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Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/10

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ment possible l’âme du peuple canadien-français, c’est montrer la grande affection qui le rattache à nous, quoi qu’on ait pu dire. Je voudrais aussi montrer l’intérêt qu’offre pour nous, Français, cet immense pays, au point de vue de la langue, des coutumes et des mœurs. Je ne suis ni sociologue, ni économiste. J’avoue ne m’être exprimé jusqu’à présent qu’en petits vers de 6 à 8 pieds que j’ai musiqués tant bien que mal. Mais un simple chansonnier peut très bien sentir l’âme d’un peuple, exprimer les sentiments qui l’animent, formuler ses aspirations et son idéal.

À travers mes nombreuses randonnées dans le pays, personne ne m’a guidé : j’ai marché au hasard. Ma venue au Canada n’a rien eu d’officiel (ce qui est une garantie de sincérité !). Avant d’y venir je n’avais aucun parti pris, aucune idée préconçue et, autant dire, aucune connaissance du pays. Les réceptions qu’on m’a faites, n’étaient aucunement préparées. Mon métier de « troubadour » m’a permis de pénétrer partout, chez les riches comme chez les pauvres. Souvent j’ai logé, j’ai couché chez l’« habitant ». Avec moi point de gêne, point de timidité. Nous étions en famille. Ce livre est le récit fidèle de ce que j’ai vu et entendu.


II

LES FRANÇAIS IGNORENT LE CANADA.


« Cette affirmation, me dira-t-on, est toute gratuite.