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nombre de dissertations remarquables, insérées dans les Philosophical transactions et dans les Mémoires de la Société chimique de Londres, od a de lui des Éléments de chimie (Londres, 1805, 2 vol., nouv. édit.), qui sont aujourd’hui l’ouvrage classique sur cette science le plus répandu en Angleterre. La traduction allemande, par Otto, a atteint, en 1857, sa troisième édition.

GRAHAM, duc de Montrose, un des plus intrépides défenseurs de Charles Ier. y. Montkosis.

GHAHAM (mistress Catherine), femme de lettres anglaise. V. Macaulat.

GUAHAM (Marie), femme de lettres anglaise. V. Calcott.

GHAHAME (Jacques), poète écossais, né h Glascow en 1765, mort dans cette ville en 1811. Il suivit pendant quelques années la carrière du barreau, puis entra dans les ordres et obtint la direction d’une paroisse près de Durham. Il a laissé des poésies, pour la plupart descriptives, d’un caractère moral et religieux, d’un style naturel, concis et souvent gracieux. On a de lui :1e Dimanche(1804) ; les Oiseaux d’Écosse (1806) ; Marie Stuart, poHme dramatique, les Géorgigues anglaises (1810, in-4»), où l’on trouve des peintures exactes.

GHAHAMIE s. f. (gra-a-mt — de Graham, bût. àngl.). Bot. Genre de plantes, de la faniille des portulacées, tribu des ealandri-Hiêes, dont l’espèce type croit au Chili.

GBAHAM’S-TOWN, ville de l’Afrique australe, dans la colonie anglaise du Cap de Bonne-Espérance, district d’Albany, à 35 ki-10111. N.-O. de Bathurst ; 6,000 hab. Résidence du lieutenant gouverneur des districts de l’B. de la colonie.

ôRAHN (Lueile), danseuse, née à Copenhague le 30 juin 1821, fille d’un ancien officier. Elle entra à l’École royale de danse en 1B28. En 1835, grande et douée d’une beauté idéale et fantastique, comme la poésie du Nord, elle débuta dans un pas de la Muette de Portici, et obtint un succès d’enthousiasme qui se continua dans le ballet : les Cinq sens, composé à son intention. Elle créa ensuite le rôle î’Astride de Waldemar, dans un ouvrage emprunté aux chroniques de sa patrie, et parut dans le suave et mélancolique personnage de la Marguerite de Gœthe, après avoir pris les leçons ou danseur Barrez. Lueile Grahn débuta à notre grand Opéra, le 12 juillet 1839, dans le Don. Juan, de Mozart, où un pas avait été intercalé à son intention, La beauté et le talent de la nouvelle venue excitèrent des bravos enthousiastes. Elle dansa ensuite, dans le Carnaval de Venise et la Somnambule, des pas qui sont restés dans la mémoire des habitués ; mais Marie Taglioni régnait alors, et, malgré l’engagement qui suivit les débuts, Lueile Grahn finit par abandonner le voisinage d’une si redoutable rivale ; elle voyagea alors à l’étranger. En 1845, elle figurait dans le fameux pas de quatre dansé au théâtre de laReine, en compagnie de Taglioni, de Cerrito et de Carlotta Grisi ; elle donna aussi des représentations en Italie. Après avoir amassé une très-belle fortune, Lueile Grahn se retira de la scène, en pleine jeunesse et en plein succès.

CRAIE s. f. (gré). Ornith. Nom vulgaire du freux.

ORAIER ou GRAYER s. m. (grè-ié). Sylvie. Ancien officier des eaux et forêts.

GRAIGUENAMANAGH, ville d’Irlande, comté et à ei kilom. S.-E. de Killkenny, sur les bords du Barrowque traverse un beau pont ; 2,300 hab. Commerce de bétail important. Ruines d’une abbaye du XIIIe siècle.

GRAILLANT s. m. (gra-llan : M mil.). Ornith. Nom vulgaire de la eorbme. Il On dit

aUSSi GRAILLAT, GRAILLOT et GRAILLE S. f.

GRA1LLEMENT s. m. (gra-lle-man ; Il mil. — rad. grailler). Son de voix enroué, qui rappelle le cri de la corneille.

’ GRAILLER v. n. ou intr. (gra-llé ; Il mil.rad. graillant). Crier comme la corneille. Il Parler d’une voix enrouée, qui rappelle le cri de la corneille.

— Chasse. Sonner du cor d’une certaine façon, pour rappeler les chiens.

GRAILLON s. m. (gra-llon ; II mil. — Ce mot vient probablement de l’ancien français graille pour gril, grille. Selon Scheler, c est une contraction de gratillon, ce que l’on gratte au fond de la marmite. Graillon, crachat, paraît venir de l’ancien verbe grailler, crier comme la corneille, le son enroué qu’on produit en amenant cette excrétion ayant déterminé l’assimilation). Reste, débris d’un repas : Beaucoup de pauvres gens vivent de graillons. (Acad.) il Morceau de graisse dé foûtant. tl Goût, odeur de viande brûlée ou e graisse : Sentir le graillon.

— Pop. Excrétion épaisse de la poitrine : Comment ose-t-il chanter avec ces graillons dans le gosier ?

— Tecbn. Nom donné aux rognures qui tombent d’un bloc de marbre ou de pierre que l’on taille.

— Ornith. Nom vulgaire de la petite chevêche.

GRAILLONNER v. n. ou intr. (gra-llo-né ; Il mil. — rad. graillon). Prendre un goût,

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une odeur de graillon ; Cette viande grail-

LONNB.

— Pop. Tousser pour expulser des crachats, des graillons : Rien de plus dégoûtant que de GRAILLONNER sans cesse.

GRAILLONNEUR, EUSE 8. (gra-Uo-neur, eu-ze ; Il mil. — rad. graillonner). Celui, celle qui graillonne : Un graillonneur insupportable,

— s. f. Femme qui vend des restes de table ou graillons, il Mauvaise cuisinière.

GRAILLY (Jean de), dit lo copiai do Buch,

capitaine du xive siècle, né à Bordeaux d’une très-ancienne famille de Guyenne, mort à Paris en 1377. Ce titre de captai, qui signifiait seigneur et que Du Cange dérive de capitalis, n’était en usage que pour Buch et Traîne. Comme la plupart des seigneurs bordelais, Jean de Grailly était fort attaché au parti anglais. Vaincu à Cocherel par Du Guesclin (13ii4), il obtint sa liberté l’année suivante en cédant quelques forteresses au roi Charles V, qui, en retour et pour se l’attacher, lui concéda la seigneurie de Nemours. Néanmoins, il ne tarda pas à retourner aux Anglais, qui le nommèrent, en 1371, connétable d’Aquitaine, fut de nouveau fait prisonnier près du château de Soubise (1372), et mourut à la prison du Temple, à Paris, ayant obstinément repoussé cette fois les offres brillantes Que Charles lui fit de nouveau pour l’attirer dans son parti.

GRAlLLY(Eugène), artiste dramatique français, mort à Paris en 1848. Il débuta sur les théâtres de la banlieue et dut beaucoup aux conseils de Mlle Georges, qui, dans ses tournées départementales, ne pouvait jouer sans l’avoir à ses côtés. Fixé au théâtre de la Portè-Saînt-Martin, il s’y distingua dans un grand nombre de créations, celles, entre autres, du roi dans Don César de Bazan (1844), et du docteur Appiani dans Marie-Jeanne (1845). Dans Don César de Bazan, Grailly revêtait le caractère de son personnage avec une dignité sombre et une mélancolie sévère, mais cependant touchante, qui contrastait étrangement avec l’insouciance et la philosophique gaieté de Frédérick-Lemaitre, chargé du principal rôle. Quant à l’interprétation du docteur Appiani, il y apportait une science et une correction qui lui firent partager l’immense succès de M»» Dorval, l’inimitable Marie-Jeanne. Cet acteur a également été fort applaudi dans la Juive de Conslantine (1846). Il se disait le dernier descendant du captai de Buch.

GRAIN s. m. (grain — lat. granum, le même que l’irlandais erse gran. On ramène généralement ce nom à la racine gar, disperser, de sorte que le grain serait la chose qui s’éparpille. D’autres prétendent qu’il se rattache à la racine gar, prise dans l’acception de manger, de sorte que le grain serait ce qui sert a la nourriture. Enfin, il y a une autre racine gar, ayant pour initiale un g palatal au lieu d’un g guttural, et qui se prend dans le sens de broyer et d’être broyé, usé, détruit graduellement. M. Littré dit qu’il n’est pas absolument sûr que grain, au sens d’orage, soit le même mût que grain de talé ; cependant, on peut concevoir que cet orage ait été appelé un grain à cause des grains de grêle et des gouttes de pluie qu’il amène. Les autres étymologies qu’on en a données s’appuient sur l’anglais rain, pluie, ou, d’après Jarn, le hollandais ram, furieux, colère). Fruit sec, dur et petit des céréales et de certaines autres plantes : Grain de blé, d’avoine, d’orge, de mats. Grain de moutarde. Grain de millet. Metirer les grains d’une cosse de pois. La colombe amollit dans son estomac le grain dont elle veut nourrir ses petits. (J.-J. Rouss.) C’est peine inutile de labourer un champ, si l’on ne jette pas ensuite du grain dans le sillon. (De Jussieu.)

Un jour un coq détourna Une perle qu’il donna Au beau premier lapidaire : « Je la crois âne, dit-il, Mais le moindre grain de mil Ferait bien mieu* mon affaire. •

La Foutaise. Il Petit fruit à pépins : Grain de raisin. Grain de grenade, de genièvre.

— Par anal. Morceau, fragment ; petit objet de forme plus ou inoins arrondie : Les grains d’un chapelet, d’un collier d’ambre. Un grain de sable. Des grains d’or. Un grain de poudre à canon. Un grain de sel. Un grain de sucre. Un grain de poussière est pesé aussi rigoureusement, dans le devis de la création, que l’astre gui roule dans les deux. (Boufflers.) Comment pourrions-nous connaître la nature du soleil, quand nous ignorons celle d’un grain de sable ? (B. de St-P.) Il Chacune des parties ténues et serrées entre elles qui forment la masse des corps solides et qui apparaissent lorsque ces corps ne sont pas polis ou usés : Le grain d’un marbre, d’une pierre, d’~un bois. L’acier a le grain plus fin, plus serré que le fer. (Acad.) La finesse du grain de l’ardoise augmente en raison de sa situation à de plus grandes profondeurs. (Buff.) Il Chacune des petites éminences très-rapprochées les unes des autres, qui rendent une surface légèrement rugueuse : Le grain du papier. Le grain d’itne toile, d’une étoffe de soie.

— Fig. Très-petite quantité : N’avoir pas un grain de bon sens. Un grain de sel est né-

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cessaire partout, même dans le style le plus sérieux. Avec un grain de foi on transporte les montagnes. Disque j’ai un grain d’amour, je ne manque pas’ d’y mêler tout ce qu’il y a d’encens dans mon magasin. (La Fontaine.)

Grain de beauté, Petite tache noire ou brune, ainsi dite parce qu’elle fait paraître la peau plus blanche.

Grain de folie, Quelque peu de folie : Tous les hommes ont toujours quelque petit grain du folie mêlé à leur science. (Volt.) Quel sage n’a pas un petit grain de folie ? (E. About.)

Oh ! qui, dans l’Italie, N’a son grain de folie ?

A. de Musset.

A gros grain, Se dit d’un dévot, d’un chrétien qui ne s’attache pas au détail, qui a, dans sa manière de penser et d’agir, une rondeur, un sans-façon très-éloigné du scrupule : C’est un catholique À gros grain.

Séparer l’ivraie d’avec le bon grain, Distinguer, séparer les méchants des bons ou le mal du bien, dans un langage figuré emprunté à l’Évangile.

— Archit. Grain d’orge, Petite cavité pratiquée entre des moulures de menuiserie pour les dégager.

— Techn. Nom donné, dans les ateliers de tissage, à un effet peu prononcé et inter- ■ rompu, résultant de ta- composition de l’armure ou. du croisement, il Grain d’orge, Outil de serrurier et de menuisier.

— Constr. Grain d’oroe, Petit morceau de bois en forme de prisme, servant à remplir un vide ou une fente d’une pièce de bois, il Assemblage à grain d’orge, Assemblage de deux pièces de bois dont l’une est taillée à angle aigu, l’autre à angle rentrant.

— Grav. Effet produit par des tailles diversement croisées entre elles.

— Mar. Coup de vent subit et de peu de durée : La durée des grains n’a rien de fixe ; elle excède rarement un petit nombre de minutes. (J. Lecomte.) Il Nun^e qui annonce ce coup de vent : Grain noir. Grain blanc, il Temps à grains, Temps entrecoupé de rafales et de calmes : il fit un temps à grains, et les vents ne varièrent que du nord-ouest au nord-nord-ouest. (La Pérouse.) Il Veiller au grain, Dans l’argot maritime, Se tenir sur ses gardes : Veillons au grain, répétaient-ils ; le vent a l’air de venir du côté des calottes ; s’il continue, il pleuvra des averses de coups de poing et de coups de pied. (E. Sue.)

— Artill. Pièce de métal vissée dans la culasse d’une arme à feu, et dans laquelle est percée la lumière. Il Nom donné autrefois à une boulette de poudre fulminante dont on se servait, avant l’invention des capsules, pour amorcer les armes à percussion. On disait aUSSi BOULE FULMINANTE.

— Typogr. Grain de la grenouille, Dé d’acier creux sur lequel tourne l’extrémité du pivot de la presse en bois. Il Grain du pivot, Petit morceau d’acier dont est muni le même pivot.

— Comm. Verroterie de couleur : Collier de grains, il Gros grain, Sorte de soie très-forte, que l’on fabrique à Lyon : Une robe de gros grain. Il Ci>'« en grain, Cire qui, ayant été longtemps remuée sur les toiles, ’s’est réduite en fragments gros comme des fèves. il Grain d’orge, ou Graindorge, Ancienne étoffe croisée, en laine de qualité ordinaire, qui fut ainsi appelée, suivant quelques-uns, parce que, dans l’origine, on y exécutait des dessins imitant des grains d’ofge, et, suivant le plus grand nombre, du nom du fabricant "qui la produisit le premier : Le grain d’orge était si solide et avait une durée si grande, qu’on l’appelait, dans le langage vulgaire, amen, éternel, fort-en-diable, etc. (W. Maigne.) il Drap grain dépendre, Drap léger, qui a été ainsi appelé parce qu’il présente, tantôt il l’endroit seulement, tantôt a l’endroit et à l’envers à la fois, un moutonnement très-léger, à peine visible a l’œil nu.

Il Tout grain, Sorte de vin de Bourgogne.

— Métrol. Monnaie de Malte, qui valait à peu près 0 fr. 01. Il Le plus petit des anciens poids, représentant un vingt-quatrième de scrupule, ou 06r,053. Il Grain de fin, Unité d’évaluation du titre de l’or et de l’argent,

qui -valait — du denier, valant lui-même du poids total.

— Méd. Pustule qui se produit sur la peau pendant la variole. || Marque que laisse cette pustule après la guérison. Il Maitre grain, ou Gros grain, Nom vulgaire de la plus grossé des pustules varioliques. Il Grain de tabac, Petit calcul que l’on trouve dans la prostate.

— Art vétér. Grain d’orge, Maladie qui attaque souvent la membrane cellulaire des porcs engraissés. Il Grain de lèpre, Excroissance que l’on remarque à la gorge des pourceaux ladres.

— Pharra. Préparation de forme globuleuse :

De grain je veuit tenir boutique, En donner à tous mes voisins : Aux parvenus, ijrains d’dmëtique, Aux ivrognes grains de raisins ; Quelques grains d’or & l’alchimiste ; Aux malades, grains de santé ;

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Crains d’ellébore au journaliste, Et grains d’encens a la beauté.

— Econ. rur. Grains blanc-t, Grains des céréales, n Gros grains, Froment, rnéteil et seigle, n Menus grains, Grains qu’on sème en mars, comme l’orge, l’avoine, le mil, la vesce, etc. Il Grains ronds, N :>ra qu’on donne, dans certains pays, aux sernsnees fourragères. Il Petit grain, Petiteorange tombée avant la maturité ; huile extraite des petites oranges tombées dans ces conditions. Il Poulets de grain, Petits poulets qu’on nourrit de grains.

— Crust. Grain de millet, Petite espèce du genre cypris.

— Moll. Grain d’avoine, Nom vulgaire d’une petite coquille terrestn du genre maillot, il Grain de sel, Nom vulgaire d’une coquille du genre porcelaine. Il Grain d’orge, Nom vulgaire d’un bulime, U bulime obscuT.

— Bot. Grains des Moluqies, ou de 2Hlly, Nom vulgaire des graines du croton tigliuwa.

Il Grain de mûre, Nom vulgaire de la clavaire ponctuée. Il Grains de Zélim, Syn. de poivre b’Ethiopie.

— Syn. G«-»tn, graine. Grain se dit de tout ce qui est en même temps semence et récoite ; un grain de blé mis un. terre produit une plante, et les grains de blé sont précisément ce qui est utile pour servir d’aliment à l’homme. Graine se dit, au contraire, de toute espèce de semence : le chou a sa graine, qui n’est pas du grain, parce que c’est la plante même qui sert de nourriture. Grain diffère encore de graine en ce qu’il se prend dans un sens plus précis ; on dit un grain, deux praïns de moutarde ; mais, dans un sens plus général, on dirait de la grain, ; de moutarde.

— Encycl. Agric. On peut clisserles gravis, au point de vue de la culture, en hivernaux et en marsais ; les premiers sont semés en automne, et, par conséquent, occupent le sol durant l’hiverj les autres sontsemésau printemps, généralement en mars. Ces derniers doivent produire et produise it en effet des plantes moins vigoureuses (t des récoltes moins abondantes. Mais ces deux catégories ne constituent pas des espèces distinctes. Souvent une variété hivernale peut devenir printanière, et réciproquement, après quelques années de cultures suivi ; s. Toutefois, il y en a qui rentrent forcément dans la dernière catégorie, du moins sous certaines latitudes, parce qu’elles ne sauraient supporter les froids rigoureux ; mais, ici encore, on peut avoir des variétés hâtives, ne fût-ce que d’une semaine, ce qui serait souvent fort avantageux.

■ L’intérêt de l’État et de V igriculture, dit Parmentier, demande qu’on uultiptietoutes les variétés de grains d automne et de printemps, parce qu’il peut arriver souvent que dans le nombre il s’en troue auxquels les localités ne conviennent pas, tindis que d’autres y réussissent parfaitement ; de manière que chaque année ils s’accoutument, s’identifient avec le sol et le climat. Quand on dit de ces grains que les uns prospèrent dans les terres maigres et les autres dans les terres grasses, il serait plus vrai de dire qu’il est nécessaire de donner aux uns des terres plus fortes qu’aux autres ; tous, réussissent et sont plus abondants dans les ibnds de bonne qualité, et en cela ils suivent la marche ordinaire de la nature. L’introduc.ion en France des blés de mars ne remonte pas à une époque bien ancienne. >

Les grains étant une déniée de la plus haute importance, on ne saurait apporter trop de soins à leur transport et à leur conservation. On doit les cribler avant de les sortir du magasin ou du grenier. « Si les grains, ajoute Parmentier, &oi ent être transportés par eau, il faut que l’endroit où^ on les déposera, en attendant qu’Us puissent être chargés sur le bateau, soit propre et à l’abri des injures de l’air ; on doit encore former un soutrait de claies élevé du fond du bateau et posé sur des pièces de charpente ; les claies sont couvertes avec de la paille sèche, afin que l’air circule et entretenue la fraîcheur, et on isolera le grain sur les côtés du bateau, pour le mettre également à l’abri de l’humidité ; on le recouvrira de bannes disposées de manière à faciliter l’écoulement de l’eau pendant la pluie et les or igea. »

Il y aurait de grands avantages à renfermer dans des sacs les grains destinés à être transportés, soit par eau, soit par terre ; les grains se trouveraient dans de meilleures conditions, et on éviterait bien des frais de manipulation. Il serait bon aussi que les voitures et les bateaux destinés au transport fussent exactement couverts, et construits de manière qu’on pût leur appliquer la méthode de l’isolement des sacs, et même d’adopter cette méthode dans les poi’ts, les halles et tous les endroits où les gravis sont mis en réserve, soit comme dépôt, so t comme ap ; provisionnement. Dès que le gtain est arrivé à sa destination, il faut aussitôt le porter au grenier, le remuer et le cribler à plus’reurs reprises, pour le remettre en bon état.

— Administr. et législ. En ex losant les motifs de la loi du 15 avril 1832, qui forme le dernier état de la législation sur les grains et farines, le ministre du commerce disait r

« La culture des céréales est la plus grande industrie de la France : elle iniéresse 4 millions de propriétaires ; elle occupe 15 millions