Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

guid

le résumé exact des lois et des coutumes antérieures. C’est une pièce vraiment française, dit Cleirac, i’un des premiers édi eurs du Guidon, et faite • avec tant d’adresse et de subtilité tant déliée, » que cet ouvrage mérite de prendre rang parmi les œuvres originales. Les principes du droit maritime, ei surtout ceux des assurances, y Sont formulés avec précision. « Assurance, dit l’auteur, est un contract par lequel on promet indemnité des choses qui sont transportées d’un pays en autre, spécialement par la mer, et ce, par le moyen du prix convenu entre l’assuré qui fait ou fait faire le transport, et l’assureur qui promet l’indemnité. Elle se fait et se dresse par contract porté par escrit, appelé vulgairement police d’assurance. » On ignore d’ailleurs à quelle époque les assurances maritimes, qui existaient dans la Méditerranée dès le xie siècle, furent établies dans l’Océan. Le Guidon nous apprend que les assurances anciennes étaient faites sans écrit, en confiance. On suppose qu’elles ont pris naissance à Rouen, pendant les guerres du xve siècle ; il est certain du moins qu’à cette époque cette sorte de contrat était en usage dans les Flandres, avec lesquelles Rouen a toujours été en actives relations.

Le Guidon de la mer mérite encore, à un autre égard, de fixer l’attention. Tous les contrats maritimes y sont passés en revue : les avaries (ch. v) ; les prises et rachats (ch. vi et xr) ; les représailles et lettres de marque (eh. x) ; le contrat a la grosse (ch. xi) ; les associations pour l’armement des navires et les diverses obligations du patron (ch. xix). On reconnaît là une ébauche de codification générale, et elle révèle une tendance qui devait bientôt se réaliser complètement par l’ordonnance de 1681.

La plus ancienne édition du Guidon que l’on connaisse a été faite à Rouen en 1608. Il a été réimprimé par M. Pardessus, dans ses Lois maritimes (t. II, p. 372 et suiv.).

GUIDON DE MONTANOR, alchimiste d’origine française. Il vécut dans la seconde moitié du xiiio siècle. Ses œuvres ne sont que des divagations philosophiques sur la pierre philosophale, sur l’or poiable, sur le baume des philosophes. Dans la Bibliothèque philosophique de Mauget, on trouve, sous le titre de Scala philosophorum (l’Echelle di-s philososophes), un recueil de recettes dues à Guidon de Montanor. On y donne, entre autres, la préparation d’un certain baume qui a > la propriété de guérir toutes les infirmités : il réjouit l’âme ; il en augmente les vertus ; il conserve la santé, rappelle la jeunesse, retarde la vieillesse. • Cette prétendue panacée universelle n’était autre chose qu’une préparation mercurielle. Outre VEchelle des philosophes, on a de Guidon : Livre des arts chimiques (Libellus de arte chemyca) ; Préceptes chimiques (Décréta chemyca) ; Harmonies physiques et chimiques (Harmonia imperscrulabitis chemico-philosophica). Ce dernier ouvrage a été recueilli et publié en 1625, à Francfort, par Hermann Condrisyanus. Quant aux autres, on peut les trouver soit dans la Bibliothèque philosophique de Mauget, soit dans la Bibliothèque des philosophes chimiques de Salmon, soit enfin dans VHistoire de la philosophie hermétique de Lenglet-Dufresnoy.

GU1DOMS (Bernard), dominicain et prélat français, né à La Roehe-1’Abeille (Limousin) en 1280, mort en 1331. Il exerça pendant plus de dix ans les tristes fonctions d’inquisiteur de la foi contre les Albigeois, remplit plusieurs missions pour le pape Jean XXII, et fut nommé en 1324 évêque de Lodève. Il avait composé un certain nombre d’ouvrages dont quelques-uns ont été imprimés dans les œuvres de Baluze, de Labbe, etc. Les plus importants sont : Pratique de l’office d’inquisiteur ; le Miroir des saints ; Généalogie des comtes de Toulouse ; Chronique des souverains pontifes, etc.

GUIDONNÉ, ÉE (ghi-do-né) part, passé du v. Guidoiiiier : Cartes guiuonnées.

GUIDONNER v. a. ou tr. (ghi-do-né — rad. guidon). Jeux. Marquer d’un guidon, en parlant des caries que 1 on veut ainsi reconnaître pour tricher : Guimonnkr des cartes.

GC1DOTTI (Paolo, dit IIoi ghc.c-), peintre, sculpteur et architecte italien, né à Lucques en 1569, mort à Rome en 1629. Il réussit à

ui

ands

travaux qui marquèrent le règne de ce pontife ; mais la généralité de ses aptitudes l’empêcha de produire, dans aucun des genres auxquels il s’adonna, des œuvres tout à fait marquantes. Il couvrit de fresques les parois de ta bibliothèque du Vatican ; il entreprit la décoration de la coupole de Saint-Jérôme des Esclavons, où il représenta, comme sujet principal, le Père étemel dans une gloire ; il peignit, dans la cathédrale de Pise, une immense toile, les Noces de Canu. Guidotti n’était pas dépourvu de talent, mais il voulait faire trop, et trop vite, ce qui l’a perdu. De ses travaux comme statuaire et comme architecte, aucun n’a été assez marquant pour qu’on en ait gardé le souvenir. Paul V lui en commanda pourtant un certain nombre, dont il le récompensa înngnifiquement. Il voulut aussi être poète, et cuinposa une épopée, la Jérusalem détruite, qu’il comptait mettre en purallele ave"" la Jérusalem délivrée. Il s’adonnait égilement a lu mécnnique, et ce goût,

vm.

gagner la faveur du pape Sixte-Quint, qui confia VexècutioQ de ta plupart des grai

« GUIF

joint à sa présomption, qui ne doutait de rien, lui fut fatal. I ! fabriqua un appareil muni d’ailes, et s’imagina qu’il pourrait voler comme un oiseau ; il monta, à cet effet, sur la tour la plus élevée de Lucques, et se lança dans l’espace. Il se soutint quelques secondes, puis finit par tomber sur le toit d’une maison et se brisa la jambe. Il mourut peu de temps après des suites de cette fracture.

GUIDRON (Pierre), compositeur français, mort dans la première moitié du xvue siècle. D’abord valet de chambre de Henri IV et maître des enfants de la musique de la cour, il devint plus tard surintendant de la musique de Louis XIII. Ce fut à cette époque qu’il fit exécuter la plupart de ses œuvres, qui ne sont guère connues aujourd’hui que des musicographes érudits : On lui doit plusieurs ballets, entre autres : celui de la Sérénade (1614) ; le Ballet delà reine (1618) ; les airs du balletde 'Psyché (1619) ; les Dernières victoires du roi (1620), et un grand nombre d’Airs de cour publiés de 1605 à 1630, et traduits en anglais sous le titre de French court ayres^Londres, 1629, in-fol.). Gudron s’acquit aussi une grande réputation par ses romances, genre qui commença à faire fureur vers cette époque. On trouve des échantillons de ses compositions de cette espèce dans las Airs mis en tablature de luth, par Gabriel Bataillé (1608-1613, in-4<>), et dans les Echos du temps passé, recueillis récemment par J.-B. Wekerlin.

GUIENNE. V. Guyenne.

GUIÈRE s. f. (ghi-è-re). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des combrétacées, tribu des terminaliéea, dont l’espèce type croit dans la Sénégambie. il On dit aussi guier s. m.

GUIERS, rivière de France. Elle se forme près des Echelles (Haute-Savoie) par la jonction de deux bras portant les noms de Guiers-Vif et de Guiers-Mort, coule entre les départements de l’Isère et de la Savoie, et se jette dans le Rhône au S. de Belley, après un cours de 50 kilom.

GUIEO (Jean-Joseph), l’un des plus braves généraux de la République, né dans les montagnes de Champolèon (Hautes-Alpes) en 1758, mort à Chàteauroux en 1817. Avant la Révolution, il servait dans les gardes du corps. Doué d’une forte constitution et d’une vigueur prodigieuse, l’air martial que respirait toute sa personne lui donnait un ascendant irrésistible sur ses soldats. Comme général de brigade, il se distingua au combat d’Utelle, à Salo, battit les Autrichiens à Gavardo, où il fit 1,800 prisonniers, s’empara, le 12 brumaire an V, du village de Saint-Michel, décida de la victoire d’ArcoIe en enlevant ce village, à sept heures du soir, aux Autrichiens qui semblaient avoir eu jusque-là les honneurs de la journée. Fait général de division peu de temps après, il se signala à l’affaire de la Chiusa, où il fit 5,000 prisonniers, dont 4 généraux, et prit 30 pièces de canon et 400 chariots- Après la campagne d’Italie, Guieu prit sa retraite (an VIII).

GUIEULTABÉ s. m. (ghi-eul-ta-bé). Nom que l’on donne aux chefs des villages de pêcheurs du Fonta, du Galam et du Bondon.

— Encycl. À l’autorité politique, ces chefs joignent le métier lucratif de sorciers. aussi sont-ils fort redoutés. Ils ont sur la pêche une autorité absolue^ l’interdisent ou 1 autorisent à volonté. Ils se font un important re-.

’ venu de la superstition des noirs, auxquels ils vendent des grisgris pour la réussite de leur pèche et contre les ca’imans. Les indigènes racontent sur les guicultabés des histoires merveilleuses. Quelques-uns prétendent que les guicultabés ont des accointances ténébreuses avec les ca’imans, et plusieurs affirment avoir vu des caïmans sortir du fleuve à l’appel du guicultabé. Il paraît même que le chef et l’animal ont ensemble de très’-intéreswtntes coiversations, dans lesquelles le caïman fait sa partie au moyen de gestes fort éloquents. Il y a aussi des guicultabés dans le Galam ; mais ils y sont moins estimés que dans le Fonta. Enfin, dans le Bondon, c’est un métier presque méprisé. D’ailleurs, dans le Fonta même, quand le guicultabé n’a pas pu prouver sa puissance par quelque adroite supercherie, son autorité est fort compromise.

GUIFÈTE OU GUIFETTE S. f. (ghi-fè-te). Oruith. Hirondelle de mer, palmipède du genre sterne : La GUiKiSTTU noire est aussi appelée épouvantail.

— Encycl. On désigne, sous le nom de guifetle, deux espèces de sternes ou d’hirondelles de mer. La yuifett ?. tachetée est de la taille d’une corneille ; son plumage est cendré-roussâtre en dessus, blanc en dessous,

avec le dessus de la tète et la qtmue gris cendré. La yuifette noire s’en distingue par son plumage beaucoup plus foncé. Ces oiseaux soin migrateurs, et on les voit en France, en certaines saisons, sur les bords de la mer et des grands fleuves. Ils se nourrissent d’insectes qu’ils saisissent au vol ou qu’ils attrapent à la surface de l’eau. Ils nichent dans les sables ou dans les marais ; leur nid se compose de mousse et d’herbes sèches, et la femelle y dépose en général trois œufs. Leur chair n’est pas bonne à manger.

GU1G

GC1FFREY (Guignes de), seigneur de BouTikrks, chevalier français. V. Boutièrks.

GUIFSO-BALITO s. m. (ghi-fso-ba- !i-to). Oi-iiith. Espèce de gros-bec, qui habite les forêts de l’Abyssinie.

GUIGARD (Joannis), littérateur français, né à Lyon en 1825. Après avoir fait ses’premières études dans sa ville natale, il vint le3 continuer au collège Rnllin à Paris, et suivit ensuite les cours de l’École polytechnique en qualité d’auditeur externe. Après deux années d’École il essaya de l’industrie et travailla aux études du chemin de fer de Rouen à Caen et de Creil à Saint-Quentin ; mais cette carrière-là ne pouvait convenir a ses goûts naturels, et bientôt il donna sa démission pour revenir au culte des lettres, qu’il avait un instant abandonné. Cependant, privé de ressources, il fut obligé de s’en procurer en enseignant les sciences mathématiques. Après avoir pris une part très-active à la Révolution de février 1848, Guigurd seconda M. Ph. Le Bas, membre de l’Institut, dans ses recherches historiques, et ce dernier, conservateur de la bibliothèque de l’Université, le fit travailler au catalogue de cet établissement. M. Guigard collabora ensuite au catalogue de la Bibliothèque nationale, et, après huit années de surnumérariat, il fut nommé employé de cette bibliothèque (1859).

M. Guigard a beaucoup écrit dans les feuilles périodiques avant et pendant 1848. Depuis, il a collaboré au Journal de Houen, à la Revue moderne, à la France chorale, à la Iieene des Prooinces, au Monde illustré, à Y Illustration, au Messager de Paris, au Bulletin du bibliophile français, a la publication des Emaux de Pelitot, au Grand Dictionnaire universel du X/X* siècle, etc. On a de lui : Un écrivain saintunyeais (tiré à 25 exemplaires) ; Un peintre lyonnais (tiré à 25 exemplaires) ; les Boites à 4 sous (tiré à 50 exemplaires) ; là Bibliothèque héraldique de la France (1861, in-8o), bibliographie raisonnée et méthodique des ouvrages imprimés sur le blason et la noblesse de notre pays, à laquelle l’Académie des inscriptions et belles-lettres a accordé une mention honorable. On lui doit encore : l’/ndicateur du Mercure de France (1869, in-8o), contenant des renseignements généalogiques et bibliographiques sur des maisons nobles ; VArmoriai du bibliophile (1869, in-8o) ; VHistoire des fiefs lyonnais (1871, in-8o), etc.

GUIGNARD s. m. (ghi-gnar ; gn mil.). Ornith. Oiseau de passage, du genre des pluviers : Ae guignard est appelé par quelquesuns petit pluvier ; il est, en effet, d’une taille très-inférieure à celle du pluvier doré, ci n’a guère que huit pouces et demi de longueur. (Buff.) Le guignard traverse en septembre les plaines de la Beauce. (Grimod.)

— Ichthyol. Espèce de poisson du genre salmone.

— Encycl. Ornith. Le guignard est un pluvier un peu plus petit que le pluvier doré. Sa longueur totale est d’environ om,25. Son plumage est assez varié, suivant le sexe et les saisons. En général, la tête est d’un brun noirâtre en dessus ; le reste gris et blanc pour les mâles ; la tête blanche, mêlée de gris et de brun, pour les femelles ; le devant de la gorge gris ondulé, suivi d’une zone blanche ; la poitrine rousse et ensuite noire ; le ventre blanc ; les pennes des ailes grises, bordées de roux ou de blanc ; le croupion gris. Quelquefois les couleurs sont mélangées de teintes jaunes. Le guignard vit dans les régions centrales et septentrionales de l’Europe ; il se plaît sur les montagnes de la Bohême et de la Silésie, à une élévation de 1,600 mètres. Il est rare dans le Midi, et ce sont les jeunes seulement qui s’y montrent pendant 1 hiver. Dans le nord de la France, on ne le voit guère que dans les mois d’avril et d’août ; il est plus commun dans la Beauce et dans l’Orléanais que dans les autres provinces. Il va par bandes et recherche ordinairement les endroits déserts, où il se plaît à fixer sa demeure ; quelquefois cepenpaut on le trouve sur les terres labourées. Il vit d’insectes, de vers et de petits mollusques terrestres. Son naturel est indolent. « Ces oiseaux, dit V. de Bomare, sont tellement stupides, qu’ils se laissent conduire par les chasseurs sous le filet tendu pour les prendre ; lorsqu’on les tire, la troupe s’envole à pic, tournoie autour de ceux qui sont tombés, va se poser à fort peu de distance, et, en la suivant, sans faire beaucoup de chemin, on peut s’emparer de tous les individus dont elle était composée. Cette torpeur ou paresse est peut-être produite par la lassitude, car au bout de quelques jours on ne découvre nulle, part ces mêmes oiseaux qu’on suivait, pour ainsi dire, à la piste ; un vol actif et précipité les éioifne et les porte aux grandes distances où ils oivent arriver. » Un oiseau qui se laisse prendre aussi facilement et eu aussi grand nombre doit être en grande estimo auprès des chaaseuis ; mais ce n’est pas là sa seule qualité à leurs yeux : c’est un gibier des plus délicats et des plus savoureux ; on en envoie de grandes quantités de Chartres k Paris.

GUIGNARD (Jean), jésuite, né Chartres, régent et bibliothécaire du collège de Clermont (depuis Louis-le-Giand) à l époque de la Ligue. Après l’attentat de Jean Chatel, il fut impliqué dans son procès, et l’on trouva parmi ses papiers des écrits injurieux contre Henri III, qu’il nommait un Sardannpale, et

GUIG

1617

Henri IV, qu’il caractérisait par l’épilhèto de renard. Il fut pendu le 7 janvier 1595.

GUIGNAI) ou GUIGNEAU s. m. (ghi-gnô ; gn mil.). Constr. Pièce de bois qui réunit et supporte les deux chevrons entre lesquels passe un tuyau de cheminée. Il Petit bout de bois que l’on scelle sur le haut d’un mur.

GUIGNE s. f. (ghi-gne ; gn mil. — du bas latin yuindolum, guina, sorte de cerise douce). Arboric. Variété de cerise douce qui ressemble à un petit bigarreau : Guigne noire. Guigne blanche. Guignis rose. Toutes les sortes de cerises, guionus, griottes, bigarreaux, ne sont que des variétés d’une même espèce. (J.-J. Rouss.)

— Pèche. Nom que les pêcheurs donnent aux ouïes des poissons.

— Encycl. Arboric. V. guignikr.

GUIGNÉ, ÉE (ghi-gné ; gn mil.) part, passé du v. Guigner : Une fillette guigné» amoureusement.

G OIG K EN, bourg et comm. de France (Illeet-Vilaine), ennt. de Guichen, arrond. et à

36 kilom. N.-E. de Redon ; pop. aggt., 314 hnb.

— pop. tôt-, 3,010 hab. L’église romane, très-digne de fixer l’attention des archéologues, otlre plusieurs parties remarquables, notamment l’abside et le chœur, surmontés d’une voûte en pierre garnie d’arcs-doubleaux qui retombent, ici sur des consoles, là sur des colonnes. L’ornementation des chapiteaux est des plus variées. Sous le chœur règne une crypte dans laquelle jaillit une fontaine qui servit probablement au culte druidique. On remarque à l’intérieur de l’église le tombeau de Jean de Saint-Ainadour, vicomte de Guignen, grand veneur et grand maître des eaux et forêts de Bretagne, qui servit quatre rois de France, fut fait chevalier par le roi Charles VIU à la bataille de Fornoue, en 1495, assista à treize batailles rangées et fut inhumé dans le cancel de Guignon, en 1538. Une statue de grandeur naturelle représente ce noble seigneur revêtu de son armure et d’une dalmatique armoriée, agenouillé, les mains jointes, devant un prie-Dieu. •

GUIGNER v. a. ou tr. (ghi-gné ; gn mil.-Quelques ètymologistes indiquent le germanique : allemand viinken, faire signe de l’œil, de la racine sanscrite oankh, mouvoir ; mais Diez rejette cette opinion, parce que le » ne peut disparaître, et il incline pour l’ancien haut allemand kinan, sourire). Regarder du coin de l’œil à demi fermé : // guigna la porte d’un cabinet de toilette d’où la clef était retirée. (Balz.)

— Fig. Caresser, méditer amoureusement : Quand tu guignes un projet, n’en détourne jamais les yeux. (Fr. Wey.)

GUIGNES (Joseph du), savant orientaliste français, membre de l’Académie des inscriptions (1754), né à Pontoise en 1721, mort en 1800. Il étudia les langues orientales sous Fourmont, parvint à dépasser son maître, et fut l’homme de son temps qui possédait le mieux le chinois. Il remplit successivement les emplois de professeur de syriaque au Collège de France (1767), de censeur royal et de garde des antiques du Louvre (1709). Les travaux de de Guignes résument toute la. science orientale des Européens pendant la seconde moitié du xvmc siècle. Outre ses articles dans le Journal des savants et ses nombreux et importants mémoires dans le Itecueil de l’Académie des inscriptions, on a de lui : Histoire générale des Huns, Turcs, Mogots et autres Turtares occidentaux (1756-1758, 5 vol. in-4<>), son principal ouvrage ; Mémoire dans lequel oh prouve que les Chinois sont une colonie égyptienne (1759-1760, in-12), hypothèse soutenue avec beaucoup d’érudition, qui séduisit alors un certain nombre do savants, mais dont la critique moderne a fuit justice.

GUIGNES (Chrétien-Louis-Joseph Dti), sinologue, correspondant dos Académies des sciences et des inscriptions (1784), fils du précédent, né à Paris en 17.">9, mort en 1845. Il fut nommé consul de Franco à Canton en 1784, accompagna l’ambassade hollandaise à Pékin en 1794, revint en Europe après un séjour de dix-sept années en Chine, et donna, " eu 1801 : Voyage à Pékin, Manille et l’île de France (3 vol. in-4o), livre justement apprécié. Attaché, sous l’Empire, au ministère, des relations extérieures, il publia, par ordre du gouvernement, un Dictionnaire chinois, français et latin (1813, in-fol.), qui n’est autre quo le lexique du P. Basile Gleinona, revu et augmenté.

GU1GNET (Adrien), peintre français, né à Annecy (Savoie) en 1817, mort à Paris en 1854. Poussé par sa vocation artistique, il. quitta les bureaux d’un géomètre, ou son père 1 avait placé, se rendit à Paris et entra comme élevé dans l’atelier de Blonde !, d’où it sortit en 1839. Après une longue période <]* lutte contre la misère, il était arrivé à se faire un nom et à acquérir une certaine aisance, lorsque la mort vint le frapper. Iinilutctir, dans ses premières œuvres, de Salvator Rosa et de Decamps, cet artiste av : iit fini par dégager sa personnalité, ainsi que le montrent ses productions. Parmi ses œuvres, nous citerons : Mois ? exposé sur le Nil (184U) ; Ayur dans le désert (1840) ; Un combat d ? barbares dans un défilé (1842} ; Joseph expliquant les sauges de Phnraun (1845), ta’oleau dont la partie architecturale surtout eit fort remarqua 203