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GAZE

gaze. La gazb est pour le luxe ime des plus précieuses conquêtes de l’industrie moderne. (Pasc.)

J’aime un sein qui palpite et soulève une (jaze.

Ciiéhuir..

Sur sa gorge d’albâtre une gaze étendue Avec un art discret en permettait la vue.

Vor. TAlIlB.

Pour sucer la. moelle il faut qu’on brise l’os ; Pour savourer l’odeur il faut ouvrir le vase ; Du tableau que l’on cache il faut tirer tiijtize. Tu. Gautier.

.... Le tissu d’une gaze légère. Embellissant l’objet qu’elle semble cacher, Invite l’œil h le chercher

Sous cette parure légère.

Delillb.

— Par ext. Tissu, enveloppe légère, transparente : La taille mince de cette mouche, ses ailes de gazb, ses pattes dégingandées lui donnaient de la ressemblance avec un cousin. (X. Marinier.) Les arbres indistincts dressent leur taille fine dans une robe de gaze bleuâtre. (H. Taine.) Parfois la mer laisse voir sous la gaze de ses eaux une fleur marine. (Balz.)

— Kig. Circonlocution servant a adoucir ce qu’il y a de trop cru, de trop libre dans une pensée, dans une expression : Tudieu ! quelle commère ! comme elle raconte, sans lamoindre gaze, les histoires les plus égrillardes ! {Th. Gaut.)

Tout y sera voilé, mais de ijaze, et si bien Que je crois qu’on n’en perdra rien.

La Fontaine.

— Écon. rur. Carrés et mottes de terre ou de gazon, dont les résiniers se servent pour recouvrir le bûcher.

— Métrol. Petite monnaie de cuivre qui avait cours en Perse, et dont la valeur était d’environ 2 centimes et demi.

GAZÉ, ÉE (ga-zé) part, passé du v. Gazer. Voilé, déguisé, dont la crudité est adoucie par quelque périphrase : La vérité gaZÉk, illustrée ou amendée, est un mensonge. (Proudh.)

— s. m. Entom. Nom-vulgaire de la piéride eu papillon de l’aubépine.

— Encycl. Entom. Le gaie est un papillon diurne, du genre piéride, très-commun dans nos contrées. Il est généralement blanc, avec les nervures et la bordure des ailes noires ; la tête et le corps sont noirs aussi et couverts de longs poils grisâtres. La femelle se distingue du mile par ses ailes plus transparentes et moins blanches en apparence. La chenille, qui éclôt en automne, est d’abord presque entièrement noire ; puis son corps se couvre de poils courts de diverses couleurs. Ces chenilles vivent en société j à peine écloses, elles se filent une toile ou elles se pratiquent de petites cellules pour se mettre a l’abri des injures du temps. Elles passent ainsi l’hiver au. nombre de cinq ou six dans chaque toile, et ne prennent aucun accroissement pendant cette saison. Au premier printemps, elles rompent la toile pour aller dévorer les bourgeons des arbres, et reviennent passer la nuit dans leurs cellules, dont elles ne sortent pas quand le temps est pluvieux. Vers le mois de mai, elles sont arrivées à leur complet développement ; elles se répandent alors sur les feuilles de l’aubépine, du merisier, du prunellier et de quelques autres végétaux de la famille des rosacées. On les trouve aussi quelquefois sur les arbres fruitiers, et même sur les chênes. Quand elles sont rassasiées, elles se rapprochent les unes des autres et restent longtemps en ropos. Ces chenilles filent beaucoup, et tapissent de leur soie tout ce qui les entoure. Au moment de se métamorphoser, chaque chenille fait un tissu dans lequel elle passe à l’état de chrysalide anguleuse, blanche, jaune ou bigarrée. Le papillon en sort au bout d’une vingtaine de jours. Il vole rapidement pendant le jour ; un peu avant le coucher du soleil, il va se fixer ordinairement sur les épis de blé, où il passe la nuit. Il se laisse alors prendre facilement avec la main. Il apparaît généralement au mois de juillet ; pourtant un certain nombre d’individus se montrent au printemps ; ils proviennent sans doute de chenilles qui, s’étant transformées plus tard, ont passé l’hiver à l’état de chrysalide. Le gazé est quelquefois si abondant que, dans les endroits abrités du vent, on croirait voir tomber un tourbillon de neige. Il produit beaucoup de dégâts sur les arbres fruitiers et forestiers ; jusqu’à présent on ne connaît guère que l’échenillage pour s’en débarrasser.

GAZÉEN, ÉENNE s. et adj. (ga-zé-ain, ô-è-ne). Géogr. anc. Habitant de Gaza ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants ; Les Gazéens. La population gazéennb.

GAZÉIFIABLE adj. (ga-zé-i-ft-a-ble — rad. gazéifier). Qui est susceptible de se convertir en gaz- : Matière gazéifiable.

GAZÉIFICATION s. f. (ga-zé-i-fi-ka-si-on

— rad. gazéifier). Transformation d’un corps en gaz ; action qui dégage un gaz d’un composé dont il faisait partie.

— Encycl. Pour mettre en liberté un gaz qui entrait comme principe constituant dans un corps liquide ou solide, souvent l’action de la chaleur n’est pas nécessaire ; il suffit de mettre en présence les deux substances que l’on veut faire réagir. Ainsi, on place du carbonate de chaux, dans un flacon

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h deux tubulures communiquant avec une éprouvette pleine d’eau, et Ion verse sur le carbonate de l’acide chlorhydrique ou de l’acide azotique ; il se dégage du gaz acide carbonique, qui vient dans l’éprouvette où il prend la place de l’eau. On aurait de même un dégagement d’hydrogène sulfuré, eir employant le sulfure de fer au lieu du carbonate de chaux. Dans ce cas, on ne doit pas employer l’acide azotique, mais bien les acides chlorhydrique ou sulfurique. Certains corps gazéifiés ne peuvent pas être recueillis sur la cuve à eau ; on se sert alors comme récipient de la cuve a mercure. Mais il est aussi des gaz, le chlore par exemple, qui ne peuvent être recueillis par aucun de ces moyens ; on fait alors descendre le tube abducteur jusqu’au fond d’un vase rempli d’air sec ; puis, comme le chlore est plus dense que l’air, on attend que ce dernier gaz ait chassé le premier, et l’on bouche le flacon. SM&gazéifïcalion nécessite l’emploi de la chaleur, on place les substances a gazéifier dans une cornue à laquelle est adapté un tube destiné à recueillir le gaz. On procède ainsi dans les préparations de l’oxygène par le chlorate de potasse ou le bioxyde de manganèse. Si en même temps que le gaz il doit passer des produits liquides volatils, on les recueille au moyen d’un récipient placé sur le trajet du gaz.

GAZÉIFIÉ, ÉE (ga-zé-i-fié) part, passé du v. Gazéifier : Substance gazéifiée,

GAZÉIFIER v. a. ou tr. (ga-zé-i-fi-é — de gaz, et du latin facere, faire. Prend deux i de suite aux prem. pers. du pi. de l’imparf. de l’indicat. et du prés, du subjonct. : Nous gazéifiions, que vous gazéifiiez). Faire passer à l’état gazeux.

Se gazéifier v. pr. Être gazéifié ; passer à l’état de gaz : L’hydrogène a une grande affinité pour tout ce qui se gazéifies ou se vaporise. (Raspail.)

GAZÉIFORME adj. (ga-zé-i-for-me — de gaz, et de forme). Qui est à l’état de gaz : Substance gazéikokme.

GAZÉITÉ s. f. (ga-zé-i-té — rad. gaz). Chim. Propriété qu’ont certains corps d exister à l’état gazeux ; nature gazeuse,

GAZELLE s. f. (ga-zè-le — arabe ghaza, même sens). Mamm. Nom vulgaire d’une espèce d’antilope, donné aussi à quelques autres espèces du groupe des commes, et même au genre- tout entier : Les gazelles se nourrissent d’herbes aromatiques et de boutons d’arbrisseaux. (V. de Bomare.)

— Encycl. Le nom de gazelle est pris, en mammologie, dans des acceptions diverses : il s’applique tantôt, comme synonyme, au genre antilope, tantôt à une simple section, tantôt enfin a une seule espèce. Renvoyant pour la première de ces acceptions à l’article antilope, nous nous occuperons ici des deux autres. Les gazelles, considérées comme section ou sous-genre des antilopes, comprennent les espèces caractérisées par des cornes en lyre ou à double courbure, toujours annelées, sans arêtes et existant dans les deux sexes ; quelquefois des larmiers ; point de mufle ; deux mamelles ; une queue courte. Les espèces, au nombre de dix à douze, sont répandues dans presque toutes les régions chaudes ou tempérées de l’Afrique et de rAsie.

La plus célèbre est la gazelle proprement dite ou antilope dorcas. Cette espèce est de la taille du chevreuil ; son pelage est d’un fauve plus ou moins foncé en dessus, blanc en dessous, avec une ligne nasale noire et les lianes traversés par un« bande de même couleur. Ses yeux sont saillants et vifs ; ses oreilles garnies en dedans de trois bandes de poils blancs ; ses cornes longues, rondes à la base, sillonnées, marquées de treize ou quatorze anneaux saillants, lisses et pointues à l’extrémité ; elles se recourbent en arrière en même temps qu’elles s’écartent en dehors pour ramener leur pointa en avant. Enfin, elle a des brosses aux genoux et la queue terminée par une touffe noire. On remarque, dans cette espèce, des poches particulières situées sur les aines et qui sécrètent une matière à odeur forte. La gazelle est répandue dans le nord de l’Afrique, l’Arabie et la Syrie. Elle vit en troupes nombreuses. Les poètes de tous les pays, ceux de l’Orient surtout, les savants eux-mêmes, ont célébré à l’envi les formes élégantes de la gazelle, sa taille légère, ses allures gracieuses, ses membres délicats, la vivacité et la douceur de son regard, riimoCH^ce de ses mœurs. Toutefois, dans l’état de nature, ce ruminant est d’un naturel assez sauvage ; mais il supporte bien la captivité, se reproduit dans nos parcs et s’apprivoise assez facilement. Toujours vive et gaie, douce et caressante, la gazelle s’emporte quelquefois, dans ses accès de folle gaieté, jusqu’à donner des coups de corne assez dangereux ; elle pousse alors de petits cris de joie, auxquels succède le silence le plus absolu. Ses jambes sont si fines qu’elles se cassent souvent au moindre choc. La gazelle a de nombreux ennemis ; les lions, les panthères, les lynx la poursuivent à outrance, et l’homme lui fait une chassa très-active. « On va, dit V. de Bomare, à la chasse de ces animaux avec une gazelle înâlo et apprivoisée, qu’on mène dans les lieux où il y a des gazettes sauvages ; on lui

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entrelace dans les cornes une corde lâche h. nœuds coulants, dont les bouts sont attachés sous le ventre. Aussitôt que cet animal approche d’un troupeau de gazelles, le mâle, quoique d’un naturel doux et timide, s’avance avec agilité pour faire face à ce rival ; il présente ses cornes pour le frapper à. la tête ; mais, dans les divers mouvements qu’il fait, il ne manque pas d’embarrasser ses cornes dans les lacs dont la tète de son rival est garnie ; le chasseur, qui s’est mis en embuscade, arrive a l’instant et s’en saisit sans peine. On prend à peu près de moine "les yazelles femelles. On les chasse aussi avec des chiens courants aidés du faucon, ou avec la petite panthère que nous appelons once. » Les gazelles sont essentiellement herbivores ; elles se nourrissent de plantes aromatiques et de boutons d’arbrisseaux. Leur chair est tresrecherchée.

Lia gazelle comme ressemble beaucoup a la précédente ; elle en diffère par son poil plus long, ses cornes plus menues, moins contournées, et marquées d’anneaux plus petits ; sa tête fauve, a occiput gris clair ; ses yeux entourés d’une bande blanchâtre qui descend jusqu’aux narines. Elle habite le Sénégal, ainsi que la gazelle kével, qui n’en est peut-être qu’une variété ; on la distingue surtout à sa queue noire, à ses yeux plus grands, à ses cornes plus longues, plus aplaties sur les côtés et marquées de quinze h vingt anneaux. Ces deux dernières ont été confondues par quelques auteurs avec la gazelle proprement dite. Il en est de même de la gazelle ou antilope persane, appelée aussi ahu, tseyran ou tscheiran, qui se reconnaît à sa taille un peu plus grande, à son pelage brun cendré en dessus, à ses poils plus longs, aux bandes brunes qui traversent ses flancs, à ses cornes d’un gris noirâtre, à la saillie un peu plus apparente du larynx, enfin à la sécrétion plus abondante de ses pores inguinaux. Cette antilope habite les plaines découvertes de la Perse, jusque sur les limites de la Chine et de la Sibérie.

Une autre espèce beaucoup mieux caractérisée est l’antilope à bourse, gazelle du Cap ou spring-buck. Elle est d’un tiers plus grande que fa gazelle ordinaire. Son corps est plus trapu, et les cornes du mâle sont proportionnellement beaucoup plus grosses ; une

raie de poils blancs s’étend depuis les reins jusqu’à la croupe ; les cornes sont noires. Mais cette espèce se distingue par une particularité curieuse. Elle a sur le dos une sorte de bourse, formée par la peau qui se replie des deux côtés, comme deux lèvres qui se touchent presque. Le fond de cette bourse est couvert de poils blancs, dont l’extrémité, passant entre les deux lèvres, simule une raie blanche quand l’animal est au repos et que la bourse est fermée. Mais dès qu’il se met à courir, les lèvres s’écartent, la bourse s’ouvre, la raie blanche est mise à découvert, s’élarfit brusquement et devient une grande tache lanche qui s’étend sur les côtés de la croupe. Cette gazelle, d’une beauté remarquable, habite l’Afrique australe. « Ces animaux, dit Doyère, se réunissent il l’époque des grandes sécheresses, et viennent par troupes de dix à cinquante mille chercher aux environs du Cap une température plus douce, un climat moins desséché. Poursuivies par les lions, les tigres et les panthères, leurs ennemis acharnés, elles savent opposer le nombre à la force, marcher en colonnes serrées, se former en cercle et offrir aux féroces assaillants un « intrépide rempart de cornes aiguës. Les auteurs ajoutent que l’ordre suivi demeure invariablement le même ; que la végétation

disparaît sous les pas de cette immense tribu errante, et que l’arrière-garde souffre beaucoup, réduite qu’elle est à des arbres dépouillés par cinquante mille bouches, ou à quelques racines oubliées. Mais au retour elle ouvre la marche, et s’engraisse à son tour en traversant de riches et abondants pâturages. » Citons encore les gazelles pourpres et à pieds noirs. Quelques auteurs rapportent aussi à. ce groupe le koba et le nanguer.

GAZÉOL s. m. (ga-zé ol — de gaz, et du lat. oteum, huile). Pharm. Préparation essayée pour remplacer les vapeurs des produits d’épuration du gaz d’éclairage, dans le traitement de la coqueluche, et composée d’ammoniaque, d’acétone, de benzine, de naphtaline et de goudron.

GAZER v. a. ou tr. (ga-zé — rad. gaze). Couvrir d’une gaze : Gazer un tableau. Gazer, les nudités d’une statue.

— Eig. Dissimuler : La politesse gaze les vices. (Mass.) 11 Adoucir, voiler par certains artifices du discours : Gazez un peu votre ré' cil, pour ne pas effaroucher ces dames. On gaze, dit-on, les objets, Mais on éclaircit trop la gaze.

Dumoustier.

GAZER, ville de la Palestine ancienne. V. Gadara.

GAZET (Guillaume), en latin Gazeus, historien ecclésiastique et théologien français, né U Arras (Picardie) en 155-1, mort dans cette ville en 1611. Il entra dans les ordres, devint professeur à Louvain, puis fut chanoine à Aire. Gazet était très-versé dans la connaissance de la théologie et de l’hagiographie. Il compulsa les bibliothèques de 1 Artois et des Pays-Bas, et composa sur ces pays plusieurs ouvrages dont les écrivains contemporains

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font beaucoup d’éloges, mais qui néanmoins sont dépourvus de tout esprit critique. Nous citerons parmi les nombreux écrits de Gazet ; histoire de la vie, mort, passion et miracles des saints (Arras, 1584-1605) ; la Somme des péchés et le remède d’iceux (Arras, 1592, in-S<>) ; l’Ordre et suite des évêques et archevêques de Cambrai (Arras, 1597) ; l’Ordre des évêques d’Arras (Arras, 1598) ; le Cabinet des dames (Arras, 1602) ; l’Ordre et suite des évêques d’Arras (Arras, 1004) ; Tableaux sacrés de la Gaule Belgique (Arras, 1610) ; les Vies des saints (Reims, 1613) ; Histoire ecclésiastique des Pays-Bas (ArruS, 18U, in-4oV, Règles et constitutions des ordres réformés (Arras, 1G23).

GAZET (Allart), philologue français, né à Arras en 1506, mort en 162G. Il était neveu du précédent et moine de l’abbaye de Saint-Waast à Arras. Outre un recueil de prières intitulé : De officia seu horis B. Marias Virginis (Arras, 1G22), il a donné une excellente édition des Œuvres de Cassien (Douai, 1617, 2 vol. in-30). — Angelin Gazet, jésuite, frère du précédent, né a. Arras en 156S, mort en 1663. Il a composé, sous le titre de Pia hilaria (161S-1G3S, 2 vol.), un recueil de poésies, dont une partie a été traduite en français sous le titre de Pieuses réa-éations du li. P. Angelin Gazée (sic) [Paris, 1G2S]. — Nicolas Gazet, franciscain, frère des précédents. Ha publié : Chronique ou Institution première de la religion des Annonciades (Arras, 1607) ; l’Histoire sacrée des bonheurs et malheurs d’Adam et Eve (Arras, 1061, 2 vol. in-S°), contenant trente et un sermons curieux.

GAZETIER, 1ÈRE s. (ga-ze-tié, iè-rerad. gazette). Celui, celle qui rédige une gazette, qui publie une gazette : On n’a pas conseillé à notre gazktière de Rotterdam, lavenve Saint-Glain, d’insérer cette réponse. (Bayle.) Théophraste Rcnaudot est le gazktier de France le plus fameux. (Richelet.) Le féminin est peu usité.

— Par ext. Nouvelliste, celui qui répand ou recueille des nouvelles ou des bruits : Gazetier scandaleu*, sur la liste inhumaine

Il enregistre, à son retour,

Nuit par nuit, jour par jour, semaine par semaine, Les revers de l’hymen, les exploits do l’amour.

Delille.

GAZETIN s. m. (ga-ze-lain — rad. gazette). Petite gazette : Les gazetins sont ordinairement manuscrits.

GAZETTE s. f. (ga-zè-te — de l’ital. gazetlu, petite monnaie vénitienne, qui était le prix de chaque numéro de la première gazette qui punit il Venise au commencement du xvne siècle). Écrit périodique, donnant des nouvelles politiques, littéraires ou autres : Lire la gazette. Les gazettes sont les archives des bagatelles. (Volt.) Chacun s’ingénie en ce monde ; l’un est à ta tète d’une manufacture d’étoffes, l’autre de porci’laine ; un autre entreprend l’opéra ; celui-ci fait la gazette. (Volt.) Les premières gazettes parurent à Venise au commencement du xviio siècle. (Kedern.)

D’éloges on regorge, a la tête on les jette. Et mon valet de chambre est mis dans la gazelle.

Molière.

On ne sait ce que c’est que de payer ses dettes. Et de sa. bienfaisance on remplit les nazettes.

C. d’Hahlevilli.

L’autre prend la yasetlt.

Et, politique fin.

Me parle de la diète,

Lorsque je meurs de faim.

DÉSAUOIERS.

— Par dénigr. Histoire, écrit où les faits sont racontés d’une manière froide et sèche : Ce poème n’est qu’une gazette, rimée. (Acad.) Les grandes histoires ne me semblent que de vieilles gazettes rédigées par des fats. (Mmo du Dell’and.) Il Commérages, bavardages : S’en tenir aux gazettes au quartier. || Personne qui rapporte les bavardages, les commérages : Cette femme est une vraie gazette.

Vieille gazette, Chose qui a perdu tout intérêt, toute importance ; Je vis qu’il me traitait comme une vieille gazette dont on n’a plus que faire. (M"» de Staël.)

— Teohn. Forme vicieuse du mot casettb bu cazette.

— Encycl. Gazette de France. Il y avait à Venise, au xviic siècle, une feuille périodique dont chaque numéro se vendait une gazetta, et le nom de la pièce de monnaie servait aussi à désigner la feuille dont elle était le prix. Vous croyez peut-être qu’on s’en est tenu à. cette étymologie raisonnable, la vraie, à n’en pas douter ? Vous êtes dans l’erreur. De mauvais plaisants ont fait venir gazette de l’italien gazza (pie), et d’autres ont fini par déterrer le mot latin gaza, qui signifie trésor. Un homme d’esprit trouvait naturelles ces trois origines ; « car, dit-il, résumons toutes les qualités du journal : il babille beaucoup, ne vaut pas cher, et rapporte des fortunes. »

Dès le règne de Htmri IV, il se publiait à Paris un Mercure français ou suite de l’histoire de la paixcommençant i’au l6Q5, etc. C’était un recueil purement littéraire, imitation du Mercure rtHotoî.s, q>ii, ouvrantrèrede la presse périodique, parut en Angleterre l’an 15SS ; mais aucun journal politique n’existait en France lorsque, au 30 mai 1631, parut le premier numéro delà Gazette. On raconte de la manière suivante les commencements d’une institution qui,