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Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/38

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nadiens-français aillent appeler la France à leur secours. Les Anglais savent à quoi s’en tenir là-dessus : ils savent que nos Canadiens-français ne songeront jamais à envisager un tel parti, qu’ils préfèrent ce qu’ils ont acquis sous la domination anglaise, qu’ils ne tiennent pas à changer de régime. Car, malgré les menaces qu’on leur fait ils sont encore plus heureux que s’ils étaient des colons français.

Chez eux la vie est large, il n’y a pas de paupérisme dans leurs campagnes. On leur a laissé leurs éducateurs religieux, leurs prêtres pour dire la messe, les conduire et les conseiller.

Or ce que le Canadien-français aime par dessus tout, c’est sa religion. Sous le régime français, plus ou presque plus d’éducation religieuse, plus de communautés autorisées. Toutes ces choses sont chez nous choses de jadis et l’on comprend pourquoi nos Canadiens regrettent la France de jadis. Les Anglais savent fort bien que le grand amour des Canadiens-français pour la France est tout platonique. Ces derniers n’ont pas oublié que notre beau pays, notre magnifique France est le berceau de leur race, ils l’aiment à la façon dont on aime une mère.

Mais ils entendent garder vis-à-vis d’elle une attitude indépendante.

Ils ne songent pas davantage à appeler les États-