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LUCILE.

Perdus !

BELLEROSE, à Nanette.

Et vous, la belle, vous attendiez-vous à celle-là ?

NANETTE, menaçant de le dévisager.

Ah ! tenez, si je ne me retenais pas, sergent de malheur !

BELLEROSE, lui saisissant les deux mains.

On vous retiendrait, mon cœur. (Aux soldats.) Allons, vous autres, demi-tour à gauche et emmenez les prisonniers.

BRINDAMOUR, allant à Gaston.

Pas accéléré.

JOLICŒUR, même jeu.

Arrrrche !

NANETTE.

Écoutez, sergent, un mot.

BELLEROSE.

Pas un mot…

NANETTE, suppliant.

Sergent !… Amour de sergent !…

BELLEROSE.

Arrière !

NANETTE, câlinant.

Ah ! monsieur Bellerose, de la rancune, parce que, bonne servante, j’ai défendu mes jeunes maîtres ; comme vous, bon militaire, vous avez suivi votre consigne !… Ah ! M. Bellerose !

GASTON ET LUCILE.

Ah ! M. Bellerose !

BRINDAMOUR.

C’est véridique, sergent.

JOLICŒUR.

C’est histoirique, sergent.

NANETTE.

Écoutez-moi.

BELLEROSE.

Eh bien… parlez… Je l’obtempère.

NANETTE.

C’est à la liberté seulement, et non à la vie des prisonniers que vous en voulez, n’est-ce pas ?

BELLEROSE.

Indubitablement.

BRINDAMOUR.

Ostensiblement.

NANETTE, d’un ton pathétique, à toute l’escouade en passant à la droite de Bellerose.

Eh bien, ils n’ont rien pris depuis vingt-quatre heures.