Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 61 —

connu le visage de la France en guerre n’a pas le droit de parler de la France ! » —

L’envoi d’officiers français recruteurs dans le Québec n’eût vraiment pas été chose impossible, il n’aurait fait aucun tort à notre alliée l’Angleterre. Mais on s’est bien gardé de le suggérer. Bien au contraire dans l’Ontario, au gouvernement fédéral, on était trop heureux de mettre ainsi les Canadiens-français en mauvaise posture devant le monde entier. — « Vous voyez bien, aurait-on pu dire, que cette race est méprisable et que nos soi-disant calomnies ne sont que trop justifiées. »

Mais ils n’ont pas pu le dire : les prodigieux exploits du 22ième régiment Canadien-français ont fait l’admiration du monde. Ce fut le seul régiment homogène.

À chaque action d’éclat, à chaque victoire des autres régiments, les journaux de l’Ontario et des autres provinces battaient la grosse caisse et exaltaient partout le courage des leurs sans souffler mot des Canadiens-français. Pourtant ils y étaient aussi, ces bons gars si dignes des aïeux, et de toute la race !

Il n’aurait pas fallu non plus faire dévier le but de la guerre qui était de défendre le territoire belge et français. Cette déviation a dérouté bien des combattants : J’ai