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jouer aux dés avec des enfants sur la place publique ; les passants s’arrêtèrent pour jouir du spectacle : « Ephésiens, leur dit le philosophe, il y a plus d’honneur à jouer avec des enfants qu’à gouverner une ville aussi corrompue que la vôtre. » Néanmoins, sa renommée était déjà grande : Darius, fils d’Hystaspe, essaya de l'attirer à la cour de Persépolis ; son offre ne fut pas accueillie. La vie civilisee finit même par peser tellement à la mauvaise humeur d’Héraclite, qu’il se retira seul dans la montagne. Il y vécut quelque temps de racines et de fruits sauvages. Devenu hydropique, il vint à Éphèse, interrogea les médecins dans le style énigmatique qui lui a mérité le surnom de Phliosophe ténébreux. Il leur demanda « s’ils pouvaient rendre serein un temps pluvieux. » Leur réponse n’ayant pas été satisfaisante, on dit qu’il se laissa mourir. Il avait alors soixante ans. On a prétendu que, pour essayer de se guérir, il s’était enfoui dans du fumier, et que ses restes avaient été mangés par les chiens. Héraclite avait exposé les principes de sa philosophie dans un ouvrage intitulé : De la nature. L’ouvrage se composait de trois parties : la physique, la politique et la théologie. Il en reste des fragments, édités en dernier lieu en Allemagne par Schleiermacher ; le style en est obscur, ce qui, de la part d’Héraclite, est un calcul. Son goût pour l’obscurité systématique tenait sans doute, à sa hauteur naturelle et à l’envie de n’être pas entendu du vulgaire, pour lequel il affectait de ne pas écrire. Un autre de ses défauts était une opiniâtreté extraordinaire à ne pas modifier les idées qu’il avait une fois admises. Ce sont ces dispositions misanthropiques qui ont fait dire de lui, par opposition à Démocrite, que l’un riait toujours, tandis que l’autre pleurait sans cesse. Démocrite estimant que les hommes sont fous, et Héraclite qu’ils sont méchants. Héraclite admet, comme la philosophie ionienne, qu’il doit exister un principe physique, qui n’est pas seulement le champ dans lequel s’agitent les phénomènes de la nature, mais un être vivant et un, qui les pénètre tous et leur est inhérent. L’objet de la philosophie est de découvrir ce principe. Héraclite pense qu’il ne saurait être autre que le feu, un fluide léger, cause et fin de lui-même, qui correspond à l’air d’Anaximène. L’univers est l’effet d’une évolution spontanée du principe igné, dont la vie et l'âme humaine sont des manifestations. Il est à la fois une intelligence et une volonté qui gouverne le monde. Héraclite refuse de reconnaître les êtres comme ayant une existence réelle ; ce sont, d’après lui, de purs phénomènes, par lesquels s'affirme une force ou substance unique, qu’il regarde comme seule vivante et éternelle. Les êtres n’en sont que des modes temporaires ou partiels. Le feu primaire a une tendance, qui est son caractère essentiel, à changer continuellement de forme et d’aspect. Les modes Successifs sont infinis en nombre : ce sont les êtres personnels qui frappent nos regards ; ils naissent pour mourir, et meurent pour renaître. Ce va-et-vient continuel constitue proprement la vie, non-seulement la vie animale et végétale, mais aussi la vie minérale. Il n’y a de permanence que dans la loi du mouvement perpétuel. Le feu rationnel, que les naturalistes ont quelquefois désigné sous la nom d’esprits animaux et d’électricité, réside au ciel ; son penchant à se manifester en dehors de lui-même l’invite sans cesse à en descendre, et il perd de la rapidité de ses mouvements à mesure qu’il descend du sanctuaire où il réside. La terre est la plus basse région où il puisse descendre. Sa forme inférieure est celle de la matière inerte ; avant de prendre cette forme, il passe par celle de l’eau, et, avant de prendre la forme de l’eau, il prend celle de l'air. Cependant l’âme humaine, quoique résidant dans une région aussi basse que la terre, est une parcelle du feu primaire. Tel est le système qu’on attribue à Héraclite ; mais il n’est pas certain que ceux qui l’interprètent ainsi l’aient bien compris. En dehors des fragments de son traité : De la nature, il n’a rien survécu des écrits d’Héraclite. Les Lettres publiées sous son nom dans la collection aldine, éditée à Rome en 1499, sont apocryphes, comme celles que M. Buissonade a insérées dans son édition d’Eunape.

Ouvrages a consulter : Schleiermacher, Musée des sciences antiques (t. I, p, 3) ; Ritter, Histoire de la philosophie ; Brandis, Manuel de la philosophie grecque et romaine.

Il y a trois autres philosophes grecs du nom d’Héraclite : le premier, disciple d’Aristote, est mentionné dans Plutarque ; le second, Héraclite de Tyr, était platonicien et favori d’Antiochus, roi de Syrie, Cicéron le cite ; le troisième est peu connu : il était de l’école cynique.

Comme nous l’avons dit plus haut, Héraclite croyait que les hommes sont méchants, tandis que Démocrite ne voyait en eux que des fous ; aussi le premier gémissait-il de tout ce qui n’excitait que les plaisanteries et les sarcasmes du second, antithèse qui a fait mettre constamment ces deux philosophes en opposition. Les noms d’Héraclite et de Démocrite sont restés dans la langue, et l’on y fait allusion quand on veut exprimer d’une manière frappante un antagonisme d’idées, de caractères, soit que ces sentiments se

IX.

manifestent chez le même individu souvent en contraste avec lui-même, soit qu’ils existent entre deux esprits, de vues, d’opinions, d’humeur différentes.

« Rabelais n’est pas bienfaisant ; il se joue de nos misères et n’y propose jamais de remède. Ce rire éternel de Démocrite est insensé. Rabelais ne s’attache pas aux vérités qu’il rencontre, comme s’il n’en sentait pas le prix, et qu’elles fussent plutôt l’effet du hasard qui les a jetées sous sa plume, que le fruit de ses réflexions. On regrette qu’il n’ait jamais, soit la volonté, soit la force de suivre une idée sérieuse. »

Nisard.

« Telle est la tâche de l’homme qui se voue au théâtre. Soit qu’il moralise en riant, soit qu’il pleure en moralisant, Démocrite ou Heraclite, il n’a pas un autre devoir ; malheur à lui s’il s’en écarte ! On ne peut corriger les hommes qu’en les faisant voir tels qu’ils sont. ».

{{sc|Beaumarchais.}

« Triste Heraclite, disait Voltaire à Rousseau, vos larmes ont coûté un peu cher à l’humanité. » Et Rousseau répondait à Voltaire : « Gai Démocrite, vos rires ont été payés avec des larmes de sang. » Ainsi, les deux génies de notre chaos en détournaient la face et reniaient leur œuvre ; les deux créateurs de nos ruines reculaient à leur aspect. »

Alfred Nettement. « Chose frappante ! tous ces contrastes se rencontrent dans les poëtes eux-mêmes, pris comme hommes, À force de méditer sur l’existence, d’en faire éclater la poignante ironie, de jeter à flots le sarcasme et la raillerie sur nos infirmités, ces hommes qui nous font tant rire deviennent profondément tristes. Ces Démocrites sont aussi des Héraclites. Beaumarchais était morose, Molière était sombre, Shakspeare mélancolique.

V. Hugo.

HÉRACLITE, mythographe grec, qui vivait à une époque incertaine. Il est l’auteur d’un traité intitulé Περι άπιστων (Sur les incrédules), lequel a été publié avec une traduction latine, par Léo Allatius (Rome 1641), et, depuis lors, plusieurs fois réédité.

HÉRACLIUS, empereur d’Orient, né vers 575, d’une famille illustre, mort en 641. Son père était exarque ou gouverneur de l’Afrique, et lui donna, en 610, les forces nécessaires pour détrôner le méprisable Phocas. Le commencement de son règne ne répondit pas aux espérances qu’on eu avait conçues. Il laissa les Perses dévaster et conquérir la Syrie, la Palestine, l’Égypte et l’Asie Mineure, obtint à prix d’or la paix des Avares, cantonnés sur la rive gauche du Danube, laissa les Croates et les Serbes s’établir dans l’empire et ne sut pas prévenir la disette qui vint ravager Constantinople en 618. Quelques années plus tard cependant (622), cédant aux murmures de ses sujets, il rassembla des troupes pour aller combattre les Perses ; et, ne pouvant les attaquer de front dans les plaines de l’Asie Mineure, se transporta par mer au pied des montagnes de l’Arménie et parvint, en deux campagnes, au cœur de l’empire des Chosroès. Celte opération hardie est une des plus belles manœuvres militaires dont l’histoire fasse mention. Une suite de succès brillants conduisit Héraclius jusqu’à Ctésiphon. Une révolution vint terminer la guerre. Le fils de Chosroès, Siroès, détrôna son père, fit la paix avec les Grecs et restitua à l’empire les provinces usurpées. Après cette admirable expédition, Héraclius revint en triomphe dans sa capitale (629) et retomba ensuite dans son apathie naturelle, usant ce qui lui restait d’énergie dans de misérables disputes théologiques. Pendant qu’il s’occupait des deux natures de Jésus-Christ, des hérésies de Nestorius et d’Eutychès, du monothélisme et de mille autres subtilités, les Arabes débordaient comme un torrent destructeur sur la Syrie, l’Égypte, la Mésopotamie, s’emparaient des plus belles provinces de l’empire, détruisaient la monarchie persane et inauguraient le règne de l’islamisme et des califes. Ce bizarre personnage, mélange inexplicable d’élans héroïques et d’affaissements, nous semble avoir été très-judicieusement apprécié par M. Amédée Thierry dans les lignes suivantes :

« Après le féroce et grossier Phocas, devenu empereur par un assassinat, on voit apparaître sur le trône des Romains d’Orient la noble et mélancolique figure d’Héraclius. Il s’attache à ce nom je ne sais quoi de mystérieux et de fatal qui trouble l’historien dans ses jugements, et le fait hésiter incertain entre 1 admiration et la pitié. Héraclius, destructeur de l’empire des Perses, aurait été réputé grand entre les plus grands des Césars ; Héraclius, aux prises avec le mahométisme naissant, emporté par lui comme par une tempête, perdant tout dans ce naufrage, sa gloire de chrétien et de Romain, la moitié de ses provinces, son génie et presque sa raison, peut être proclamé, sans contredit, le


plus malheureux do tous. Cette seconde partie de sa vie n’offre plus à l’historien qu’un douloureux spectacle, celui do l’héroïsme humain sous le poids de la fatalité, se débattant vainement contre des puissances qui ne semblent point de ce monde. La postérité, oublieuse d’une gloire effacée, ne connut plus d’Héraclius que les revers, et l’homme que ses contemporains crurent un instant ne pouvoir comparer qu’à Dieu, tombé du haut de tant de renommée au rang des empereurs néfastes, alla servir do pendant à l’imbécile Honorius, dans l’histoire des démembrements de l’empire romain.

Héraclius, tragédie de Corneille, en cinq actes et en vers, représentée en 1647. C’est, sous des noms historiques, une pièce toute d’invention, et d’une intrigue si compliquée qu’elle offre au spectateur un travail plutôt qu’un amusement. Comme l’auteur l’avoue lui-même, « il faut la voir plus d’une fois pour en rapporter une entière intelligence. ■ Nous allons en donner une analyse sommaire, en évitant de nous engager à fond dans les mille replis de cette intrigue, qui ne semble à chaque instant se dévoiler que pour s’embrouiller de nouveau. L’empereur d’Orient, Maurice, est renversé par un chef de centurions nommé Phocas, qui, proclamé empereur par ses soldats, marche sur Constantinople et fait égorger lu souverain avec ses six fils. Phocas est, k son tour, détrôné et mis à mort par Héraclius, fils d’un patricien de l’empire. Voilà l’histoire. Corneille a supposé que Phocas, en faisant égorger toute la famille de Maurice, a épargné seulement une fille, Pulchérie, pour la faire épouser plus tard par son fils Martian, afin de légitimer sa dynastie ; il a supposé, de plus, qu’Héraclius était le plus jeune des fils de Maurice. Héraclius échappe au massacre de sa famille, grâce à une dame du palais, Léontine, qui pousse le dévouement jusqu’à livrer son propre fils au tyrun, afin de sauver l’héritier de l’empire. Phocas prend Léonce pour le véritable Héraclius, le fait mourir, et, voulant récompenser le prétendu service que lui a rendu Léontine, il lui confie à son tour son fils Martian, pendant une expédition qu’il entreprend contre les Perses et qui dure trois années. Au retour de Phocas, Léontine, comptant sur l’impossibilité de distinguer après une telle absence entre des enfants d’âge si tendre, remet au tyran le jeune Héraclius et garde Martian, qu’elle élève sous le nom de Léonce, l’enfant qu’elle a perdu. Cependant de vagues rumeurs apprennent à Phocas que le dernier rejeton de Maurice est vivant, et il veut le sacrifier à sa sûreté. Héraclius, qui connaît le secret de sa naissance, et que Phocas veut contraindre à un hymen incestueux, dit à l’usurpateur que Léonce est son fils, mais sans se découvrir lui-même. Bientôt Phocas apprend que, de ces deux jeunes hommes, l’un est son fils, l’uutre Héraclius. Mais comment les distinguer ? Tous deux se vantent au tyran lui-même d’avoir conspiré sa perte. En proie à la plus horrible perplexité, Phocas en vient k envier le sort de celui qu’il a fait massacrer :.. 0 malheureux Phocas I o trop heureux-Maurice ! Tu recouvres deux fils pour mourir après toi, ’ Et je n’en puis trouver pour régner après moi ! C’est alors qu’on appelle Léontine..Somméé de s’expliquer, elle refuse et savoure sa vengeance : Devine si tu peux, et choisis si tu l’oses : L’un des deux est ton (Ils, l’autre ton empereur., La trame de la pièce est si artisteinent ourdie que chacun des deux princes croit de bonne foi qu’il est Héraclius, et veut attirer sur lui la colère du tyran pour sauver son ami. Phocas, pour en finir, ordonne k ses gardes de frapper Martian et dit à Héraclius : Toi, sois après sa mort mon fils, si tu le veux. Héraclius se jette au-devant de son ami et s’écrie : Je suis donc, s’il faut que je le die. Ce qu’il faut que je sois pour lui sauver la vin. Phocas lui demande encore d’épouser Pulchérie, cette fille de Maurice qui a été épargnée ; mais Héraclius répond : Seigneur, elle est ma sœur. — Tu n’es donc point mon fils ! s’écrie Phocas furieux. En ce moment, on lui annonce qu’une révolte qui avait éclaté vient d’être étouffée., et qu’on lui amène les chefs prisonniers. Phocas va les voir et dit à Pulchérie : Trouve ou choisis mon Ûls et l’épouse sur l’heure. Sinon, il les fera périr tous les deux et l’épousera lui-même. Mais la nouvelle de la révolte n’était qu’un piège pour attirer Phocas, et le tyran tombe sous les coups des conjurés. De toutes parts on crie : « Vive Héraclius ! » Léontine le fait connaître, et produit à l’appui de sa parole une lettre de 1 impératrice : Celui qu’on croit Léonce est le vrai Martian, Et le faux Martian est vrai fils de Maurice. Héraclius épouse Eudoxe, fille de Léontine, et donne Pulchérie à Martian, qui gardera le nom de Léonce, qu’il a rendu glorieux, Et meure du tyran jusqu’au nom de son M s ! On voit que l’intrigue de cette pièce est très compliquée ; mais celle de nos drames HERA 201 modernes l’est bien davantage encore, et on finit cependant par en suivre le fil... avec beaucoup de bonne volonté. J/éraclius peut passer pour un chef-d’œuvre dans son genre. On a prétendu que Corneille en avait emprunté le sujet à Calderon ; il est reconnu aujourd’hui que c’est au contraire le poète espagnol qui a imité le tragique français dans la comédio célèbre qui a pour titre : En esta vida todo es verdad, y todo mentira (J)nns cette vie, tout est vérité et tout est inensonae). Au surplus, Corneille, qui avoue si franchement tous ses emprunts, n’a jamais parlé de celui-là. « Les situations de cotte tragédie, dit M. Hippolyte Lucas, ont de l’intérêt. Vous voyez un tyran qui, après avoir cru détruire toute une famille dont il usurpe la place, apprend qu’il existe un rejeton échappé à sa fureur ; mais Phocas, soldat monté sur le trône par la révolte, ne sait qui frapper d’Héraclius ou do Martian (cur l’un des deux est son fils). Certes, une telle invention comportait de grandes beautés de détails, et Corneille ne les a pas omises ; mais on doit regretter beaucoup une ambiguïté qu’il u condamnée lui-même, on disant que le but do plusieurs scènes ne pouvait être bien aperçu qu’après la représentation de lu pièce entière. Le spectateur no saurait attendre ainsi pour juger un ouvrage dramatique. Il veut être saisi immédiatement ; la réllexion n’est pas faite pour lui. » Boileau avait déjà dit, en visant évidemment la tragédie ù’Héraclius : Je me ris d’un auteur qui, lent à s’exprimer, De ce qu’il veut d’abord ne sait pas m’informer, Et qui, débrouillant mal une pénible intrigue, D’un divertissement me fait uno fatigue. De mauvais plaisants ont même prétendu que Corneille lui-même, assistant à la représentation de su pièce quelques années après qu’il l’eut composée, n’y entendit absolument rien ; mais ce sont là de méchants propos qu’il faut prendre pour ce qu’ils valent. Ces réserves faites, on ne saurait qu’admirer l’œuvre du grand tragique français. Sans doute, il faut la suivre attentivement pour bien la saisir ; mais que de beautés n’y découvre-t-on pas alors 1 que d’invention dans le développement de l’intrigue ! que de situations émouvantes I Aussi l’abbé Pellegrin disait-il qu’Héraclius était le désespoir de tous les auteurs tragiques.

HÉRACLIUS II (Constantinus), empereur d’Orient. V. Constantin III.

HÉRACLIUS 1er, en géorgien Iraki ou Erek II, roi de Géorgie, né vers-1648, mort à Ispahan en 170g. Il était petit-fils du roi de Kakhet ou Géorgie orientale, Théimouraz 1er, et fils de David, qui périt, en 1648, en combattant contre Rostom, roi de Karthli ou Géorgie moyenne. Dépossédé de ses États, Théimouraz se rendit dans l’Imereth et emmena avec lui Héraclius. Le jeune prince passa plusieurs années dans ce pays, puis en Russie ; essaya, mais sans succès, après la mort de son grand-père (1663), de conquérir le Kakhet, retourna en Russie (iggs), se rendit par la suite à la cour de Soliman, schah de Perse et suzerain de la Géorgie, dont il gagna les bonnes grâces, et fut nommé par ce prince, après la déposition de Georges XII (168S), roi de Kakhet et de Karthli. Pour plaire au schah de Perse, il s’était converti a l’islamisme et avait pris le nom de Nn.ni-Ali-Ktimi. Par la suite, Héraclius perdit le Karthli (1703). Il laissa trois fils, Imam-Couli-Khan, Mohamined-Couli-Khan et Théimouraz H, qui lui succédèrent.

HÉRACLIUS II, roi de Géorgie, petit-fils du précédent, né en 1718, mort k Tinis en 1798. Il était fils de Théimouraz II, avec qui il servit fort jeune dans les armées du schah de Perse, se distingua contre les Turcs et gagna la faveur de Nadir-Schah, qui le nomma roi de Cakhet, en même temps qu’il donnait ls trône de Karthli à Théimouraz II. Après la mort de Nudir-Schah, Héraclius et son père essayèrent de se rendre indépendants. Le roi de Cakhet battit les Afghans, s’empara de Tauris et des contrées voisines de l’Araxe (1753), eut à se défendre contro les invasions des Lesghis et dut reconnaître la suzeraineté du schah de Perse Kérim-Khan. Après la mort de son père, il prit possession de Karthli, malgré les prétentions du prince bagratide Alexandre, combattit avec les Russes contre les Turcs et gagna pur là lu faveur de Catherine II, qui exigea, par une clause du traité de Kaïnardji (1774), que le sultan renonçât à ses prétentions sur la Géorgie. Fatigué de subir lu dépendance de lu Perse et constamment attaqué par les Turcs, par les Persans, par les Lesghis, Héraclius crut assurer la tranquillité de ses États en se plaçant sous la protection de la Russie (1783). Cet espoir fut vain. Lorsque Agha-Mohammed-Klian fut devenu souverain de la Perse, il résolut de fuira rentrer la Géorgie sous sa dépendance, l’envahit avec une armée formidable en 1795, battit Héraclius, livra Tiflis « u pillage ; mais, faute de vivres, se vit contraint de battre en retraite. Il préparait une nouvelle invasion en Géorgie lorsqu’il périt assassiné (1797). Un an après, Héraclius II descendait lui-même dans la tombe. Ce prince avait embrassé l’islamisme. U s’efforça d’introduire lu discipline européenne dans s<»< aimée et la civilisation dans ses États, encouragea l’agriculture, l’exploitation des mi 26