Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/93

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inconcevables ; les représentants du peuple étaient les auteurs de ces atrocités.

L’Empereur rendait à Robespierre la justice de dire qu’il avait vu de longues lettres de lui à son frère, Robespierre jeune, alors représentant à l’armée du Midi, où il combattait et désavouait avec chaleur ces excès, disant qu’ils déshonoraient la révolution, et la tueraient.

Napoléon, au siège de Toulon, s’attacha quelques personnes dont on a beaucoup parlé depuis. Il distingua, dans les derniers rangs de l’artillerie, un jeune officier qu’il eut d’abord beaucoup de peine à former, mais dont depuis il a tiré les plus grands services : c’était Duroc, qui, sous un extérieur peu brillant, possédait les qualités les plus solides et les plus utiles ; aimant l’Empereur pour lui-même, dévoué pour le bien, sachant dire la vérité à propos. Il a été depuis duc de Frioul et grand maréchal. Il avait mis le palais sur un pied admirable et dans l’ordre le plus parfait. À sa mort, l’Empereur pensa qu’il avait fait une perte irréparable, et une foule de personnes l’ont pensé comme lui. L’Empereur me disait que Duroc seul avait eu son intimité et possédé son entière confiance.