Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 9, part. 1, H-Ho.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Tuileries, le 10 août dernier (1792, in-8°) ; Grands et véritables détails de ce qui s’est passé hier aux Tuileries (11 août 1792, 8 pages in-8°) ; Grand détail de l’exécution de tous les conspirateurs et brigands détenus dans les prisons de l’abbaye Saint-Germain, de la Conciergerie, etc. (septembre 1792, 8 pages in-8°) ; Grand détail de la justice du peuple exercée à Versailles sur les aristocrates et contre-révolutionnaires prisonniers d’Orléans (fin septembre 1792, 8 pages in-8°).


HÉBERT (Michel-Pierre-Alexis), jurisconsulte et homme politique français, né à Pont-Audemer (Eure) en 1799. Il embrassa la profession d’avocat, débuta, en 1820, à Rouen, où il se lit avantageusement connaître, entra dans la magistrature, en 1833, en qualité de procureur du roi près le tribunal civil de Rouen, et fut mis, en 1834, à la tête du parquet de la cour de Metz. Cette même année, M. Hébert fut nommé député par l’arrondissement de Pont-Audemer, qui le réélut constamment jusqu’à la révolution de 1848. Tout en prenant une part active aux travaux de la Chambre, dont il devint vice-président en 1846, il continua k remplir ses fonctions de magistrat, et devint successivement avocat général à la cour de cassation (1836), et procureur général k la cour royale de Paris, en remplacement de M. Franck-Carré (1841). En cette dernière qualité, M. Hébert se rit remarquer par sa véhémence dans plusieurs

procès politiques, et prit notamment la parole devant la Chambre des pairs, dans l’affaire Quènisset, où il soutint la fameuse théorie de la complicité morale, et dans les procès Lecomte et Joseph Henry, qui avaient attenté k la vie du roi. Après la mort de M. Martin du Nord (1847), il fut appelé à prendre le portefeuille de la justice. Lors de là discussion de l’adresse, au commencement de 1848, il se prononça avec vivacité contre le droit, réclamé par l’opposition, de célébrer des banquets sans la permission de l’autorité, et s’attira cette apostrophe d’Odilon Barrot :« Polignac et Peyronnet n’ont jamais fait pis que vous. • Quelques jours après éclatait la révolution de Février. M. Hébert se sauva alors k Lisieux, puis en Angleterre, d’où il revint peu de temps après. Rendu à la vie privée, il se fit inscrire au barreau de Paris, où il a repris avec succès la profession d’avocat. On n’a de lui que des rapports et des discours prononcés a la Chambre des députés.


HÉBERT (Pierre), sculpteur français, né k "Villabé (Seine-et-Oise) en 1S04, mort en 1869. Élève de Jacquot et de l’École des beaux-arts, il s’est fait connaître par quelques travaux estimables. Parmi les œuvres qu’il a exposées depuis 1836, nous citerons : la Conversion de saint Augustin (1841) ; Olivier de Serres (1849) ; Y Enfant jouant avec une tortue (1849) ; le Fleuoe de la vie (1853) ; une seconde statue d’Olivier de Serres, exposée en 1855 ; une statue de Sainte Geneviève, pour la façade de Saint-Étienne-du-Mont (1864) ; enfin, des bustes, entre autres ceux de Nicolo et de Parmentier ; des médaillons, etc. — Son fils, Pierre-Eugène-Emile Hébert, né à Paris en 1828, a reçu de lui et de M. Feuchère des leçons de sculpture. Il a exposé : une Jeune fille sauvant une abeille (1855) ; Toujours et Jamais (1863), groupe en bronze ; Bacchus (1866) ; l’Oracle (1868), bas-relief ; Œdipe (1869) ; les bustes de V. Texier et de M. Magne ; des bas-reliefs, etc.


HÉBERT (Edmond), géologue français, né h Villefargeau (Yonne) en 18iï. En sortant de l’École normale supérieure, où il était entré en 1S33, il fut attaché pendant deux ans, comme professeur, au collège de Meaux, puis revint, en 1838, k l’École normale, où il a été successivement préparateur de chimie, répétiteur de physique, conservateur des collections, sous-directeur des études, directeur des études scientifiques et maître des conférences de géologie. Reçu docteur es sciences en 1857, il a été nommé, cette même année, professeur de géologie à la Sorbonne. Depuis 1845, M. Hébert a publié, dans les recueils de l’Académie des sciences, de la Société géologique de France, etc., des Notes, Notices, Mémoires, Lettres, Observations, etc.


HÉBERT (Antoine-Auguste-Ernest), peintre français, né à Grenoble le 3 novembre 1817. Ce maître, un des plus sympathiques de l’école moderne, s’est acquis une grande notoriété dans un genre à part, qui n’est ni la peinture d’histoire ni l’observation de la vie intime. Venu à Paris en 1835, pour y faire son droit, il préféra se livrer aux études artistiques, entra d’abord dans l’atelier de David d’Angers, puis dans celui de Paul Delaroche, concourut à l’École des beaux-arts, et obtint, dès sa première entrée en loge, le grand prix do Rome, dont le aujet était la Coupe trouvée dans le sacde Benjamin (1839). Cette même année, il avait exposé au Salon du Louvre le Tasse en prison, sa première œuvre ; elle fut remarquée, et achetée par le gouvernement pour le musée de Grenoble. Comme pensionnaire de la villa Médicis, il envoya à Paris deux Odalisques et une copie de la Sibylle appelée Delphica ; puis il prolongea son séjour en Italie, remplissant ses carions de croquis et de souvenirs, qui devaient lui fournir de si charmants sujets de tableaux. Son retour fut signalé par un accident terrible : le paquebot qui le ramenait en l’iunce l’ut assailli par une tempête en abor HEBË

dant à Marseille, et le peîntro, qui était resté sur le pont, fut emporté par une lame. Il sa réveilla d’un long évanouissement dans un lit d’hôpital, avec une jambe brisée. Trèsbieti soigné par le docteur Koberty, il lui en témoigna sa reconnaissance en faisant du docteur un portrait d’une rare vigueur et d’une grande physionomie. Ce portrait lui valut un très-bon accueil dans la société marseillaise, et quelques commandes, parmi lesquelles nous citerons, comme les plus réussis, les portraits de M. et Maio R., de M. J. P., et surtout celui de Mlle R., en bohémienne, étude qui restera parmi les meilleures de l’œuvre de M. Hébert. De retour à Paris, il exposa, aux Salons de 1847 et 1848 : une Uêverie orientale, rapportée d’Italie ; la Sieste, Y Aimée, un Pâtre italien, le Matin au bois, et une Paysanne de Guérande battant son beurre. La Malaria, exposée en 1850, consacra la réputation de l’artiste, qui prit dès lors un rang distingué parmi les peintres contemporains. Cette barque qui glisse lentement, sous un ciel triste et lourd, sur les eaux noires des marais empoisonnés, emportant un vieillard, un enfant et une belle jeune fille déjà atteinte de la contagion mortelle, fit une profonde sensation. Ce tableau appartient au musée du Luxembourg, ainsi que le Baiser de Judas, paru en 1853, avec plusieurs portraits, parmi lesquels celui du prince Napoléon, Après un nouveau voyage en Italie et une visite au musée de Dresde, M. Hébert a donné : la Crescenza, les Fiénaroles, les Filles d’Atvito (musée du Luxembourg), qui figurèrent à l’Exposition universelle de 1855 ; Jiosa Nera à la fontaine, les Cemarolles, au Salon de 1859 ; un portrait de la princesse Marie-Clotilde ; une Hue de Cervara (1861) ; la Jeune fille au puits, et Pasqua Maria, ce dernier appartenant k la baronne James de Rothschild (1863) ; deux portraits (1864) ; la Perle noire, type d’Italienne (1866) ; Adam et Eve chassés du paradis terrestre (1867) ; la Paslorella, la Lavandaia (1869) ; le Matin et le soir de la vie (1870), un des meilleurs tableaux du Salon ; la Muse populaire ita-. tienne (1872).

On reproche k M. Hébert de n’avoir pas varié suffisamment l’objet de ses études et de ses inspirations. Toutes ses Italiennes, aux grands yeux noirs cernés par la fièvre, semblent des figures détachées de sa première œuvre applaudie, la Mal’aria. Ce type de beauté maladive a un grand charme ; mais M. Hébert l’a reproduit incessamment : très-touchant et provoquant une invincible émotion dans la Mai’aria, dans les Filles d’Alvito, dans Jlosa Nera à la fontaine, il dégénère presque dans la Jeune fille au puits et dans la Perle noire, en illustration de keepseake. Le Baiser de Judas, composition plus sévère, fait à peu près seul exception dans l’œuvre de M. Hébert. Cette toile, d’une composition sobre et sérieuse, qui consacra sa réputation, lit croire un moment que M. Hébert servirait d’intermédiaire entre l’école de Ingres et celle de Delacroix ; qu’il ramènerait à lui, par une heureuse entente de la ligne et de la couleur, les esprits extrêmes charmés seulement de l’une ou de l’autre de ces qualités opposées. Mais, obéissant sans doute à son tempérament, 1 artiste est retourné au thème gracieux qui lui avait valu ses premiers succès. Quoi qu’il en soit, il a su rester original et vrai, même après Léopold Robert et Schnetz, en joignant au pittoresque le sentiment. « II excelle, dit Th. Gautier, k rendre ces physionomies italiennes, brunes et sérieuses, où la vie paraît dormir à force d’intensité et se trahit seulement dans un regard fixe ; il suit exprimer, mieux que personne, cette mélancolie de chaleur, ce spleen de soleil, cette tristesse de sphinx qui donnent tant de caractère à ces belles têtes méridionales. »

M. Hébert a obtenu deux premières médailles : l’une en 1851, l’autre en 1855, à la suito de l’Exposition universelle ; en 1853, il fut fait chevalier de la Légion d honneur, et officier en 1867 ; membre de l’Institut depuis quelques années, il avait été nommé en 1S6G directeur de l’École de Rome.


HÉBERTISTE s. m. (é-bèr-ti-ste). Hist. Partisan des doctrines d’Hébert.

— Encycl. Le parti des hébertistes, l’un des grands partis de la période révolutionnaire, fut ainsi nommé du nom d’Hébert, le fameux Père Duchesne, non qu’il en fut, à proprement parler, le chef, mais parce que son journal était en quelque sorte l’organe du parti. Les principaux membres étaient, avec Hébert, Chaumette, procureur de la Commune, Pache, maire de Paris, Bouchotte, ministre de la guerre, Vincent, secrétaire général du même ministère, Ronsin, général de l’année révolutionnaire, l’imprimeur Momoro, etc. D’autres hommes s’y rattachaient plus ou moins directement : les conventionnels Fouché, Anacharsis Cloots, Carrier, Collot d’Herbois, le général Rossignol, Hanriot, commandant de la garde nationale parisienne (qui s’attacha ensuite à Robespierre), etc. Ils dominaient à la Commune, au ministère de la guerre, si important alors, s’appuyaient sur les sections de Paris, et comptaient des adhérents à la Convention, dans le comité de Salut public, et surtout dans le comité de Sûreté générale. C’était, comme on le voit, un parti extrêmement puissant. Il faut ajouter encore que le journal d’Hébert lui créait chaque jour de nombreux partisans dans l’armée, et que beaucoup de représentants en mission s’y rattachaient. Les hébertistes représentaient la fraction révolutionnaire la plus ardente et la plus avancée ; ils eurent, par la Commune et les sections, l’initiative de la plupart des mesures extraordinaires de salut public : le maximum, l’emprisonnement des suspects, la création de l’armée révolutionnaire, etc. Enfin, le mouvement contre le culte, en novembre 1793, l’établissement des fêtes de la Raison ont été entièrement leur œuvre. Mais, peu de temps après, la réaction contre eux commença. Robespierre n’avait pas vu sans colère cette puissance populaire qui grandissait et échappait à son action ; en outre, la campagne entreprise contre le catholicisme avait choqué son déisme ; enfin, révolutionnaire classique et officiel, il se sentait dépassé, et affectait de ne voir que des énergumènes dans les hommes de la Commune et leurs amis. Non-seulement il prépara avec passion et activité une réaction religieuse, mais il s’attacha à perdre ceux qu’il regardait comme ses ennemis. D’un autre côté, Danton, déjà bien lassé du labeur révolutionnaire, s’éleva lui-même contre les « mascarades antireligieuses, » et encouragea ses amis dans la guerre contre les « exagérés. » Il était visible qu’un choc terrible allait avoir lieu. Spectacle vraiment tragique ! tous ces groupes énergiques et vivants, la sève de la Révolution, allaient successivement s’éliminer dans des combats à mort, et laisser finalement le terrain à la réaction.

Quelques arrestations eurent lieu ; c’était le prélude du combat. Enfin, les comités mirent la main sur Ronsin et Vincent. Mais il y eut, en faveur des deux prisonniers, des réclamations énergiques, et ils furent relâchés au bout de peu de temps. Beaucoup d’autres révolutionnaires, jetés aussi dans les prisons, n’avaient pas eu le même bonheur. Au lieu de retourner dans la Vendée pour reprendre le commandement de son armée, Ronsin restait à Paris, disant aux siens qu’il ne partirait pas avant d’avoir délivré les patriotes opprimés. Il se forma, dit-on, un complot, dont il était le chef militaire. On devait décerner une sorte de dictature à Pache, sous le titre de grand juge. On comptait sur le concours des sections. Des ramifications s’établissaient avec les environs de Paris et plusieurs départements. « Le gouvernement révolutionnaire, disait-on, est devenu un instrument d’oppression contre les patriotes ; la constitution de 1793, qui devait assurer le bonheur du peuple, est indéfiniment suspendue ; la Convention nationale n’est composée que de traîtres ou d’hommes usés ; elle a besoin d’être retrempée dans de nouvelles élections, de même que tous les corps administratifs. » Le centre du mouvement était au club des Cordeliers. Un jour, à la suite d’un discours chaleureux de Ronsin contre les dantonistes, on y voile d’un crêpe noir la Déclaration des droits de l’homme, « jusqu’à ce que le peuple ait recouvré ses droits, que la faction modérée soit anéantie, et qu’il ne reste plus un seul patriote dans les prisons. » À Lyon, à Lille, à Nancy et dans d’autres villes, cet exemple est imité. C’était presque un appel aux armes, et le gouvernement se voyait contraint de prendre un parti. En butte à deux factions opposées, qui le gênent également dans sa marche, laquelle sacrifiera-t-il la première ? Robespierre est l’ennemi mortel des hébertistes ; il les couve depuis longtemps comme une proie ; il les a vus avec joie se compromettre par des manifestations imprudentes, et, aujourd’hui, ses collègues du comité de Salut public ne peuvent plus lui refuser les victimes que jusqu’ici il a demandées en vain. Ils furent donc arrêtés (24 ventôse an II). C’étaient, avec Hébert, Ronsin et Vincent : l’imprimeur Momoro, Mazuet, adjudant général de l’année révolutionnaire ; Anacharsis Cloots, conventionnel ; Ducroquet, commissaire aux subsistances, etc. Devant le tribunal révolutionnaire, des témoins révélèrent la plupart de leurs dernières démarches. On les accusait, en général, d’avoir voulu troubler la paix publique, corrompre les mœurs, renverser les principes sociaux. Tous étaient des agents de l’étranger, et, pour donner de la consistance à cette absurde calomnie, on leur avait accolé le banquier hollandais Kock, le Belge Proly, l’Espagnol Perreira. Le procès se termina au bout de trois jours, sans qu’on eût entendu un seul témoin à décharge et que les accusés eussent pu se défendre. Sur vingt qu’ils étaient, il n’y eut qu’un seul acquittement, celui du nommé Laboureau, qui avait joué le rôle de mouton. Le jour même de la sentence de mort, on les conduisit à l’échafaud. La joie des modérés, qui éclatait avec transport, fut bientôt comprimée par le supplice des dantonistes ; puis, on se débarrassa des débris des deux factions dans une nouvelle journée, où étaient confondus pêle-mêle Chaumette et Arthur Dillon, la femme d’Hébert et celle de Camille Desmoulins. Voyez, pour les détails qui n’ont pu trouver place ici, les articles Commune de Paris, Duchesne (le Père), Hébert, Raison, etc.


HÉBESTOLE s. f. (é-bc-sto-le — du gr. Iiêbê, duvet ; stolê, habit). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des longieornes, intermédiaire entre les lamies et les saperdea, et comprenant une

HÉBÊ

127

vingtaine d’espèces, k corps pubescent, qui habitent l’Amérique.

HÉBÉTANT, ANTE adj. (é-bé-tan, an-terad. hëbéter). Qui hébète, qui rend stupide : L’action hébétante de la débauche. Une noire misanthropie fatigue l’âme de réverict, de cauchemars bébétants. (Virey.)

— Pop. Ennuyeux, fatigant : Cet enfant est hébétant avec son tapage.

HÉBÉTATION s. f. (é-bé-ta-si-on — rad. hébéter). Défaut de sensibilité organique ; action hébétante : La grossièreté des appétits du cochon dépend apparemment de /’hebétation des sens du goût et du toucher. (Buff.)

HÉBÉTÉ, ÉE (é-bé-té) part, passé du v. Hébéter. Rendu ou devenu stupide : Il y a des époques où l’espèce humaine hébétée ne peut être ramenée au sens commun que par les plus grosses platitudes. (Proudh.) Je laisse aux doucereux ce langage afTcté Ou s’endort de mollesse un esprit hébété.

DOILEAU.

« Être heureux comme un roi, • dit le peuple hébété ; Hélas ! pour le bonheur que fait la majesté !

VOLTAIRB.

Il Qui annonce k l’extérieur l’hébétement do l’esprit : Un air hébété. Un regard hébété.

— Substantiv. Personne hébétée, niaise, idiote : M. de Chaulnes avait fait peindre sa femme en Hébé ; il ne savait comment se faire peindre pc ur faire pendant. M ne Quinaut, à qui il contait son embarras, lui dit : « Faitesvous peindre en hébété, »

... Il est devenu tout comme un hébété, Depuis que de Tartufe on le dit entêté.

Molière.

— Syn. Hébété, Idiot, imbécile, inepto, mat, ■mpide. Hébété et stupide marquent l’un et l’autre un manque d intelligence qui rend impassible, insensible aux impressions, qui est comme une paralysie de l’âme ; mais on devient hébété, tandis qu’on est stupide ; l’un, est, en effet, produit par les circonstances, l’autre peut être un état naturel. L’t’di’of manque d’idées, son esprit ne s’est pas développé, ou bien il est totalement privé d’intelligence. L’imbécile a un esprit faible, sans énergie, incapable de passer d’une idée à une autre. L’homme inepte n’est bon k rien, il manque de toutes les qualités nécessaires pour remplir une fonction quelconque et souvent même pour faire les choses les plus ordinaires. Le stupide se reconnaît surtout k sa lourdeur, k son peu de vivacité ; Yimbécile essaye quel

?uefois de comprendre, mais il n’a pas la

bree de réflexion nécessaire ; l’idiot est borné ; l’inepte n’est propre à rien. Enfin, ce qui manque surtout au sot, c’est le jugement ; il n*a guère d’esprit, et le peu qu’il a est faux, lui fait tout juger de travers.

HÉBÉTEMENT s. m. (é-bé-te-man — rad. hébéter). État d’une personne hébétée : L’ère (/’hébétement a commencé pour le peuple le plus spirituel de l’univers. (M«"e E. de Gir.)

HÉBÉTER v. a. ou tr. (é-bé-té — lat. hebetare ; de hebes, émoussé. Change éen è devant une syllabe muette : Jhébète, qu’ils hébélent ; excepté au futur de l’indicatif et au présent du conditionnel : J’hébéierai, tu hébéterais). Emousser, rendre stupide, sot : La douleur excessive nous hébète, hébètb nos facultés. Le tabac détruit le corps, attaque l’tntelligence, hébète une nation. (Balz.)

— Pop. Ennuyer, fatiguer : Ces conversations’ «h’hébètent.

— Syn. Hébéter, abrutir. V. ABRUTIR.

HÉBÉTUDE s. f. (é-bé-tu-de — lat. hebetudo ; de hebes, émoussé). Stupidité, idiotisme : /.’hébétude d’esprit est incurable. Les Académies semblent des foyers ^’hébétude et d’intrigues. (Proudh.)

— Pathol. État morbide particulier, tantôt passager et tantôt persistant, qui consiste dans une impuissance ou une indifférence des facultés intellectuelles, sans altération de la sensibilité générale ou spéciale.

— Encycl. Pathol. Le mot hébétude est un terme extrêmement général, et tous les degrés qu’il comporte ont été désignés sous des noms différents que l’ancienne médecine multipliait k l’infini. Les expressions de carus, de coma, de cataphora, de sopor s’appliquent a des variétés distinctes, mais dépendant de Vhébëlude. Les symptômes de l’hébétude consistent dans une perte plus ou inoins complète de l’intelligence et du sentiment, et dans une diminution considérable de l’excitation aux mouvements volontaires. Dans les cas légers ou moyens, on peut réveiller le malade et le faire parler pendant quelques instants ; mais ses paroles, tirées avec peine, cessent bientôt, et un sommeil apparent survient. L’intelligence veille cependant ; mais elle est engourdie, paresseuse et complètement dépourvue d’expansion. Dans les cas plus graves, l’intelligence est plus complètement opprimée, il n’y a pas moyen de l’exciter et de la faire reparaître. 11 est commun alors de voir la salive, sous forme d’une sorte de bave mousseuse, s’écouler par les commissures des lèvres. Les pupilles sont presque toujours dilatées ou inégales’. 11 y a une résolution générale des muscles, sans paralysie toutefois. La sensibilité est conservée : les malades retirent leurs membres si on les pince, et ils n’opposent k cette violence de l’observateur qu une expression suppliante d’ennui et d’obsession. Parfois ils