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GRIM

tôt donner k ses branches nouvelles une direction pour s’en rapprocher. Reculez avant qu’elles ne l’atteignent la tige qui les attirera plante demeurera, pour ainsi aire, hésitante durant deux ou trois jours, puis elle poussera des jets droits, qu’elle courbera ensuite pour arriver h l’arbre qu’elle convoite. Une autre expérience non moins remarquable est celle-ci. Placez à pareille distance un arbre vivant et un arbre mort ; le premier obtiendra la préférence ; mais s’il y a le plus léger obstacle pour parvenir jusqu’à lui, la plante sarmenteuse s’accrochera au bois mort, que ses jeunes pousses quitteront ensuite, si près d’elles se montrent des végétaux ligneux en pleine croissance. »

Les plantes volubiles, avons-nous dit, s’enroulent toujours dans une direction constante pour chaque espèce ; si l’on veut changer celte direction et faire enrouler un végétal en sens inverse, il ne tarde pas à reprendre sa direction première, ou bien à succomber s’il ne peut pas y parvenir. La direction de l’enroulement des vrilles est également assez constante, mais il y a des exceptions ; ainsi, dans la bryone, le sens de cet enroulement change vers le milieu de la longueur de la vrille. Ces divers phénomènes n’ont pas encore été expliqués d’une manière satisfaisante.

Les plantes grimpantes sont fréquemment employées en horticulture pour cacher la nudité des murs ou des vieux troncs d’arbres, pour couvrir les berceaux et les tonnelles, pour établir d’un arbre à l’autre de gracieuses guirlandes. On possède aujourd’hui un grand nombre d’espèces très-remarquables, les unes par la largeur et l’abondance de leurs feuilles, les autres par les couleurs brillantes ou les formes bizarres de leurs fleurs ou de leurs fruits.

Sous le rapport de la culture ou du mode de végétation des espèces, on les divise en quatre groupes • 10 plantes grimpantes annuelles ou cultivées comme telles : abronie, aristoloche toujours verte, corinde, cobéa ; concombres groseille, métulifère, dipsacé ; gourdes ou calebasses, cyclanthère, dolique tablab, ipomées à feuilles d’althéa, à feuilles de lierre, à fleurs bordées, à fleurs pourpres ; gesses odorante (pois d’odeur) et de Tanger, loasa, luffa, maurandie, momordique, pétunia, haricot, pois, capucine ; 2° plantes grimpantes vivaces : boussingaultie, bryone, calystégie, concombre de Figari, scammonée

de Montpellier, delairée, ûioclée, igname, houblon, gessealarges feuilles, lophosperme, haricot à grandes fieurs ; renouée grimpante, tamne commun, capucine tubéreuse, etc. ; 30 arbrisseaux et arbustes grimpants : ampélopsis, aristoloches siphon et élevée, atragènes, bignones, célastres, cissus ou vignesvierges, clématite, décumaire, gelsémie, glycine, lierre, hibbertie, ipomée changeante, jasmin, kerria, chèvrefeuille, ménisperme, mitraire, passiflore, périploque, rosier Banks, smilax, morelle douce-amère, técome, vigne, etc. ; 4° plantes grimpantes de serre : allamande, aristoloche, bignone, cierge, cissus discolore, dolique ligneux, hoya ; ipomées digitée, veinée, de Lindley ; nyetanthe, sambac, kennédye, mandeville, népenthès, passiflore écarlate, quisqualis, testudinaire, vanille, etc. Nous devons d’ailleurs faire ermarquer que plusieurs plantes vivaces ou ligneuses de serre peuvent être cultivées en plein air comme annuelles.

Un certain nombre de plantes grimpantes sont l’objet de cultures assez étendues et réclament des supports de diverse nature. La vigne est fréquemment dirigée en treillis, en hautains ou sur échalas. Le houblon s’enroule autour de longues perches. Dans les jardins, on rame les haricots, les pois, les ignames et plusieurs cucurbitacées. Les gesses, vesces, pois gris et autres plantes fourragères traîneraient sur le sol, si on ne semait en même temps du seigle ; on donne ainsi un support à ces légumineuses. V. les noms des plantes citées dans cet article.

GR1MPART s. m. (grain-par — rad. grimper). Ornith. Syn. d’ANAB.vrE. Il Nom vulgaire des sittet les ou torchepots. Il Nom vulgaire du grimpereau.

GRIMPER v. n. ou intr. (grain-pé — Quelques-uns font venir ce mot du germanique : ancien haut allemand klimban, allemand moderne klimmen, gravir ; mais M. Littré fait observer que l’on trouve souvent griper pour grimper, de même que l’on trouve grimper pour gripper :

Par picques et eschellea, les uns montaient à mont Et les autres ^ripaient par les chaînes d» pont.

JUkot.

11 vaudrait donc mieux rapporter grimper au hollandais grippe», saisir, autre forme de l’allemand greifen, ancien haut allemand grifân, de la racine sanscrite garbh, grabh, prendre, saisir, la même que gabh, gambh, garmbh, s’écarter, se sépare^ s’entr’ouvrir, s’ouvrir pour saisir. Grimper signifierait ainsi proprement saisir. On s accroche à l’arbre, en effet, on saisit l’arbre pour grimper). Gravir, monter, s’élever en s aidant des quatre membres ; monter en un lieu de difficile accès : Grimper Je long d’une échelle. Grimper jusqu’au sommet d’une montagne. Grimper sur le toit. Il m’a fallu grimper au sixième étage. La chèvre aime d s’écarter dans les solitudes, à grimper sur les lieux escarpés, à se placer et même à dormir sur la pointe des rochers et sur le bord de» précipices. (Buff.)

GRÎM

Au bord de quelque bois sur un arbre je gïitnpe. Et, nouveau Jupiter, du haut de cet Olympe Je foudroie à discrétion

Un lapin qui n’y pensait guère.

La Fontaike.

— S’élever, s’étendre progressivement en haut, en s’accrochant aux corps voisins : Cette vigne a grimpé jusqu’au premier étage. (Acad.)

— Fig. S’élever par ses efforts ; atteindre : Tel est l’état du chrétien : il faut toujours être en action, toujours grimper, toujours faire effort. (Boss.) L’ambition souvent fait accepter les fonctions les plus basses ; c’est ainsi qu’on grimpe dans la même vosture Qu’on ramve. (Swift.)

GRIMPEREAU s. m. (grain-pe-rô — rad. grimper). Ornith. Genre d’oiseaux de l’ordre des passereaux : Les grimpereaux ont une très-grande mobilité. (Desmarest.) On l’appelle aussi GRIMPART, GRIMPEAU et GRIMPEN haut. ti Grand grimpereau, Nom vulgaire du « pic varié.

— s. m. pi. Famille d’oiseaux de l’ordre des passereaux, correspondant en partie aux anisodactyles, et comprenant les genres nasican, grimpereau, picucule, grimpic, sylviette, etc.

— Encycl. Le genre grimpereau est caractérisé par un bec de la longueur de la tête, pointu, recourbé, comprimé, à mandibules égales, à extrémité aiguë ; des narines basâtes, à demi fermées par une membrane ; des ailes courtes, à quatrième rémige la plus longue ; une queue a tiges terminées en pointes nuos, roides, un peu recourbées. Les grimpereaux sont des oiseaux très-agiles et toujours en mouvement ; ils grimpent sur les arbres, en s’appuyant sur les pennes fortes et élastiques de leur queue, et parcourent la tige et les branches dans tous les sens. Aussi communs en été qu’en hiver, ils se voient plus souvent dans cette dernière saison, parce que, n’étant plus dérobés à la vue par le feuillage, ils se trahissent, malgré leur petite taille, par leurs couleurs assez vives non moins que par la vivacité de leurs mouvements. On les voit particulièrement sur les chênes. Ils vivent volontiers de petits fruits et de graines, mais surtout d’insectes et de larves qu’ils saisissent sur les feuilles ou dans les fentes de l’écorce. Souvent ils suivent les pics et les sittelles ou torchepots, qui sont aussi insectivores, et qui, par leurs coups de bec réitérés, déterminent les larves à sortir des troua où elles se tenaient cachées ; les grimpereaux, moins forts, mais plus adroits, profitent de la puissance de leurs rivaux. Ils se creusent des trous dans les arbres, et c’est lit qu’au printemps la femelle dépose de six à huit œufs. Ce genre comprend cinq ou six espèces, qui habitent presque toutes les contrées septentrionales de l’ancien continent, et sont surtout communes en Europe.

Le grimpereau familier atteint une longueur totale de om, i2 à Om, H : son plumage estd’un brun grisâtre tacheté de blanc en dessus, et blanc lavé de roussâtre en dessous. Il est assez commun dans la majeure partie de l’Europe et en Sibérie ; on assure même qu’il se trouve dans l’Amérique du Nord. On lui donne, suivant les localités, les noms de grimpart, grimpet, grimpelet, gravisset, gravisseur, gravisson, pionet, piochet, picasson, bâte, ratale, etc. Il est de passage dans le midi de la France en automne et au printemps. Il fréquente les bois, les vergers, les arbres touffus et le bord des ruisseaux, et se fait remarquer par sa vivacité. Nullement intimidé par l’approche do l’homme, il est sans cesse occupé à grimper autour des arbres, et pousse de temps en temps un petit cri qui seul décèle sa présence, car il tourne toujours et se cache du côté opposé à celui où se trouve le chasseur, en sorte qu’on a beaucoup de peine à le découvrir. Il fait son nid dans les trous des arbres, et le tapisse d’herbes et de mousses liées entre elles avec des toiles d’araignée : la femelle y dépose de six à huit œufs d’un blanc cendré, parsemé de points et de traits plus foncés. Le cri ou chant de ces oiseaux, au printemps, peut se rendre par les syllabes guiric, guiric. On peut citer encore le grimpereau cannelle et le grimpereau de la Terre de feu. Le grimpereau des murailles appartient au genre échelet ou tichodrome.

GRIMPEUR, EUSE s. (grain-peur, eu-ze

— rad. grimper). Personne qui grimpe, qui se plaît ou qui excelle à. grimper.

— Adjectiv. Zool. Qui grimpe, qui est fait pour grimper : Oiseaux, reptiles grimpeurs. Les oiseaux grimpeurs et la classe des chanteurs sont les espèces prédominantes. (A. Maury.)

— s. m. pi. Ornith. Troisième ordre de la classe des oiseaux, d’après Cuvier : Les grimpeuiîs nichent d’ordinaire dans les troncs des arbres. (E. Desmarest.) Tous les oiseaux que l’on nomme grimpeurs n’ont pas la faculté de grimper. (P. Gervais.)

— Erpét. Groupe de reptiles de l’ordre des ophidiens.

— Mamm. Sous-ordre de rongeurs.

— Encycl. Ornith. Les grimpeurs- sont essentiellement caractérisés par leur doigt externe dirigé en arrière, comme un pouce, d’où résulte pour eux un appui solide, qui permet à un grand nombre d’espèces, sinon à toutes, de se cramponner au tronc des arbres et d’y grimper, Le nom de grimpeurs ne doit pas ce GrRIM

pendant être pris dans une acception trop rigoureuse ; car la faculté de grimper ne s’observe pas dans toutes les espèces de cet ordre, tandis qu’elle se retrouve chez d’autres oiseaux de 1 ordre des passereaux, tels que les torchepots ou sittelles et les grimpereaux. Les grimpeurs sont généralement des oiseaux de taille moyenne, au plumage brillant et varié, remarquables aussi par leurs habitudes plus ou moins singulières. Leur vol est médiocre ; leur nourriture consiste en insectes ou en fruits, selon que leur bec est plus ou moins robuste. Ils nichent ordinairement dans le tronc des arbres. Ce groupe comprend les genres perroquet, ara, pic, coucou, toucan, couroucou, barbu, torcol, jacamar, touraco, scythrops, etc. Les auteurs ne sont pas d’accord sur le rang que doit occuper cet ordre dans la classification des oiseaux, les uns le plaçant après les rapaces, les autres à la suite des passereaux, etc. Le groupe des grimpeurs semble du reste peu naturel ; il n’est plus guère admis par les auteurs modernes. Blainville en a fait deux ordres : les préhenseurs, comprenant les perroquets, les aras et les genres voisins, et les zygodactyles, qui renferment les autres genres.

Grimpeurs (LES) OU les Florentins nttaifUQ»

par les Pisaus, célèbre composition de Michel-Ange. Le sujet de cet ouvrage est un

épisode de la guerre qui eut lieu au xv1 siècle entre les républiques de Florence et de Pise. Michel-Ange le traita dans un carton qu’il composa, en concurrence avec Léonard de Vinci, pour la décoration de la salle du conseil du Palais public de Florence. Le grand artiste a suppose que les soldats florentins étaient surpris par l’arrivée des Pisans, au moment où ils se baignaient dans l’Arno ; il les a représentés gravissant à la hâte les rives du fleuve et s’habillant précipitamment pour courir a la défense de la ville. Il a déployé, dans l’exécution de cette scène, ses grandes connaissances anatomiques, sa science des raccourcis, l’inimitable perfection de son dessin. Un des soldats, nu, vu de dos, qui s’efforce de grimper sur le rivage, se fait remarquer par la vérité de son mouvement : c’est de cette figure que vient le titre, les Grimpeurs {gli Arramptcatori), sous lequel on désigne communément l’estampe que Mare-Antoine Raimondia faite de ce chef-d’œuvre. Le carton de la Guerre de Pise, commencé en 1504 et terminé seulement en 150G, excita l’admiration la plus vive. Il devint un modèle qu’étudièrent les jeunes artistes et même les peintres en réputation. « Tous ceux qui ont étudié d’après ce carton, a dit Vasari, et qui l’ont dessiné avec application se sont distingués dans leur art. » Cet écrivain nomme Fra Bartolommeo, Andréa del Sarto et Raphaël lui-même, parmi les artistes qui se perfectionnèrent par l’étude de l’œuvre de Michel-Ange. Ce carton célèbre n’existe plus depuis longtemps : un jour on le trouva lacéré, réduit en pièces. La voix générale accusa de ce crime le sculpteur Baccio Bandinelli, ennemi juré de Michel-Ange. Il existait heureusement plusieurs reproductions du chef-d’œuvre. Celle que l’on doit au graveur Marc-Antoine paraît être une interprétation assez libre : « Ce qui est remarquable dans cette estasipe, dit Burtsch, c’est que le paysage est une copie de celui que Lucas de Leyde a donné pour fond à sa composition du Moine Sergius tué par Mahomet ; la seule différence, c est que Marc-Antoine a supprimé le grand arbre auquel un flacon est suspendu, et qu’il a remplacé les cinq personnages que Lucas a placés auprès du bois, dans le lointain, pur quatre soldats qui s’avancent en courant. Une copie à l’huile, qui passe pour être la reproduction exacte de l’œuvre de Michel-Ange et que l’on attribue à Bastiano da Saii-Gallo, se voyait autrefois au palais Barberini, à Rome, d où elle est passée en Angleterre. Elle a été gravée par Sehiavonetti.

GRIMPIC s. m. (grain-pik — contr. de grimpereau et de pic). Ornith. Genre d’oiseaux de l’ordre des passereaux, formé aux dépens des picucules, et comprenant deux espèces, qui vivent au Brésil : Les giumpics ont te bec un peu plus long que la tête. (E. Desmarest.)

GUIMSBY (GREAT-), ville maritime de l’Angleterre, comté et à 43 kilom. N. de Lincoln, sur la rive droite de l’estuaire de l’Humber, et sur le chemin de fer du comté de Lincoln, à 232 kilom. N. de Londres ; ll,0Q7 hab. Tanneries, chantiers de construction. Commerce important, surtout avec les ports de la Baltique. La ville est divisée en deux parties, dont la plus vieille, mal bâtie, est située à environ

I kilomètre du port. La ville moderne se compose de trois rues parallèles au port ; elle est mieux construite que l’autre, quoique étant cependant assez pauvre. On y remarque le clocher de l’église Saint-Jacques, beau modèle du Style ogival anglais ; il surmonte une belle église qui renferme plusieurs monuments. Il y a à Grimsby et dans les environs plusieurs fontaines extraordinaires appelées Blow Wells. Cette ville était si importante sous le règne d’Édouard III, qu’elle envoya

II navires au siège de Calais ; depuis cette époque, elle était beaucoup déchue ; mais le nouveau port, creusé en 1822, lui a rendu une partie de son ancienne activité commerciale, et depuis 1841 le nombre des habitants a triplé.

GRIN

1535

GRIMSEL, montagne des Alpes bernoises, sur les limites du canton de Berne et du Valais. La route qui la traverse sert de communication entre le haut Valais et l’Oberlnnd bernois. Le pic de Sildelhorn, la plus haute arête de la montagne, a 2,878 mètres au-dessus de la mer. Au bord d’un petit lac, à 1,936 mètres, se trouve une auberge ou hospice, où jadis des moines s’étaient établis pour secourir et héberger les voyageurs égarés. Lorsque la Réforme eut expulsé ces moines de l’hospice, on les remplaça par un intendant qui conserva, avec le droit de collecte, l’obligation d’héberger les voyageurs pauvres. La route du Grimsel n’est fréquentée que pendant une partie de l’année ; cependant un domestique y passe l’hiver tout entier avec des provisions et des chiens qui, selon M. Desor, s’aperçoivent de la présence d’un homme à une lieue de distance. Près de l’hospice, le petit lac de Grimsel reçoit le torrent de Seebach, qui forme une jolie cascade.

GR1MSTAD ou GRCEMSTAD, petit port de Norvège, sur le Skager-Rack, bailliage de Ne-I denœs, à 45 kilom. N.-E. de Christiansand ; 1,800 hab. Chantiers pour la construction des vaisseaux, en produisant- de dix à quinze par an. Commerce actif d’exportation de fers et de bois.

GR15ISTON (Harbottle), — jurisconsulte et homme politique anglais, né à Bradfield-Hall (comté a’Essex) en 1594, mort en 1683. Il acquit de la réputation comme avocat, devint, en 1G40, membre du Parlement, où il se montra hostile un gouvernement du roi, fut, en 1647, un des commissaires envoyés auprès de Charles le pour amener un rapprochement entre le Parlement et le souverain, et s’attira la haine du parti puritain en adhérant aux propositions du roi. Quelque temps après, Grimston passa Sur le continent, où il resta jusqu’en 1656. Il revint alors en Angleterre, fut nommé membre du conseil d’État, prit en main le pouvoir exécutif après l’abdication do Richurd Cromwell, et facilita le retour de Charles II, qui le nomma maître des rôles. On lui doit la publication des Reports de George Croke, son beau-père (3 vol.

! in-fol.).

GRIMSTONE s. m. (grimm-stô-ne). Hortic. Variété de fraise grosse-, tardive, très-sucrée.

GRINCEMENT s. m. (grain-se-man — rad. grincer). Action de grincer des dents ; choc et bruit des dents qui grincent : En enfer, a dit Jésus, il y aura des pleurs et des grincements de dents, il Bruit strident d’un objet qui grince : Le grincement des roues.

GRINCER v. n. ou intr. (grain-sé — du germanique : ancien haut allemand gremizôn, grincer des dents, grammizzôn, grogner, gronder, murmurer, anglo-saxon gnmetan, gui sont alliés à l’ancien haut allemand ga-grtm, grincement des dents, yram, mécontent, fiché, chagrin ; allemand grimm, fureur, rage, colère ; ancien haut allemand grimmidu, mauvaise humeur, chagrin). Produire un certain bruit strident : Des roues qui grincent. Une plume qui grince sur le papier’. La lime qui grince agace les dents. Les roues, les scies, les chaudières, les laminoirs, les cytittdres, les balanciers, tous ces monstres de cuivre, de tôle et d’airain que nous nommons des machines et que la vapeur fait vivre d’une vie effrayante et terrible, mugissent, sifflent, grincent, râlent, reniflent, aboient, glapissent, déchirent le bronze, tordent le fer, mâchent le granit. (V. Hugo.)

Les virtuoses font, sous leurs doigts secs et frêles, Des stradivarius fjrinetfr tes chanterelles.

Tu. Gauthier.

Grincer des dents, Choquer ou frotter convulsivement ses dents les unes contre les autres, en produisant une sorte de craquement : Le singe grince des dents et écarquille les yeux, au grand effroi de l’animal civilisé. (Th. Gaut.) 11 Donner des signes de fureur : Plus la raison fait des progrès, plus le fanatisme GRINCE DES DENTS. (Volt.) Il Activ. Grilt-

cer tes dents : Le bruit de la scie fait grincer les dents. (Acad.) Le tigre fait mouvoir la peau de sa face, grince les dents, frémit, rugit. (Buff.) Les fanatiques grinceront les dents et ne poun-ont pas mordre, (D’Alemb.)

GRINCHE adj. (giain-che). Pop. Revêche, acariâtre, grincheux : Est-il grinche !

— s. m. Argot. Voleur.

GRINCHÉ, ée (grain-ché) part, passé du v. Grincher. Argot. Volé : Tocante grinchéb (montre volée).

GRINCHEB v. n. ou intr. (grain-ché — aller, de grincer). Techn. Avoir la croûte trop levée par suite do l’excessive chaleur du four : Le pain grinche.

— v. a. ou tr. Argot. Voler : Notes ce fait capital : il me grinche mon chapeau. (Varin.)

GRINCHEUX, EUSE adj. (grnin-cheu, eu-ze

— rad. grincer). Pop. Qui se plaint continuellement ; maussade, hargneux : Une femme grincheuse. Un caractère grincheux.

GRINCHI, IE (grain-chi) part, passé du v, Grinchir. Argot. Vole : Meubles chinchis.

GRINCHÎR v. a. ou tr. (grain-chir — rad. grinche). Argot. Voler : Grinchir un chapeau.

GRINCHISSEUR s. m. (grain-chi-seurrad. grinchir). Argot. Voleur, grinche.