Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/84

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cabane, où les ouvriers fatigués de leurs travaux viennent se délasser d’une manière utile ; outre l’amusement et l’occupation agréable qu’ils y trouvent, ils jouissent encore du fruit de leur industrie, en recueillant autant de légumes qu’il leur en faut pour eux, et leur famille ; je cite ce petit article avec grand plaisir, parce que je le crois très-utile, et que même je penserais qu’il est de l’humanité et de l’intérêt de tous les manufacturiers possibles, de former et d’encourager de pareils établissemens.

Cette nouvelle ville que l’industrie a créée et soutient, n’a rien de bien amusant pour l’étranger, on n’y voit que des ouvriers noircis par la fumée de leurs ateliers. On n’y entend que le bruit du marteau et des chariots chargés de ferrailles ou de charbon. Tous les bâtimens sont couverts d’une poussière brune, qui s’attache, et pénètre par-tout ; là, en se lavant le visage trois fois par jour, on est sûr de rendre l’eau presqu’aussi noire que de l’encre.

J’arrivai le soir à Shrewsbury, à travers les mines d’or d’Angleterre, (je parle de son charbon). Le nombre des puits est si considérable qu’il semble de loin, un grand camp. La plupart ont une pompe à feu, qui sert à tirer l’eau et à amener le charbon ; il y a certainement dans cet endroit beaucoup plus d’habitans dessous la terre que