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terreux suivants : terrains porphyriques dus à la décomposition des porphyres. Ils constituent un sol tenace, surtout compacte, que les eaux pluviales ne peuvent traverser ; il fait la fertilité des hautes régions des montagnes et de la partie orientale appelée Capesterre.

Terrains trachyliques, dus à la décomposition de laves à base de cornéenne, éructées par les volcans secondaires. Les grains grossis constituent souvent un gravier siliceux ; ce terrain est peu fertile.

Terrains quartzeux existant sur la côte, sous le vent, et qui sont stériles : ils sont composés de cendres éructées fort ténues, arides au toucher, ressemblant à une substance terreuse altérée par le feu, à demi-vitrifiées et contenant beaucoup de fragments de laves basaltiques.

Argile, produit de la décomposition des laves lithoïdes, formant près du tiers des propriétés territoriales de la Guadeloupe. C’est un groupe de roches réunies par quelques propriétés communes dont les plus remarquables et les plus générales donnent les caractères suivants : substances terreuses plus ou moins homogènes, cendres douces au toucher, râpant à la langue, répandant, par I’insufflation, une odeur particulière dite argileuse, et jouissant, caractère le plus essentiel, de la propriété de se délayer dans l’eau et d’y faire une pâte onctueuse, tenace, susceptible de se mouler et d’acquérir une grande dureté.

On trouve aux Saintes, particulièrement à la terre d’En-Bas, l’argile émétique, qui est rouge, terreux, friable, fusible, contient de la chaux, du fer, et devient d’un rouge très vif à la cuisson.

À la Guadeloupe, on rencontre l’argile cimolithe, couleur gris de perle : un peu rude au toucher, opaque, tendre, infusible au chalumeau, elle ne forme dans l’eau qu’une pâte très courte, dégraisse les étoffes de laine et tient lieu de savon.

Ces argiles, qui semblent des laves porphyrétiques, passent d’abord a l’état d’argilophyre, ensuite d’argiloïde, constituent les terrains les mieux arrosés et les plus fertiles, parce que l’humidité qu’elles retiennent sert d’aliment aux sources et aux végétaux ; mais elles deviennent improductives quand elles contiennent en abondance de la soude muriatée.

L’ocre, que l’on rencontre à la surface des laves lithoïdes dans tous les terrains volcaniques, est une roche à base d’apparence simple, composée d’argile et de limonite se délayant ordinairement dans l’eau, formant une pâte plastique, râpant à la langue.

L’ocre, meuble ou friable, souvent doux au toucher, a un aspect terne et diverses nuances brunes, jaunes, rouges.

L’ocre rouge diffère des deux autres en ce qu’il est composé d’argile et d’oligiste.

L’ocre jaune est plus terreux, plus friable que le précédent ; il constitue l’écorce des laves à base de cornéenne.