Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/40

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service : c’est une ancienne coutume. Je n’ai appris cet usage qu’à mes dépens, étant sorti un matin de bonne heure pour gagner de l’appétit ; pour y satisfaire, il m’a fallu promener un peu plus que je ne le voulais.

En 1788, pendant que Gustave III était occupé contre les Russes en Finlande, les Danois firent une invasion dans la Suède par la Norwège. Sans la vigilance, l’activité et aussi le bonheur du roi, ils devaient certainement s’emparer de Gothenbourg. Les ministres Prussiens et Anglais près le roi de Dannemarck, sans l’aveu de leurs cours, à ce qu’on prétend, vinrent sommer le prince de Hesse qui commandait les troupes, de se retirer, et en cas de refus ils le menacèrent de déclarer-la guerre au Dannemarck. Le roi lui-même arriva tout-à-coup, rassura les habitans, et les Danois, dont le gouvernement n’avait fait cette démarche, que d’après les traités existans avec la Russie et malgré lui, pour obliger le roi à faire la paix, se retirèrent. On peut dire avec vérité que cette invasion inattendue, qui semblait devoir accabler Gustave III, fut précisément ce qui le sauva. Elle lui ramena une grande partie de ses sujets, qui avant cette époque murmuraient et s’étaient éloignés de lui.

Dans la crainte de répéter ce que beaucoup d’autres ont déjà dit, j’ose a peine entrer dans