné de panaches, sonnent la trompette et semblent armés pour, la guerre. (A. Martin.)

— Poétiq. Tète : Courber le front. Lever le front. Ne courbe le FRONT devant aucune idole, fil-ce l’image de ton père. (Proudli.)

— So prend souvent pour le siège ou la marque extérieure des sentiments ou du caractère : Un front sévère. Un front riant. Les simples et ouverts, qui portent, comme on dit, le cœur au front, ne sont aucunement propres à ce métier de commander. (Charron.)

Le vice a beau se cacher dans l’obscurité, son
! empreinte est sur le front des coupables. (J.-J.

Rouss.) On voit passer sur le front de ceux qui nous écoutent des blâmes à demi formé*, qu’on peut éviter en se hâtant de les dissiper avant que l’amour — propre y soit engagé.. (Mme de Staël). Le front de la jeune fille

■ adolescente est naturellement le siège de la candeur. (Théry.) Tout enfant de la GrandeBretagne porte sa nationalité écrite sur sonfront. (L. Faucher.) Ou s’effraye de voir une tristesse invincible et comme un dégoût muet et

. profond de la vie sur des fronts austères,

I (G. Sand.) … Je ne suis point de ces femmes hardies Qui, goûtant dans le crime une profonde pais. Ont su se faire un front qui ne rougit jamais.

, Racine.

’— Se dit aussi des êtres moraux et des êtres personnifiés : Les an’ges courbent leurs fronts devant Dieu.

L’Espérance au front gai brille de toutes parts.

Dei.ii.le. Reine du monde, 6 France ! ô ma patrie ! Soulève enfin ton front cicatrisé.

BÉIIANŒR.

— Par anal. Partie supérieure ou antérieure, ou à la fois supérieure et antérieure, d’un objet : Le front d’une montagne. Di’ux navires qui se présentent le front. Une glace éternelle couvre le front du Liban. (Kén.) Les arbres se coiffent de vertes chevelures sou.t 1er quelles leurs fronts cannelés se rajeunissent. (Kératry.) Il Titre d’un livre, d’un ouvrage, frontispice : Vous trouverez leurs grandes et excessives histoires se rapporter plus à leurs religions et monastères qu’à la déduction du sujet qu’ils promettent au front de leurs livres. (Kt. Pasq.).

Quand le nom de Vénus brille au front d’un ouvrage.. Un souris d’Apollon nous promet son suffrage.

TlSSOT.

— Fig. Intelligence, esprit, pensée, imagination :

C’est un projet d’intrigue adroitement formé, Qui, de mon front, sur l’heure, est sorti tout armd.

L. BOUlLllliT.

Il Honneur, dignité personnelle : Un affront vit toujours sur le front qui l’endure.

Ca£rm.i.otf. Pas de tête plutôt qu’une souilluro au front.

V. Hugo.

Il Honte, pudeur : Il n’a point de front, rien ne le fait rougir, il Trop grande hardiesse, impudence : De quel front ose-t-il se présenter devant moi ? De quel front un Alexandre VI, l’horreur de toute la terre, avait-il osé se dire le vicaire de Dieu ? (Volt.) Je ne conçois pris que l’on puisse mentir avec ce front-M. (Scribe.) Quoi ! vous avez le front de trouver cela beau !

MOUÈItB.

— Poétiq. Personne considérée par rapport aux divers sentiments dont le front passe pour être le siège : Le front à qui le cœur ne fait point de reproc.ie Souffre aisément son juge et n’en craint point rapproche.

Rotiiou.