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Scène VIII.

Les Mêmes, NANETTE.
NANETTE[1], paraissant avec le flambeau garni d’un abat-jour. Demi-nuit sur la scène.
––––––––Eh quoi ! c’est encore vous ?
––––––––Par grâce, silence tous,
––––––––Quand du sommeil le plus doux
––––––––Se rendorment ces deux époux.
BELLEROSE, raillant.
––––Souvenenez-vous-en, souvenez-vous-en !

(Lui arrachant le flambeau qu’il passe à un soldat, et que celui-ci met sur le guéridon.)

––––––Mais, foin de la plaisanterie !
––––––Assez, assez de fourberie ;
––––––Gardez vos discours superflus,
––––––Ma charmante, on ne vous croit plus !

(Aux soldats.)

––––––Saisissez-les !… Place, ma chère !
NANETTE.
––––––Non, non, jamais ! plutôt la guerre,
––––––––––––La guerre !

(Elle court prendre un balai, et se place entre les chaises et les mannequins.)

BELLEROSE.
–––––––Allons, ma vaillante escorte,
––––––––On ose nous défier ;
–––––––À la loi prêtez main-forte,
–––––––En avant, point de quartier !
NANETTE, brandissant son balai.
––––––Avancez donc, moi je me charge
––––––De culbuter vos bataillons.

(Elle le repousse.)

BELLEROSE.
––––––À fond, faisons tous une charge ;
––––––Courage ! sus aux cotillons !
NANETTE.
––––––––––Bien, avancez !
BELLEROSE, enlevant les chaises une à une.
––––––––––Démolissez.

(Il saisit le balai et l’enlève à Nanette, qui s’échappe et court à la porte de gauche.)

NANETTE.
––––––Le beau combat, la belle gloire.
  1. L’escouade, Bellerose, Nanette.