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partant de ces principes qua Geber a fait la description détaillée du soufre, de l’arsenic et du mercure, de l’or, do l’argent, du plomb, de l’étain, du cuivre et du fer. Geber a aussi très-bien décrit diverses opérations, telles que la sublimation, la calcination, la distillation, la dissolution et la fixation.

Les sujets qui ont attiré l’attention de Geber sont excessivement nombreux : il fait connaître, en effet, les procédés de préparation du sel alcali (potasse caustique), du sel ammoniac (chlorhydrate d’ammoniaque), du sel d’urine (mélange de phosphates et de carbonates de soude et de magnésie), du crocus de fer (oxyde de fer), de la litharge (oxyde de plomb), de la pierre infernale (nitrate d’argent), du sublimé corrosif (bichlorure de mercure), du précipité rouge, le fameux précipité perse de Priestley (oxyde rouge de mercure), etc. Un des premiers, Geber a appelé l’attention des savants sur les corps invisibles, impalpables, quoique matériels, les gaz, dont Van Helmont ne devait démontrer scientifiquement l’existence que sept siècles plus tard. Sous le nom d’esprits, Geber représente les corps aériformes comme des agents importants des phénomènes chimiques. Geber s’est montré généralement sobre de théories sur la. transmutation.. Toutefois, à côté de notions précises et réellement scientifiques, on rencontre des indications bizarres de recettes étranges. Ainsi il regarde les éléments constitutifs des métaux comme des médicaments universels propres à guérir toutes les maladies et même à rajeunir les vieillards. Ces panacées étaient, en généra !, des teintures d’or ou d’argent.

Le testament de Geber (Testamentum Geberi, régis Indis) renferme un passage qui a bien souvent stimulé l’ardeur, provoqué les recherches des alchimistes, et qui bien souvent aussi a causé de cruelles déceptions. On y lit, en effet : « On peut retirer un sel fixe des animaux, des- oiseaux, des poissons. Ce sel s’obtient, comme le sel végétal, par la combustion, l’incinération, la solution et la Jillration. Ce sel est un excellent fondant. Le sel retiré des cendres d’une taupe est propre à congeler le mercure, et à transmuter le cuivre en or et le fer en argent. ■ Que d’alchimistes, prenant ce texte à la lettre, se sont épuisés en de vaines recherches 1

On a longtemps attribué à Geber l’invention de l’algèbre. Ainsi Stiefels, contemporain deOardan, appelle l’algèbre Jlegula Gebri. Kepler, dans son livre intitulé JJarmonices mundi, émet la même assertion ; mais il est prouvé aujourd’hui qu’elle n’a aucun fondement. Elle ne s’appuyait que sur la similitude des noms.

GE1IESEE, petite ville de Prusse, prov. de Saxe, régence et à 17 kilom. N.-O. d’Erfurt, sur la Géra ; 2,100 hab. Château ; brasserie ; fabrique de vinaigre.

GEBIIAHD, électeur et archevêque de Cologne, de la maison comtale des Truchsess de Waldburg, né en 1547, mort en 1601. Il fit de profondes études théologiques à Ingolstadt, à Dillingen, à Bourges, à Bologne et à Rome, devint successivement chanoine d’Augsbourg (1562), de Strasbourg (1567) et de Cologne (1570), doyen de Strasbourg (1576), prévôt du chapitre d’Augsbourg (1577), et, l’année suivante, quoiqu’il eût pour compétiteur le due Ernest de Bavière, fut promu a l’archevêché de Cologne. De rusés adversaires, qui l’accusaient de pencher vers le protestantisme, lui firent bientôt une détestable réputation, que rendit encore pire son amour pour la belle comtesse Ida de Mansfeld. Après des luttes sans nombre avec son chapitre, il se décida à embrasser le protestantisme, et épousa, en 1582, la comtesse Agnès. Il chercha à favoriser de toutes ses forces l’introduction des doctrines protestantes dans son ancien diocèse, dont il voulait faire un électorat séculier. Soutenu au début par plusieurs princes de l’Allemagne, il parvint à se maintenir quelque temps contre son successeur, l’archevêque Ernest de Bavière. Mais il fut forcé d’abandonner, en 1584, Bonn, sa dernière forteresse, et se retira alors en Hollande, où il résida jusqu’à sa mort.

GE1111ARHT (Jean ou Janus), en latin G«-Miarciu», érudit et philologue allemand, né près de Neubourg, dans le haut Palatinat, mort en 1632. Il mena longtemps une vie errante et pauvre, et finit par obtenir une chaire d’histoire et de langue grecque à l’université de Groningue. Nous citerons parmi ses ouvrages : Crepundiorum seu juvenilium curarum libri très (Hanovre, 1G15, in-4o), Anliquarum lectionnm libri duo (1618) ; Exilium sive libri duo carminum in exilio scriptorum (1618), etc.

GEBIIARSDOKF, bourg de Prusse, dans la Silésie, régence dé Liegnitz, cercle et à 17 kilom. S.-E. de Lauban ; 2,689 hab. Tissage de rubans, toiles damassées ; fabrication d’objets en bois et en corne.

GÉEIE s. f. Cé-bl — du gr, , terre ; bios, vie). Crust. Genre de crustacés décapodes macroures, de la famille des fouisseurs, comprenant deux espèces, qui habitent les mers d’Europe : La gebib riveraine est recherchée par les pêcheurs comme un excellent appât. (H. Lucas.) Il On dit aussi gébios s. m.

— Encycl. Les gébies sont des crustacés dont la forme rippelle assez cé.’^ des écre GECA

visses. Leur enveloppe ou carapace est membraneuse, très-peu consistante, flexible, gar nie de très-petits piquants, terminée en avant par une pointe peu avancée, et prolongée en arrière jusqu’à la base des pattes, qu’elle recouvre en partie ; les antennes, au nombre de quatre, sont assez longues et terminées par une ou deux soies ; les pattes antérieures sont en forme de pinces, avec l’index notablement plus court que le pouce ; les autres pieds sont simples, velus et frangés sur les bords >: t à l’extrémité ; la queue est formée de labiés ou feuillets natatoires entiers, fort larges, marqués de côtes longitudinales ; celui du milieu est presque carré, les latéraux sont triangulaires, ce qui permet de distinfuer ce genre des thalassines. • Les gébies, it M. H. Lucas, sont des crustacés assez rares, qui se rencontrent sur nos côtes et dans les endroits où la mer est habituellement calme. Elles se nourrissent de néréides et d’arénicoles ; c’est la nuit qu’elles font leurs excursions ; le jour elles se tapissent dans de petits trous ronds et assez profonds, qu’elles

f>ratiqueht à cet effet. Elles nagent principaement avec leur queue, en la repliant et la redressant alternativement avec force. » Les espèces de ce genre sont peu nombreuses. La gébie étoilée se trouve sur les bancs d’argile du littoral de Nice ; on la recherche comme un excellent appât pour la pêche à la ligne. • La gébie de Davis habite les mêmes parages. La gébie delture a été trouvée à l’île de Noirmoutiers et sur les côtes de France et d’Angleterre.

GEBLEU (Tobie-Philippe), homme d’État et poëte allemand, né dans la principauté de Reuss en 1726, mort à Vienne en 1786. À la suite de voyages en Allemagne, en Danemark, en Norvège, il entra dans la diplomatie prussienne, puis passa au service de l’Autriche et devint successivement secrétaire aulique du collège supérieur du commerce, conseiller d’État, membre du conseil privé (1782), et vice-chancelier de la cour austrobohémienne. On a de lui des Œuvres théâtrales (Prague, 1772-1773, 2 vol.), où l’on trouve une exacte observation des mœurs, mais dont le plan est généralement défectueux. Juvigny a traduit en français quelques-unes de ces pièces.

GEBOYDE s. f. Ce-bo-i-de). Navig. Ancienne espèce de bateau dont on se servait sur les rivières et les canaux.

GÉBCIM ou JUM’ËN (saint), prélat français, mort en 1032. Il était fils de Hugues, comte de Dijon. Il entra dans les ordres, devint archidiacre de l’église de Langres, puis archevêque de Lyon en 1077. On croit qu’il établit à Lyon les chanoines de Saint-Ruf et qu’il fonda l’église Saint-Pierre à Mâcon. L’Église l’honore Te 18 juin.

GÉGARCIN s. m. Cé-kar-sain — du gr. , terre ; karkinos, crabe). Crust. Genre de crustacés décapodes, comprenant trois ou quatre espèces qui vivent sur la terre, aux Antilles et en Australie.

— Encycl. Les gécarcins forment un genre de crustacés décapodes brachyures, voisin des crabes et des ocypodes, et caractérisé par un test en forme de cœur, largement tronqué en arrière ; des yeux à pédicules courts et logés dans des fossettes arrondies ; des pattes-mâchoires extérieures très-écartées et laissant voir une partie de l’intérieur de la bouche ; la deuxième paire de pattes plus courte que les suivantes. Ce genre, par suite des démembrements qu’il a subis, ne renferme plus que trois espèces, dont deux vivent aux Antilles et la troisième en Australie. On les connaît sous les noms vulgaires de crabes de terre, crabes peints ou violels, tourlourous, cériques, etc. Contrairement a ce qui se passe chez le plus grand nombre de crustacés, ces animaux sont terrestres, et quelques-uns d’entre eux périssent même assez proinptement par la submersion. Ils vivent à des distances plus ou moins grandes de la mer, et se cachent ordinairement dans des trous qu’ils creusent dans le sol ; mais les uns se tiennent dans les bois humides, d’autres sur les collines, d’autres encore sur les plages basses et marécageuses. Quand il pleut, ils sortent de leurs terriers et courent rapidement : ils forment alors des bandes dont les individus se comptent par milliers ; la terre en est quelquefois couverte au point qu’on est contraint do les écarter avec un bâton pour se frayer un passage, lis sortent aussi de leurs trous, en temps ordinaire, quand ils sont pressés par le besoin, mais seulement pendant la nuit ou tout au moins au crépuscule. Ils se nourrissent surtout de substances végétales ; néanmoins plusieurs auteurs les regardent comme carnassiers.

Lorsque les gécarcins sont effrayés ou inquiétés, ils frappent leurs pinces l’une contre 1 autre, comme pour faire peur à l’ennemi ; ils lèvent perpendiculairement la plus longue et marchent ainsi armes hautes et comme en état de défense ; mais, moins belliqueux qu’ils le paraissent, ils continuent à fuir dans cette posture ; on dit même que, si on les saisit par une de leurs pattes, ils en font volontiers le sacrifice et la laissent entre les mains de leurs agresseurs, afin de pouvoir se sauver. C’est surtout à l’époque des mues qu’ils sa tiennent cachés dans leurs réduits, après avoir eu soin de les boucher ; ils y restent pendant six semaines ; lorsqu’ils en sortent,

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ils sont encore mous, et on les désigne sous le nom de boursières. A certaines époques, ils quittent leur retraite pour gagner la mer ; ils se réunissent alors en grandes bandes, et font ainsi des voyages très-longs, sans se laisser arrêter par aucun obstacle, et en dévastant tout sur leur passage. On dit que c’est surtout à l’époque de leur ponte, et qu’ils se rendent à la mer pour y déposer leurs œufs ; mais on manque d’observations précises à cet égard. « Les tourlourous, tarit mâles que femelles, dit V. de Bomare, ont la queue repliée ; elle s’emboîte si singulièrement dans une cavité qui est à l’écaillé du ventre, qu’à peine on la distingue. On observe que celle du mâle a une forme pj’ramidale, tandis que celle de la femelle est d’une largeur égale jusqu’à son extrémité. Lors de la ponte, et à mesure que les œufs sortent du corps du tourlourou femelle, ils s’attachent aux filaments que forment les poils longs et raboteux dont la queue est garnie en dessous : la mère a l’art de les soutenir, de les envelopper et d’empocher qu’ils ne tombent, ou que le sable, les herbes et d’autres corps qui se rencontrent dans sa marche ne puissent les détacher. « On mange la chair des gécarcins, surtout à l’époque où ils viennent de muer et où leur carapace est encore molle ; on trouve dans son intérieur une matière grenue, analogue au fromage par sa consistance, et qu’on appelle taumahn ; les créoles la mélangent avec de la farine de manioc et en font un mets très-estimé dans le pays. Le matoulou (c’est ainsi qu’on appelle ce mets) cause, dit-on, le flux de sang à ceux qui en mangent trop. On assure encore que la chair des gécarcins est quelquefois vénéneuse, notamment quand ils ont inang ;é dès fruits de mancenillier ; on reconnaîtmeme, dit-on, cette propriété délétère à la couleur noire du taumalin. Mais ces assertions ont été mises en doute par quelques auteurs.

L’espèce type de ce genre est le gdearcin ruricole, d’un beau rouge violacé, qui se trouve aux Antilles. Le gécarcin bourreau est d’une couleur jaune rougeâtre, entrecoupée de petites lignes purpurines ; on trouve cette espèce à l’île Saint-Thomas, où elle est surtout commune dans les cimetières. On range aussi quelquefois dans ce genre le crabe fouisseur de la Guyane. Enfin, on a étendu encore le nom de tourlourous aux crabes de vase ou des palétuviers, qui forment aujourd’hui le genre uca ou uque.

GÉCARCINIEN, IENNE adj. Cé-kar-siniain, iè-ne — rad. gécarcin). Crust. Qui ressemble ou qui se rapporte aux gécarcins. . — s. m. pi. Tribu de crustacés décapodes, comprenant les genres gécarcin, gécarcoïde, uca et cardisome. •

GÉCARCOÏDE s. m. Cé-kar-ko-i-de — de, gécarcin, et du gr. eidos, aspect). Crust. Genre de crustacés décapodes, voisin des gécarcins, et dont l’espèce type habite le Brésil.

GECHTER (Jean-François-Théodore), sculpteur français, élève de Bosio et de Gros, né à Paris en 1796, mort en 1844. Il a débuté au Salon de 1833 par un groupe représentant le Combat de Charles-Martel et d’Abdérame. Son dernier ouvrage est une statue en marbre du roi Louis-Philippe pour la salle du conseil d’État. On cite parmi ses autres travaux : la Bataille d’A boukir, à l’Arc de triomphe ; le Rhin et le Rhône, sur la place de la Concorde ; la Madeleine et Saint Jean Chrysostome, à l’église de la Madeleine, etc.

GECKEN (Philippe-Guillaume), jurisconsulte allemand, né en 1722, mort à Worms en 1791. Il compléta son instruction par des voyages et publia des ouvrages qui prouvent un vaste savoir. Les principaux sont : Diplomataria veteris Marchix lirandenburgensis (1765-1767, in-8o) ; Codex diplomalicus Brandenburgensis (1769-1785), fruit de recherches considérables ; Histoire des Slaves, particulièrement en Allemagne (1772) ; Voyage en Souabe, en Bavière, etc. (1783-1788, 4 vol. iu-8°).

GECKO s. m. Cè-ko — onomatop. du cri de l’animal). Erpét. Genre de reptiles sauriens, comprenant plus de soixante espèces, répandues dans les régions chaudes du globe : Beaucoup de gbckos aiment à s’introduire dans les habitations. (P. Gervais.) Les geckos saisissent leur proie en la happant simplement. (T. Clavé.)

— s. m. pi. Syn. de gkckotiens.

— Encycl. Les geckos sont des reptiles sauriens de petite taille, à corps plus ou moins aplati, ainsi que la tête, et partout recouverts décailles grenues, parsemées de tubercules qui font paraître la peau comme chagrinée. Leurs jambes, écartées, sont terminées par des doigts plus ou moins élargis, aplatis à la face inférieure, qui présente une série de lames entuilées et crénelées, à l’aide desquelles ils font le vide et s’accrochent contre des corps assez lisses ; ils sont aidés en cela par leurs ongles, ordinairement crochus et rétractiles. Toutefois, ces derniers caractères sont loin d’être également marqués chez toutes les espèces ; ils vont, au contraire, en se dégradant de l’une à l’autre, à mesure que l’on s’éloigne des espèces types : on voit alors les doigts devenir de moins en moins propres à grimper, la queue perdre peu à peu ses franges, s’arrondir et finir même par être aplatie

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transversalement. Ce genre, qui comprend plus de soixante espèces, est devenu la famille des geckotiens. On trouve des geckos dans toutes les régions chaudes du globe, La région méditerranéenne en renferme quelques espèces, que les anciens ont souvent mentionnées sous les noms d’ascalabote et do galéote (cette dernière dénomination sert aujourd’hui à désigner un genre de sauriens tout à fait différent des geckos) ; la plus commune est le gecko des murailles, dont l’étude peut nous servir de type pour toutes les autres.

Tous les geckos présentent, en effet, une grande analogie dans leurs mœurs et leurs habitudes. Les uns, toutefois, sont souvent peints et diaprés des plus vives couleurs ; les autres ont un aspect repoussant et presque hideux. La forme disgracieuse et la laideur de leur corps, la brièveté de leurs membres, qui rend leur marche presque rampante, leur tête aplatie comme celle de certains batraciens, leurs paupières très-courtes, qui se retirent entièrement entre l’œil et l’orbite, la lourdeur et la paresse de leurs mouvements, enfin leur vie nocturne et leur prédilection pour les endroits sales, où ils aiment à se cacher, tout cela leur donne une physionomie étrange qui les fait différer des autres sauriens et leur donne une certaine ressemblance avec les crapauds. D’un autro côté, ils ont les yeux très-grands, une pupille qui se dilate ou se rétrécit, suivant que la lumière est faible ou intense, ce qui les a fait regarder comme étant, parmi les sauriens, ce que sont les chats dans la classe des mammifères. Enfin la disposition de leurs doigts, munis de sortes de ventouses, leur permet même de marcher contre les plafonds.

On croit, disent Duméril et Bibron, que le nom de gecko est une sorte d’onomatopée, un mot imitatif du cri ou du son que produit une des espèces observées des premières, ainsi que le tockaie, le geitje, sorte de voix que l’on a comparée aux sons que produisent les écuyers lorsqu’ils veulent calmer ou flatter les chevaux, en faisant claquer doucement la langue contre leur palais... Il n’y a pas do goitre dans ces animaux, et nous ne savons pas comment se forme leur voix ; peut-être les mouvements de la langue, et la manière dont elle est reçue dans la concavité du palais se prêtent-ils à ce bruit tout particulier, à ce cri qui a fait désigner les geckos sous plusieurs des noms qui semblent imitatifs de ? sons qu’ils produisent, tels que gecko, gcilje, tockaie, ou, d’après l’analogie de ces sons, claqueur, postillon, cracheur, sputaleur, etc. La disposition de la trachée peut aussi aider à cet effet. »

Le gecko ou platidactyle des murailles est long de 12 à 15 centimètres, d’une couleur gris cendré sur les parties supérieures, blanchâtre en dessous. Les jeunes individus sont d’une teinte plus foncée en dessus et tachée de grisâtre plus pâle en dessous. Ce reptile habite les bords de la Méditerranée ; en France, il est assez commun dans le Languedoc, mais plus encore dans la Provence. C’est un animal hideux et d’un aspect dégoûtant, ayant la singulière habitude de se •recouvrir le corps de poussière et d’ordures. Il recherche la chaleur et fuit les lieux bas et humides ; essentiellement nocturne, il aime à se cacher dans les tas de pierres et les trous de murailles ; on le trouve fréquemment aussi dans les habitntions, sous les toits, surtout sous ceux des masures et des vieilles maisons. Il passe l’hiver dans son abri, sans néanmoins s’engourdir complètement. Aux premiers beaux jours, il quitte sa retraite pour aller se réchauffer au soleil ; mais il se hâte de rentrer dès qu’il va pleuvoir ou quand il entend du bruit ; cependant l’approche de l’homme ne l’effraye pas. Il se nourrit surtout d’insectes et poursuit jusqu’il leur ombre. Il rend des services en débarrassant nos demeures des moustiques, des cousins et des araignées.

Le gecko des murailles est beaucoup plus agile que la plupart de se3 congénères ; il change si lesten.ent de place que l’œil a peine à suivre ses mouvements. Il grimpe avec la plus grande facilité, monte et descend sur des plans inclinés ou verticaux, même sur les corps les plus polis, arbres à écorce lisse, feuilles, marbres et le long des parois des bocaux de verre dans lesquels on le renferme. Il se tient accroché, comme les rainettes ou les mouches, aux voûtes et aux plafonds, à l’aide de ses ongles crochus, dea écailles qu’il a au-dessous des doigts et dos membranes qui lui forment des sortes de ventouses. Souvent il descend la tête en bas, ce ipii l’a fait comparer au pic par Aristote. Tous ses mouvements s’exécutent sans bruit ; de là, suivant Gessner, le nom d’ascalabote ■lue lui ont donné les anciens. Cette facilité do grimper lui permet de monter jusqu’aux étages supérieurs de nos demeures, où il arrive le plus souvent par les gouttières. Il n’est pas rare, dans le Midi, de le voir pénétrer dans les appartements du quatrième étage, et Olivier en a vu rester fort longtemps immobiles, dans une position renversée, à la voûte des églises.

Cet animal a été connu de toute antiquité ; les commentateurs s’accordent assez généralement à voir le gecko dans Vanaka du Lsoilique. Salomon, qui en fait un des emblèmes de la sagesse, nous apprend que les (/échos foisonnaient dans son palais. Il a reçu des