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On te représente à la tète des singes bâtissant un pont de rochers qui devait les conduire ù Lanka. Quand on le figure seul, il a ordinairement à la main un éventail ou une lyre. Il est quelquefois moitié homme et moitié singe. Il a une chapelle dans toutes les pagodes de Vichnou.

HANOVRE (province de), une des trois profirovinces annexées k la Prusse a la suite c !o a guerre de 1860 ; elle avait formé, de 1817 h 1866, un royaume indépendant dans l’Allemagne septentrionale. Les anciennes divisions territoriales des pays que la raison du plus fort a valus à la Prusse, dans ces dernières années, ayant été provisoirement conservées, nous donnerons ici la description géographique de l’ex-roynume de Hanovre, tel

qu’il était avant que les événements de 1866 lui eussent fait perdre son autonomie. , — Situation, étendue, population. La nouvelle province prussienne de Hanovre, composée des possessions de la maison électorale de Brunswick-Lunebourg et de quelques acquisitions de territoire, se divise en trois parties, l’une à l’est, l’autre à l’ouest, et la troisième au midi, que le territoire de Brunswick sépare des deux précédentes. Les deux premières parties sont bordées au N. par la mer du Nord, l’Oldenbourg, le territoire de la ville de Hambourg, le Holstein, le Lauenbourg et le grand-duché do Mecklembourg-Schwerin ; à 1 E., par la province prussienne de Brandebourg et par le duché de Brunswick ; au S, par le duché de Brunswick, la nouvelle province de Hesse, Lippe-Detmold, Waldeck-Pyrmont et la province de Saxe ; à l’O., pnr la Hollande. L’électoral do liesse, le duché de Brunswick et la province prussienne de Saxe forment les limites de la partie méridionale. Dans le territoire du Hanovre sont enclavés, en outre, le bailliage hambourgeois de Rittzebuttel, quelques districts du duché de Brunswick et le grand-duché d’Oldenbourg. Superficie, 3,845,000 hectares ; 1,943,770 hab. Capitale, Hanovre ; villes principales, Lunebourg, Stade, Hildesheim, Osnabrûck, Gœttingue, Emden.

Orographie, hydrographie, productions agricoles, commerce et industrie. Le Hanovre est une contrée généralement plate, excepté dans sa partie méridionale que traverse la chaîne du Harz (1,066 mètres). Les principaux cours d’eau qui l’arrosent sont l’Elbe, lo Jetzc, rilmenau, la Sève, l’Esté, la Lune l’Oste, la Meden, le Weser, l’Oker, la Leinc, îa Wuinme, la Geeste, la Hunte, l’Ems, la Hase et la Leda, et enfin laVechte. Mentionnons aussi le canal de l’Ems, qui relie Lingon à Meppen, le canal d’Aurich, qui met Auru.-h en communication avec Emden, et le canal de Brème, qui relie la Homme à la Schwingo, puis cette dernière rivière à l’Oste. Pour terminer cette nomenclature hydrographique, citons, en outre, lo golfe de Dollart, près d’Emden, et l’immense marais de Duymelsmoor. En général, le climat du Hanovre est sain, excepté sur les côtes où règne souvent une fièvre connue sous le nom de fièvre du littoral. La partie plate du pays se compose tantôt de sables arides, tantôt de marécages transformésen marches d’un sol fertile et dont les produits sont très-variés. Les Hanovriens récoltent beaucoup de céréales, notamment du froment et du sarrasin. Les marches produisent des plantes oléagineuses et légumineuses, du tabac, etc. Les forêts des montagnes du Harz et celles du pays de Lunebourg sont d’un bon rapport. L’élève du bétail donne d’excellents résultats dans le pays des marches, la Frise orientnlo et le Lunebourg, L’éducation des abeilles réussit très-bien dans les landes du Lunebourg. Les forêts sont abondamment pourvues de gibier, et les rivières do poissons. Les saumons du Weser sont très-renommés.

Parmi les produits minéraux, nous signalerons : l’argent, le plomb, le cuivre, le soufre, l’alun, le vitriol, le sel, la houille, la tourbe, la chaux, le plâtre, le marbre, etc. Le Hanovre possède aussi quelques sources minérales, dont les plus renommées sontcellesdeRothenfeld, de Rheburg, de Nornheimet deNorderney. Le tissage des toiles, le lilnge du lin, la fabrication des cuirs, tabacs, poteries, tuiles, pipes, et surtout l’exploitation des tourbières constituent les principales branches d’industrie des Hunovnens. L’exploitation des mines emploie près de 40,000 individus. Le cabotage himovrien est très-important ; 3,618 navires composent la marine marchande de cette nouvelle province prussienne. Parmi les établissements scientifiques, nous signalerons l’université de Gœuingue, les bibliothèques de Gœuingue et de Hanovre et la Société des sciences de Gœuingue. Plusieurs lignes de chemins de fer traversent le Hanovre ; la principale, continuant celle de Berlin à Brunswick, relia cette dernière ville à Minden, où elle s’embranche sur ta ligne de Cologne. D’autres lignes joignent la ville de Hanovro avec Brème, au N.-O., Cussel, au S. et Hamtn au N.

L’ex-roynume de Hanovre se divisait en 7 landdrostei (arrondissements) : 1° Hanovro, comprenant la principauté de Ksilenberg, et les comtés de Hoya et Dipholz ; 2» Hildesheim, comprenant les principautés de Hildesheim, do Goettingue, de Grubenhagen et le comté de Honhstein ; 3° Lunebourg, comprenant la principauté de Lunebourg, avec le territoirey attenant du Lauhenbourg ; 40 Stade, comprenant

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les duchés de Brème, de Verden et le pays de Hadeln j 5" Osnabrûck, comprenant la principauté d Osnabrûck, lo bas comté de Lingen avec Emsbuhren, le duché d’Arenberg-Meppen et le comté de Bentheim ; oo Aurich, comfirenant la principauté d’Ost-Frise, avec Haringerland ; 7° le territoire de Ckusthal, comprenant les mines du Harz et le bailliage d’Elbingerode. Depuis l’annexion prussienne, le cercle de Schaumbourg, qui faisait partie de la Messe électorale, a été ajouté à la province de Hanovre.

Histoire. Le Hanovre faisait autrefois partie du duché de Saxe, plus tard de celui de Brunswick. En 1692, le rejeton de l’une des branches de la maison de Brunswick (Brunswick-Lunebourg), Ernest-Auguste, fut élevé par l’empereur Léopold Ier à la dignité d’électeur, sous le titre d’électeur de Hanovre. Ernest-Auguste épousa la petite-fille de Jacques I«r, roi d’Angleterre ; et ce mariage lui donna des droits éventuels a la couronne de la Grande-Bretagne. Aussi, son fils George succéda-t-il à la reine Anne, en 1714, sous le nom do George l»r. Depuis cette époque jusqu’en 1837, le Hanovre, tout en conservant son autonomie, fut constamment gouverné par les souverains d’Angleterre. En 1837, après la mort de Guillaume IV, le Hanovre échut en partage au frère de ce prince, George III, qui prit le titre de roi et accorda à ses sujets une constitution si peu libérale, que les états de Hanovre se virent réduits à la condition de simples conseils législatifs. En 1848, George III dut faire des concessions qui furent main tenues en honneur jusqu’à sa mort (1851). Il eut pour successeur son fils George V, né en 1819 et aveugle. Ce prince se montra d’abord peu libéral ; mais il ne tarda pas h faire des concessions à l’opinion publique, et les Hanovriens marchaient, lentement il est vrai, dans la voie du progrès, lorsque éclata entre la Prusse et l’Autriche le conflit dont les conséquences furent si considérables. On sait comment la Prusse se retira de la Confédération, appelant à elle tous ceux des États allemands qui partageaient ses vues de réforme et de reconstitution politique de l’Allemagne. Le. roi de Hanovre, fidèle au pacte fédéral, prit parti pour l’Autriche et, après la bataille de Sadowa, dut faire déposer les armes à son armée. Le roi de Prusse prononça quelques jours après la déchéance du roi George V et l’annexion du Hanovre & la Prusse (186S).

HANOVRE, -ville do Prusse, ancienne capitale du royaume de son nom, à 120 kilom. S.-E. de Brème, à 160 kilom. de Hambourg, à 712 kilom. N.-E. de Paris, sur la Leine ; par 520 22’ jo" de latit. N.. et 7« 24’ 9" de longit. E. ; 72,152 hab., y compris les faubourgs. Siégo d’une cour d’appel, d’un consistoire luthérien, des autorités administratives de la province ; lycée, collège pour les nobles ; écoles militaire, industrielle, de chirurgie et vétérinaire ; bibliothèque, musée d’antiquités ; société d’histoire naturelle et autres établissements d’utilité publique. Des chemins de fer relient cette ville à Berlin, à Hambourg, àFrnnofort-sur-le-Mein, à Leipzig, à Brème et à Cologne et lui procurent de grandes facilités commerciales. L industrie, assez considérable, comprend la fabrication du tabac et des cigares, de la chicorée, du cuir, des papiers de tenture, des cartes à jouer, des bas, de la toile cirée, des couleurs, de la cire à cacheter, des fleurs artificielles, des galons d’or et d’argent, du savon, des armes à feu, etc. On y remarque aussi une fonderie de canons, de nombreuses brasseries et distilleries. L’exportation n principalement pour objet le lin, la filasse, les toiles, les grains, les graines oléagineuses, les bois et les produits du bétail.

Hanovre se divise en vieille ville et en ville neuve. La vieille ville (Alstadt) n’offre guère que des rues étroites et des maisons de chétive apparence. La ville neuve (Neustadt), nu contraire, est sillonnée de larges rues bordées de belles maisons et de riants jardins.

Les principales curiosités de Hanovre sont : lo palais du roi, qui renferme de belles salles et dont l’extérieur frappe par son étendue ; le théâtre, bel édifice moderne d’architecture italienne ; le Stœiidehaus, ancien palais des états ; la Alarkikirche, la seule église de la ville qui soit digne d’attention ; l’hôtel de ville ; la place Waterloo, au milieu de laquelle se dresse une colonne de 54 mètres de hauteur, surmontée de la statue de la Victoire et élevée a la mémoire des Hanovriens tués dans cette bataille ; l’arsenal : le monument de Leibnitz, petit temple circulaire orné d’un buste ; la statue en bronze du général Halteu, qui commanda les troupes hanovriennes en Espagne ; la bibliothèque (40,000 volumes), où l’on voit : le traité De officiis de Cicéron, imprimé par Furst en 1465 ; le Biblion pauperum, missel colorié, donné par Charles-Quint à Henri VIII ; un grand nombre de manuscrits et de papiers de Leibnitz ; le fauteuil dans lequel cet homme illustre rendit le dernier soupir, etc ; la maison qu’habitait Leibnitz et qui attire l’attention par ses décorations pittoresques ; un certain nombre de maisons du

xvie et du xviie siècle ; les anciennes écuries du roi ; le Muséum des arts et des sciences, et Mont-Brillant, ancien château de plaisance du roi, avec un beau jardin. Hanovre est la patrie de la reine de Prusse (Louise), de Herschell l’astronome, d’iffland, de A.-W. do Schlegel et de Leisewitz.

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On ignore ladnte de la fondation de Hanovre, mais on sait qu’elle était déjà une ville importante au xiie siècle. Elle adopta la Réforme en 1553. Un de ses ducs, George-Louis, la quitta en 1714 pour aller occuper le trône d’Angleterre sous le nom de George Ier. De 1801 a 1817, la ville de Hanovre appartint successivement a la Prusse et à la France. Occupée par les alliés en 1813, elle devint, en 1817, la capitale d’un rovnume que les événements de 1866 ont rayé de la carte de l’Europe. Hanovre n’est plus aujourd’hui que la capitale d’une province prussienne.

llnnotre (pavillon pb), rotonde élégante dans le style du xvme siècle, située sur le boulevard des Italiens, à l’un des angles de la rue Louis-le-Grand ; c’est le dernier vestige de l’hôtel du célèbre maréchal de Richelieu. Cet hôtel fut bâti en 1707 sur les dessins et sous la direction de l’architecte Pierre Levé, pour François Mauricet de La Cour, célèbre financier du temps, plus connu sous le nom bizarre de La Cour Deschiens, qui lui venait de ce que sa sœur, Marie Mauricet, avait épousé un sieur Pierre Deschiens, autre financier de la même époque. Le terrain sur lequel cet hôtel fut élevé se trouvait dons les censives de l’archevêque de Paris, des religieux de Saint-Denis, de La Châtre, du seigneur de la Grange-Batelière et des religieux de Saint-Victor. La construction ne coûta pas moins de 200,000 écus. La configuration bizarre et irrégulière de cet hôtel lui fit donner vulgairement, à l’origine, le nom d’hôtel de Travers. À la monde La Cour Deschiens, survenue en 1712, la succession du financier se trouva tellement embrouillée, que le roi fut contraint, pour se couvrir des engagements contractés à l’égard de l’État, de prendre en payement l’hôtel du financier défunt. Il le céda, le 30 avril de la même année, au comte de Toulouse, en payement d’une somme qu’tllui devait. Mais, un an plus tard (1713), le comte de Toulouse, jugeant cette demeure trop étroite pour lui, la revendit à Antoine de Pardaillan de Gondrin, duc d’Antin, directeur des bâtiments, jardins et manufactures de France. L’hôtel prit alors le nom d’hôtel d’Antin. Le nouveau propriétaire ne négligea rien pour son embellissement ; mais, en 1757 ? il le céda à son tour au maréchal duc de Richelieu, dont la maison, place Royale, 5, n’était plus en rapport avec le rang et l’immense fortune, et se trouvait dans un quartier qui n’était plus a la mode. Lo maréchal orna son acquisition de nombreuses peintures dues à Bruuetti et à Eisen. Il ajouta à la façade principale de son hôtel un couronnement assez lourd et assez criard, représentant ses armoiries entourées d’un trophée militaire, composé d’une confusion de drapeaux, de cuirasses, de canons, etc. Enfin il fit construire le nouveau bâtiment en aile sur la rue Louis-le-Grand, dont faisait partie le pavillon de Hanovre. La voix publique accusait le maréchal d’avoir levé, à son profit, des contributions et des impôts considérables en Hanovre et même de n’être pas reste sourd aux propositions du roi de Prusse, en abandonnant trop vite sa rapide conquête. L’opinion railleuse infligea aussitôt à la nouvelle construction de M. de Richelieu le nom de pavillon de Hanovre, et ce nom lui resta. Le bâtiment en aile était un bâtiment surmonté d’une terrasse et son extrémité donnait sur la rue Louis-le-Grand. Le maréchal fit, en outre, subir aux distributions intérieures de l’hôtel des modifications importantes, en harmonie avec le goût du temps, qui n’était pas toujours très-pur. Les jardins furent bouleversés à peu près de fond en comble, et les parterres ornés de statues, assez libertines, dit-on, pour la plupart, sous la direction de l’architecte Chevautet. Le pavillon de Hanovre était la retraite de prédilection de M. do Richelieu. C’est là qu’avaient lieu les parties galantes dont on a tant parlé depuis C’est d’une petite porte du pavillon de Hanovre donnant sur le rempart, que les passants, attardés la nuit dans ce quartier encore désert, pouvaient voir sortir le vainqueur de Mahon, le roué illustre, se rendant à quelque rendezvous amoureux, en manteau couleur muraille que relevait une fine rapière. L’hôtel Richelieu disparut à l’époque de la Révolution, ainsi qu’on peut le voir par quelques lignes do l’ordonnance suivante de la commission des travaux publics k Paris : « Le citoyen Cheradame est autorisé à ouvrir, à se3 frais, sur le terrain dépendant de la maison dite de Richelieu deux rues nouvelles. ■ Ces deux rues sont la rue de Port-Mahon et le prolongement de la rue de Hanovre, depuis la rue de la Michodière jusqu’à la rue Louis-le-Grand (alors rue des Piques). Le pavillon de Hanovre survécut aux bâtiments de l’hôtel et à ses jardins. Il servit, vers la même époque, do salle de bal public ; puis le Napolitain Velloni s’y installa avec sa recette du moustacltiolly de Naples et y amena la vogue. Depuis plusieurs années, l’orfèvrerie Ohristofle y a établi son dépôt central.

HANOVRE (NOUVEL-), contrée de l’Amérique anglaise du Nord, située le long de l’océan Pacifique, au N. de la Nouvelle-Géorgie, depuis le détroit de la Reine-Charlotte jusqu à l’entrée de l’Observatoire, entre 51° et 55» de luth. N. : à l’E., elle est bornée par les montagnes Rocheuses, qui la séparent des pays intérieurs de la baie d’Hudson ; à l’O, d’étroits •cantiux In séparent de l’archipel de la Prin HANR

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cesse-Royale et de celui de Pitt ; le canal do Dixon la sépare de l’Ile de la Reine-Charlotte. Ce pays est traverse par le Tan etl’Annahyu-Tesse ou Eleu ve-du-Saumon, et ressemble par la nature de son sol et par sa végétation à la Nouvelle-Géorgie ; son climat est cependant plus rigoureux que celui de ce dernier pays, et les ouragans, suscités par les vents du sud, y causent souvent de grands ravages. Au pied des montagnes Rocheuses s’étendent des lacs considérables, mais dont quelques-uns seulement ont été explorés ; ils donnent naissance à plusieurs cours d’eau tributaires de l’océan Pacifique, et regorgent de poissons, surtout de saumons, dont la pèche est très-importante. La Société de Montréal possède

quelques factoreries sur les bords de ces lacs. Les autres habitants, peu nombreux, paraissent être des Wakasb. Les côtes du Nouvel-Hanovre furent explorées par Vancouver en 1792 et 1793. Depuis 1858, le territoire du Nouvel-Hanovre forme le N.-O. de la Colombie anglaise,

" HANOVRIEN, IENNE s. et adj. (a-no-vriain, iè-ne ; h asp.). Géogr. Habitant du Hanovre ou de la villa de Hanovre ; qui concerne le royaume ou la ville de Hanovre ; qui est né au Hanovre ou à Hanovre : Les Hanovriens. Les troupes hanovriennes.

HANRlOT(François), et nonIlENU10T, révolutionnaire, commandant général do la garde

nationale parisienne, néà Nanterre (Seine)en 1761, décapité le 10 thermidor an II (23 juillet 1794). Il appartenait à une famille de pauvres cultivateurs, qui lui fit donner quelque instruction à l’école de la paroisse. D’abord clerc de procureur, puis commis à l’octroi de Puris, loin de résister k la foule qui, dans ta journée du 12 juillet 1780, se porta sur les barrières de la capitale, il se joignit à elle pour les incendier. Il fut arrêté pour ce fait, avec un grand nombre d’autres individus, et renfermé à Bicètre, comme incendiaire et dévastateur. Lui et ses codétenus ne sortirent de prison qu’en 1790, grâce aux réclamations de Marat, .qui parvint à faire reconnaître à leur affuire un caractère politique.

Dans le fait, cette destruction des barrières Bi odieuses au peuple de Paris, qui se résignait d’autant moins aux octrois qu’ils étaient entre les mains rapaces de la ferme, n’était qu’un de ces épisodes insurrectionnels qui avaient précédé la prise de la Bastille. Quoi qu’il en soit, cette circonstance a trompé les historiens. L’esprit de parti aidant, ils représentent llanriot commo un voleur, incarcéré pour ce motif ; ils lui font ensuite jouer le rôle d’espion de police, exerçant ce honteux métier dans les carrefours de Paris sous des habits de charlatan. La critique doit faire justice de telles fables, imaginées après coup, dans un intérêt facile à comprendre, et qui ne reposent sur aucun témoignage sérieux ; car on ne peut donner ce nom à l’inepte pamphlet de Prudhomrae : Histoire des erreurs, des crimes, etc., de la Révolution, où tant d’écrivains de parti sont allés puiser de prétendus renseignements

Hanriot prit part à tous les mouvements populaires. On 1 accuse aussi, nous ne savons encore sur quel fondement, d’avoir dirigé les massacres des Carmes et de Saint-Firmin, pendant les terribles journées de septembre 1792. Mais ici, il est bien évident qu’on a affecté de le confondre avec un certain Henriot (Ilumbert), ouvrier des ports, qui appartenait à la même section, et qui figura, en effet, parmi les tueurs.

Un fait certain, c’est que Hanriot acquit une grande influence dans son quartier, celui du Jiudin-des-Plantes, qui prit pendant la l’erreur le nom de section des Sans-culottes, et dont il fut nommé secrétaire-greffier. En outre, le bataillon de cette section le choisit pour commandant, et la Commune de Paris l’investit du commandement général provisoire de la garde nationale, après le départ de Santerre pour la Vendée, vers le 15 mai 1793. Les Parisiens soutenaient une lutte ardente contre la Gironde ; Hanriot fut chargé d’en précipiter le dénQÛinent, et il le fit avec une énergie dont n’eût pas été capable son prédécesseur. Le 31, il fait tirer le canon d’alarme, et se présente devant la Convention à la tète d’une force armée imposante, réclamant à grands cris l’arrestation des girondins. Ne l’ayant pas obtenue, il revient, le 2 juin suivant, avec 80,000 hommes et plus de 100 pièces de canon. Les Tuileries sont cernées ; aucun représentant ne peut sortir. Pour faire acte de liberté, la Convention se rend en corps dans le jardin. Hanriot la laisse s’avancer ; mais il voit le président haranguer la fpule, et il l’entend même donner 1 ordre de le saisir comme rebelle. Alors il s’écrie : « Citoyens, aux armes I canonniers à vos pièces I ■ Les députés rentrent ; la suspension des girondins est votée. V, girondins et mai (trente et un).

Le héros de cette journée fut proclamé par Marat le Sauveur de la patrie. Les sections l’élurent général dèfinitf.

Il était alors le bras dos sections et de la Commune, et il exerça avec une incontestable habileté les difficiles fonctions dont il était investi. Dans le rude hiver de 1794, sa conduite fut digne de tous les éloges. Si la paix publique ne fut point troublée, si les attroupements aux portes des boulungers et des bouchers ne dégénérèrent pas en collisions, ce fut surtout grâce à sa prudence