Page:Latouche - Vallée aux loups, 1833.pdf/285

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
273
ÉLÉGIES.

ÉLÉGIES. Mais j’ai parlé : déjà leur foule m’environne : De moins d’étoiles d’or la nuit d’été rayonne ; Moins d’épis dans nos champs balancent leurs trésors ; Moins de perles d’Ormuz enrichissent les bords ; Sur nos monts du Jura moins de roses vermeilles S’ouvrent aux doux larcins des errantes abeilles. Oh ! parmi tant d’attraits, de trésors enchantés, Par quel choix indécis… vers quels vœux… Arrêtez ! Mon choix est fait. Venez, vous que la Circassie Réservait aux amours des sultans de l’Asie, Approchez, jeune esclave. Aujourd’hui qu’à ma voix Le sérail s’agrandisse, en conservant ses lois. Je succède au tyran qui fit trembler vos charmes : Je saurai commander sans imposer les larmes. Viens, le front rougissant, près d’un maître charmé, Tendre ta main furtive au mouchoir parfumé. — Vous, laissez les sorbets, l’ardente malvoisie, Le café musulman, les fleurs et l’ambroisie, Et sortez.

273 Quel délire, en tous mes sens troublés, S’allume au feu vivant de ses regards voilés ! Ingrate Valérie ! Ainsi marchait sa grace : De ses pieds inconstans je reconnais la trace. O voiles, ô tissus, trop jaloux ornement, Tombez. Dieu ! qu’ai-je vu ?… Ce fantôme charmant C’est encor Valérie ! Insensé, je m’abuse : 18