Page:Latil - Les Éphémères, 1841.djvu/113

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Épuisé de fatigue et couvert de poussière,
Enfin je suis tombé, maudissant la lumière ;
Le vent de la douleur et de l’adversité
A desséché mon cœur de son souffle irrité….
Je me suis relevé, j’ai cru que ma souffrance
Allait bientôt cesser ; l’arbre de l’espérance,
Avec son vert feuillage, apparut à mes yeux,
Comme au nocher qui sombre, un phare radieux.
De loin, j’ai salué ce consolant ombrage,
J’ai cru pouvoir l’atteindre, ô mensonger mirage !
Prestige décevant ! il pâlit et s’enfuit
Comme une ombre douteuse, au milieu de la nuit.
Alors, en gémissant, j’ai poursuivi ma route ;
Bientôt j’aurai franchi cet espace, sans doute,
Car j’aperçois déjà, comme un gouffre béant,
Le tombeau qui m’attend, pour me rendre au néant.
Que m’importe, après tout ? grain perdu de poussière,
Ignoré de la foule, et jeté sur la terre ;
Qu’importe que le vent ou que la main de Dieu
M’enlève de ce monde, où pas un mot d’adieu