Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/49

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du Northumberland, dont on avait pressé la sortie de Portsmouth en toute hâte. Ce vaisseau parut, en effet, avec deux frégates chargées de troupes qui devaient composer la garnison de Sainte-Hélène. Tout cela vint mouiller près de nous, et les communications entre eux devinrent fort actives ; les précautions, pour qu’on ne nous abordât pas, continuèrent toujours. Cependant le mystère de notre appareillage précipité de Plymouth et de toutes les manœuvres qui avaient suivi perça tant bien que mal. L’amiral Keith avait été averti, nous dit-on, par le télégraphe, qu’un officier public venait de partir de Londres, avec un ordre d’habeas corpus, pour réclamer la personne de l’Empereur, au nom des lois ou d’un tribunal. Nous n’avons pu vérifier ni les motifs ni les détails. Lord Keith, ajoutait-on, avait à peine eu le temps d’échapper à cet embarras ; il avait dû se transporter précipitamment de son vaisseau sur un brick, et disparaître au jour de la rade de Plymouth : c’était le même motif qui nous tenait hors de Torbay.

Les amiraux Keith et Cockburn sont venus à bord du Bellérophon ; le dernier commande le Northumberland : ils ont conféré avec l’Empereur, et lui ont remis un extrait des instructions relatives à notre déportation et