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qui m’avait soufflé mon Hélène, je lui sus bon
gré de m’en avoir défait. »
               Le Sage.

« Dans les derniers journaux qui venaient de nous arriver, parmi plusieurs traits ou jeux de mois bienveillants, il se trouvait, en plusieurs langues, que Pâris ne serait heureux que quand ou lui aurait rendu son Hélène : c’étaient quelques gouttes de miel dans notre coupe d’absinthe. »
               Comte de Las-Cases.

« Cependant, depuis plusieurs semaines, les deux fugitifs vivaient dans Londres, la ville du monde où l’on se cache le mieux, quand un ordre télégraphique émané du mari la ramena
instantanément à Paris.

« À peine informé de l’arrivée des deux coupables, M. de... se rendit chez son rival. Là une entrevue eut lieu entre Pâris et celui qu’il faut bien se résigner à appeler Ménélas. Vêtue de longs habits de deuil, la belle et trop légère Hélène assista en tiers à l’entrevue. »
               Albéric Second.

« Je serais envieux de savoir auquel des deux champions restera, en définitive, cette belle Hélène, et qui l’emportera du Ménélas industriel ou du Pâris en robe noire... Sur mon âme, c’est Pâris, reprit tout à coup le
vicomte, qui aperçut dans la rue M. de La Rochette,
marchant fort vite, rasant les maisons, et donnant le bras à un petit jeune homme dont la jolie figure sembla produire
sur le fumeur une impression peu agréable. »
               Ch. de Bernard.

— Iconogr. Homère n’a dépeint la beauté d’Hélène que par quelques-unes de ces épithètes qu’il accorde également à ses autres héroïnes, et qui rappellent leurs « belles joues, » leurs « belles chevelures », leurs « beaux bras. » Les seuls renseignements que nous possédions sur les traits distinctifs d’Hélène nous sont fournis par des écrivains de l’époque byzantine. Le faux Darès prétend qu’elle avait la bouche petite et un signe entre les deux sourcils. Le moine Constantin Manassès ne parle pas de ce signe ; mais, parmi les avantages qu’il attribue à Hélène, et qu’il énumère avec une foule d’épithètes emphatiques, il a soin de compter la beauté de ses sourcils. Cette beauté particulière est signalée également par Cédrénas, qui ajoute qu’Hélène avait les cheveux bouclés et d’un blond ardent.

Les auteurs anciens ne mentionnent qu’un très-petit nombre d’images d’Hélène. La plus célèbre fut peinte par Zeuxis, à qui les habitants de Crotone accordèrent, par décret, la permission de prendre pour modèles les cinq plus belles d’entre leurs vierges. Cicéron, qui rapporte le fait, ajoute que les noms de ces jeunes filles furent transmis à la postérité par les poëtes. Elien nous apprend qu’avant de livrer son tableau aux Crotoniates, Zeuxis l’exposa quelque temps en un lieu où nul ne fut admis sans payer un droit d’entrée : de là le nom d’Hélène courtisane, que les rivaux de l’artiste donnèrent à cette image. C’était, d’ailleurs, une œuvre vraiment accomplie. Le peintre Nicostrate, saisi d’admiration en la voyant, demanda à Zeuxis comment il s’y était pris pour créer une pareille merveille. « Tu ne me ferais pas cette question si tu avais mes yeux, répondit fièrement l’artiste ; aies-en de pareils, et tu seras capable de peindre une déesse. »

One autre image d’Hélène, peinte par Eumelos, artiste grec établi à Rome, fut jugée digne d’être exposée au Forum, d’après ce que nous apprend Philostrate.

Quant aux compositions peintes, sculptées ou gravées, anciennes et modernes, dans lesquelles Hélène joue un rôle plus ou moins important, elles sont trop nombreuses pour que nous ayons la prétention de les citer toutes. Il nous suffira de signaler les plus célèbres.

Dans la peinture de la Prise de Troie, dont Polygnote décora la Leschè des Cnidiens, à Delphes, on remarquait Hélène, qui, reconquise par son époux, était assise sur la plage, à peu de distance des navires grecs prêts à faire voile pour la patrie. Toujours jeune et toujours belle, elle s’abandonnait nonchalamment aux soins de ses esclaves occupées à la parer. Briséis et les autres captives troyennes la contemplaient avec admiration, et AEthra, la mère de Thésée, que les Troyens avaient réduite depuis longtemps en esclavage, invoquait son témoignage pour se faire reconnaître de Démophon, son petit-fils. Ainsi, pour Polygnote comme pour Homère, Hélène n’avait rien perdu de son prestige.

Un des bas-reliefs qui ornaient le fameux coffre consacré à Olympie par Cypsèlas représentait Ménélas se précipitant sur Hélène, le glaive à la main, mais aussitôt désarmé par un regard de l’infidèle (Pausanias, V, ch. XVIII). C’est une scène qu’on retrouve souvent sur les vases peints, et que nous représente un miroir conservé au British Museum : on y voit l’épée s’échapper des mains de Ménélas, et Aphrodite intercéder pour Hélène. Réfugiée au pied d’un autel, la belle Lacédémonienne a l’air de compter sur la puissance de ses charmes au moins autant que sur celle de la divinité qu’elle implore. Un bas-relief en terre cuite, un des plus beaux, sans contredit, de la galerie Campana, la représente ramenée à Sparte sur un char attelé de quatre chevaux rapides. Rien n’égale la noblesse de son attitude, la fermeté avec laquelle elle tient elle-même les rênes, et cet air confiant qui montre assez combien elle est sûre du cœur de son époux.

Les amours d’Hélène et de Pâris ont bien souvent tenté les artistes. Parmi les nombreuses représentations qui nous en restent, nous citerons une peinture des Thermes de Titus, où l’on voit Hélène assise, et, vis-à-vis d’elle, Pâris prenant une flèche des mains d’Éros, placé entre les deux amants. Un remarquable bas-relief, qui a été plusieurs fois publié, notamment par Winckelmann (Monuments antiques inédits, n° 115), offre une allégorie des plus ingénieuses : près d’un stèle, surmonté d’une statue de la Persuasion, est assise Hélène, fort jeune et d’apparence délicate, à côté d’Aphrodite, qui la domine de toute la tête et lui a passé les bras autour du cou, montrant ainsi, avec sa tendresse, son désir de gouverner le cœur de sa protégée. En face d’elle s’avance Pâris, conduit et encouragé par Éros, tandis que, de l’autre côté, trois Muses s’apprêtent à célébrer l’hyménée, « L’idée de ce bas-relief, dit M. Chassang, est ingénieuse, et l’exécution en est parfaite ; on y admire surtout l’attitude décente et pensive d’Hélène, qui ramène à elle un pan de sa robe, et dont les yeux baissés trahissent une lutte intérieure. »

La scène de l’Enlèvement d’Hélène a inspiré une foule d’artistes, tant anciens que modernes. Aux compositions que nous avons décrites au mot enlèvement, il faut ajouter un tableau d’Andréa Schiavone, qui est au musée de Turin, et une estampe de N-F. Bertrand, d’après Cl.-A. Fleury. Un admirable dessin de Prud’hon, qui a été gravé, représente Hélène et Pâris réconciliés par Vénus : Hélène, fièrement drapée dans les grands plis de ses voiles, rejette avec mépris les molles caresses de Pâris, qui la convie au plaisir ; mais Vénus, ironique, presque menaçante, la pousse des deux mains vers le lit adultère, comme dans un piège tendu par les dieux.

Un statuaire moderne, M. Clésinger, a fait d’Hélène une statue en marbre qui, sans s’élever à la beauté supérieure du type antique, ne manque cependant pas de noblesse et de fierté. « C’est une Hélène, a dit T. Gautier, du marbre le plus pur, du travail le plus fin et le plus exquis, qu’on pourrait prendre, tant elle est belle, pour un portrait fait d’après nature par un artiste grec, si du temps de la guerre de Troie la sculpture eût atteint cette perfection. C’est bien là cette majestueuse et noble Tyndaride, la blanche fille du cygne, devant qui les vieillards assis aux portes Scées se levaient quand elle passait. Ses draperies voilent son beau corps sans le cacher ; sa main distraite joue avec tes grains de son collier de perles, et sa tête s’incline légèrement. Elle rêve. À qui ? À Pâris, sans doute ; à Ménélas, peut-être, car Homère nous peint Hélène vertueuse, et subissant, comme à regret, de fatales amours. » Cette statue a figuré dans la galerie de Khalil-Bey.

Hélène (éloge d’), par le sophiste Gorgias. C’est un petit discours du célèbre rhéteur. Après avoir parlé de la naissance d’Hélène, et de sa beauté céleste, qui la fit rechercher par une foule de rivaux, il expose les causes qui ont pu la conduire à Troie, et entreprend de démontrer qu’elle n’est pas coupable, quelque supposition qu’on fasse : 1° si on admet un ordre des dieux et un décret de la nécessité, la chose est évidente ; 2" si on dit qu’elle a été enlevée de vive force, il est encore certain qu’elle est innocente ; 3° si on prétend qu’elle a cédé à la persuasion, il est facile de la justifier ; 4° enfin, elle n’est pas coupable si l’amour seul lui a dicté sa conduite. Des lieux communs et des raisons sophistiques tendent à démontrer que la puissance de la parole est une violence tyrannique, et que l’impression subie par les sens force notre volonté. Une récapitulation des quatre motifs qui ont pu conduire à Troie cette femme célèbre termine le discours.

Hélène (éloge d’), par Isocrate, composition du genre de la précédente, dont elle offre une sorte de réfutation. Isocrate, prétendant que Gorgias avait fait plutôt une apologie d’Hélène qu’un éloge, nuance délicate, « car, dit-il, on fait l’apologie d’un coupable, et l’éloge de ceux qui ont mérité d’être loués, » relit, à ce point de vue nouveau, l’œuvre de son maître. Son Éloge, écrit d’un style fin et délicat, composé avec toutes les ressources de l’art oratoire et de la dialectique, est un modèle de l’éloquence fleurie. Il nous occuperait peu, cependant, si Paul-Louis Courier n’en avait fait une de ces savantes traductions par lesquelles il essayait de transporter dans notre langue la pureté et la correction du style attique (1803, broch. in-8°).

Hélène, tragédie d’Euripide, représentée l’an 412 avant J.-C. Le fond de cette pièce est en désaccord avec la vérité historique. Pour expliquer la guerre de Troie et la croyance générale que le rapt d’Hélène par Pâris en avait été la cause, Euripide suppose que Junon, irritée contre le berger troyen, au lieu de lui livrer Hélène, n’avait mis entre ses bras qu’un fantôme vivant et aérien, formé à la ressemblance de la belle Lacédémonienne. Grecs et Troyens avaient été, comme Pâris, déçus par cette vaine apparence.

Dans l’hypothèse adoptée par Euripide, Hélène aurait été enlevée dans les airs par Mercure et enveloppée d’un nuage, puis transportée dans le palais du sage Protée, roi de Pharos, en Égypte, afin que Ménélas pût l’y retrouver chaste et fidèle. C’est par la bouche même d’Hélène que le poète nous met, dès le début de la pièce, au courant de ces événements. Tout à coup Protée meurt ; son fils et successeur, Théoclymène, se dispose à épouser Hélène, et ordonne des préparatifs magnifiques pour la cérémonie nuptiale. Sur ces entrefaites, survient Ménélas, jeté par la tempête dans l’Île de Pharos. La reconnaissance et la réunion des deux époux forment le sujet de la pièce ; les obstacles qu’oppose à leur départ l’amour de Théoclymène en constituent le nœud. Le dénoûment est dû à l’intervention des Dioscures, qui déclarent au roi d’Égypte qu’il serait insensé et impie de s’opposer à la volonté du Destin, qui a décidé qu’Hélène n’appartiendrait qu’à son époux. Ce changement apporté au mythe d’Hélène n’appartient pas en propre à Euripide ; il ne l’obtient qu’en exhumant et en accommodant arbitrairement à son but une légende mise en circulation par le poète Stésichore, cité par Platon au neuvième livre de sa République. Stésichore avait représenté le fantôme d’Hélène suivant Pâris à Troie. On ne saurait évidemment supposer qu’Euripide ait pris cette idée au sérieux, et qu’il ait considéré cette forme de tradition fabuleuse comme vraie et authentique. Il ne s’en sert que pour les besoins de son invention tragique. Le sujet d’Hélène roule tout entier sur la délivrance de l’héroïne en Égypte, où Théoclymène veut la forcer violemment à l’épouser, délivrance qui s’opère uniquement par l’habileté des desseins d’Hélène elle-même, que Ménélas ne fait qu’exécuter. Elle est la tête, il est le bras. « Le pays et le peuple d’Égypte, remarque Ottfried Müller, étrangement grécisés, if faut le dire, sous presque tous les rapports, fournissent un fonds intéressant à l’imagination. Théonoé, une sœur du roi, vierge prophétique, instruite par le Destin, pure comme une prêtresse, et pourtant pleine d’une compassion tout humaine, Théonoé, qui veille sur les projets de l’époux comme une divinité protectrice, est certainement une belle et grande invention du poète. »

Tel qu’Euripide le traite dans cette pièce, le mythe d’Hélène offre une grande ressemblance avec l’action d'Iphigénie en Tauride. Le côté saisissant de cette tragédie, c’est qu’elle sort entièrement des habitudes du poète. On sait que ses attaques contre le sexe féminin lui avaient valu le surnom d’Ennemi des femmes ; dans l’Hélène, il semble faire amende honorable, en leur donnant le beau rôle.

Le style de l’Hélène est élégant, harmonieux, coulant et flexible. Malheureusement, les personnages discutent, disons le mot, avocassent trop souvent et oublient, dans le plaisir d’étaler leur faconde, qu’ils sont là pour autre chose qu’un assaut d’éloquence ; ils ont le tort de parler plus qu’ils n’agissent, défaut capital à la scène.

Hélène (l’enlèvement d’), tableaux de Raphaël, du Guide, de Cl. Lorrain, etc. V. enlèvement.


HÉLÈNE (sainte), mère de l’empereur Constantin, née probablement vers 247, morte à Nicomédie en 327. S’il faut en croire le témoignage de plusieurs Pères de l’Église, et notamment de saint Ambroise, Hélène était une simple fille d’auberge de Drepanium en Bithynie, qui fut séduite par Constance Chlore, alors simple officier des gardes prétoriennes, dont elle eut Constantin en 274. Certains historiens assurent même qu’Hélène ne fut jamais la femme légitime, mais bien la concubine de Constance. Il est certain que cet officier, devenu césar, épousa Théodore, belle-fille de l’empereur Maximien, soit qu’il ait divorcé alors avec Hélène, soit qu’il fût, à cette époque, libre de tout lien. Quoi qu’il en soit, il est certain que Constance garda un profond attachement pour son fils Constantin, puisqu’il le désigna pour l’empire. Proclamé auguste à son tour, Constantin appela sa mère dans le palais impérial, à Trêves, et elle prit alors un haut ascendant sur l’esprit de son fils. Elle ne put cependant l’empêcher de faire mettre à mort son propre fils Crispus ; mais elle en ressentit, dit-on, une grande douleur. On ne sait si c’est par son influence qu’il embrassa le christianisme ; on ignore même à quel moment de sa vie elle-même se fit chrétienne. À l’âge de soixante-dix-neuf ans, elle entreprit le pèlerinage de Jérusalem, répandit d’abondantes aumônes sur sa route, fit abattre un temple païen qui avait été construit sur le Calvaire, fit commencer l’église du Saint-Sépulcre et deux autres églises, l’une à Bethléem, l’autre sur le mont des Oliviers. On sait aussi que c’est en creusant la terre par son ordre qu’on découvrit, d’après la légende, le tombeau du Christ et la vraie croix, qui fut transportée à Rome.

« Hélène, dit Crevier, fut recommandable par sa prudence et par l’habileté de sa conduite : c’est ce qui parait par l’autorité qu’elle conserva toujours sur son fils ; et l’attention qu’elle eut à retenir les frères de Constantin en est encore une preuve. Ils étaient trois, Jules, Constance et Hannibalien, et ils avaient sur leur frère aîné l’avantage de la noblesse du côté de leur mère, qui était belle-fille de Maximien Hercule. D’ailleurs, il était sans exemple que des fils d’empereur fussent restés dans la condition privée : ils n’avaient pourtant pas un droit acquis à l’empire, puisqu’il était électif, et le bas âge où leur père les laissa en mourant, l’inconvénient de partager le domaine de Constance Chlore, qui ne faisait déjà que la quatrième partie de l’empire romain, étaient des raisons légitimes pour réunir toute la succession paternelle sur la tète du seul Constantin, qui se trouvait en état de la défendre contre l’injustice et l’ambition de Galérius. Il ne parait point qu’Hélène ait pu avoir aucune part à ce premier arrangement, puisqu’elle ne devait point être à la cour de Constance Chlore, qui l’avait répudiée ; mais elle sut le maintenir par des précautions de prudence. Craignant que les jeunes princes, ou par eux-mêmes, ou par de mauvais conseils, ne se portassent à des intrigues contraires à leur devoir et à la tranquillité de l’État, elle les tint toujours éloignés de la cour et des emplois, tantôt à Toulouse, tantôt en quelque autre ville, et enfin à Corinthe, où elle fixa leur séjour. Julien l’Apostat, fils de Jules, taxe cette conduite de ruse artificieuse d’une belle-mère. De Tillemont n’y voit qu’une sage politique, en supposant, comme il est vrai, que le droit d’hérédité pour les fils d’empereur n’avait de force qu’autant qu’il était reconnu et appuyé des suffrages du sénat et des armées. » Hélène a été mise par l’Église au nombre des saintes. Sa fête se célèbre le 18 août.

Hélène (LA VISION DE SAINTE), Chef-d’œuvre de Paul Véronèse, musée du Vatican. La mère de Constantin, coiffée de la couronne impériale et vêtue d’un de ces riches costumes de brocart, comme en portaient les grandes dames vénitiennes au XVIIe siècle, est assise et dort, la tête appuyée sur son bras gauche. Elle est jeune encore et d’une beauté opulente. Un gracieux petit-ange, debout devant elle, tient dans ses mains la sainte croix. Ce tableau, si simple de composition, est surtout remarquable par la beauté du coloris. Il faisait anciennement partie de la galerie Sacchetti et fut acquis par Benoît XIV, qui la fit placer au musée du Capitole, d’où il a été transporté à la pinacothèque du Vatican. Il a été gravé par Gius. Craffonara.

Le musée de Milan possède un tableau du Tintoret représentant sainte Hélène et divers saints, et un tableau de Palma le Vieux, où figurent la même sainte avec son fils Constantin, saint Sébastien et saint Roch. Ces ouvrages ont été gravés par Michèle Bisi. Une estampe du Parmesan représente la Vision de sainte Hélène. Ch. Audran a gravé Sainte Hélène tenant la croix et invoquée par des malades. À l’église Saint-Jacques d’Anvers est un tableau de W. Coberger représentant Sainte Hélène donnant la vraie croix à Constantin. Au musée de l’Ermitage est une Sainte Hélène entourée des instruments de la Passion, beau tableau du Dominiquin ; suivant Viardot, cette figure, peinte avec beaucoup de soin, passe pour être la fille de l’artiste. Citons enfin, parmi les compositions relatives à sainte Hélène, les estampes d’Abraham Bosse (d’après J. Stella) ; de Schelte et Bolswert, de N.-F. Bertrand (d’après le Poussin) ; de Nic. de Bruyn, de Chédel, de Fr. von Bocholt, de Jérôme David (d’après P. Farinati) ; de Fr. Aquila (d’après Séb. Conca) ; deux dessins de Holbein (musée de Bâle) ; un tableau de Garofalo (église des Dominicains, à Ferrare), et un tableau de M. Galimard (Salon de 1857).


HÉLÈNE (Flavia-Julia Helena), fille de l’empereur Constantin et femme de Julien l’Apostat. Sa vie fut courte et semble effacée par l’éclat de ces deux grandes figures. Un an après son union avec le jeune césar, vers 355, Hélène devint mère d’un fils qui mourut en voyant le jour, par l’incapacité ou l’imprudence de la sage-femme. Quelques historiens inclinent à penser qu’il y eut là un crime commis sous l’inspiration d’Eusébie, femme de Constance, qui ne voulait pas de successeur à Julien. Hélène mourut de langueur en 360, peu de temps après la proclamation de Julien comme auguste par l’armée des Gaules. On a des médailles de Flavia Julia Helena. Toutes la représentent avec un visage sévère, comme ceux des matrones romaines des beaux temps de la république.


HÉLÈNE, reine de Pologne, née à Moscou en 1460, morte à Vilna en 1513. Son père, le czar de Russie Ivan III le Cruel, la donna en mariage, en 1495, à Alexandre Jagellon, roi de Pologne. Cette princesse continua à protéger la religion grecque, mais ne voulut point obéir aux ordres de son père, qui lui demandait de lui servir d’espion auprès de son mari.


HÉLÈNE, régente d’Abyssinie au XVe siè-