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Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/93

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rendre ce qu’ils lui donnent en amour et en sueurs, l’air pur, revigorant, secoué par les brises appelant au travail du matin ou se mêlant le soir aux vieux refrains de chez nous, — tant que, dans la gaieté de leurs tâches, ils répandront sur les guérets, du geste auguste des semeurs, le bon blé de toujours, ou récolteront, en bénissant Dieu, la moisson mûrie sous les ardeurs de Midi roi des étés ; tant que les berceaux, continuant leur pacifique revanche, verront se succéder de robustes enfants, que la famille bien unie se groupera aux pieds du Christ de la muraille pour la prière du soir, que le père fera le signe de la croix sur l’entame du pain et commencera sa besogne quotidienne au nom du Père et du Fils… qu’il vénérera le Père de la grande famille paroissiale, son curé, heureux de croire et d’être instruit par lui, de retrouver chaque dimanche, en habits de fêtes, ses parents et ses amis à la messe, de causer gaîment à la porte de l’église avec tous ses frères de labeur, gardiens comme lui sans le savoir d’une tradition qui nous fait si contents d’être ce que nous sommes, si sûrs de rester ce que nous voulons rester, si confiants de devenir ce que nous voulons devenir : oh ! c’est là, toujours là, que nous trouverons, non des révoltés contre la société, mais les appuis de notre race, les assises, le granit où doit reposer la structure de notre toujours plus haut édifice national. » —

Cette magnifique page est tirée de l’ouvrage du Rév.