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Gr aie loup, natur. fr.). Bot. Genre d’algues marines, de la famille des floridées, comprenant-trois espèces, il On dit aussi grateloupellk.

GRATELUPIE s. f. (gra-te-lu-pt — de Gratcloup, natur. fr.). Moll. Genre d acéphales à coquille bivalve, voisin des cythérêes et des donaces, dont l’espèce type, qui est fossile, a été trouvée aux environs de Bordeaux.

GRATERON s. m. (gra-te-ron — rad. gratter). Bot. Nom vulgaire de quelques espèces de caille-lait ou galiet : La racine de grateron engraisse la volaille. (V. de Bomare.)

— Enoycl. Le grateron est une espèce de caille-lait, à tiges grêles, longues d’un mètre et plus, et à fleurs blanches. Il croit dans toute l’Europe et habite les haies, les buis-Bons et les lieux incultes. Toutes les parties de cette plante sont couvertes de poils rudes, qui s’accrochent aux vêtements des passants et au pelage des animaux. C’est pour ce motif que les Grecs l’appelaient philanthrope. D’après Dioscoride, les bergers se servaient de ses tiges réunies en faisceau pour filtrer et clarifier le lait. Le grateron a passé en médecine pour apéritif, emmënagogue, antiscorbutique, incisif, diurétique, etc., toutes propriétés fort problématiques. Ses racines, qui servent à nourrir la volaille, renferment le principe colorant rouge de la plupart des rubiacées.

GRATGAL s. m. (gratt-gal). Bot. Syn. de Randie, genre de rubiacées.

GRATIA DE ! s. f. (gra-si-a-dé-i — mots lat. qui signif. grâce se Dieu). Bot. Nom donné b. quelques plantes réputées fébrifuges.

GRAT1ANOPOLIS, nom latin de Grenoble sons la domination romaine.

GRATIANOPOLITANCS PAGUS, nom latin du Grésivaudan.

GRATIANUS (Christophe-Philippe), théolofien allemand, né à. Oberroth (comté de Limourg) en 1742, mort à Winsberg en 1799. Il exerça les" fonctions pastorales du ministère évangélique à Heilbronn, à Neustadt, à Offterdingen et devint, en 1795, intendant ecclésiastique et pasteur à Weinsberg. Il conquit toute l’aifection de ses paroissiens par ses qualités, et mérita leur estime par ses ouvrages, parmi lesquels nous citerons les suivants : De harmonia représentationum Dei realium (Tubingue, 1763, in-4o) ; Demémorabitibus Justini martyris historicis atque dotjmaticis (Tubingue, 1766, in-4») ; Essai historique sur l’origine et la propagation du christianisme en Europe (Tubingue, 1766-1773, 2 vol.) ; Histoire de l’origine du christianisme dans les États de l’Europe gui se. sont formés des débris de l’Empire romain (Stuttgard, 1778-1779, 2 vol.) ; Principes fondamentaux de la religion (Lemgo, 1787, 2 vol.).

GRATIEN (SAINT-), bourg et commune de France (Seine-et-Oise), cant. de Montmorency, arrond. et à 27 kilom. N.-E. de Pontoise ; 1,046 hab. Fabrique de vernis ; cressonnières artificielles. Le maréchal Catinat y mourut. La situation deSaint-Gratien est délicieuse, et ses environs sont peuplés de

charmantes villas.

GRATIEN (Flavius Gratianus), empereur romain, fils de Valentinien Ier, né à Sirmium (Pannonie) en 359, mort en 383. Élevé au rang d’Auguste à l’âge de 7 ans, il partagea en 375 l’empire d’Occident avec son jeune frère Valentinien II, qui lui fut imposé par l’élection des troupes, et auquel il abandonna les préfectures d’Italie, d’Illyrie et d’Afrique. Il parait, au reste, avoir conservé la réalité du pouvoir. La première partie de son règne fut signa’ée par des expéditions sans résultat considérable contre les barbares des rives du Danube. Ses généraux Mellobaudes et Nannienus remportèrent ensuite (378) une grande victoire, près de Colmar, sur des hordes d’Allemands qui avaient franchi le Rhin. La

mort de son oncle Valens le rendit, la même année ; héritier de l’empire d’Orient ; mais, sentant son impuissance a en supporter le fardeau, il appela d’Espagne le comte Théodose, le nomma Auguste et lui confia le gouvernement de ces provinces ravagées par les barbares. Gratien possédait de belles qualités ; mais la situation de l’empire exigeait dans le prince de fortes vertus et de vastes capacités politiques. Il était instruit, pieux, chaste et tempérant ; mais il manquait d’énergie et de décision. Exempt de cruauté, il se laissa cependant entraîner à ordonner le meurtre des principaux officiers de son père ; chrétien fervent, il s’honora en refusant de porter la robe pontificale des idoles ; mais sa faiblesse le rendit persécuteur ; il révoqua les édits de tolérance, fit enlever du Sénat l’autel de la Victoire, confisqua les propriétés des temples, ordonna le bannissement de tous les hérétiques (mesure, d’une exécution impossible et qui eût dépeuplé l’ompire), etc. À ces causes de mécontentement, il taui joindre sa passion pour

la chasse, qui lui faisait négliger les affaires publiques, et la préférence exclusive qu’il accordait aux Alains de sa garde, puissant motif de jalousie pour les autres barbares de son armée. Aussi ne trouva-t-il aucun appui lorsqu’il fut attaqué par Maxime, qui avait reçu la pourpre des légions de In. Grande-Bretagne. Vaincu dans une bataille près do Paris, il s’enfuit vers l’Italie, fut trahi par le gouverneur du Lyonnais, et livré à Andraga

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thius, général de la cavalerie de Maxime, qui le fit égorger (383).

GRATIEN (Gratianus Funarius), général romain, né à Cibalis (Pannonie), qui vécut dans la première moitié du ive siècle de notre ère. Il acquit, par sa force et par son adresse extraordinaires, par son courage, un grand ascendant sur les soldats, devint comte d’Afrique, commanda ensuite l’armée de Bretagne, puis retourna dans sa ville natale, où il finit ses jours. Il fut père des empereurs Valentinien 1er et Valens.

GRATIEN, usurpateur du pouvoir impérial, au commencement du ve siècle de notre ère. Tiré des derniers rangs de l’armée, il fut revêtu de la pourpre impériale, en 407, par les légions de la Grande-Bretagne, et égorgé, quatre mois après, par ceux mêmes qui l’avaient élu. Il eut pour successeur Constantin.

GRATIEN, canoniste italien, né vers la fin du xie siècle, mort vers 1150. On ne sait presque rien dé sa vie. Moine camaldule du couvent de Saint-Félix, à Bologne, on croit qu’il devint évêque de Chiusi. Il est l’auteur d’un Decretum, recueil de canons enrichi de notes et de commentaires sur la législation canonique, résumé complet et méthodique qui fut généralement adopté comme base de l’enseignement du droit canon. La première édition de cet ouvrage parut à Strasbourg (1471, infol). Depuis lors, le Decretum a été réédité un nombre considérable de fois. Une édition, revisée par ordre du pape, fut publiée à Rome en 1582. Le meilleur texte de l’ouvrage est celui qu’on trouve dans l’édition du Corpus juris canonici de Richter (Leipzig, 1833-1839, in-4»). Le Decretum, qui a fait époque dans l’étude du droit canonique, a donné né lieu à de nombreux commentaires, dont les plus remarquables sont ceux de Berardus : Gratiani canones genuini ab apocryphis di$creti, correcti, ad emendatiorem codioumfidem exacti (Turin, 1752, 4 vol. in-4o).

GRATIEN (Jean-Baptiste), prélat et théologien français.néàNiceouà Crescentino (Piémont) en 1747, mort à Rouen en 1799. Il était supérieur du grand séminaire de Chartres, tenu par des lazaristes, lorsque éclata la Révolution. Après le vote de la constitution civile du clergé, Gratien se prononça en sa faveur, prêta le serment civique, devint vicaire de la cathédrale de Chartres, et fut élu, en 1792, évêque de la Seine-Inférieure. En 1797, il fit partie du synode réuni à Paris pour nommer des évêques constitutionnels. On a de lui, entre autres écrits : Traité ecclésiastique sur les contrats usuraires (Chartres, 1790) ; Exposition de mes sentiments sur les vérités auxquelles on prétend que la constitution civile du clergé donne atteinte, et recueil d’autorités et de réflexions qui la favorisent (1791, in-8o) ; Défense de l’exposition de mes sentiments (1791) ; Contraste de la réformation anglicane par Henri VIII et de la réformation gallicane par l’Assemblée constituante (1791, in-8o)j Instruction pastorale sur la continence des ministres de la religion (1792, in-8<>).

GRATIENNE s. f. (gra-siè-nel). Comm. Toiie de fin de Bretagne.

GRATIFICATION s. f. (gra-ti-fi-ka-si-onlat. gratificatio ; àegratificare, gratifier). Don, libéralité, récompense gratuite, non obligatoire : Obtenir une gratification. Offrir une gratification. Il ne se trouve point de routes plus assurées aux rois que celles que leur libéralité se constitue sur les, affections de leurs sujets ; les gratifications portent leurs intérêts en temps et lieu. (Cal de Richelieu.)

— Administr. Somme que l’on donne, en sus de leur traitement, aux employés qui se sont distingués par leur assiduité et leur application : Toucher cent francs de gratification.

— Syn. Gratification, cadeau, don, etc. V.. CADEAU.

— Encycl. On donne généralement ce nom à une somme d’argent accordée pour reconnaître un service, ou au supplément de traitement attribué aux employés pour les indemniser de travaux extraordinaires ou pour récompenser leur zèle et leur assiduité.

Bien qu’aucune disposition réglementaire n’existe sur ta distribution des gratifications^ on en accorde assez régulièrement dans les ministères et dans certaines grandes ’administrations. On en donne au commencement

de l’année, et l’on en donnait aussi souvent le jour de la fête du souverain, au 15 août, sous l’Empire. Ces gratifications, qui varient ordinairement entre 100 et 200 francs, sont accordées plutôt pour venir en aide à l’insuffisance de traitement des employés que pour récompenser leur zèle. Toutefois, contrairement à ce qui devrait être, les gratifications les plus considérables sont le plus souvent données à ceux que leurs traitements élevés mettent à l’abri du besoin.

On emploie encore le mot gratification pour désigner les sommes accordées à tous les agents sur les procès-verbaux desquels des amendes sont prononcées. La. gratification accordée aux gendarmes et gardes qui constatent les délits de chasse est fixée à 8 fr. pour les délits prévus par l’art. Il de la loi du 3 mai 1844 sur la police de la chasse ;à 15 fr. pour les délits prévus par les art. 12 et 13, g l, et à 25 rr. puui. î.» Ai :.„ pri, ,, Dar l’art. 13. S 2. La gratification est due pour toute amende prononcée ; elle estacquittée par les receveurs

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de l’enregistrement, suivant le mode ordinaire et les règles générales de la comptabilité. Mais il ne peut être alloué qu’une seule gratification, quand bien même plusieurs agents auraient concouru à la rédaction du procès-verbal constatant le délit. Nous remarquerons que cette gratification n’est point accordée à tous les agents chargés de constater les délits de chasse ; les simples gardes et les gendarmes y ont seuls droit, a l’exclusion de toutes autres personnes, notamment des sous-officiers de gendarmerie, brigadiers, gardes généraux, et des employés des contributions indirectes ou de l’octroi. La gratification est prélevée sur le produit des amendes.

Les agents de brigade et las employés des bureaux de douane ont également droit à des gratifications ; les agents : 1° quand ils assistent aux naufrages ; 2° quand ils convoient des bâtiments de commerce destinés h remonter des rivières ; 3<> quand ils arrêtent des déserteurs ; 4° quand ils s’emparent d’individus portant des tissus ; 5» quand ils surprennent des contraventions aux lois sur la poudre ; 6° quand ils arrêtent des colporteurs de tabac ; T> quand ils saisissent des bâtiments pour contravention aux lois sur les douanes ; s° quand ils arrêtent des individus qui emportent des sels pris dans les marais salants, et que ces individus ne peuvent payer l’amende ; de leur côté, les employés des bureaux de douane ont droit, à titre de gratification, h la remise allouée sur les crédits, à la répartition du produit des saisies, au partage du produit des plombs et estampilles^etc.

Enfin^ des gratifications ont été allouées,

fiour la reprise des condamnés aux fers ou à a détention, par deux arrêtés en date des 6 brumaire et 18 ventôse an XII, . Aux termes de l’art. îor de ce dernier arrêté, en cas de reprise d’un condamné évadé d’une prison, il est alloué en gratification, à tout individu qui a arrêté et amené ce condamné, 100 fr. s’il est repris hors des murs de la ville où il était détenu, et 50 fr. s’il est repris dans la ville. L’art. 2 du même arrêté ajoute : Tout gendarme ou tout citoyen qui, ayant repris un condamné aux fers ou à la détention évadé d’une prison, n’aura pu l’y reconduire, mais qui l’aura remis aux autorités compétentes, pour être provisoirement détenu, devra faire parvenir au ministre de l’intérieur un procès-verbal certifié par qui de droit, constatant l’arrestation, l’interrogation et la détention du condamné. Sur ce procès-verbal, qui sera ensuite adressé à la préfecture du département d’où, le condamné se sera évadé, la gratification accordée par l’art. 1er sera payée immédiatement, en vertu d’un mandat du préfet, sur les fonds affectés aux dépenses imprévues.

Gratification militaire. Cette expression rappelle des usages très-anciens. Dans la milice romaine, les gratifications étaient des récompenses soit en nature, soit en deniers ; les légions en touchaient fréquemment de cette dernière espèce. Elles s’appelaient donativum, et étaient collectives. Elles différaient des récompenses nommées pretium, prix, en ce que celles-ci étaient personnelles. Végèce nous apprend que, lorsque les légionnaires recevaient des gratifications pécuniaires, la moitié du montant en était prélevée pour former une masse. Chaque cohorte avait sa bourse ou caisse de gratification. Il y avait aussi dix bourses par légion ; mais chaque légion avait, en outre, sa bourse commune pour subvenir aux frais des funérailles. Bonaparte, dans un arrêté du 14 ventôse an II, a, en quelque sorte, renouvelé la méthode romaine. Dans nos usages modernes, les gratifications sont des prestations pécuniaires de plusieurs espèces ; il y en a eu aussi en nature. On entend, par gratification de première mise d’officier, une sorte de gratification qui était accordée, depuis l’arrêté du 9 frimaire an II, aux sous-officiers qui passaient officiers après avoir servi cinq ans comme sous-officiers, sans interruption, dans le même corps ; elle était de 300 fr. L’ordonnance de 1823 (19 mars) fixe la gratification par tarif, suivant l’arme, après quatre ans de service. La gratification d’entrée en campagne est accordée, depuis 1792, aux officiers, au moment de l’entrée en campagne ; le tarif en varie suivant les grades et l’arme.

GRATIFIÉ, ÉE (gra-ti-fié) part, passé du v. Gratifier. Qui a reçu une gratification : Domestiques largement gratifies.

— Ironiq. Qui souffre quelque mal ou quelque outrage : Être gratifié de huit jours de prison. Être gratifié de tout un vocabulaire d’injures.

GRATIFIER v. a. ou tr. (gra-ti-fl-é — lat. gratificare, de gratus, agréable, et facere, faire. Prend deux i de suite au deux prem. pers. pi. de l’imp. de l’ind. et du subj. prés. : Nous gratifiions, que vous gratifiiez). Accorder une libéralité, faire un don, une faveur à : Peu de’gens que le oiei chérit et gratifie Ont lu don d’agréer infus aTec la vie.

La Fontaine.

— Fig. Faire honneur, traiter poliment : Albion n’a pas été toujours la terre du spleen, et l’épithèie dont les anciens bardes la gratifiaient le plus volontiers est celle de la joyeuse Angleterre. (Th. Gaut.)

— Ironia. Accabîp". Ji>t« «.»ii«oiracinent ou hors de propos : Gratifier quelqu’un d’une volée de coups. Gratifier ses amis de conseils

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ennuyeux. Lorsqu on ne peut plus blaguer des hommes, on blague des quartiers, des rues, des maisons, on se plait à les gratifier d’exécrables réputations. (Privât dAnglemont.)

GRATIN s. m. (gra-tain — rad. gratter. « Gratin, dit Nicot, le demeurant de la boillie dos petits enfants qui demejre en la potille ; il vient de grater, car on baille aux autres petits du pain pour grater et amasser ce gratin. » Pour être naïve, cette explication n’en est pas moins juste). Art culin. Partie de certains mets farineux qui resto attachée, après la cuisson, aux parois, au : bnd du vase, et qu’on ne peut enlever qu’«n grattant : Le gratin d’une bouillie. Il Manière d’apprêter certains mets en les couvrant avec de la chapelure de pain, et les faisant cuire entre deux feux : Une sole au gratin. Un gratin de macaroni.

— Techn. Matière adhérente aux parois et au fond d’une fosse d’aisances.

GRATINÉ. ÉE (gra-ti-né) part, passé du v. Gratiner : Merlan gratiné. Plat gratiné.

GRATINER v. a. ou tr. (fra-ti-né — rad. gratin). Art culin. Faire cuire de manière à former un gratin, à attacher la matière au fond du vase où elle cuit : Gratiner un ragoût, il Accommoder au gratin : Gratiner une sole, du macaroni.

GRATIOLB s. f. (gra-si-o-le — dimin. du lat. gratia, grâce). Bot. Genrî de plantes, de la famille des personnées, type de la tribu des gratiolées : La gratiole commune croit dans les marais. (Jussieu.) L& gratiole fraîche est un émétique dangereux et un purgatif puissant. (V. de Bomare.)

— Encycl. Les gratioles sont des plantes

vivaces, à feuilles opposées, : lentées ou crénelées, à fleurs jaunâtres ou blanchâtres, à corolle bitabiée et à étamineu tétradynames, auxquelles succèdent des capsules biloculaires. Ce genre comprend uno trentaine d’espèces, répandues dans l’Europe centrale, le nord de 1 Amérique et les régions tempérées de l’Australie. La plus connue est la gratiole commune, vulgairement nommée herbe à pauvre homme. Cette plante, qui oroît, comme la plupart de ses congénères, dans les marais, est répandue dans toute l’Europe, mais surtout dans le midi. Toutes ses parties ont, surtout à l’état frais, une odeur aauséabonde et une saveur amère. Ses feuilles sont réputées hydragogues et émétiques, et, dans beaucoup de pays, les pauvres gens les emploient comme purgatif ; de là le nom vulgaire de la plante. Mais c’est un remède énergique et même violent, dont l’emploi exige beaucoup de circonspection. Les prat ciens éclairés l’emploient fort peu. Administrée à haute dose, elle provoque des accidents graves, une violente irritation, de longs «t pénibles vomissements, des superpurgations, etc. Entre

les mains des empiriques ou les ignorants, elle peut devenir un véritable poison. Toutefois, en l’administrant avec prudence, on en a obtenu de bons effets contris les maladies de la peau, les affections vennineuses, l’ascite et les fièvres intermittente». Les bestiaux qui en mangent avec excès ma : grissent d’une manière sensible ; aussi a-t-on «oin d’éloigner les troupeaux des prairies où e.le abonde. On l’emploie quelquefois en mée.ecine vétérinaire.

GRATIOLE, ÉE adj. (gra- : ; i-o-lé — rad. gratiole). Bot. Qui ressemble au qui se rapporte à la gratiole.

— s. f. pi. Tribu de plantes de la famille des personnées, ayant pour type le genre gratiole.

GRATIOLET (Louis-Pierre), physiologiste français, né à Sainte-Foy (Gircnde) en 1815, mort en 1865. Fils d’un médecin, il se fit recevoir lui-même docteur en médecine (1845), et entra comme préparateur au Muséum d’histoire naturelle de Paris, où il suppléa presque constamment, jusqu’en 1850, M. de-Blainville, dans sa chaire d ânatomie comparée. Malgré sa science, ses ttJents comme professeur, sa remarquable facilité de parole, Gratiolet était encore simple préparateur en 1854. À cette époque, il obtint une modeste place d’aide-naturaliste, dont ’.e traitement insuffisant lui permettait à peine de subvenir aux besoins de sa famille. Cependant son mérite finit par percer, et, api es avoir été chargé du cours d’anatomie, du physiologie comparée et de géologie à la Sorbonno, en 1862, il fut appelé, l’année suivante, a prendre possession de cette chaire, devenue vacante par la mort d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Gratiolet, dont l’existence matérielle était assurée, semblait désormais pouvoir s’adonner tout entier à ses travaux favoris, lorsqu’il fut emporté, le 16 février 1365, par une mort subite. Ce savant s’était principalement occupé ds la structure et de l’ana, omte du cerveau, tant chez l’homme que chez les mammifères, et des rapports qui existent entre le développement de cet organe et les facultés. Nous citerons de lui : Mémoire sur les plis cérébraux de l’homme et t’es primates (1854) ; Note sur la disposition des plans fibreux de différents ordres qui entrent dans la composition de l’hémisphère cérébral ; Note sur la découverte d’un plan fibreux résultant des expansions rérébrales d»ierj optique ; Mecherches sur l’organe se Jacobson, etc. Enfin, on lui doit le deuxième volume dis l’Anatomie,