Page:Latil - Les Éphémères, 1841.djvu/64

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Oui, j’ai voulu revoir ces rivages chéris
Où m’a bercé longtemps l’espérance trompeuse,
Qui, comme l’arc-en-ciel au brillant coloris,
Promettait des beaux jours à ma vie orageuse.

J’ai voulu procurer à mes sens affaiblis,
À mon âme ulcérée, un peu de jouissance,
Avant qu’un froid linceul, de ses funèbres plis,
N’enveloppât mon corps brisé par la souffrance.

Insensé ! je partis, plein d’un seul souvenir,
Mais je n’ai recueilli dans ce pèlerinage
Que des chagrins amers ; il fallut revenir,
Maudissant à jamais ce funeste voyage.

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Cette félicité que rêva mon délire,
Cet avenir heureux que me promit l’amour
Fut une illusion qui n’a fait que sourire ;
L’orage se formant a chassé le beau jour,