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GRINDÉLIE s. f. (grain-dé-11). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des astérées, comprenant deux espèces qui croissent au Mexique.

GRINDELWALD, ville de la Suisse, canton de Berne, à 1,150 met. au-dessus de la mer ; 2,924 hab. Grindelwald a donné son nom à une belle vallée de quatre lieues de long sur une lieue et demie de large, courant du S.-O. au N.-E., et resserrée entre deux chaînes de montagnes. On y voit de belles prairies et des champs de blé. Le cerisier est le seul arbre fruitier auquel la rigueur du climat permette de prospérer. Cette vallée, si fraîche, si verdoyante, toute parsemée d’arbres et de cabanes, offre des pentes ondulées et rivalise par la beauté de ses sites avec les vallées les plus remarquables de la Suisse. Les deux glaciers de Grindelwald sont séparés par une petite ramification du Schreckborn.

GRINETTE s. f. (gri-nè-te). Ornirfi. Oiseau écbassier du genre gallinule, qui habite l’Europe centrale.

GRINGALET s. m. (grain-ga-lè — probablement, du germanique : allemand gering, petit, chétif, menu, minime, composé du çréfixe ge et de ring, qui avait autrefois la même signification. Dans l’origine, c’est-à-dire dans les xnc, xin« et xiva siècles, gringalet se disait principalement d’un petit cheval ou d’un Eetit mulet). Pop. Homme grêle, chétif, faile de corps : S amouracher d’un petit gringalet.

GRINGALET, farceur célèbre de l’hôtel de Bourgogne, dans la première moitié du xvno siècle. On ignore son véritable nom. Compagnon de Guillot-Gorju, qu’il appelait Mm maître, il fut un des principaux acteurs, Came et le chef, a-t-on dit, de ces parades en plein air qui, dans les commencements de l’hôtel de Bourgogne, théâtre quasi forain, amassaient la foule à, la porte. Un petit livre ordurier, et qui ne le cède en rien, sous ce rapport, a tous les échantillons connus de la farce du temps, renferme à peu près les seuls renseignements que nous ayons sur Gringalet ; il a pour titre : Débals et facétieuses rencontres de Gringalet et de Guillot-Gorju, son maître, dédié à Jean Farine, et revêtu de l’approbation de Gros-Guillaume et de Gaultier-Garguille. On l’a réimprimé en 1682, à

Troyes, « la grande officine de reproduction de ces joyeusetés populaires, • écrit M. Victor Fournel, qui ajoute, à propo3 de ce nom de Gringalet : « C’était évidemment là un nom de guerre, le nom du type ancien qu’avait repris pour son propre compte le compagnon de Guillot-Gorju, et dans la peau duquel il s’était incarné. Pour avoir le droit de porter un sobriquet aussi significatif, il fallait de toute nécessité offrir le physique de l’emploi, ce qui nous permet de conclure que Gringalet était un pauvre sire, maigre et chétif a laisser compter ses os par la foule. • Ouvrons une parenthèse pour rappeler que ce nom de Gringalet n’était pas nouveau. Noël Du Fail, gentilhomme breton, dans ses Contes et discours d’Eutr.apel (1535, chap. xxiv), parle d’un de ses compagnons appelé Gringalet. Ce Gringalet, compatriote et contemporain de ce Pierre Faifeu dont Bourdigné nous a transmis la drolatique histoire, était sans doute quelque basochien d’Angers, désigné par l’auteur sous son nom de farce. Gringalet et Guillot-Goi ju, maigres tous deux, efflanqués, faisaient contraste avec leur joyeux compère et compagnon Goguelu, dont la large face rappelait Gros-Guillaume, de regrettable mémoire, comme Gringalet était censé rappeler Turlupin, et Guillot-Gorju Gaultier-Garguille. «Ainsi Guillot-Gorju, Gringalet et Goguelu étaient, dit l’auteur des Spectacles populaires, le nouveau trio comique formé sur la scène et sur les tréteaux de parade de l’hôtel de Bourgogne, pour succéder à Gaultier-Garguillo et à ses deux compagnons. Mais, sauf Guillot-Gorju, les successeurs n’atteignirent pasl’éclat de cette glorieuse trinité de la farce et ne purent la faire oublier un moment. Leur renommée, qui n’a jamais été fort grande, a depuis longtemps disparu, et leur personnalité même flotte, incertaine et confuse, nu milieu des brouillards. » Quoi qu’il en soit, le nom de Gringalet est passé en proverbe. Il a été fort spirituellement porté par un pitre du boulevard du Temple, qui, dans les dernières années de l’Empire et les premières de la Restauration, a partagé les succès de Bobèche et de Galimafré. (V. ces noms.) Ce Gringalet II est le héros d une aventure curieuse. Comme Bobèche, il n’était pas étranger à la chose publique, et mêlait au besoin un brin de politique à ses farces salées. Un jour que Louis XVIII passait dans sa voiture, au pas, devant sa baraque, au moment de la parade, Gringalet, saisissant l’occasion, se met k débiter un couplet satirique qui atteignait le roi en plein visage ; ce fut, comme bien on le pense, un scandale épouvantable ; le public rit, applaudit le pitre audacieux, siffla le monarque ; Gringalet faillit aller en prison. Ce fameux paradiste a eu l’honneur de prendre place à côté de Bobèche et de Galimafré, ses eolleguns, dans des vaudevilles-parades qu’ils jouaient en ploin air. On a publié, vers 1835, un recueil en quatre parties, souvent réunies en un volume, et sans date, intitulé : le Nouveau théâtre des boulevards, collection choisie de canevas, scènes et parades nouvelles, jouées en plein vent par les sieurs Bobèche, Galima-

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frê, Gringalet, Faribole et autres célèbres farceurs de ta capitale, dédié aux aviateurs par C. 0. D. Dans ce recueil se trouve une farce au gros sel qui a pour titre : Gringalet homme de lettres et Galimafré homme d’esprit. Gringalet y expose le plan d’un mirifique ouvrage, ni en.prose, ni en vers, qu’il vient de composer, tandis que Galimafré pose et résout une série déquestions biscornues et de problèmes burlesques. Du Gringalet du boulevard du Temple on n’a guère plus de renseignements biographiques que du Gringalet de l’hôtel de Bourgogne. D où venait-il ? Quel était son vrai nom 7 Où alla-t-il finir ses jours quand les tréteaux où il trônait furent culbutés par ordre de l’autorité ? Voilà autant de questions que nous ne saurions résoudre. On sait seulement qu’il avait été ouvrier fondeur, et que, comme Bobèche, il finit dans la misère. Pourtant, l’Académie des singes savants lui dut de belles et fructueuses recettes. Aujourd’hui encore, il n’est guère de baraque du champ de foire qui n’ait, pour divertir la foule, son Gringalet, pâle copie des deux Gringalet dont la chronique a conservé le souvenir. Ce nom a aussi trouvé sa place dans une farce restée célèbre, les Saltimbanques. Gringalet y est « d’une bêtise démesurée, » et fait le paillasse à 6 francs par mois. Pauvre Gringalet ! est-il tombé assez bas ! et quel métier il est forcé de faire ! Un confrère lui vole son emploi, ce qui le réduit à jouer le rôle de nain avec un costume polonais. Il marche sur ses genoux, auxquels sont adroitement adaptés de longs souliers, et le peuple de Meaux est appelé à l’admirer comme une bizarrerie de la nature à côté de la femme géante.

GRINGALET (Samuel), aventurier, né dans le pays de Gex en 1665. Successivement apprenti relieur, laquais, soldat dans un régiment de Suisses, espion au service de la Hollande, il fut arrêté comme tel, à Paris, en 1702, et jeté à la Bastille, où il resta jusqu’en 1713. Gringalet se rendit alors en Angleterre, où il se trouvait encore en 1725. Constantin de Renneville dit, dans son Histoire de la Bastille, que Gringalet était » le plus sale, le plus malin et le plus incommode de tous les îbus avec lesquels il avait été successivement enfermé dans cette prison. » Cet aventurier est l’auteur d’un ouvrage intitulé : liéflexions pieuses inspirées à la Bastille à Samuel Gringalet sur les quatre questions : Qui suis-je ? Où suis-je ? Qui m’y a mis ? Et pourquoi ? essais philosophiques et théologiques, etc. (La Haye, 1725, in-s°). « Ce livre est si sublime, dit Constantin de Renneville, qu’il n’est personne qui ait pu en pénétrer le sens, et si risible, que l’on doit dire gringaliser pour signifier faire du galimatias double. ■

GRINGETTE s. f. (grainjè-te). Ornith. Nom vulgaire de la perdrix grise.

GRINGOIRE ou GRINGORE (Pierre), poète français, dont le nom est surtout devenu populaire depuis que Victor Hugo, par un anachronisme volontaire, a dessiné de fantaisie sa silhouette dans Notre-Dame de Paris, et l’a représenté comme le type du poëte famélique et déguenillé. Le personnage historique naquit entre 1475 et 1480, en Lorraine, suivant les uns, en Normandie, suivant quelques autres ; l’abbé déLa Rue a établi d’une manière assez plausible qu’il était né à Caen. D’un esprit naturellement plaisant et satirique, il fit jouer, dans sa ville natale même, de petites pièces bouffonnes ; ce furent ses débuts. Il vint à Paris vers 1500 ; mais, au lieu de composer, comme dans le roman, des épithalames payés 3 écus par la bonne ville de Paris, il devint une sorte de publiciste officiel au service de Louis XII, célébra la conquête du Milanais, l’expédition contre Naples, la ligue de Cambrai, dans divers factums, écrivit des pamphlets contre le belliqueux pape Jules II, en guerre contre la France, 'Espoir de paix (1510), la Chasse du cerf des cerfs (pour servus servorum Dei, le serviteur des serviteurs de Dieu), et fit représenter enfin (1511), sur le théâtre des Enfants Sans-Souci, une sorte de mystère politique, à la manière d’Aristophane, où le pape et les cardinaux étaient fort irrévérencieusement traités. Cette curieuse sotie avait pour titre : le Jeu du prince des sots et de la mère Sotte ; on y voyait la papauté en mère Sotte, et parée des ornements de l’Église, disputant au prince la suprématie temporelle ; le clergé, la noblesse et le tiers état jouaient un rôle dans cette œuvre hardie autant que bizarre. Il composa aussi des poÊmes satiriques : les Folles entreprises, les Abus du monde, les Menus propos de mère Sotie, etc., où il attaque avec beaucoup de verve toutes les classes de la société, mais surtout les nobles et le clergé, depuis les prélats jusqu’aux derniers marguilliers. Ces impictos et ces hardiesses, sous le masque de la bouffonnerie, étaient dans les mœurs du moyen âge ; l’esprit railleur de la race gauloise s exerçait volontiers sur les abus de l’Église et les ridicules du clergé, sans que cela tirât à conséquence, au point de vue de l’orthodoxie. Gringoire en offrit la preuve, quand il composa le Blason des hérétiques, violente censure des chefs et des idées de la Réforme. Son meilleur poème, le premier qu’il composa, a pour titre : le Château de Labour (U99) ; c est une allégorie où l’on a voulu voir sa propre histoire, et qui a pour conclusion l’éloge du travail. Comme poste, Gringoire a une valeur

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qui n’est pas contestable ; ses railleries sont pleines de sel ; son style, qui rappelle celui des imagiers, a ces tours naïfs que la poésie moderne a perdus ; et s’il conserve encore la sécheresse gothique, il présente souvent aussi l’énergie, la finesse et la couleur des littératures à demi barbares. D’un autre côté, sa comédie politique est placée parmi les meilleures soties du moyen âge, et elle est un des premiers essais dramatiques sur l’histoire nationale. Dans la suite, il se retira en Lorraine, où il devint héraut d’armes du duc, poète de cour et de confréries religieuses, et où il composa surtout des œuvres morales qui n’ont pas grande valeur littéraire. Gringoire ne ménageait pas les femmes dans ses écrits : il faut croire qu’il n’avait pas toujours été heureux avec elles, et qu’il avait quelque représaille à exercer. Voici ce que, dans le Prince des sots, Songe-Creux dit de la sienne.

Treize deniers l’ai achetée,

Mais, par ma foi, c’est trop vendu ; Qui pour le prix me l’a bailleie, Que par son cou fust-il pendu 1

Le sixain suivant montre ce que Gringoire

pensait du mariage :

L’œuvre d’hymen tu veux parfaire, Mal t’en viendra, c’est chose claire ; Crois que gens mariés ont tous

Plus d’un tracas, plus d’une affaire ; Mieux vaut dire : Que doïs-je faire 7 Que dire : Las ! que ferons-nous ?

Il n’existait de ses poésies que des éditions du xvie siècle, devenues extrêmement rares, lorsqu’elles ont été réimprimées par MM. d’Héricault et de Montaiglon, dans la Bibliothèque elzévirienne de Janet (Paris, 1859, 2 vol. in-12).

Gringoire, comédie en un acte et en prose, de M. Th. de Banville (Théâtre - Français, 21 juin 18G6). Le poëte des Odes funambulesques, fidèle aux traditions romantiques léguées par Victor Hugo, jusque dans ses anachronismes, a également placé Gringoire sous Louis XI, et en a fait le poëte famélique si connu de la cour des Miracles. Il se marié aussi, dans cette pièce, mais non à la cruche cassée, comme dans Noire-Dame de Paris ; il contracte un bel et bon mariage avec la fille d’un bourgeois, compère de Louis XI. Ce roi fantaisiste, qui l’avait condamné à la potence pour une certaine Ballade des pendus, très-satirique à son endroit, le gracie, à condition qu’il se fera aimer, séance tenante, de Loyse, fille du bourgeois chez lequel il loge à Tours, et Gringoire y réussit, malgré sa laideur et son surcot en guenilles, en parlant avec enthousiasme à la jeune fille du beau rôle que peut jouer la poésie, des consolations qu’elle donne, des hautes idées de justice et de clémence qu’elle exalte. La Ballade des pendus est très réussie ; le dialogue de cette petite pièce est leste et bien mené.

GRINGOLÉ, ÉE adj. (grain-go-lô — rad. gringole, qui se disait pour gargouille). Blas. Se dit d’une croix ou autre pièce dont les extrémités se terminent par deux têtes de serpent adossées : De Montfort : De gueules, à la croix d’hermine, ancrée et gringolée d’or. Il Se dit aussi de la queue de l’amphtstère, quand elle présente plus d’une tête de serpent : Petit de La Borde : De gueules, à l’amphistère d’argent, la queue passée en sautoir et gringolée de trois pièces.

GRINGONNEUR (Jacquemin), peintre miniaturiste français du XIVe siècle. Il peignit en 1392 les cartes dont on amusait la démence de Charles VI. C’est à tort que, d’après le P. Ménestrier, on l’a donné comme l’inventeur de ce jeu. Il ne nous reste de cet artiste que dix-sept cartes, peintes avec talent. Elles se trouvent au cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale. M. Lenoir lui attribue un tableau représentant Juvénal des Ursins, qu’il considère comme la production la plus ancienne de l’école française.

GRINGORE (Pierre), poëte français. V. GRINGOIRE.

GRINGOTTER v. n. ou intr. (grain-go-té). Gazouiller, en parlant des petits oiseaux : Il y a du plaisir d entendre gringottur un petit oiseau. (Acad.)

— Fam. Fredonner, en parlant des personnes : Finiras-tu de gringotter ?

— Activ. Chanter en- fredonnant, en gazouillant : Il nous a gringotté un air. (Acad.) Un serin gringottb dans une cage l’air du Postillon de Longjumeau. (Th. Gaut.)

GRINGUENAUDE s. f. (grain-ghe-nô-de). Pop. Petite ordure qui s’attache aux émonctoires et ailleurs, par malpropreté.

GR1NNERAD, paroisse de Suède, gouvernement de Bonus ; 800 hab. On y trouve le champ de Mars de Backamo, le plus beau et le plus vaste du royaume ; il sert de lieu d’exercice pour toutes les troupes de la province. L’église de Griunerad, jadis consacrée à saint Olaf, est remarquable par sa haute antiquité. Jusqu’à ces dernières années, il était d’usage, dans les moments de tempête ou d’autres dangers, de voter des dons en sa faveur..Cette église s’est beaucoup enrichie par suite de ces dons. On y voit encore aujourd’hui, à l’entrée du chœur, l’antique colonne en fer à laquelle on suspendait les offrandes.

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| GRINSON s. m. (grain-son). Ortoith. Nom

vulgaire du pinson.

GR1KSTEAD (EAST-), tille d’Angleterre,

comté de Sussex, à 41 kilom. de Londres ;

3,820 hab. Belle église surmontée d’une tour

fort élevée. Hospice fondé en 1616, pour servir de retraite à 24 vieillards infirmes des

deux sexes.

GRION, village de Suisse, cant. de Vaud, à 852 met. d’altit., sur une colline qui domine la Grionne, et à 42 kilorc. E.-S.-É de Lausanne ; 750 hab. C’est un des sites les plus pittoresques de la Suisse. Dans les environs se dresse un rocher isolé, se rapprochant de la forme humaine et coant. sous le nom de la Pierre du sauvage.

GRIOT s. m. (gri-o — du germanique : ancien haut allemand krioz, anglo-saxon greot, farine grossière, mots allies a l’anglo-saxon crut, anglais grout, ancisn haut allemand gruzi, allemand grutze, grain mondé. Ces divers termes se rattachent probablement il la racine sanscrite gar, broyer, être broyé, d’où aussi le grec ouris, farine, et le principal nom européen du grain : latin granum, irlandais-erse qrah, etc.). Comni. Recoupe du blé ; farine avec laquelle on fabrique le pain dit de qruau.

— Bot. Espèce de genêt purgatif.

GRIOTS, .peuple de la Sinégambie, essentiellement différent des peuples voisins par ses mœurs et sa religion. Les Griots ne contractent d’alliance qu’entre eux, et, sans être positivement idolâtres, ils ont repoussé pour ta plupart les dogmes de l’islamisme. Ils ne se livrent à aucune pratique religieuse extérieure, et n’ont avec burs compatriotes qu’un seul point de contact à l’endroit des croyances, c’est la confiance en la vertu des grisgris. Les Griots et les Griotes exercent, parmi les nègres1, et surtout auprès des principaux chefs, une espèce de profession analogue à celle c ; ne remplissaient, dans le moyen âge, les fous de cour. Ils amusent les chefs et le peuple par de grossières bouffonneries et chantent les louanges de tous ceux qui les payent. La prostitution est générale chez les Griotes, qui partagent avec leurs maris une passion effrénée pour l’eau-de-vie. Quand ils chantent, ils s’accompagnent sur le tain-tam ou sur une guitare à trois cordes tendues sur une moitié de calebasse. Ils sont au service de quiconque veut donner une fête, et pour prix de leurs chants et de leurs da ; ises us reçoivent des dons en nature, surtout de l’eau-de-vie, des verroteries, de la poudre, etc. Le sort des Griots est assez doux ; il est rare qu’on leur refuse ce qu’ils demandent, parce jue les nègres les croient doués d’une puissance surnaturelle. Cependant ce peuple est méprisé, et c’est même une injure srave que de donner à un noir le nom de Griot. Aussi, dans le Baal, dans le Cayor et dans le pays de Dakar, on n’enterre point les Griots : on les place, debout et couverts de leui-s plus beaux vêtements, dans un tronc de taobab ; la décomposition, les vautours, les jhacals et autres animaux carnassiers font iromptement disparaître les cadavres.

GRIOTTE s. f. (gri-o-te — dimin. d’aigre, ou du gr. agrios, sauvage). Bot. Variété de îerise aigre, dite aussi aigriottb.

— Miner. Marbre qui a des taches de rouge et de brun : Griotte d’Italie. Il Marbre du Languedoc, dont la couleur est rouge-cerise.

— Encyol. Bot. La griott’ est un fruit globuleux, avec un sillon peu marqué ; sa chair est tendre, molle et très-aqueuse ; sa saveur, généralement acide et ausière. Les griottes se divisent en deux groupes, suivant que leur suc est coloré ou incolore. Parmi les premières, qui sont les vraies griottes, on distingue la griotte proprement d.te, vulgairement nommée cerise à ratafia, parce que c’est celle que l’on emploie le plus fréquemment pour fabriquer cette liqueur, et la griotte de Portugal, qui dépusse souvent 2 centimètres de diamètre ; c’est une des mei.leurs cerises ; sa chair est ferme, d’un beau rouge, excellente, malgré une légère amertuma.

Parmi les griottes à suc incolore, nous citerons surtout la griotte commune, à chair blanche et très-acide, la j.lus cultivée aux enviions de Paris, et vendue sur nos marchés sous le nom de cerise ; la célèbre cerise de Montmorency, à chair blarc jaunâtre, peu acide, agréable au goût, u g e des meilleures pour faire sécher ou pour confire au sucre ou à l’eau-de-vie ; la griotte marasquin, fruit petit et acide, regardée par quelques auteurs comme le type sauvage du groupe : son fruitest employé à Zara pour faire l’t xcellente liqueur de table connue sous les noms de marasquin ou de rossolis ; la griotte ambrée, fruit jaune d’ambre, lavé de rouge à la maturité, k chair croquante, douce et très-sucrée ; lu griotte de Villennes, fruit rouge clair, à chair blanche, légèrement acide et très-agréable ; la griotte de Hollande, fruit gros, presque globuleux, à chair fine, blanc rougeâtre, ce très-bon goût ; la griotte de la Palombre, fruit très-gros, d’un beau rouge, excellent, fort estimé au sièdle dernier.

GRIOTTIERs. m. (gri-o-tii — rad. griotte). Bot. Variété de cerisier qui pjrte les griottes : Les griottiers donnent une grande quantité de fleurs. (T. de Berneaud.)

— Encycl. Ou désigne sous ce nom uns