Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1400

GOUR

lui, les états donnent 1 million 600,000 francs. Devenu homme d’importance et déjà riche, il revient à. Paris, loue un bel appartement, achète des meubles de luxe, des chevaux, un équipage, comme un fermier général, fréquente les grands salons, et, pour y faire ligure de gentilhomme, prend des leçons d’un maître de danse. Il lit alors la connaissance de Fouquet et lui rendit quelques services. Cependant il conservuit toujours des relation* avec le prince de Conti ; et, comme ce prince fatiguait sans cesse la cour par de nouvelles demandes, le cardinal soupçonna quelque intrigue de la part de Gourville et se décida h le faire arrêter. Le gouverneur de la Bastille fut chargé d’exécuter l’ordre : il trouva Gourville répétant une courante avec son maître à danser, le fit monter dans son carrosse, lui donna une chambre fort commode, et, pendant les six mois que dura la prison, le traita en prisonnier d’importance. » Rendu à la liberté, il s’empressa d’al-’ 1er voir le cardinal ; « il le remercia de lui avoir donné le temps et les moyens de se guérir de ta maladie de l’intrigue, qui pouvait être regardée comme incurable chez lui. Mazarin sourit, promit de l’employer, et l’engagea à entrer dans les affaires de finances, où il était facile de faire fortune. »

Protégé par Fouquet, il fut nommé receveur général des tailles de la Guyenne, où il apprit les différentes manières de dilapider les fonds de l’Eta t et de s’enrichir rapidement ; mais, lorsque Fouquet fut disgracié, il fut poursuivi lui-même et condamné à mort par contumace. Alors il forma le dessein de s’établir à Bruxelles ; il loua une jolie maison de cette ville et la garnit de meubles élégants venus de Paris. Ce fut le rendez - vous ordinaire de la noblesse belge, du gouverneur, etc. Il fit plusieurs fois le voyage de La Haye. Là, le prince d’Orange le prit en amitié, l’admit à son jeu, et dîna chez lui avec les ambassadeurs d’Espagne, de Portugal et... de France. Il lui demanda même conseil dans certaines négociations et l’emmena k Broda. Jamais homme condamné pour vols ne jouit d’une pareille considération à l’étranger. Tout le monde subissait le charme de ce personnage exceptionnel, qui fut l’amant de Ninon. On sait que les sots avaient peu de chance auprès de la belle et spirituelle M11"* de Lenclos. Gourville, toujours condamné par contumace, ne laissa pas de traiter, au nom de la cour de France, avec le duc de Zell et l’évêque d’Osnabruck, son frère, qu’il avait connus. Et c’est le prince de Condé qui donna au roi ce singulier agent. «Ainsi, dit Gourville dans ses Mémoires, mon procès était fait et parfait, et je me trouvais plénipotentiaire du roi en Allemagne. » Il ïdla rendre visite k Christine de Suède, alors à Hambourg, et tous les soirs il était admis dans son cercle intime. Il crut alors pouvoir demander ses lettres d’abolition (sa grâce), puis, se fiant à son étoile, il se rend à Chantilly et descend chez le prince de Condé, qui le reçoit à bras ouverts et lui ménage une entrevue avec Colbert. Le ministre exige une restitution de 800,000 livres, puis réduit sa prétention à 600,000, et accorde trois jours de réflexions-, notre concussionnaire refuse net, et reçoit l’ordre de sortir du royaume. Il se dirige vers la frontière, et, chemin faisant, il rencontre le duc de Hanovre, qui venait à la cour pour épouser une des filles de la princesse palatine. Comme il avait été chargé, dans le temps, par ce prince, de faire les premières ouvertures du mariage, il saisit la balle au bond, et demande la permission de revenir, l’obtient, et le voilà de nouveau chez son ami le prince de Condé, fort obéré, et dont il rétablit les affaires comme il avait fait pour la maison de La Rochefoucauld. Le prince, qui avait besoin de l’envoyer en Espagne, songe à obtenir pour lui une mission du roi, mais pour cela la réhabilitation était nécessaire. Colbert réduit ses prétentions de remboursement à 300,000 livres, Gourville en offre 200,000. On tient bon des deux côtés, et notre personnage part pour l’Espagne sans caractère officie), mais, toutefois, muni des instructions secrètes de de Lionne.. Ce condamné non gracié et toujours flétri, par conséquent, est presque un ambassadeur. Il arrive à Madrid, suivi d’excellents cuisiniers, et, grâce à sa tuble et à ses façons engageantes, le succès dépasse son espérance. On le fête, on le choie, on l’admire ; il négocie à la fois pour le prince de Condé et pour la cour de France, et travaille à faire appeler au trône d’Espagne un des fils de Louis XIV. À son retour, il donna aux ministres des renseignements précieux que, sans lui, on n’aurait probablement jamais eus. On ne lui réclame plus aucune somme ; il obtient ses lettres d’abolition, que le parlement enregistre sans difficulté. A Chantilly, le prince de Condé le présente au roi, qui l’accueille le mieux du monde (avril 1671). Gourville, dès lors, ne rencontra plus d’obstacles sur sa route, et continua de rendre des services au prince de Condé, au duc de Bourbon et au roi.

Saint-Simon raconte qu’il avait épousé secrètement l’une des sœurs du duc de La Rochefoucauld, son premier protecteur ; que

c’était 1k un fait parfaitement connu de chacun à l’hôtel de La Rochefoucauld, où les trois sœurs du duc, restées filles, logeaient ensemble dans un corps de logis séparé, tandis que Gourville demeurait à 1 hôtel de Condé « Mais, à les voir, dit encore Saint-Simon

GOUS

personne ne s’en seroit.jamais douté. Toujours Gourville, à T’égard de tous les La Rochefoucauld, voire de celle qu’il avoit épousée, gardoit en public une attitude de déférence et de respect qui prouvoit qu’il ne se méconnoissoit pas, et qu’il se rappeloit parfaitement qu’il avoit été à eux dans sa jeunesse : •

On avait souvent engagé Gourville à écrire ses Mémoires, et il s’y était toujours refusé ; enfin, vers le milieu du mois de juin 1702, a l’âge de soixante-dix-huit ans, il se décida à les dicter, et il les termina en quatre mois, et demi, sans avoir recours à personne, et sans autre aide que ses souvenirs. Ces Mémoires offrent un réel intérêt. L’auteur y parle avec une égale indifférence de ce qu’il a fait de mal et de ce qui est à sa louange. Il montre une grande impartialité d’appréciation à l’endroit de ses amis et de ses ennemis ; son style est simple, naturel et coulant. Gourville ne s’occupe que des événements auxquels il a été mêlé. Il fait naïvement, de bonne foi, sonéloge, narre ses aventures, livre le secret de maintes intrigues politiques, débite des anecdotes piquantes, trace des portraits, etc. Les Mémoires de Gourville furent livrés à la publicité en 1724 (Paris, 2 vol. in-12), par l’abbé Foucher, parent de l’auteur. Il y a, dans cette édition, des transpositions et des retouches, des rectifications qui, en réalité, sont des erreurs. Cependant elle fut très-recherchée en dépit de toutes ses défectuosités. Elle était à peu près épuisée, quand il en parut une nouvelle (Paris, 1782, 2 vol. in-12, chez Le Clerc et Barrois). Celle- ci est de beaucoup préfé-’ rable, car le texte en a été rectifié soigneusement d’après le manuscrit dç l’auteur.

GOURZE (la), montagne de la Suisse, dans le cunton de Vaud, à 8 kilom. de Lausanne. Du sommet, qui atteint 928 met., on découvre une vue admirable sur le pays de Vaud, le lac de Genève, le Jura et les Alpes. Cette montagne porte les ruines d’une tour, bâtie, d’après quelques écrivains, par la reine Berthe, d’après d’autres au xe siècle.

GOUSLI s. m. (gou-sli). Sorte de harpe horizontale en usage chez les Russes.

GOl/SOL s. m. (gou-zol). JIoll. Petite coquille du genre mitre.

COUSSAULT, écrivain français du xvhb siècle. Il entra dans les ordres, fut. pendant quelque temps conseiller au parlement, puis composa divers ouvrages.de morale, où l’érudition sacrée se mêle assez agréablement, dit Barbier, à l’érudition profane. Ses principaux ouvrages sont : Raisonnements chrétiens sur ce qui s’est passé dans le commencement du monde (Paris, 1679) ; Iléflexions sur tes défauts ordinaires des hommes et sur leurs bonnes qualités (Paris, 1G92, in-12) ; le Portrait d’un honnête homme (Paris, 1693) : Portrait d’une honnête femme (1694) ; Conseils d’un père uses enfants (1695.)

GOUSSAUTs. m. (gou-sô). Manège. Cheval court de reins, et dont l’encolure et la conformation annoncent la vigueur. Il On dit

aUSSi GOUSSANT.

— Véner. Chien lourd et trapu.

— Fauconn. Oiseau de vol, dont le corps est trop lourd et trop ramassé.

GOUSSE s. f. (gou-se — Origine inconnue. Peut-’être du celtique : gaélique guiseid, petite poche ; irlandais guisead ; cymrique cwysed). Bot. Cosse, enveloppe des’graines, des semences d’une plante légumineuseiGoussus de feues, de pois, de haricots. Gousses d’acacia.

Gousse d’ail, d’échalote, Tète d’ail, d’échalotte.

— Archit. Nom donné à de3 ornements particuliers au chapiteau ionique, qui ressemblent à des gousses de fèves.

— Mar. Petite embarcation pointue à l’avant et à l’arrière, dont on se sert dans le golfe de Gènes.

— Pêche. Gousses de plomb, Morceaux de plomb qui servent à maintenir les filets au fond de l’eau.

— Encycl. Bot. La gousse consiste en une feuille carpellaire à deux valves, ordinairement membraneuses, appliquées l’une contre l’autre et soudées par leurs bords dans toute leur étendue ; à l’intérieur, on trouve des graines insérées d’un seul côté, mais alternativement sur chaque valve, ce qui distingue ce fruitde la silique. La gousse, appelée aussi légume, caractérise essentiellement la famille des légumineuses ou papilionacées. Elle est

fénéralement à une seule loge ; néanmoins, ans les astragales, la saillie rentrante de l’une des sutures y simule deux loges. Quelquefois aussi elle est traversée par de petites cloisons ou diaphragmes qui séparent chaque

§ raine. Sa forme varie beaucoup ; elle peut tre cylindrique, ovale, arrondie, linéaire, gonflée, contournée, etc.

GOUSSET s. m. (gou-sè — Ce mot est sans doute un diminutif de gousse, le creux de l’aisselle, où le gousset-poche était primitivement placé. yant été comparé à une gousse. Cependant quelques-uns rapportent directement gousset, en ce dernier sens, au gaélique guiseid, petite poche, gousset ; cymrique cwysed. On ne sait donc pas exactement si le sens de creux de l’aisselle a précédé celui de poche). Creux de l’aisselle ; mauvaise odeur qui s’en exhale : Sentir le gousset. Madame la

GOUS

princesse était un peu bossue, et avec cela un gousset fin qui se faisoit suivre à la piste. (Saint-Sim.)

— Petite pièce de toile placée à la manche d’une chemise, à l’endroit de l’aisselle.

— Petite poche qui est en dedans de la ceinture d’une culotte, d’un pantalon ; poche du gilet, où beaucoup de personnes mettent leur argent : Je me vis en peu de temps le gousset tien garni. (Lesage.) Les araignées filent tranquillement leurs toiles dans mes goussets. (Ad. Paul.)

—.Petit siège intérieur adhérent à la portière d’une voiture.

— Sorte de petite console de bois servant de support à une tablette.

— Blas. Pièce en forme de pupitre tirée de l’angle dextre ou senestre du chef, descendant diagonalement sur le point du milieu de l’écu, et tombant perpendiculairement sur la base. Cette pièce, rare dans le blason, était autrefois, dit-on, une flétrissure.

— Armurer. Pièce de mailles que, dans certaines armures des premiers temps, on fixait aux endroits correspondant aux articulations, pour en compléter la défense. Plus tard, quand on remplaça les goussets de mailles par des plaques de fer ou d’acier, on douna, par analogie, le même nom à ces plaques.

— Mar. Ouverture pratiquée dans la voûte d’un vaisseau pour laisser passer la tète du gouvernail, il Morceau de bois* muni de deux tourillons, qui entrent dans les barrotins, au deuxième pont d’un vaisseau.

GOUSSET (Jacques), en latin Gussciins, hébraïsant et pasteur protestant français, né à Blois en 1635, mort à Groningue en 1704. Il fit ses études à Saumur, sous Ta direction de deux maîtres illustres, Le Fèvre et Cappel, qui lui donnèrent une connaissance approfondie des langues anciennes, surtout de l’hébreu. Chassé de Franco par la révocation de l’édit de Nantes, il se réfugia d’abord en Angleterre, et ensuite en Hollande, où il fut nommé ministre de l’église wallonne de Dordrecht, en 1692. Quelques années après, il fut appelé à occuper une chaire de grec et do théologie à Groningue. On a de lui : De viva deque mortua fide doclrina Jacobi aposioli evoluta. Adjuntia est dissertatio ostendens Cartesianwn muudi systema non esse, ut quidam existimant, periculosum, etc. (Amsterdam, 1606, in-8°) ; Vesperm Groningons, seu arnica derebus sacris colloquia, ubi varia. SS. scripturx loca seleeta difficilia, se magni momenti, accurate tractantur atque egregie explicantur (Amsterdam, 169S, in-12) ; Commentant lingus hebraics (Amsterdam, 1702, in-fol.), ouvrage très-savant, mais malheureusement systématique. Son système est apprécié comme il suit par les auteurs de la France protestante ; » Pour lui, la langue hébraïque était un soleil brillant de sa propre lumière, et il appuyait cette opinion en disant qu’il serait étrange que Dieu eût exigé qu’on apprît dix langues étrangères pour comprendre sa parole. Il ne voulut donc recourir ni aux langues sœurs de l’hébreu, ni aux anciennes versions, ni aux commentaires des rabbins, ni, en un mot, à aucun des moyens auxiliaires dont son maître Cappel avait su faire si bon usage. » Citons encore : Dispùtationes in Epistolam Pauli ad Hebrsos (Amsterdam, 1712, in-fol.) ; Jcsu Christi Evangeliique véritas salutifera (Amsterdam, 1712, in-fol.), etc., etc.

GOUSSET (Thomas-Marie-Joseph), cardinal français, né à Montigny-les - Cherlieu (Haute-Saône) en 1702, mon à Reims en 1866. Issu d’une famille de la plus humble condition, il fut employé aux travaux de la campagne jusqu’à l’âge de dix-sept ans. En 1809 il commença ses études et fit des progrès si rapides que, trois ans plus tard, il était reçu bachelier. Poussé par ses goûts vers la carrière ecclésiastique, Gousset entra alors au grand séminaire de Besançon, fut ordonné prêtre en 1817- -et, après un court vicariat, devint professeur de théologie morale au même séminaire. Il avait acquis la réputation d’un habile casuiste et était, depuis 1830, vicaire général du cardinal de Rohan, archevêque de Besançon, lorsqu’il fut nommé évoque de Périgueux en 1835. Cinq ans plus tard, Gousset était nommé archevêque de Reims, et en 1850 il recevait le chapeau de cardinal. Devenu membre du Sénat en vertu de la constitution de 1852, il n’a joué dans ce corps politique qu’un rôle des plus effacés^’ Lorsque l’aobé Uaume se fit le promoteur d’une réforme pédagogique qui consiste à exclure les auteurs classiques de l’enseignement jusqu’à la quatrième et à introduire très-largement dans les classes supérieures les pères de l’Église et les écrivains ecclésiastiques, le cardinal Gousset adopta ces

idées, qui furent combattues alors avec une grande vivacité par M. Dupanloup. M. Gousset était membre de l’Académie de Besançon, membre du Comité historique des arts et monuments, et fit quelque temps partie du Conseil supérieur de l’instruction publique. Ce prélat a composé un certain nombre d ouvrages, dont quelques-uns ont été plusieurs fois réimprimés. Nous citerons de lui : Conférences d’Angers (Besançon, 1823) ; Exposition de la doctrine de l’Église sur le prêt à intérêt (1825) ; Code civil commenté dans ses rapports avec la théulogie morale (1827) ; Justification de la théologie morale du D. Liguori (1829) ; 7’héologie morale (1844, 2 vol. in-8°) ;

GOUT

Théologie dogmatique (1848, 2 vol. in-8«) ; la Croyance générale et constante de l’Église touchant l immaculée conception de la bienheureuse vierge Marie (1855) ; Exposition des principes du droit canonique (1859, in-S°) ; Du droit de l’Église touchant ’a possession des biens destinés au culte ; De la souveraineté temporelle du pape (1862), etc. On doit également au cardinal Gousset une édition du Dictionnaire théologique de Bergier, avec notes et dissertations (Besançon, 1834, in-8°).

GOUSS1ER (Louis-Jacques), savant né à Paris en 1722, mort en 1799. Il professa les mathématiques et fut, pendant la Révolution, attaché par Roland, ministre de l’intérieur, à la division des arts et métiers. Goussier prit part à la rédaction de l’Encyclopédie, mit en ordre et publia les mémoires de La Condamine et inventa divers appareils, notamment un niveau d’eau et m moulin à bras portatif pour scier les planches. Ses principaux ouvrages sont : la Physique des gens du monde (Paris, 1780-87, 5 vol, in-4») ; Système général, physique et économique des navigations naturelles et artificielles de l’intérieur de la France (ibid., 1788-89, : : vol. in-S").

GOUSTRÀNV1LLE, village et comm. de France (Calvados), cant. de Dozulé, arrond. et à 23 kilom. de Pont-lE>êque ; 243 hab. La belle tour de l’église, du style de transition à sa base, du xve siècle dans la partie supérieure, et terminée par une plate-forme, rappelle dans son ensemble le charmant campanile de Florence. L’archirolte du portail est ornée de remarquables sculptures.

G’OÛT s. m. (goû — lat. gustus, mot qui, d’après Eug. Burnouf, représente le zend gdçtra., goût, de gûç, qui répandrait exactement à la racine sanscritesved, goûter ; mais gustus appartient plutôt, conme le pensent Bopp et Curtius, à un rad.cat gus, qui est aussi dans gustare, goûter, et qui répond à la racine sanscrite gush, aimer, trouver bon, d’où le sanscrit gushtis, fa^eur(contentement, satisfaction, goshas, sHistaction, satiété. Bopp et Curtius rapportent à la même racine gush le grec geuo, faire goûter, gemmai, goûter, geusis, goût, savsur, geuma, dégustation, aliment, etc., et le gothique kiusan, éprouver, kuslus, épreuve, kiusjan, goûter, ancien Scandinave kostr, aliment, allemand kosten, goûter, déguster, etc.). Sens par lequel on perçoit la saveur, et qui a son siège principal sur la langue : L’himme, supérieur à tous les êtres organisés, a le g ens du toucher, et peut-être celui du GOÛTp/uî parfait qu’aucun des animaux. (Buff.) Je ie connais qu’un sens aux affections duquel rien de moral ne sa mêle, c’est le goût. (J.-J. Rouss.) Le goût pourrait être appelé l œil de "estomac. (M"" Monmarson.)

— Par ext. Saveur, aptitudî à produire la sensation du goût ; impression produite par le sens du goût : Une sauce sam goût. Pris A point, le faisan est une chair, ’endre, sublime et de bon goût. (Brill.-Sav.)

— Appétence des aliments, plaisir que l’on éprouve à boire et à manger : Ce malade ne trouve goût d rien, il a perdu le goût. (Acad.)

— Pop. Odeur  : Il y a dam- cette chambre un goût de renfermé. Ce tabac a un goût de pourri. (Acad.)

— Fig. Faculté d’apprécier les choses au point de vue de !a beauté : Avoir du GOÛT. Avoir bon goût, mauvais Goût. Être dépourvu de goût. Le goût est le set liment prompt d’un esprit bien fait. (Duc de Noailles.) La société des femmes gâte les mœurs et forme le goût. (Montesq.)

Savoir choisir, voila le goût.

BÉRANGER.

Tout peuple peut avoir du goût et lu bon sens : Ils sont de tous pays....

IiA Fontaine.

I ! Façon de sentir, d’apprécier ; penchant spécial, inclination particulière : Les goûts sont divers. Chacun a son goûi. Le goût des arts ne peut être un goût populaire. C’est ignorer le goût du peuple que de ne pas hasarder quelquefois se grandes fadaises. (La Bruy.) La régularité est le goût de la médiocrité, l’ordre est le goût du génie. (V Hugo.)

Chaque âge a ses humeurs, son goût et ses plaisirs.

RÉGNIER.

11 faut toujours que la femme commande ; C’est lit son goîtil si j’ai tort, qu’on me pende* Voltaire.

D Attachement de galanterie qui a un caractère léger, et qui n’est paj de l’amour : Goût, en galanterie, simple inc’inalion, amusement passager, mot des gen. : de cour. (De Caillières.) Il Manière d’un auteur, d’un artiste, d’une époque, d’une éco e ; caractère, genre d’un talent : Peindre dans le goÛt de Mubens. Il faut regarder la Cyiopédie de Xcnophon comme un roman mora ’ dans le goût du Téléraaque, et non pas comme une histoire. (La Harpe.) Il Appréciation des circonstances qui détermine à agir ou à parler à propos : battre un adversaire à terre est de très-mauvais goût. Il est de bon goût de se taire lorsqu’on ne saurait parler utilement. Toute controverse religieuse parait en France de mauvais goût. (Renan.)

De haut guût. Se dit d’un mets fortement épicé, salé, qui produit une iir pression violente sur le palais : Les méridionaux affec-