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ma cour, et voulut bien me témoigner sa satisfaction de ma conduite, durant ma longue expédition.

Depuis l’époque de mon départ de Stockholm l’année d’avant, j'avais parcouru bien du pays ; vu bien des peuplades diverses. La fatigue et les maux que j’avais éprouvés étaient bien nombreux ; cependant je ne regrettais pas ma peine. Les nouvelles idées et les connaissances que j’avais acquises, me semblaient presque un équivalent.

En finissant ma promenade en Irlande, je m’étais bien promis de ne plus me hasarder ainsi sur les grands-chemins, sans avoir quelque certitude pour le futur. On ne m’a rien promis ; je me suis engagé tout seul, dans une entreprise trop pénible et trop vaste sans doute, pour un homme dans ma situation. Une volonté déterminée, la patience et le temps, ont suppléé aux moyens qui me manquaient.

Lorsque j’étais presque à la fin de mon travail, des circonstances plus heureuses en France, semblaient m'ouvrir la porte de ma patrie ; mes amis, mes parens, m’engageaient à en profiter ; je n’ai point oublié les engagemens que j’avais contractés avec les personnes qui m’ont accueilli ; je n’ai voulu me prêter à rien, avant de les avoir