Page:Laurenceau - Le Petit neveu de l'Arretin, ouvrage posthume trouvé dans le portefeuille de son grand oncle, BnF Enfer-373, 1800.djvu/43

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Si ce sort ne l’émeut, si, pour ce roi couillon,
La guerre est sans appât, l’honneur sans aiguillon ;
Si le désir de foutre est son seul véhicule,
Père dénaturé, privera-t-il Jule
Du trône ausonien qui lui fut dévolu ? »

Empressé d’obéir à cet ordre absolu,
Le dieu page aussi-tôt se lève, se secoue,
Prend ses deux ailes d’or qu’à ses talons il noue,
S’arme du caducée ou bâton de Jacob,
Que Moïse eut jadis, et dont Dieu frappa Job,
Bâton miraculeux qui tue et ressuscite,
Ouvre et ferme à son gré les portes du Cocyte,
Et par qui sont versés sur les frêles humains
Les paraphimosis, les chancres, les poulains.
Le Dieu s’élance ainsi de la sublime voûte ;
Un faisceau de rayons brillante au loin sa route ;
Les nuages ont fui, ses immortels regards
Bannissent la tempête, écartent les brouillards.
D’Atlas déjà son œil découvre le dos large
Qui, du globe des cieux, soutient la lourde charge.