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TOUS LES SOLDATS.

Vive le sergent !

BELLEROSE, chancelant.

Or çà, Brindamour, Jolicœur, La Valeur, en route !

NANETTE.

Eh quoi, déjà ?

BELLEROSE, la prenant par le bras.

Halte-là ! ho ! mignonne, arrêtez-vous !

NANETTE.

Plaît-il ?

BELLEROSE.

Ne tournez pas tant, ça m’étourdit.

NANETTE.

Moi ?

BELLEROSE.

Oui, pardieu ! et M. et madame Denis, et tout le bataclan ici.

LES SOLDATS.

C’est vrai, tout tourne !

GASTON ET LUCILE, riant.

Ah ! ah ! ah !

NANETTE.

Chut ! nous les tenons…

BELLEROSE, prenant Nanette dans ses bras.

Holà ! ho ! pas si vite, ma mie, ou je perds la mesure… J’ai tant chanté de votre vin et tant bu de votre chanson… que ça me brouille la cervelle.

NANETTE, à Lucile.

Chantez encore.

GASTON.

Oui, la chaconne.

BELLEROSE.

Oui… la… chaconne… chacun sa chaconne.

LUCILE, chantant
–––––––––Dansons la chaconne ;
–––––––––––L’air résonne
––––––––De son rhythme joyeux.
–––––––––Allons, en cadence,
–––––––––––Que l’on danse
–––––––––––Deux à deux ;
–––––––––Cette mélodie
––––––––À l’amour nous convie.
–––––––––Dansons la chaconne, etc.

(Pendant le chant, Bellerose et les soldats, fatigués, étourdis, tombent sur les sièges et s’endorment, les soldats çà et là, deux à deux, Bellerose seul, à l’avant-scène, où Nanette, qu’il voulait embrasser, l’a amené et fait asseoir sur un siège placé au milieu du théâtre.)