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GUID

Saint Jean, quatre tableaux représentant des’ Scènes de la vie d’Hercule, un Ecce Homo, une Mater Dnlorosa, la Purification, le Repos de la sainte Famille, VEnlèvement a"Hélène. On a aussi du Guide des eatfx-fortes très-estimées, d’après ses propres tableaux ou d’après ceux de ses maîtres et riviiux, les Carrache, le Parmesan, Lucas Cambiasi et autres. À Rome et à Bologne, il ouvrit un. atelier que fréquenta un petit nombre d’élèves, parmi lesquels bien peu atteignirent à la renommée. Il n’en est pas moins un grand maître, et sa manière, k la fois puissante et douce, eut beaucoup d’imitateurs, sans qu’aucun d’eux parvint à l’égaler.

GUIDÉ, ÉE (ghi-dé) part, passé du v. Guider. Conduit, dirigé : Un aveugle guidé par un chien. Uncheval guidé par un habile écuyer. Une barque guidée par un mauvais pilote.

— Fig. Qui est soumis à une direction morale ; dont l’action est réglée par quelque chose ; Une dévote guidée par un habile directeur. L’esprit et l’âme doivent être Guidés, et non asservis. (M™« Romieu.) il Poussé, porté, inspiré : ^re.ouiuÉ par l’intérêt. Un abime sépare ceux qui se conduisent par le calcul de ceux gui sont guidés par le sentiment. (Mtno de Staël.) L’industriel n’a encore été guidé et inspiré que pur l’amour du gain. (Guéroult.)

GUIDE-ACCORD s. m. Mus. Appareil au moyen duquel on accorde mécaniquement les pianos, il PI. guide-accord.

GUIDE-ÂNE s. m, (v. l’étym. À la partie encycl.). Liturg. Livre qui contient l’ordre des fêles et des offices de l’année, il PI. guidkÂnh. D’autres écriventGuiDiî-ÂNES ; mais cette forme ne saurait être justifiée.

— Par ext. Recueil de règles pratiques propres h diriger dans un travail quelconque : un guide-âne pour les arpenteurs.

— Techn. Outil d’horloger servant a diriger le forêt. On l’appelle aussi guide, tl Espèce de couteau à deux lames, dont l’une trace et l’autre découpe les dents de peigne.

— Calligr, Transparent dont on se sert pour s’aider à écrire droit.

— Encycl. Linguist. Voici en quels termes M. Ch. Nisard explique l’origine de cette expression narquoise. Il rappelle d’abord la définition de l’Académie : Guide-âne, tout ce qui contient des instructions, des règles propres à guider dans un travail, dans 1 exercice d’un art, d’une profession. « C’est donc un mot sérieux et honnête, dit-il-, on aurait tort d’avoir aucune arrière-pensée de moquerie en le prononçant, et non moins tort de se fâcher en s’en entendant faire l’application. A d’autres 1 vous ne nous persuaderez jamais cela, et l’Académie ne sait ce qu’elle dit, où elle prêche pour son saint. ■ Tu quoque, Nisard I L’Académie vous pardonnera-t-elle ce coup de pied... du guide-âne ? « Allez donc dire, par exemple, à un magistrat qui n’a pas présent à l’esprit tel article de la loi, à un professeur qui oublie la signification d’un mot, à un écolier même qui bronche sur sa leçon : « Eh ! messieurs, consultez votre guide-âne ; i vous verrez comment ils vous recevront. Mais je reviens à mon guide-âne et à son étymologie. Elle me paraît avoir sa source dans une qualification populaire donnée aux religieux de l’ordre de la Trinité, appelés en France les mathurins. Par leur première règle, qu’Innocent III leur donna, ils ne devaient se nourrir que de pain, de légumes, d’herbes, d’huile, d’oeufs, de lait, de fromage et de fruits, jamais de viande, ni de poisson. Ils pouvaient néanmoins manger de la viande les dimanches, pourvu qu’elle leur fût donnée par aumône. Ils ne pouvaient se servir dans leurs voyages d’autres montures que d’ânes ; c’est pourquoi on les appelait les Frères aux asnes, ou des asnes : i les Frères des asnes de Fontainebliaut où Madame fut espousée, » est-il dit dans un registre des comptes de l’hôtel du roi, de l’an 1330. Insensiblement, et parce que de l’allusion satirique à la satire elle-même, et de celle-ci à l’injure, le passage est inévitable, on les appela successivement les Frères aux asnes, Frères asnes, puis 'Asnes tout court. Je conclus donc que le bréviaire a pu être appelé guide-âne, ou du sobriquet des religieux qui le lisaient montés sur un âne, ou du nom de l’âne même, ou plutôt à cause de l’un et de l’autre ; car il n’était guère possible de faire quelque distinction, puisque la raison pour laquelle on appelait ainsi le bréviaire n’était que la conformité des noms entre ceux dont le devoir était de le porter partout avec eux, et leur monture. » Et voilà où peuvent conduire l’érudition... et l’imagination ! Le lecteur se demandera peut-être commenta pu se faire ce singulier passage de l’âne monture ou de l’âne qui est dessus, de l’âne quadrupède ou de l’âne bipède au bréviaire, et de celui-ci à l’idée de guide. Mais les savants sont dispensés de se faire de ces questions-là. Peut-être encore sera-t-on tenté de supposer que les gens réduits k consulter des guide-âne font par là même preuve d’ignorance ; que d’un âne à un ignorant... Bah ! nous nous arrêtons, car les savants de la famille de M. Nisard ont la repartie prompte, et nous pourrions bien, sur un sujet qui prête tant k l’esprit, attraper Quelque bon coup de pied comme celui qu’on décoche ci-dessus à la docte Académie.

GUIDEAU s. m. (ghi-do — de guider et eau). Mar. Plate-forme en planches soutenue sur

Fc

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des chevalets dans une position inclinée, pour diriger le courant des chasses, en avant de certains ports de la Manche.

— Archit. hydraul. Ouvrage qui divise un courant et détermine la direction de l’eau.

— Pêche. Filet en forme de sac, employé dans la Seine, où on l’attache généralement à un moulinet, sur un pont.

— Encycl. Le guideau est un filet qui a la forme d’un bas très-long, dont l’embouchure est assez large, mais qui va toujours en diminuant jusqu’à son extrémité, qui est fermée de différentes façons. L’embouchure est fixée k un châssis. Comme ce filet a quelquefois six ou sept brasses de longueur, on ne pourrait pas le retourner pour en retirer le poisson ; on laisse donc ouverte l’extrémité, et on la lie avec une corde qu’on dénoue pour secouer le poisson sur le sable ; d’autres fois, on adapte k l’extrémité du guideau un panier d’osier dans lequel le poisson se ramasse, et d’où on le retire aisément. Près de l’embouchure, les mailles sont assez larges, mais elles diminuent progressivement de grandeur à mesure qu’on approche du fond. On tend toujours les guidev.ux dans un courant très-fort, auquel on oppose la bouche du filet, de manière à capturer au passage le poisson qui fuit ou qui est entraîné par la force de l’eau ; l’embouchure doit être, par conséquent, assez large : on la maintient tendue au moyen de châssis en bois ou de piquets plantés k demeure. En quelques endroits, notamment sur nos côtes de l’Ouest, les pêcheurs tendent l’embouchure de leurs guideaux sur des perches qui ont depuis 5 mètres jusqu’à 8 mètres de hauteur ; le filet lui-même est à peu près d’égale longueur ; l’ouverture est large à proportion, et divisée en quatre compartiments ; la partie inférieure touche le sol, tandis que le bord supérieur dépasse la surface de l’eau. Certains guideaux dits k hauts étaliers, et, en certains endroits, dideaux, quidiats, tiriats, ont des dimensions un peu moins fortes, mais l’embouchure est encore plus évasée ; cette embouchure est entourée d’une corde assez forte. Pour tendre ces guideaux, on plante dans le sol, le plus jrès possible de la laissé de basse mer, de ongs pieux, qu’on appelle élaliers, et qu’on

place a, la file, au nombre de 25 à 30. On êtaye ces pieux de diverses façons, pour qu’ils puissent résister à l’effort de la marée ; "’es anneaux de fer fixés aux pieux servent a tendre les guideaux. Au bord de la mer, l’ouverture de ces derniers est toujours placée du côté de la terre, afin de recevoir l’eau, lorsque la marée baisse ; on ne tend jamais un guideau seul, mais on en met un certain nombre rangés côte à côte les uns des autres. On les tend a marée basse, et c’est aussi à marée basse qu’on va retirer le poisson ; comme ces filets sont fort longs, lo poisson s’y entasse et ne tarde pas y mourir ; il est rare qu’on en retire de vivants. Cette pèche est très-considérable : en certains endroits, sur les rivages de la Manche, des plages d’une grande étendue sont traversées d’un bout k l’autre de pieux à guideaux. Le fort de cette pêche est depuis la commencement d’octobre jusqu’à la fin de mars. Les guideaux à petits étaliers, en usage aux environs du Mont-Saint-Michel, se tendent au moyen de trois pieux seulement, deux à l’avant et un k l’arrière, pour donner au filet la.plus grande tension possible. Sur les côtes de Normandie, où les guideaux k petits étaliers sont aussi en usage, on les change fréquemment de place, suivant la disposition des bancs de sable mouvants si communs en ces parages. Pour empêcher le poisson de s’en échapper, ce qui lui serait facile, vu le peu de profondeur de ces filets, on dispose k l’entrée un goulet en forme d’entonnoir, qui retient la proie dans ses mailles, tout en ne faisant aucun obstacle à l’entrée. Les piquets de ces guideaux n’ont guère que 3 a 5 mètres de long.

GUIDE-BALEINE s. m. Ichthyol. Petit poisson que l’on trouve fréquemment au-dessus de la tête de la baleine, il PI. guide-baleine.

GUIDE-FIL s. m. Techn. Petit appareil qui règle la distribution des fils sur les bobines : La distribution du fil en spires régulières sur la longueur de la bobine est obtenue au moyen d’un guidk-kil à mouvement de va-et-vient vertical. (Laboulaye.)

GC1DEL, bourg et comm. de France (Morbihan), cant. dePont-Scorff, arrond.età l6kilom. N.-O. de Lorient, près de la Laïta ; pop. aggl., 714 hab. — pop. tôt., 4,112 hab. Châteaux, dolmens et menhirs.

GUIDE-MAIN s. m. Mus. Barre que l’on place en avant du clavier d’un piano, pour contraindre les débutants k tenir le poignet droit, et les empêcher de jouer du coude.

GUIDE-POIL s. m. Techn. Cadre en fer qui, dans certains métiers k faire les peluches, sert à régler la hauteur du poil.

GUIDER v. a. ou tr. (ghi-dé — v. guide s. m.). Conduire, accompagner pour montrer le chemin : Guider un aveugle. Guider un voyageur. Guider un étranger dans les rues d’une ville.

— Par anal. Diriger, gouverner, déterminer la marche de : Guider un cheval. Guider un navire. Il Servir k diriger : L’étoile polaire guide le navigateur. Des traces presque invisibles suffisent pour guider les Indiens. Le vol des oiseaux guida Christophe Colomb vers l’Amérique. (Chateaub.)

GUID

— Fig. Régler, diriger les actions, la conduite de ; montrer la voie k : Guider quelqu’un dans le sentier de la science, de la vertu.Mon esprit timide

Dans sa course élevée a besoin qu’on le guide.

Boileau.

Quand le bonheur nous guide, il faut suivre ses pas, Et toujours s’élever sans regarder en bas.

Destouches.

Il Déterminer, inspirer : Ce n’est pas l’intérêt qui me guide. L’amour guide nos actes les plus ardents. (Lacordaire.)

Se guider v. pr. Se diriger, se conduire, s’inspirer : Se guider par Us conseils, par les exemples de quelqu’un.

— Syn. Guider, conduire, mener. V. CONDUIRE.

GUIDEROPEs.m. (ghi-de-ro-pe-de guide, et du gr. ropé, descente). Cordage k nœud qu’on laisse traîner quand un ballon s’approche de terre, pour diminuer sa vitesse de translation et faciliter la descente.

GUIDI (Jules), Corse célèbre par sa prodigieuse mémoire, né k Cal vi vers 1568, mort dans la même ville en 1590. Cancellieri, dans son ouvrage Sur les hommes doués d’une grande mémoire, cite, entre autres traits, le suivant, qu’il tenait de Marc-Antoine Muret, et qui donne une idée de l’étonnante faculté possédée par Guidi. Muret, voulant vérifier par lui-même ce qu’il y avait de vrai dans ce qu’on rapportait au sujet du jeune Corse, se rendit àPadoue, où il suivait les cours de l’université. Il invita le jeune homme k se rendre dans une maison, où il réunit eD même temps les personnages marquants de la ville, et là, il dicta k un des assistants un nombre considérable de noms dans des langues différentes. Lorsque l’énumération fut terminée, le jeune Corse reprit tous ces noms, l’un après 1 autre, en suivant l’ordre dans lequel ils avaient été dictés ; puis renversa l’ordre ; enfin, il partit d’un nom choisi au hasard par un des assistants et en suivit l’ordre en remontant ou en descendant. Ce tour de forcé inouï, cette facilité surprenante k jouer en quelque sorte avec une des facultés les plus rares de l’intelligence humaine émerveilla tous les spectateurs, et accrut encore le renom de Jules Guidi. De retour k Calvi en 1590, il y mourut cette année même. Dans la confrérie à laquelle il appartenait, on lit encore aujourd’hui, au jour des Morts, son nom placé en tête du tableau où l’on a écrit : Giuiio Guidi délia gran memoria.

GG1D1 (Domenico), sculpteur italien, né k Massa-di-Carrara, près d’Urbin, en 1628, mort en 1701. Il vint à Rome de très-bonne heure, et entra dans l’atelier de l’Algarde. Ce qui a nui le plus k sa réputation, c’est qu’il entreprit un trop grand nombre d’ouvrages, dont il confia l’exécution k ses élèves, se contentant de faire des retouches légères. Parmi ses meilleurs morceaux, on peut citer l’Ange colossal du pont Saint-Ange, qui.lui fut commandé par le pape Clément IX ; la Renommée écrivant l’histoire de Louis 'XIV, qu’on voit k Versailles près du bassin de Neptune ; la statue du cardinal de Bagny, à Rome, dans l’église Saint-Alexis, figure excellente, d’une exécution magistrale. Il faut en dire autant de celle de Clément IX, k Sainte-Marie-Majeure ; de l’Annonciation, dans l’église de la Madone délia Vittoria. À Sainte-Agnès, de la place Navone, un grand bas-relief^ représentant au milieu des anges Jésus, la Vierge, saint Joseph, saint Jean, saint Joachim, donne encore une haute idée du talent de ce statuaire. Il y a aussi k Saint-André délia Valle, sur la façade, les figures de Saint Gaétan et de Saint Sébastien, et, dans l’intérieur, le mausolée tout entier du comte Tieni, de Vicence, avec son buste entre deux Vertus.

GUIDI (Charles-Alexandre), poète italien, né à Pavie en 1650, mort en 1712. Il se rendit fort jeune à Rome, où il jouit de la faveur du duc Ranuccio II et de la reine de Suède, se lia avec les hommes les plus éminents de la capitale du monde chrétien et résolut, sur le conseil de quelques-uns d’entre eux, de réformer la poésie lyrique, en opposant au mauvais goût toujours croissant des œuvres conçues sur le modèle des anciens. Doué d’une brillante imagination, nourri de l’étude des grands modèles, Guidi mit bientôt au jour des poésies aussi remarquables par l’élévation des idées que par la richesse des images, mais dont le style coloré tombe souvent dans l’enflure et dans la rudesse. En 1691, il devint membre de l’Académie des Arcades. Vers cette, époque, il reçut de la libéralité du duc de Parme un logement au palais Farnèse, où il donnait des préceptes de poésie aux jeunes gens, et les excitait à tenter de grandes entreprises littéraires. Lorsqu’en 1700 un de ses protecteurs, le cardinal Albani, fut devenu pape sous le nom de Clément XI, il mit en vers six homélies composées par ce pontife ; mais ce travail fut l’objet de vives critiques. D’après les conseils de Crescimbeni, il entreprit de traduire les psaumes de David, et abandonna le projet qu’il avait formé de composer des tragédies. Sur ces entrefaites, les habitants de Pavie chargèrent Guidi de se rendre auprès de l’empereur pour lui demander de diminuer les impôts accablants dont ils venaient d’être frappés (1709). Le poète se tira avec autant d’habileté que de succès de cette difficile mission, et retourna à Rome. Il allait un jour porter au pape, alors à Castel-Gandolfo, un exemplaire de la traduction de ses homélies, lorsqu’en ouvrant le volume, il y aperçut une énorme faute typographique ; la contrariété qu’il en éprouva fut telle qu’il eut une attaque d’apoplexie, dont il mourut au bout de quelques heures. Guidi était borgne, bossu et d’une santé des plus délicates. Comme poète, il a contribué à bannir de la littérature italienne les concetti, le faux brillant et l’affectation de Marini ; mais, d’un autre côté, il y a introduit, avec l’enthousiasme pindarique, l'enflure dans les expressions et dans les idées. On a de lui : Poesie liriche (Parme, 1681) ; Amalasunta in Italia (Parme, 1681), tragédie ; Endimione (Rome, 1692), agréable pastorale que Guidi composa sur le désir de la reine Christine ; la Dafne (Rome, 1692), cantate ; Rime (1704) ; Sei omelie di N. S. Clémente XI (Rome, 1712, in-fol.). Ses œuvres complètes ont paru sous le titre de Poesie (1726).

GDIDI (Jean - Baptiste - Marie), littérateur français, né vers 1732, mort k Paris en 1S16. Il devint doyen des gentilshommes ordinaires du roi et des censeurs royaux. Chargé par le

farde des sceaux d’examiner le Mariage de ^igaro, de Beaumarchais, il se prononça pour l’interdiction d’une pièce qu’il déclara immorale, et qui lui parut, au point de vue littéraire, pleine de longueurs devant nuire au succès. Lorsque la célèbre pièce fut représentée, Guidi alla la voir jouer, et y rit beaucoup ; Beaumarchais, s’en étant aperçu, lui rappela en plaisantant le jugement qu’il avait porté sur son œuvre.- à Si l’on affichait, lui répondit le censeur, que tel jour les nymphes de l’Opéra danseront sans prendre les précautions qu’exige la décence, croyez-vous, monsieur, que le parterre ne serait pas plein et qu’on n’y rirait pas aux éclats ? » Guidi est auteur de Lettres contenant le journal d’un voyage fait à Rome en 1773 (Genève, 1783, 2 vol. in-12).

GUIDI (Thomas), dit Maaaccio. Un des plus illustres peintres de l’école florentine. V. Masaccio.

GU1D1CC10N1 (Jean), prélat et littérateur italien, évoque de Fossombrone, né k Lucques en 1500, mort à Macerata en 1541.Il fut gouverneur de Rome, suivit, en qualité de nonce, Charles-Quint dans l’expédition de Tunis et la campagne de Provence, s’efforça vainement de réconcilier ce prince avec François [<r, et fut plus tard gouverneur de la Romagne et de la marche d’Ancône. On a de lui des Poésies remarquables ; un Discours à la république de Lucques (1558, in-8o), dans lequel il indique les réformes à accomplir dans le gouvernement de cet État ; des Lettres intéressantes pour l’histoire du temps^ etc. Ses œuvres ont été réunies plusieurs fois, notammemt k Gênes, en 1767.

GC1DO ou GUI D’AHEZZO, moine italien, né à Arezzo (Toscane) vers la fin du xo siècle, auquel on attribue l’invention de la gamme et de la notation musicale actuelle. Il était moine dans l’abbaye de Pompose, où il enseignait la musique, c’est-k-dire le plain-chant, et formait les élèves de la maîtrise. Frappé des difficultés didactiques qui rendaient si pénible l’enseignement musical, il imagina divers procédés mnémoniques, permettant d’acquérir en quelques mois les connaissances qui, avant sa découverte, exigeaient dix ans de travaux assidus.

Voici en quoi consistaient ces innovations. Il n’inventa pas la gamme, comme on le croit, il ne fit que simplifier la notation, simplification qui n’en doit pas moins être considérée comme une immense découverte pour la propagation de l’art musical. Antérieurement k ses travaux, les sept sons de l’octave étaient représentés par les lettres A, B, C, D, E, F. G ; de plus, en 1 absence du maître, aucun instrument connu ne pouvait donner l’intonation. Le monocorde, dont on a attribué l’invention à Gui, existait depuis longtemps, mais il ne donnait qu’un seul son ; Gui perfectionna l’instrument, en faisant graver sur la table, à intervalles égaux, les lettres représentatives des sons. Un chevalet mobile se plaçait en face de la lettre ou note que l’on cherchait, et la corde donnait l’intonation. Le savant bénédictin inventa également un certain exercice mnémonique consistant en un chant connu qu’on apprenait par cœur et qui offrait successivement toute l’échelle des sons ; la syllabe sous laquelle la note était placée devenait le nom de cette note et de toutes les notes semblables. Comme mélodie type et régulatrice, il se servait dans son école du chant de l’hymme à saint Jean-Baptiste : Ut queant Iaxis resonnre ftbris Miro geslomm lamuli tuorum, Suive polluti laftii rçatum, Sancte Joannes !

On a conclu de 1k qu’il désignait par ces syllabes les notes de l’échelle diatonique, bien qu’il soit évident qu’il n’avait cherché simplement qu’un moyen de graver l’intonation des sons dans la mémoire de ses élèves. Toutefois, les syllabes ut, ré, mi, fa} sol, la furent adoptées rapidement pour indiquer les six notes de la gamme du plain-chant, et, vers le milieu du xi» siècle, ces appellations étaient déjà usitées en France, en Angleterre et en Allemagne.

Quelque incomplets qu’aient été la gamme et les moyens d’étude imaginés par Gui d’Arezzo, puisque sa méthode ne donnait pas le si, nécessaire au complément de l’octave, on n’en