Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/329

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Le général Cartaux, qui avait été placé au Pont-Neuf avec quatre cents hommes et quatre pièces de canon, ayant l’ordre de défendre les deux côtés du pont, quitta son poste, et se replia sous les guichets. En même temps un bataillon de gardes nationaux venait occuper le jardin de l’Infante : il se disait affectionné à la Convention, et pourtant saisissait ce poste sans ordres. D’un autre côté, Saint-Roch, le Théâtre-Français et l’hôtel de Noailles étaient occupés en force par la garde nationale. Les postes opposés n’étaient séparés que de douze à quinze pas. Les sectionnaires envoyaient des femmes à chaque instant, ou se présentaient eux-mêmes, sans armes et les chapeaux en l’air, pour fraterniser avec la ligne.


VII. Combat du 13 vendémiaire. — À chaque instant les affaires empiraient.

À trois heures, Danican, général des sections, envoya un parlementaire sommer la Convention d’éloigner les troupes qui menaçaient le peuple, et de désarmer les terroristes. Ce parlementaire traversa les postes les yeux bandés, avec toutes les formes de la guerre. Il fut introduit ainsi au milieu du comité des quarante, qu’il émut beaucoup par ses menaces :